« Stop pedalling… start driving. »
Alors là, chapeau ! General Motors fait très fort avec cette toute nouvelle publicité destinée aux étudiants. Le message est clair : Etudiants, émancipez-vous, jetez votre vélo et achetez-vous une voiture ! Le groupe automobile tombe très bas dans la caricature en montrant une jolie femme accoudée à une voiture, dénigrant le cycliste étudiant du regard. L’image est accompagnée d’un sympathique « Reality sucks ». Enjoy !
Plus sérieusement, comment General Motors a laissé passer ça ? On avait déjà droit au greenwashing des plus grands pollueurs de la planète, viennent maintenant le cynisme et la provocation. Quel est le pire?
Dans cette publicité, GM ne s’en prend pas seulement à notre belle planète. C’est l’étudiant lui-même dont on se fout. Cette publicité a été diffusée aux Etats-Unis, pays où les étudiants croulent le plus sous les dettes. Outre-Atlantique, étudier n’est pas un choix, beaucoup ne le peuvent simplement pas, faute de moyens. Rouler à vélo s’avère alors la solution la moins coûteuse, et pour les plus écolos d’entre eux, la moins polluante. La génération d’aujourd’hui s’offre significativement moins de voitures que la génération précédente (chiffres ici). C’est d’ailleurs sûrement cela qui dérange GM. Mais pour une partie d’entre eux, cette contrainte se transforme en avantage, et le choix de la bicyclette n’est plus une souffrance mais une délivrance ! GM estime sûrement qu’avoir une grosse voiture est « cool » pour les étudiants d’aujourd’hui, à tort. Il est clair que GM se trompe de cible.
On pourrait même aller plus loin et voir dans cette publicité une réduction de l’image de la femme : le célèbre cliché de la femme attirée par la richesse, et rien d’autre. Messieurs étudiants, si vous voulez séduire, achetez-vous un Truck GMC !
Face aux polémiques provoquées par sa publicité ces dernières heures, General Motors a réalisé son erreur…et s’est platement excusé via Twitter : « We apologize for the offense–we are making changes to the campaign now. ». GM a ensuite annoncé le retrait de la publicité.
On se demande comment GM n’a pas pu prévoir cet échec marketing. Décidément, il semblerait que le secteur automobile n’ait toujours pas saisi trois des grands enjeux d’aujourd’hui: environnement, conditions de vie précaires, parité hommes-femmes.
Source: http://terragazette.wordpress.com/
Ringards!
On pourrait aussi voir ce ratage complet de General Motors comme un des derniers épisodes de sa lente agonie…
http://carfree.fr/index.php/2009/03/17/la-lente-agonie-de-general-motors/
Une com à l’image de l’industrie Générale du Moteur…
Pourquoi retirer un tel aveu ? C’est juste ce qu’ils pensent, ce qu’ils sont.
Morons
rassurez-vous les gars, perso j’ai un faible pour les étudiants à vélo… ^^
Dans ma fac, on avait un professeur qui venait à vélo, et ben, personne ne se fichait de lui, au contraire, il suscitait plutôt l’admiration ! On avait aussi deux autres professeurs qui se déplaçaient uniquement en bus.
Cette publicité est parfaitement minable et pleine de clichés et que GM ait finalement retiré cette publicité prouve que cela n’a plus d’impact sur les gens ! C’est une bonne nouvelle je trouve !
Qu’on arrête de nous culpabiliser (vous êtes à vélo, vous êtes minable, vous n’achetez pas ceci, vous êtes démodé, etc.), quand on a réfléchi à nos choix, cela ne marche plus !
Voyez-vous, moi j’aurais volontiers inversé les rôles :
Une jolie fille toute souriante qui remonte la file de voitures coincées dans un embouteillage, et dans l’une d’entre elles : un gros beauf hargneux coincé dans sa cage métallique qui ravale sa colère et sa frustration.
D’ailleurs vous remarquerez que c’est cette situation qui correspond le plus souvent à la réalité quotidienne, donc ils ont raison : reality sucks ! (for them, not for us !)
J’ajoute à cela que le message délivré par cette publicité est carrément grotesque : le cycliste qui se voile la face, comme si on avait honte de ce qu’on était. Alors moi je le clame haut et fort : je suis très fier de contribuer à une ville plus vivable, plus respirable, pacifiée et apaisée par l’usage d’un véhicule non polluant à vitesse modérée, très fier d’appartenir à cette minorité en avance sur son temps, très fier de ne pas faire partie de ces moutons à qui on fait dépenser 30% de leur budget mensuel et qui s’endettent sur plusieurs années tout ça pour parcourir quotidiennement des distances parfaitement cyclables (80% des trajets faits en voitures font moins de 5 kilomètres), très fier de connaître les joies d’une ballade sur le canal ou dans la forêt avant d’aller travailler.
Si General Motors est aux abois, si leurs affaires marchent si mal au point qu’ils ont dû se déclarer en faillite en 2009 et qu’ils continuent de fermer des usines à tour de bras, ils ne peuvent s’en vouloir qu’à eux mêmes, ils n’ont pas à jeter le discrédit sur les adeptes d’un autre mode de transport qui visiblement leur fait de l’ombre. À noter que cette campagne publicitaire sonne comme un terrible aveu de défaite et de jalousie.
Alors pour paraphraser une célèbre chanson de James Brown :
« SAY IT LOUD ! I’M A CYCLIST AND I’M PROUD !!! »
Perso, je me suis jamais dit que posséder une voiture allait me faire gagner des points auprès de « la » fille idéale. Partant de là, General Motors se goure complètement avec moi comme cible. Mais dans la pub, on a vu tellement de choses que GM a voulu tenter cela (on voit d’ailleurs ce que Jacques Séguéla peut tenter comme conneries à dire, avant de se flageller en public… Un communiquant, ça tente, puis ça présente des excuses si ça marche pas.
Raté pour une fois, tant mieux ! Si seulement cette réaction émancipatrice vis-à-vis de de la pub pouvait se généraliser…
Cette pub’ est à mon avis une fausse gaffe, volontairement buzzogène : es concepteurs de pub’, à l’affût des mouvements d’opinion, ne pouvaient ignorer que cette pub’, à contre-courant des tendances actuelles, provoquerait de vives protestations, non seulement du monde cycliste bien sûr, mais aussi de la bien-pensance générale, actuellement favorable au vélo (au moins en paroles).
« Qu’on parle de moi, en bien ou en mal, peu importe, du moment qu’on parle de moi ! »
Pour ne pas tomber dans ce piège, je propose qu’au moins on floute le nom de la marque etr qu’on évite de la citer.