Le nombre de personnes « contre » l’automobile est beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit. Certaines de ces personnes sont même des automobilistes, honteuses, incapables d’assumer leur choix. En effet, comment porter fièrement les couleurs d’un choix qui va à l’encontre de tous?
Comment, surtout lorsqu’on est jeune, faire comprendre à sa famille, ses amis, son(sa) petit(e) ami(e), que non, on ne veut pas de voiture, et non, on ne changera pas d’avis?
Bien sûr, les fortes têtes, les hommes de caractère, les têtus, n’hésiteront pas à exprimer leur opinion et à critiquer celle d’autrui. Les personnes de plus de 40 ans déjà installées, avec un métier stable et un logement définitif y trouveront également moins de difficultés. Mais les autres, les timides, les renfermés? Et surtout, les jeunes en recherche d’emploi, vivant encore chez leurs parents mais convaincus qu’ils n’auront pas de voiture plus tard?
J’ai vécu récemment une scène qui m’a mise très mal à l’aise.
Après un repas familial, à table, la fameuse question arrive et tous les regards se tournent vers vous (environ 30 yeux): « Alors, ce permis, ça avance? ». Et là, il faut leur expliquer que vous avez 21 ans, que vous avez dépensé il y a deux ans de cela 300€ pour payer la première partie du permis, mais que en grandissant, vous avez lu, beaucoup lu, vous avez réfléchi, et vous avez compris que tout cela ne vous correspondait pas.
Il faut leur expliquer que vous avez d’autres priorités, que vous n’avez de toute façon pas l’argent, et puis mer** quoi, que vous voulez vivre une vie sans voiture, carfree! Une vie, où vous ne serez pas dépendante d’un objet qui pue et qui prend trop de place! Je ne ré-expliquerai pas ici les raisons d’un engagement « Carfree », le site étant déjà relativement complet pour le comprendre.
Reprenons donc, vous venez d’annoncer que vous ne voulez pas de leur tas de ferrailles.
Et là, c’est le choc, et ils vous regardent comme une petite bête en perdition, comme un enfant de cinq ans à qui on aurait annoncé que le Père Noël n’existait pas. Ils ne comprennent pas que c’est un choix, et que ce choix vous rend, et vous rendra heureux.Un des membres de ma famille a répété cette phrase un milliard de fois: « Tu sais, il ne faut pas te fermer des portes comme ça, si tu n’as pas de voiture, tu auras beaucoup de problèmes plus tard, la vie ne sera pas simple ». Laissez moi rire.
Les personnes âgées m’ont dit « Même si ton mari conduit, c’est égoïste de ta part de ne jamais prendre la voiture, et puis si un jour il meurt tu feras comment? ». Voyez jusqu’où ça va. Si mon mari meurt, ma vie est foutue, non pas parce que mon mari sera décédé mais parce que je ne pourrais pas conduire sa voiture! Laissez moi rire (bis).
Alors dans ces situations où 15 personnes parlent en même temps et où ils sont persuadées d’avoir raison (même les enfants vous disent que vous avez tort parce que quand même une Ferrari, c’est « trop cool ») vous êtes seuls. Seuls à devoir assumer un choix que personne ne comprend.
Je suis persuadée que beaucoup ont vécu ce genre de situation, et certains ont même peut-être remis leur opinion en question (on a tendance à penser que la majorité a raison).
J’ai 21 ans et je n’ai jamais rencontré quelqu’un du même avis que moi. Tous rêvent d’une voiture, et tous s’inquiètent pour mon sort lorsque je leur dis que je n’ai pas le permis.
Sur les CV, on nous demande d’inscrire « Permis B » en dessous de la date de naissance. Comme si c’était une marque d’identification. Dans les petites annonces, il y a presque toujours écrit « Permis B exigé ». Nos familles pensent que l’on ne trouvera pas de boulot sans permis. Nos amis nous disent « tu ne pourras pas toujours dépendre des autres ». Nos employeurs sont parfois prêts à nous payer le papier rose!
Cette société souffre d’une dépendance grave, et seuls quelques individus réussissent encore à y échapper. Nous devons trouver un remède pour qu’ils arrêtent de vouloir nous contaminer…
Personnellement, je sors toujours la carte de la critique, quitte à paraître lourde, voire insolente, j’énonce fièrement les conséquences désastreuses de leur mode de vie, tout en mettant en valeur le bonheur que m’apporte le mien. Ça les fait souvent taire… Car au fond, ils savent tous qu’ils ont tort.
Que tous les anti-automobilistes assument leur choix, en soient fiers, le crient haut et fort, et peut-être que nous parviendrons à faire bouger les choses!
Merci pour cet article qui pose à mon sens une question particulièrement pertinente, à savoir la lutte parfois quotidienne face à l’adversité motorisée, à la fois dans les faits et dans les esprits.
C’est d’autant plus remarquable de la part de quelqu’un de 21 ans. Et je te rassure, je suis persuadé que ce que tu ressens, nous sommes beaucoup à le ressentir ou à l’avoir ressenti. L’impression d’être parfois bien seul, un extraterrestre au milieu des repas de famille, avec tout ce que cela suppose de mépris, de moquerie, etc. Je me rappelle les discours entendus: « c’est quand même un peu extrémiste comme choix », « et tu vas faire comment pour les courses, pour les enfants, etc. », « tu vas dépendre des autres », etc. etc. Le pire, c’est sans doute ceux qui gardent le silence (les vrais bagnolards) car le mépris et l’incompréhension sont trop forts: ils savent que s’ils entrent dans un débat de fond, la confrontation va être frontale! Et des vrais bagnolards, j’en ai dans mon entourage: 4×4, passionnés de camions (si, si, ça existe!), etc.
Pour ce qui me concerne, le cas est même encore plus grave car je participe à la vie du site internet Carfree France! 🙂
Pour info, j’ai mis du temps à l’avouer à mon entourage et puis j’ai fait mon « coming out » 🙂 depuis, j’essuie les critiques fréquentes (ça ne sert à rien! vous vous faites plaisir! etc.), mais ça va beaucoup mieux. Bien plus, chaque critique me donne envie d’aller plus loin! C’est peut-être du masochisme? 😉
Et tu as mille fois raison quand tu dis: « Car au fond, ils savent tous qu’ils ont tort. » L’agressivité de certains repose souvent sur un sentiment de culpabilité…
Enfin, un des intérêts de ce site, c’est aussi de chercher à rompre cet isolement, nous montrer à nous-même et montrer aux autres que nous sommes bien plus nombreux qu’ils ne le pensent.
Tiphaine, tu n’es pas seule, ma femme ça fait 15 ans qu’on la bassine tous les ans avec ça. On a 2 enfants, on habite dans une petite ville où le seul transport en commun est le train et on est heureux comme tout.
Pour le travail, effectivement, avec une voiture il faut gagner beaucoup plus d’argent pour la payer, donc un bon CV. Sans voiture on peut se contenter de gagner beaucoup moins, le CV a donc beaucoup moins d’importance. CQFD.
Une voiture ? Non, merci, j’ai beaucoup d’activités, des études intéressantes alors je n’ai pas du tout le temps de m’occuper de ce genre de gadget. Mais je comprend qu’a votre âge, si vous vous ennuyez beaucoup, que vous vous sentez seul et si vulnérable, vous avez besoin de vous sentir entouré d’une bonne carcasse métallique qui vous tienne compagnie et que vous pourrez bichonner.
Merci, je partage! Moi j’ai eu permis bagnole, et quand j’ai arrêté, je me suis senti soulagé, libéré, et personne ne le comprend. Et tout le monde: « tu peux pas rester comme ça! » comme si tu étais malade et que tu refusais de te soigner. Ou : « et comment tu vas faire pour te déplacer? » et bien je n’ai jamais été aussi loin et vu autant de choses que depuis que je n’ai plus la voiture.
Et une petite dernière : « mais le vélo, c’est dangereux! » Non, c’est parce qu’il y a trop de voitures que c’est dangereux, si vous arretez aussi, on circulera en sécurité. Et à ce moment je deviens l’extrémiste buté, car ils n’ont plus d’argument à m’opposer.
Excellent témoignage.
J’ai eu mon permis à 19 ans et pendant les 3 ou 4 années qui ont suivi j’ai souvent envisagé d’acheter une voiture, si possible pas trop chère et d’occasion. Lors de mon installation en grande couronne parisienne, première situation professionnelle stable, j’ai choisi un appartement où une place de stationnement était attribuée, et l’achat d’une voiture allait de soi. Mais comme j’avais le RER pour aller sur Paris et un bus pour aller au travail, je n’avais pas vraiment d’urgence.
Un jour, en plein hiver, j’ai raté le bus et j’ai ressorti un VTT pourri pour aller au travail. Ça m’a tellement plu que j’ai fini par acheter un vélo adapté aux trajets quotidiens. Depuis j’ai de moins en moins envie d’acheter une voiture…
Mon choix inspire le respect, mais ne semble pas vraiment faire d’émules. Ma mère prend toujours sa petite voiture pour aller à la piscine à 1,5 km de la maison, alors qu’elle a un vélo bien équipé. Beaucoup ont encore de mauvais a priori sur le vélo utilitaire.
Moralité : avant d’acheter une voiture, achetez un vélo !
Le genre de scène que tu as vécue, nous les avons vécus aussi maintes fois avec mon amie (nous avons 26 et 23 ans). Dans sa famille et dans la mienne, il y a eu des gros clash parce que nous avons « osé » affirmer non seulement ne pas avoir besoin de bagnole, mais ne pas en vouloir, et pire : considérer le bagnolisme comme un acte criminel, vulgaire et maladif (cela dit nous sommes rarement allé jusque là puisqu’il y a des gens d’extrême droite et des vieux de 85 ans…)
Leurs arguments sont tjrs les même : l’utilité. « c ben pratik ! » En fait ce sont des gens hypernormaux incapables de se poser des questions.
Récemment, dans un but anthopologique, mon amie regardait « Une famille en or ». La question était « pourquoi doit-on s’excuser ? ». Il y avait sept choix et les gens de l’émission, apparemment, choisissent quelle réponse est la meilleure. Au candidat de la trouver.
Dans la liste des choix, il y avait entre autre : « après avoir fait du mal à quelqu’un » ou « après une dispute ».
Mais la réponse choisie par l’émission de TF1 était… « après avoir fait une faute professionnelle ». What else ?
Avec un tel lavage de cerveau, comment un peuple de travailleurs qui ne connaissent que le travail pourrait-il envisager une seconde que le bagnolisme ne soit pas un acte si évident ?
Si « le travail est la meilleure des polices », comme disait Nietzsche, alors les Arbeiter ont l’argument fatal en faveur du bagnolisme : l’utilitarisme, puisqu’il ne conçoivent les activités humaines qu’en tant qu’économie, achat et vente, mérite et punition. La bagnole, c ben utile…
Vélops, tu dis que « beaucoup ont encore de mauvais a priori sur le vélo utilitaire. » Tu crois vraiment que c’est une question d’a priori que de ne pas trouver d’autres « solutions » que la bagnole pour faire un kilomètre et demi ? Comme s’il y avait un problème ! Le problème est plutôt psychiatrique… Quelqu’un qui n’envisage pas d’autre « solution » que la bagnole pour une si petite distance est quelqu’un de malade, quelqu’un qui a une volonté malade. Quelqu’un qui trouve que se déplacer avec ses pieds, c’est trop cruel, c’est trop ringard, c’est démodé. C’est vrai quoi, fo viv avec son temps ! fo sadapté. Et puis collaborer un peu aussi.
« tu ne pourras pas toujours dépendre des autres ».
On peut leur rétorquer (à ceux qui ont moins de 40 ans) qu’ils ne pourront pas toujours dépendre d’une « énergie aussi efficace » que le pétrole (en leur rappelant néanmoins que le « transport le plus efficace », celui qui utilise le moins de joules, c’est le cycliste et non pas l’automobiliste, puisque brûler de l’essence, c’est utiliser bien plus de joules que le cycliste… d’autant plus que le cycliste s’améliore de jour en jour alors que la voiture fait décroître de jour en jour les réserves totales de pétrole).
On peut aussi rétorquer (et pas seulement aux moins de 40 ans) qu’on dépend bien moins qu’eux des Guerres du Golfe (mais là, ça devient compliqué, car on parle d’éthique et la bagnole paraît bien loin des sujets éthiques pour plein de gens). Et dépendre des tensions diplomatiques violentes et rapaces, c’est dépendre du pauvre Irakien qui n’a rien demandé… Alors, je préfère dépendre du gars qui me prend gentiment en stop (les fois où je fais du stop) plutôt que du gars à qui on vole les ressources naturelles en faisant débarquer des GIs dans son pays (stop, il y a trop d’éthique dans ces quelques lignes, c’est insoutenable ! ^^).
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« Et une petite dernière : « mais le vélo, c’est dangereux! » Non, c’est parce qu’il y a trop de voitures que c’est dangereux, si vous arrêtez aussi, on circulera en sécurité. Et à ce moment je deviens l’extrémiste buté, car ils n’ont plus d’argument à m’opposer. »
Bien sûr, là, l’interlocuteur en face vient de détruire par l’absurde son argumentaire à visée persuasive…
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Expérience vécue :
– (Moi, tout content) Ca y est, j’ai fait le déménagement des quelques affaires en caddie, ça tenait dedans dans un équilibre savant !
– (Un peu surpris de mon sourire) Mais, voyons, tu aurais pu demander la voiture, tu ne pourras pas toujours t’en passer.
– Je sais pas, mais là, en tout cas, j’ai mis moins de temps à faire un trajet avec un caddie plein (je n’ai eu qu’un trajet à faire) que si je l’avais fait en voiture : j’ai mis 15 minutes contre 30 minutes ! (moi encore plus content !)
– Oui, mais n’empêche que tu ne peux pas t’opposer comme ça à quelque chose qui te sera utile dans la vie.
(A signaler que mes 2 interlocuteurs, lors de cette discussion, avaient été jeunes et avaient participé à des boycotts pour lutter contre l’apartheid en Afrique du Sud, avaient décidé d’organiser un mariage sans voitures [alors que le folklore actuel du mariage est de klaxonner à qui mieux mieux avec des voitures qui font joli] et avaient été végétariens pendant 8 ans… Bref, les rêves de jeunesse s’effacent vite pour persuader quelqu’un que la voiture est la clé de la réussite en société, norme du modernisme.)
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Sinon, heureusement que je commence à croiser des gens qui me comprennent quand je dis ne pas vouloir de voiture et même certains qui visent le même mode de vie.
Pour info, je dois toujours à Carfree une chronique sur l’achat d’une bagnole (oui, car j’ai craqué il y a peu), mais mes collègues ont eu du mal à me comprendre quand je fais 230 km à vélo dans le week-end pour aller rendre visite à ces mêmes collègues ou à des amis (tout en faisant des heures sup’ en sortie de terrain, en passant aux endroits bien précis à vélo). Bref, depuis le 26 février 2010, seulement 1650 km en voiture, contre plus de 3000 à vélo.
Pour conclure :
« A bas la morosité motorisée ! Vive la joie du pédalier ou des deux pieds ! »
j’ai arrêté la voiture il y a 7 mois maintenant (on dirais une réunion des alcoolique anonyme :-p
pareil que toi, j’ai eu droit a exactement les mêmes réflexion, les mêmes remarque désobligeante.
j’ai laissé tombé cette foutu boite a fumé a 50/50 a cause de la pollution engendré, et pour des économies faites, effectivement j’ai un petit salaire (1300€) et pourtant je peux m’en sortir, car je n’ai pas de voiture, en fait non seulement je peux m’en sortir, mais en plus j’ai des loisirs, imaginez ça : j’ai un cheval, je peux manger bio, et il me reste encore de l’argent pour le ciné, et les extra.
J’ai 45 ans et j’ai vécu les mêmes choses lorsque j’avais votre âge (j’ai quand même fini par passer le permis – pour emmener des jeunes en vacances avec un minibus – mais je n’ai jamais eu de voiture. A part la fin de l’adolescence, il y a un autre moment où ces pressions réapparaissent : avec la naissance des enfants. Eh bien, non, je n’ai pas prévu d’entasser mes enfants sur la plage arrière d’une voiture, je préfère les avoir face à moi dans un train par exemple.
En Suisse, nous avons deux atouts fantastiques pour nous passer de voiture : le réseau de chemins de fer le plus dense du monde (+ que le Japon) et une coopérative d’autopartage très forte. Pour les 5 fois où j’ai éventuellement besoin d’une voiture, cela suffit amplement. Voilà, tout cela pour dire que je ne suis probablement qu’à 97 % carfree !
Mais je note en passant que plus d’un quart des habitants des principales villes suisses vivent sans voiture. Et la plupart des parisiens que je connais font de même. Les gens sans voiture existent, ils sont heureux, je les ai rencontrés ! 😉
En fait, les réactions que vous soulignez existent aussi pour d’autres choses : essayez de dire que vous n’avez pas de téléphone portable, pas d’internet à la maison, pas de télévision (encore que cela passe mieux maintenant…). Je n’ai pas de téléphone portable et lorsque je le dis je fais face à 3 grands types de réactions :
– ceux qui se justifient d’en avoir un
– ceux qui me félicitent (rare)
– ceux qui essaient de me convaincre, voire de me culpabiliser (en cas d’accident…).
Les réactions pour la voiture sont globalement les mêmes.
Au fond, le mieux est de ne pas sur-réagir à ces remarques, attaques, reproches, etc. Depuis des années, je me cantonne à m’exprimer en « Je » en exposant tout simplement les avantages que je trouve (et que vous connaissez tous), y compris avec famille, à une vie sans voiture.
On peut aussi faire en sorte de renverser les rôles en prenant soi-même en charge le rôle de celui qui pose les questions : combien cela vous coûte, combien de temps en tout consacrez-vous à votre voiture, combien cela fait-il en km/h quand on prend tout en compte (6 à 10 km/h selon les calculs…), etc.
Depuis quelques années, je constate que de plus en plus de gens se laissent ébranler par mon attitude…
Allez, courage ! 🙂
bonjour, mon nom est joshua… non, je plaisante, mais, comme le dis Franck, on dirait vraiment une réunion des AA !!!
Bon, je laisse aussi mon témoignage, alors, parce que, un peu plus vieux que pas mal ici (en fait, je m’apperçois quand même que la plupart d’entre vous ont l’age de mon fils… voir sont plus jeunes), je me sens un peu extra terrestre, pour le coup…
J’ai une voiture, et je n’en ai pas honte ! La bête a 19 ans, elle tiens presque dans la main tellement elle est petite et le compteur affiche héroïquement 60 000 kms, ce qui ne cesse d’étonner. « Comment fais-tu pour rouler si peu ? » Simple : la voiture, c’est quand vraiment je peux pas faire autrement, et encore, j’avoue qu’une bonne partie du kilométrage n’est pas à porter à mon crédit, puisque la bête passe de main en main, prétée, au gré des besoins, à ceux qui la veulent… Elle a même un prêt involontaire à son actif (enfin, non voulu) puisqu’elle a disparu 3 jours, je l’ai, en fait, retrouvé lors d’une ballade en… vélo (juste, si les emprunteurs lisent, ne tapez pas sur les vitres, c’est crétin quand les portes sont ouvertes… )
Bref, cette voiture n’est qu’un objet sans âme et donc, à ce titre, je n’y attache pas d’affection particulière. Mais j’avoue, je n’en ai pas honte non plus, préférant souvent tourner mon ressentit contre la connerie ambiante et l’âme qu’on prête aux objets plutôt qu’à l’objet lui même ! Maintenant, il est clair que s’il existait un moyen autre, quand on habite pas une mégapole, genre « autolib », où autre, j’aurai pas non plus de voiture…
Pourrais-je m’en passer ? Aujourd’hui, oui ! Habitant en centre ville (enfin, petite la ville), ce qui n’était pas le cas lors de l’achat… Aujourd’hui, je ne me sert quasiment plus que de mes pieds, soit pour marcher, soit pour pédaler, comme je le disais ailleurs (au passage, mon boulot est à 17 kms de chez moi… et, qu’il pleuve où qu’il vente, seul le vélo m’y emmene, sans aucun désagrément particulier). Peut-on s’en passer dans un sens général du terme ? Bien entendu ! Comme on peut se passer de pas mal de chose (pour ma part, ça fait déjà quelques années que je me passe de la télé) ! Mais je suis pourtant beaucoup plus persuadé que si la voiture était pensée autrement que comme une extension de soi, mais plutôt comme un outil, et ne servait plus que de façon commune, utilisée suivant la réelle nécessité (et pas pour faire 5 bornes pour aller au boulot, vite, vite), cet outil peut s’avérer utile ! Encore une fois, pour celà, il faudrait changer, pour transformer cette auto vitrine de la « supériorité sociale » en outil réellement utile, un réel changement de mentalité !
Pour ça aussi, le discours des anti-écolos, Allègre et cie, tendant à faire croire que, parce qu’on est « écolo », on est « contre toute modernité et toute inovation » est à remettre en cause ! Pour ma part, je suis pas contre l’outil, je suis contre ce qu’on en fait !
Ce que tu vis aujourd’hui (et qui n’existait pas lors de ma jeunesse, la question ne se posant, alors, qu’en terme de moyens financiers d’avoir où pas), c’est, à mon avis, beaucoup plus une question, pour eux, d’image, de l’image de toi que tu projette, que réellement lié au permis ! Et ça remet justement en cause ce qu’on fait de l’objet ! et c’est valable non seulement pour l’auto, mais aussi pour la majorité des objets qui nous entourent (téléphone portable and cie) !
Mon fils a quelques années de plus que toi. Il a passé son permis, pas parce qu’on l’a poussé, non, mais, à notre grand désespoir, parce que ses potes le tanaient avec ça ! Maintenant, alors que ça fait quelques années qu’il l’a, il n’a pas de voiture… Par contre, cet été, pour ses vacances, il s’est tapé plus de 400 bornes de ballade vélo, par les cols, de chez lui (moselle) à la Haute Savoie avec quelques potes à lui. C’est pas la première fois, et, comme il le dit lui-même, ces vacances là sont autrement plus belles que celles des crétins embouchonnés sur l’A7 qui se précipitent, cul à cul, et stress en bandouillere, vers la « grande bleue » pour pouvoir dire « j’y étais » !
Encore une fois, ce n’est qu’une question de choix !
Ton choix à toi est respectable, et les crétins qui, prenant comme alibi le « qu’en dira-t’on » pour tenter de te destabiliser sont, à mon avis, bien plus à plaindre, et le seront encore plus, du fait de l’amour immodéré qu’ils portent à leur conserve que toi, dans les années à venir, quand le pétrole aura atteind un pic inaccessible pour eux (où qu’il aura disparu) !
Le dernier paragraphe de Joshua est assez bon.
Oui, Tiphaine, le témoignage est bon ; pour ma part, j’ai 23 ans… En tout cas, ça fait plaisir de voir que ces décisions peuvent être prises encore de nos jours. Il faut juste résister, résister, résister…
C’est juste du droit de résistance à l’oppression, droit inscrit dans la constitution de 1789 (cf. le lien suivant, par exemple) :
http://credh.benar.pagesperso-orange.fr/oppress.htm
Sauf que là, l’oppression à laquelle il nous faut aussi résister, c’est la facilité avec laquelle on remplit le réservoir en oppressant tous ceux qui sont dépourvus d’un tel moyen de transport (en écrasant les animaux s’en sans rendre compte… oui oui, car j’ai moi-même aussi du mal à éviter certains insectes sur la route avec mon vélo, alors je n’imagine pas l’hécatombe quand je prends la voiture ; en ayant dans les mains une arme mortelle pour les piétons, les cyclistes et même les automobilistes d’en face ; en pillant les ressources tellement puissantes que la Terre suffoque quand on se sert si rapidement de toute cette énergie ; en cautionnant la guerre en Irak avec son gentil portefeuille).
Alors, notre droit de résistance à l’oppression, certains le croient naïf, car ils ont du mal à se voir comme des oppresseurs.
Alors, oui, j’ai moi-même une voiture, qui plus est pas une citadine du tout, mais je l’utilise ridiculement peu (elle est aussi prêtée à chaque personne qui en a besoin, comme pour m’en détacher) et j’arrive à consommer 6,7L aux 100 km avec une Nissan Primera 1,8L injection… Bon, ces chiffres font un peu « forum de fans de bagnoles », mais c’est pour dire que j’ai bien conscience des dégâts qu’engendre déjà une si modeste utilisation de ma voiture.
Sinon, pour la question du portable (cf. Daniel), moi je suis de ceux qui disent « bravo ». Non pas que j’aie réussi à m’en passer (je l’ai abandonné au Québec pour en reprendre un quand je suis revenu en France) complètement, mais que je veuille m’en passer très bientôt (pour l’instant, étant étudiant, pas de téléphone fixe en vue).
Les Alcooliques Anonymes sont vraiment relancés. Mais bon, ne vous inquiétez pas trop : si on ne conduit pas, on peut dépasser les 0,5g/L…. 🙂
Les Alcooliques Anonymes sont vraiment relancés.Les commentaires sont excellents
@ Minou : tu y vas un peu fort mais dans le fond tu n’as pas tort.
À charge pour elle : la même personne qui prend sa voiture pour aller à la piscine à 1500 m de chez elle et fait 2 km à pied pour aller à son travail…
À décharge pour elle : la ville où elle habite, en Provence, n’est pas très plate et on ne peut plus anti-cycliste : c’est une des rares villes où des pistes cyclables ont été détruites depuis le début du siècle à l’occasion de la construction d’un nouveau quartier. Il faisait aussi très chaud le jour où je l’ai accompagnée dans sa voiture sans climatisation…
En matière de bagnole et de mobilité, on fait souvent face à l’irrationnel et aux préjugés dès qu’on touche à la place de la voiture. Le conditionnement très intense auquel on est soumis depuis 50 ans n’y est pas pour rien. Cette page est un bon remède :
http://www.mdb-idf.org/spip/spip.php?article20
Soyez un peu sérieux lorsque vous avancez des opinions aussi catégoriques que l’inutilité du permis de conduire !
Si le permis de conduire était totalement inutile et que l’apprentissage de la conduite était une chose périmée, l’Éducation Nationale l’aurait certainement mis au programme de toutes les formations de collège, de lycée et de centres de formation professionnelle !
Hors, à ce jour, on continue de leur enseigner des choses totalement inutiles et qui les font ch***, mais pas la conduite, ni le code de la route, ni le comportement sur la voie publique !
On peut donc en conclure que :
– l’apprentissage de la conduite des véhicules automobiles est quelque chose de très utile
– la possession du permis de conduire est indispensable dans la société de demain
– les marchands de soupe (pompeusement appelés AUTO-ÉCOLES) peuvent continuer à se faire des c******* en or grâce au comportement exemplaire de l’Éducation Nationale qui se débrouille toujours pour ne pas concurrencer les « Acteur de la vie économique »
– le crétinisme actuel n’est pas près de se résorber
Petit additif au commentaire précédent
a) Pour les lecteurs en diagonale : c’est du second degré !
b) Pour mon ministre de tutelle : il ne s’agit pas d’une critique de la connerie du système, mais seulement d’une libre opinion
Bravo pour votre « coming out » et bien sûr j’ai eu à faire face à la même situation plusieurs fois. J’estime que si on leur fait se demander pourquoi on fait ce choix, on a déjà un peu gagné…
J’ai changé il y a un peu plus de trois ans. Et avant ça c’était à fond les ballons sur les autoroutes et périf pour me rendre au travail.
Changement nécessaire: Stress + prise de conscience.
Mais aussi, je le vois maintenant, envie de sortir du moule.
Donc je passe au vélo, à la plus grande stupeur de mon entourage.
ET avec l’age on grandit, donc je n’ai plus de téléphone portable non plus, plus de TV, je suis pour la décroissance…
Les repas de famille ou entre amis, ou mieux entre collègues de travail: Un régal!!
Je suis provocateur: Que c’est bon de crier au et fort qu’on en a rien à foutre de la bagnole, de l’iPhone, de la dernières séries TV alors qu’on a parler que de ça jusque là! Que c’est bon de voir leur indignation quand je leur donne mon point de vue sur notre société.
Le must, c’est d’être passager d’une voiture (ça m’arrive) dont le conducteur fait l’éloge de sa voiture. Ça m’arrive de temsps en temps avec certains de collègue de travail qui possèdent Audi, BMW et autres subaru.
cm3, injection par ici, accélaration par là, options bla bla bla.
Lorsqu’il attend ma réaction je lui demande qu’elle est la marque.
Ça fait un bien fou.
Salut…
alors bon, moi j’ai 32 ans. J’ai conduit 9 ans et puis ma Visa de 20 ans d’âge est tombée en panne pour la deuxième fois.
A la première, (une histoire d’embrayage), j’ai dû déplacer le véhicule marqué, à la main et à plusieurs reprises. Quelques durites avaient sécher après 7 mois.
La deuxième panne, je ne me souviens plus du motif.
Au bout d’un an passée sur le parking, je réalisais que je n’avais réellement nul besoin de cette petite carcasse.
D’ailleurs je me demande si elle était vraiment en panne…
Je me rappelle d’un pote passé la récupérer.
Tractée en montagne, elle avait fini par démarrer après quelques frayeurs au passage de virages, débrayée (un truc à la con à ne pas faire).
Profitant des derniers Km, à savourer la conduite de l’engin, elle perdit son pot qui vint faire des étincelles devant le capot de la caisse du repreneur.
Une légère angoisse durant quelques jours introduisit ma vie « carfree ».
Ça ne changeais rien à la pratique mais comme lorsque j’ai cessé de manger de la viande il y a 17 ans, je savais que c’était pour la vie.
Comme à vélo, je déteste rebrousser chemin.
Je préfère encore faire un détour et voir autre chose pour rejoindre l’itinéraire.
C’est un peu ça la vie à vélo. Il n’y a plus de trajets ni de déplacements, que des voyages.
C’est redécouvrir un paysage 100 fois traversé et percevoir chaque fois une autre lumière, revivre l’instant d’un autre rêve, être ailleurs une fois de plus.
C’est aussi dormir chez les potes qui habite à plus de 20 bornes et chez qui on a veillé tard parce que bien picolé et bavardé.
On se disait qu’à entendre un discours raciste pas vraiment au second degré et récurrent (genre au boulot, en Alsace), ça valait vraiment la peine de l’ouvrir.
Et comme un discours raciste, un discours pro-bagnole, ça se démonte vite-fait-bien-fait en 2-arguments-3-répliques.
Ex: « -les arabes ils nous volent notre travail!
– et ta soeur elle fait pas l’arabe quand elle va bosser en Suisse?
Ah non c’est vrai, on dit frontalière, eh banane. »
Au final, le type te prend pas pour un con et lui a « appris » quelque chose.
Aussi, échanger ses idées,c’est rentrer en contact, c’est accorder de l’importance à une relation basée sur la sincérité.
Nous ne sommes pas obligés de tomber d’accord tout de suite ni même jamais mais ne rien dire, c’est parfois prendre l’autre pour un con, l’ignorer, le mépriser. Et peu de personnes méritent ça.
Bref, à bas les consensus, vive la discorde et la concorde et que les conducteurs de 4X4 aillent tous se faire enculer!
Nann mais c’est pour rire, y en a des biens!
Excellent article et je comprends ton point de vue. A plus de trente ans mes parents ne comprennent pas mon choix. Mon grand-père ne circulait qu’en vélo avec une remorque pour aller travailler sur les chantiers, aller travailler sa vigne. Souvent le chien dans sa remorque. C’était une époque où l’on pouvait vivre sans voiture. Mon père dans les années 60 a passé son permis. C’était pour l’époque de pré-consommation de masse une grande évolution. A ses yeux la vie de mon grand-père était faite de ringardise. C’était pourtant un homme proche de la nature, avec une vie simple.
Je pense que ma façon de vivre choque mes parents. Je choisis de ne me déplacer qu’en vélo, je suis proche de la nature. En fait je reviens à l’époque de mon grand-père. Donc pour lui c’est une régression sociale.
Quelle tête il va faire quand dans deux mois on va venir passer quelques jours chez eux en tandem. 500km en tandem pour aller les voir, ils ne s’imaginent même pas du bonheur que c’est à nos yeux de ne quasiment plus être dépendant de ce monstre de métal.
A 21 ans tu as l’avenir devant toi, c’est toi qui tiens les rênes de ta vie alors emmerde les tous et choisis ta voie.
Je sais ce que c’est un repas de famille où tout le monde parle en même temps pour trouver tes décisions débiles. Je vis ça depuis que j’ai vingt ans et il m’a fallu plus de dix ans pour qu’on commence à me comprendre.
Continue la lutte…
À Vélops,
j’y suis allé un peu fort, je le reconnais. Cela dit, les bagnolards sont comme des sarkozystes : ils se trouveront toutes les excuses du monde d’avoir voté pour lui, alors qu’il n’y en a aucune.
TOUT LE MONDE SAIT que sarko = kärcher, haine, homophobie, xénophobie, racisme. Tout le monde. Il n’y a pas d’ambigüité. Par conséquent, les gens qui élisent sarko votent non seulement pour travailler pour gagner plus, mais aussi (surtout ?) pour virer les immigrés et les pauvres. C’est un fait, il n’y a pas d’ambigüité.
Aux élections 2012, je ferai une croix définitive sur mes connaissances qui me diront « oui j’ai voté sarko parce que en face c’était pire ». C’est non seulement un mensonge mais c’est surtout une excuse bidon.
Bref, pour la bagnole, depuis le temps qu’on est informé, les bagnolards (ceux qui ne font aucun effort) n’ont aucune excuse. En particulier ceux qui se déplacent à l’intérieur de la ville. Qu’ils aillent au diable se faire farcir avec des oiseaux mazoutés.
Excellents témoignages qui illustrent tous nos rapports aux autres dans la société.
Mais aussi nos rapports aux symboles de celle-ci tant de fois décriés, à juste titre, sur ce site, à savoir la réussite professionnelle se traduirait par une grosse bagnole récente.
Où sont passées les valeurs non matérialistes, quid des pensées d’un auteur tel qu’Ivan Illich dans le monde d’aujourd’hui?
Etre n’est pas avoir, je ne suis pas mon métier, j’insiste sur ce dernier point: Je suis comptable, médecin, JE SUIS donc mon métier?
Je préfère amplement le terme JE FAIS de la compta, de la médecine. Ce petit détail illustre la place du travail qu’on nous martelle sans cesse. Place de la convivialité? Place du rêve des distractions non payantes…
Travailler pour conduire, conduire pour travailler: brisons ce cercle! Merci à CarFree pour ses articles quotidiens.
Igor, écologiste convaincu et ancien chômeur (un an de réflexion ça aide à comprendre pas mal de choses…)
C’est loin d’être aussi dramatique que cela de ne pas avoir de permis;
Je côtoie un bon nombre de personnes qui n’ont pas le permis (pour diverses raisons), et je ne connais aucune de ses personnes qui se portent mal au quotidien.
Forcément, c’est en fonction des besoins (par obligation ou se le créer…) de tout à chacun, mais les gens cités ci-dessus ont su s’adapter à leur situation (qui n’est pas aussi marginale que cela !!) et j’ai pas souvenir de les avoir entendu se plaindre une fois.
La marginalité dépend d’où tu vis. Dans ma petite ville dortoir où j’ai grandi avec aucune animation, très peu de commerce, pas de marché, et un réseau de transport en commun très limité, on était les 1ers à avoir notre permis avant les copains qui habitaient en ville qui semblaient moins préssé. Tout dans cette ville était fait pour la voiture, l’accès, une nationale qui a fait plus d’une victime, emmenant au grand centre commercial avec énorme parking et vers la ville. En grandissant dans ce genre de ville, qui pululent un peu partout, il faut faire un effort d’imagination pour s’imaginer sans voiture. Ceux qui prenaient le vélo, c’est qu’ils n’avaient pas le choix, là-bas prendre le vélo, c’était etre pauvre, ailleurs c’est le bobo… C’est une question de représentation, vivre à Paris sans voiture est une évidence, mais ailleurs peut paraître une folie.
Et je l’entends encore tous les jours (ou presque), « tu peux vivre sans voiture parce t’es jeune, mais tu verras, tu pourras pas toujours t’en passer, nous on sait, on a plus d’expérience! »
« comment porter fièrement les couleurs d’un choix qui va à l’encontre de tous »
Comme ceci:
http://carfree.spreadshirt.fr/une-voiture-de-moins-A13204085/customize/color/335
Merci beaucoup pour les encouragements!!
Et merci Carfree pour la photo, parfaitement choisie!
Vous rigolez en parlant des AA mais vous saviez qu’il existe en Grande-Bretagne un site appelé » Autoholics Anonymous « ?? Avec pour but d’attirer l’attention du public sur la dépendance britannique aux bagnoles….le lien est le suivant mais apparement le site est en maintenance! http://www.autoholics.org/
On est vraiment mal barré!
Je suis vraiment contente des réactions positives qu’a suscité mon article…et lire tous vos témoignages, ça fait un bien fou!
Et bravo à tous ceux qui ont fait leur « coming-out », non mais c’est dingue on dirait qu’on est atteint d’une maladie incurable, et qu’il faut des années pour l’annoncer à son entourage! Alors que si quelqu’un est malade ici, ce n’est pas certainement pas nous!
Je voudrais ajouter que je vis en Allemagne, et que bien que les allemands soient des fous de bagnoles, j’ai pu constater qu’ils n’en faisaient pas du tout la même utilisation que nous…et puis les vélos là-bas sont des rois! De même que les piétons d’ailleurs! Pistes cyclables partout, boutons sur feu rouge pour arrêter la circulation à tout moment (et ça fonctionne! Quelle joie d’appuyer sur les boutons juste pour emmerder les bagnoles, sans avoir l’intention de traverser!), rues piétonnes dans tout le centre ville (d’ailleurs, la rue principale du centre n’était pas signalisé piétonne, mais aucune bagnole ne s’y aventurait!)…Du moins, c’était le cas dans la ville où j’étais…l’article publié après le mien sur Carfree prouve d’ailleurs que les Allemands ont un sens de l’engagement plus élevé que par ici, où les villes dortoirs pullulent, effectivement…
Bon après-midi à tous 🙂
Pour autoholics.org, il s’agit en fait d’un site parodique (fait par des membres du mouvement carfree) pour se moquer de la dépendance à l’automobile. Une version française avait également été réalisée par des membres de la Vélorution:automobiliques-anonymes.info mais apparemment, il n’est plus en activité…
Salut,
nul besoin d’être jeune pour expérimenter cela. J’ai 38 ans, une famille, et je suis pris dans certaines logiques contemporaines. Cela ne m’empêche pas de progresser dans mes réflexions, ce qui a fait de moi récemment un anti-voiture. Je me heurte en permanence à l’incompréhension de mon entourage, ce qui me mets dans l’incapacité de faire des ruptures. Je pars donc en vacances en auto et j’ai un crédit sur le dos pour cette auto…
Personnellement, je n’ai aucun problème à affirmer mon anti-automobilisme 😎
Personnellement, j’ai repris le vélo il a une année et demi, depuis je n’utilise quasiment plus de voiture. J’utilise de plus en plus le train et les transports publics pour mes déplacements lointains (ou alors je fais le parasite dans les autos des autres, ça dépanne par moment).
J’essaie petit à petit de modifier mon mode de vie, ce n’est pas simple mais si il y a bien une chose qui ne me dérange aucunement, c’est le regard des autres.
Je m’assume entièrement et j’emmerde le reste de la planète si ça ne lui plaît pas.
ABE
Y’a pleins de bonnes raisons pour ne pas avoir de voitures… et j’en vois assez peu pour en avoir une…
– j’ai de l’argent en trop, acheter du carburant pour le brûler est une bonne façon de m’en défaire…
– je n’ai pas assez de cholestérol dans le sang, je fais attention à ne pas faire trop d’exercice physique…
– je n’aime pas arriver à l’heure à mes rendez vous et j’ai besoin d’une bonne excuse (j’ai tourné pendant 20 minutes avant de trouver à me garer…)
– je déteste les gens et je préfère me déplacer dans un habitacle où je suis tout seul…
Bah finalement, si, on arrive à en trouver 🙂
Axel
Axel, la liste que vous dressez est excellente, surtout que le coup du retard dû à la difficulté de se stationner est tellement vraie.
Quand on va en voiture en ville avec toute la famille, on a toujours une marge de 10 minutes qui est « au cas où » on n’arriverait pas à trouver de la place : résultat, on part plus tôt avec toute la famille (résultat de la peur de ne pas avoir de place, ce qui est bien normal puisqu’il y en a bien peu et je dis tant mieux).
En fait, dans ma jeunesse, les seules fois où j’ai utilisé le vélo comme mode de transport avec les parents fut pour aller au court de tennis ; dès qu’on sort du dimanche après-midi option sport, on arrête totalement de penser au vélo…
D’après certaines études, le kilométrage effectué pour chercher une place de stationnement en ville représenterait 30% du trafic.
C’est la raison pour laquelle je préconise sur mon labo d’idées en ligne (www.LACPA.fr) que le stationnement soit géré par GPS qui guiderait le chauffeur directement sur la place libre la plus proche de sa destination.
Ce genre de dispositif ne verra jamais le jour parce qu’il y a longtemps que l’industrie automobile a bien compris qu’elle n’a pas intérêt à avancer dans le sens de la marche du progrès.
Hahaha!
C’est la journée du rire!
« je préconise sur mon labo d’idées en ligne (www.LACPA.fr) que le stationnement soit géré par GPS »
Et là le type découvre qu’il doit parcourir 7Km pour se garer à 1,5Km d’un site se trouvant à 500m de chez lui…
hahaha, on arrête pas le progrès, hahhahaha!
« Ce genre de dispositif ne verra jamais le jour parce qu’il y a longtemps que l’industrie automobile a bien compris qu’elle n’a pas intérêt à avancer dans le sens de la marche du progrès »
HAHAHAHAHA!
Vive la technique! hahaha!
il fallait vraiment ouvrir un labo pour trouver ça!
« la marche du progrès », Hahaha, « la marche » oui mais alors « le progrès », hahaha….
Merci pour cette bonne blague, si t’en as d’autres…
Ah non, ça! On arrête pas le progrès, hahaha!
ahah, encore un couillon qui croit que la technique va nous sauver d’elle-même…
et après le machin GPS, un autre bidule viendra nous sauver du machin qui viendra nous sauver du truc… tout ça fait avancer le schmilblick bien sûr… ah, on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs, ah ! on arrête pas le progrès
LÉCOLOMOBILE tu es tombé dans le panneau, c’est pourtant gros comme une maison !
Lécolomobile, je suis allé faire un tour sur votre site et je trouve définitivement le site « Carfree » plus agréable. 🙂
Peut-être que l’utopie simplivoliste est plus dure à faire accepter que l’utopie prométhéenne, mais je préfère avoir encore de la convivialité dans les utopies auxquelles je rêve…
Enfin, je ne sais pas si le débat a eu lieu quelque part sur le site Carfree ou sur le vôtre, mais je suis prêt à lire un tel débat ou encore à y participer…
Bonjour Tiphaine!
J’ai 32 ans et je n’ai pas de voiture ni même de permis.
Quand j’ai annoncé à ma famille (il y a une dizaine d’années de ça) que je ne voulais pas passer mon permis parce que j’étais anti-voiture, mon père m’a dit « Soit tu es un dinosaure, sois tu es très en avance sur ton temps. » Depuis, j’ai la réponse. Pas toujours facile d’être une précurseur mais je ne regrette pas mon choix. C’est vrai, j’ai vécu à Paris (pas besoin de voiture), dans le centre ville de Nancy (plus difficile d’aller se balader dans la région mais bon…) et l’année prochaine je vais vivre à Berlin (le royaume du vélo). Si tu veux vivre au fin fond de la campagne, ça sera moins évident 🙂 mais si tu vis en ville, sois tranquille, c’est possible et comme le disait une autre personne, financièrement, ça vaut TRES LARGEMENT le coup!
Alors n’écoute pas les autres moutons véhiculés et vis ta vie sans voiture!
Arrêtez de croire qu’on ne peut vivre sans voiture que dans les grandes villes comme Paris ou Berlin !! Bien au contraire, à la campagne il y a beaucoup moins de circulation, et le peu qu’il y a est beaucoup plus calme. Lorsque j’occupe toute la voie parce qu’il n’y a pas de place, personne ne klaxonne. Le rythme de vie est également plus propice aux déplacements lents. Lorsqu’on va voir des amis ou un festival un peu loin, on reste hébergé sur place tout simplement. Bref, on retrouve les mêmes composantes que le vélo : plus simple, plus agréable, moins cher.
Et quand on habite en ville, on a même pas besoin de vélo, la marche, souvent peut suffire! Le vélo sert surtout à sortir de la ville.
J’habite en ville, et le vélo me sert pour aller à la plage, voir les amis en banlieue, et partir en weekend à la campagne, mais pas pour faire les courses, les magasins sont trop proches!
La preuve que la vie sans voiture, c’est aussi possible à la campagne :
http://cyclane.decroissance.info/
Je dois dire que, contrairement à l’article et à beaucoup de commentaires, je suis POUR le permis de conduire.
Pourquoi ?
– Car parfois, je ne trouve plus ma carte d’identité, et avoir une 2eme pièce d’identité, çà peut dépanner.
– Car, contrairement à la carte d’identité, qu’on refait tous les 10 ans, on garde le permis toute sa vie : c est amusant/agréable/nostalgique d avoir une photo de soi à disposition/de regarder la photo de ses amis, quand on avait entre 18 et 25 ans/quand ils avaient entre 18 et 25 ans, surtout quand cet âge devient de plus en plus éloigné.
(sinon, avoir une photo de soi à 20 ans, non collée à un papier, c est assez narcissique… alors que son permis de conduire, pourquoi pas).
Donc, pour ces 2 seules raisons, je suis POUR le permis de conduire.
Mais à part ces 2 raisons, j’ai du mal à trouver une autre utilité au permis.
Je dirai bien que l apprentissage du code est utile…
ce serait vrai, s’il s’agissait d’un code de la route;
avec des comportement de piéton, de cycliste, de 2RM à apprendre.
Mais, en fait, il s’agit d’un code du déplacement en voiture.
Code ne prenant pas en compte les autres modes de déplacements (sauf comme obstacle ou danger).
—
Apprend-on le SAS vélo ?
le tournez-à-droite cycliste ?
le tournez-à-plat cycliste ?
le droit de traverser hors passage piéton, s’il n’y a pas de passage à moins de 50m ?
.
.
.
dans le code de la route actuel ?
quand j’ai passé le permis, non
(bon, ces lois n’existaient pas alors,
mais je doute que l’auto-centrisme du code de la route ait beaucoup changé depuis)
@ Jean-Marc :
Qu’appelez-vous le « tournez-à-plat cycliste », SVP ?
Sinon, nouveauté juridique (mais non rétroactive) :
http://www.01net.com/editorial/527729/des-permis-de-conduire-biometriques-obligatoires-en-2013/
Je cite l’article du lien ci-dessus :
—————–
Sur la carte figurera une nouvelle mention : la date de renouvellement du titre. A partir de 2013, le permis de conduire devra en effet être renouvelé, et ce tous les 15 ans. Les éventuelles conditions de prolongation de cette autorisation de circuler sur des engins motorisés n’ont pas encore été définies.
[…]
Quand mon permis de conduire sera-t-il remplacé ?
Sans doute jamais. La mesure ne concerne que les nouveaux titulaires ayant réussi l’examen ou les personnes demandant un renouvellement pour perte, vol ou dégradation. Sur son site Internet, l’Union européenne insiste : « Les actuels permis papier ne doivent pas être échangés mais cesseront d’être délivrés à partir de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle législation. »
——————
@LEGEOGRAPHE
Plus de précisions :
http://news.autoplus.fr/news/1448665/Permis-de-conduire-r%25C3%25A9forme-2013-harmonisation-europ%25C3%25A9enne#
« Autre nouveauté: le permis de conduire sera renouvelable. Tous les 15 ans, sans repasser d’examen, les conducteurs devront le faire renouveler, comme pour une carte d’identité ou un passeport. Les conducteurs de poids lourds et de véhicules de transports en commun devront eux renouveler l’opération tous les 5 ans.
Tous les conducteurs disposant d’un permis de conduire établi avant le 19 janvier 2013 auront jusqu’à 2033 pour se procurer le nouveau document. L’Etat espère ainsi mettre à jour les adresses et photos des titulaires. »
« @ Jean-Marc :
Qu’appelez-vous le « tournez-à-plat cycliste », SVP ? »
Le tourne-à-plat cycliste est un dérivé des tournez-à-droite, dans les carrefour en T :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tourne_à_droite_cycliste#D.C3.A9riv.C3.A9_:_le_tourne-.C3.A0-plat_cycliste
C est très pratique, dans une rue, avec des successions de sens unique perpendiculaire -> que des gens qui viennent du même coté.
soit une alternance, à chaque intersection, les gens viennent du coté opposé à celui du carrefour précédent :
1er carrefour, les voitures viennent de droite (et tournent dans notre rue).
donc avec notre rue qui forme la barre horizontale du T, on se mets à l’opposé de la jambe du T = on se mets à gauche de la voie la plus à gauche, et on a donc un orange clignotant : on laisse passer les voiture venant de droite, mais on peut traverser quand il n’y en a plus.
2eme carrefour, les voitures viennent de gauches (et tournent dans notre rue)
Donc avec notre rue qui forme la barre horizontale du T, on se mets à l’opposé de la jambe du T = on se mets à droite de la voie la plus à droite, et on a donc un orange clignotant : on laisse passer les voiture venant de gauche, mais on peut traverser quand il n’y en a plus.
Ceci n est légal que dans
– les municipalités qui décretent tous les carrefours OK pour le tournez-à-droite et le tournez-à-plat (cas de mon agglo, de celle de strabourg, et d autres)
– pour les unicipalités qui ne décretent pas tous les carrefours OK, ceci n est valable qu’aux carrefours signalés par un panneau
– ceci n est -normalement- valable que pour les carrefours en T.
Pour ma part, j’ai rajouté une application, qui, je crois (pas sûr), n est pas légale :
lorsque les voies croisées formes un + et non un T, mais que tous les véhicules viennent d’un coté… et personne de l autre (sauf double-sens cycliste), je transforme mentalement la voie par laquelle les voitures s’éloignent, mais ne s approchent pas du carrefour par une absence de voie;
donc j applique le tournez-à-plat même si les véhicules venant de façon perpendiculaire ne tournent pas dans notre rue, mais que j ai largement la place de passer.
texte :
Décret n° 2010-1390 du 12 novembre 2010 portant diverses mesures de sécurité routière
http://tinyurl.com/2010-1390
en fait, il faut chercher le R415-15 modifié suite à ce décret :
http://tinyurl.com/articleR415-2et3
« Aux intersections, l’autorité investie du pouvoir de police peut décider de :
1° Mettre en place sur les voies équipées de feux de signalisation une signalisation distincte destinée à une ou plusieurs catégories de véhicules[..] »
ainsi, ils peuvent mettre des panneaux de tournez-à-droite ou de tournez-à-plat.
(en les mettant à l entrée de la ville/l agglo; la ville/l agglo est totalement concernée).
Le texte parle de « aux intersections », sans préciser le type -> après, chaque municipalité décide de l appliquer à tel ou tel type de carrefour, et, pour chaque type de carrefour, de l appliquer à tous, ou à une partie seulement (et alors, elle les équipe de panneaux ou de feux spécifiques).
Le TRES gros défaut de cette loi :
au lieu d être une loi d application nationale (tournez-à-droite + à-plat partout);
Là, c est une loi autorisant chacun (chaque conseil municipal) à faire comme il veut…
(à l’inverse, le gilet fluo hors agglo de nuit est national, de même que le double-sens cycliste en zone 30; ainsi, pas de polémique et de confusion possible…)
ainsi, à moins d être maire ou conseiller municipal, il est très dur de savoir dans telle ou telle ville quel est le texte qui s applique…
c.f. ce texte très intéressant sur le sujet :
http://www.mdb-idf.org/spip/spip.php?article699
—
p.s. textes à connaitre, dans les 415, autres que le 415-15:
http://tinyurl.com/articleR415-2et3
articles R415-2 sur l’interdiction, pour tout véhicule, de s engager dans un carrefour qu’on ne peut pas quitter (une infraction souvent commise aux heures de pointes par les automobilistes… et qui peut s avérer très dangereuse, par ex, en cas d arriver d’un véhicule de secours… qui se retrouve coincé)
et R415-3, sur la priorité des cyclistes quand une voiture (ou autre) tourne à droite et coupe leur voie