Si vous souhaitez interpeller les candidats de votre commune sur le sujet des déplacements en général et des déplacements actifs en particulier, l’association Espace Piéton vous propose un modèle de lettre à leur adresser.
Vous pouvez vous en inspirer librement pour améliorer les conditions de sécurité des piétons. Une ville plus sûre et plus conviviale, voila l’objectif.
» [… ] concilier liberté de circuler, sécurité des déplacements et qualité de l’environnement »:
à ce régime là certains modes de déplacements ont un passif très lourd. Ainsi la motorisation individuelle induit-elle des pratiques qui pénalisent fortement l’usage des modes actifs. Si on reprend la pyramide de Maslow*, avec une approche psycho sociologique de la marche en ville, nous devons déjà hiérarchiser les besoins.
De la base physiologique, avec la conservation de l’intégrité physique (sécurité) et le confort physique (géométrie, obstacles…) à la construction idéologique (point de vue de la pratique modale, considérations politiques et philosophiques en lien avec la liberté, l’environnement, l’économie, mode de vie…) et l’esthétique (urbanisme, paysage urbain, valeurs en lien la pratique modale…).
Or le comportement automobiliste généralisé de la vitesse en ville, combiné au stationnement abusif sur le trottoir nous placent dans un environnement hostile, sans parler des pollutions diffuses mais très invalidantes à court et moyen terme : hécatombe sous forme de mortalité prématurée par la pollution de l’air, laquelle entraîne aussi une morbidité supplémentaire ; pollution sonore voire visuelle niant toute possibilité d’urbanité dans ce qu’on ne peut plus appeler « l’espace public », mais un appendice monofonctionnel de la ville avec un « tuyau dédié à l’automobile »…
Peut-on alors en rester au principe de conciliation, terme trop vague se refusant, me semble-t-il, à mettre au sommet du système de valeur la société elle-même, ne pouvant se laisser équarrir dans le moule libéral du trop simpliste principe de « liberté de circuler »? En tout cas on aimerait le voir appliquer pour satisfaire aux exigences des autres pratiques modales…
Espérons que ce qu’on perçoit-là comme défaut dans lettre d’interpellation en direction des élus ne soit pas révélateur d’une intériorisation de l’éthique de l’humiliation pour mériter l’écoute du seigneur local…
En attendant je transmets le modèle à mon président d’association locale (Bordeaux), qui me gourmandait hier encore de vouloir administrer un questionnaire en faisant du porte auprès de résidents de rues où existait du stationnement automobile abusif : « mais vous n’y pensez-pas! ? pas en période d’élection municipale voyons! »
*http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins_de_Maslow
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Maslow