Le Parti communiste d’Angers a lancé officiellement la semaine dernière sa campagne pour la gratuité des transports en commun sur l’agglomération. Le secrétaire local de la section d’Angers, Valentin Brouillard-Dusong, explique dans Angers-Mag l’intérêt de la gratuité.
« Imaginez : des transports en commun gratuits pour tous ! »
par Valentin Brouillard-Dusong
Toutes les expériences le montrent, le passage à la gratuité augmente considérablement le nombre d’usagers. Augmenter le nombre d’usagers, c’est en outre réduire drastiquement le nombre de véhicules individuels circulant en ville. L’intérêt écologique est évident, mais la valorisation d’une certaine qualité de vie est elle aussi parfaitement cohérente avec la volonté d’attractivité établie de longue date dans les politiques municipales.
Les temps de trajet seraient eux aussi réduits, un point d’importance pour les voyageurs. Augmenter leur nombre, c’est enfin diminuer le coût unitaire du transport. L’agglomération d’Aubagne, qui a fait le choix de la gratuité pour ses 100 000 habitants, est parvenue à le diviser par deux ! Cette expérience réussie démontre sa faisabilité. Précisons enfin que faire le choix de la gratuité ne conduira pas à une augmentation des impôts locaux.
Combien coûte ce service à la collectivité ? L’entretien des véhicules et des infrastructures, l’alimentation des distributeurs automatiques de tickets, les titres de transport eux-mêmes et leurs bornes de rechargement, ou encore la répression des fraudes : autant de coûts de fonctionnement qui pourraient être positivement impactés par un passage à la gratuité.
Contrairement aux idées reçues, la gratuité est une mesure positive économiquement. Permettre à un maximum d’Angevins de se rendre dans un centre-ville que l’on souhaite plus dynamique, n’est-ce pas par exemple une mesure qui tombe sous le sens ? »
Aujourd’hui, l’agglomération confie à une entreprise privée la gestion des transports. Contrairement à une régie municipale, Keolis engrange des bénéfices. Les usagers participent sans doute à contrecœur à ces profits, des fonds qui ne sont en outre pas tous dévoués à l’entretien du service par la suite.
Contrairement aux idées reçues, la gratuité est une mesure positive économiquement. Permettre à un maximum d’Angevins de se rendre dans un centre-ville que l’on souhaite plus dynamique, n’est-ce pas par exemple une mesure qui tombe sous le sens ? L’attachement des riverains aux petits commerces du centre n’est plus à prouver. Permettre à toutes et à tous de s’y rendre aurait un impact quantifiable. A l’heure où nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour réclamer une relance économique, la gratuité s’affirme en tant que vecteur de développement économique.
Il ne faut pas éluder, en dernière instance, la dimension sociale d’une telle mesure, d’autant plus cruciale que beaucoup d’Angevins sont victimes du chômage et de la précarité. La gratuité des transports crée des emplois. Elle offre la mobilité urbaine à celles et ceux qui en sont privés et rendraient plus aisées les fins de mois des usagers pour lesquels un abonnement est déjà un sacrifice.
La gratuité des transports facilite l’accès à la scolarité et allège le coût global des études supérieures, notamment pour les familles nombreuses. C’est pour finir un vecteur d’intégration sociale, voué à désenclaver les différents quartiers d’Angers.
Au cours des prochaines semaines, le PCF Angers va aller à la rencontre des habitants afin de leur soumettre une pétition, le but étant d’exposer l’intérêt du public pour ces questions. La campagne menée va également être l’occasion de formuler, quartier par quartier, des propositions visant à améliorer la qualité des transports angevins, aussi bien en termes de desserte que de fiabilité.
Pour cela, il est essentiel à nos yeux d’associer ces propositions avec les usagers eux-mêmes, de confronter nos projets à la réalité de leurs attentes. Parce que nous refusons les positions opportunistes, nous n’attendrons pas les prochaines échéances électorales pour lancer notre campagne. Notre objectif est de contribuer à une amélioration concrète des conditions de vie des citoyens.
C’est dès maintenant que nous voulons faire du bon vivre angevin une réalité pour tous.
Liberté, égalité, gratuité !
Valentin Brouillard-Dusong
Au moment où l’Etat diminue fortement ses dotations aux collectivités locales, ce qui les incite à réduire l’offre de transport collectif et les investissements (on le constate déjà dans une vingtaine d’agglomérations : Metz, Nancy, Valenciennes, Belfort, Grenoble,…) et où il cherche à réduire l’assiette du versement transport des entreprises, cette initiative est tout simplement démagogique. Si elle aboutissait, elle se retournerait vite contre les usagers. A Strasbourg et Grenoble, la mise en place d’une tarification sociale indexée sur le quotient familial suffit à garantir le droit au transport des citadins les plus modestes. Quant aux automobilistes, ce n’est pas le coût du transport collectif qui les décourage, mais l’insuffisance de l’offre en quantité (fréquences) et en qualité (vitesse).
L’exemple d’Aubagne est bien mal choisi : certes, la fréquentation des bus a augmenté avec la gratuité, mais elle n’est pas supérieure à la fréquentation moyenne observée dans des villes de taille analogue.
> Toutes les expériences le montrent, le passage à la gratuité augmente considérablement le nombre d’usagers.
Il faudrait juste éviter que, une fois passéà la gratuité, les gens se mettent à prendre les transports en commun à tort et à travers, c.a.d. pour les petits trajets qu’ils font actuellement très bien à pied voire à vélo.
Et il faudrait aussi en profiter pour réduire la place des véhicules motorisés individuels en compliquant ces modes de déplacements (réduction places de stationnement, introduction/hausse du prix du stationnement, itinéraires non-traversants comme à Groningen, etc.) et en facilitant le déplacement des bus.
Mais la France est encore tellement engluée dans la culture voiture que c’est très long à mettre en œuvre, quand bien même la voiture en ville pose de plus en plus de problèmes.
Concernant la « démagogie » reprochée à une telle mesure, elle n’est pas forcément là où on le pense, mais bien plutôt du côté des opposants à la gratuité…
http://carfree.fr/index.php/2014/04/11/les-opposants-a-la-gratuite/
Sur le coût d’une telle mesure, le sujet a déjà été traité et il apparaît qu’il est très loin d’être insurmontable pour la collectivité…
http://carfree.fr/index.php/2014/10/29/le-tournant-des-transports-publics/
J’imagine la gratuité des transports en IDF…
De sardines nous passerons à sardines compressées ?
il n y a pas que l IdF, en france…
sur la ligne 13 et le RER B, saturés, effectivement, la gratuité, qui apporterait des repports modaux sur les TEC, n est, EN L ETAT, pas conseillée :
il faudrait faire des aménagements et des investissements permettant d acceuilir plus de monde dans les TEC… et donc des aménagements permettant d acceuillir moins d automobilistes en surface (le but n étant pas d étendre encore plus Paris, mais d inciter les personnes s’y déplaçant, utilisant deja majoritairement les TEC, à les utiliser encore plus).
Ce qui libererait plein de place en surface pour des rues piétonnes autorisées aux cyclistes…
ainsi, Paris deviendrait moins polluée, moins embouteillée, plus agrézable à vivre, avec plus de TECistes et cyclistes, et moins d automobilistes.
Maintenant… celà necessite une forte volonté politique.
Et je crois qu’ils préfèrent s amuser à arbitrer entre les taxi – VTC – UberPop – BlueCar, à se répartir qq fifrelins des transports totaux d IdF, plutôt que de s interesser sérieusement aux transports qui concernent la MAJORITé des gens passant etrésidents en IdF…
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« Au moment où l’Etat diminue fortement ses dotations aux collectivités locales, ce qui les incite à réduire l’offre de transport collectif et les investissements (on le constate déjà dans une vingtaine d’agglomérations : Metz, Nancy, Valenciennes, Belfort, Grenoble,…) et où il cherche à réduire l’assiette du versement transport des entreprises, cette initiative est tout simplement démagogique. »
Bien sûr, ce n est aucunement démagogique de réduire l investissement dans les TEC de villes comme Nancy + Metz, qui n ont bien sûr aucun sous à dépenser pour leurs habitants,
au moment prècis où, parallèlement à çà, Nancy et Metz sont d accord pour dépenser plusieurs millions pour l A31bis, qui ne servira pas aux lorrains vivant et travaillant en lorraine, mais qui incitera les entrepreneurs, chercheurs et jeunes lorrains à aller encore plus nombreux au luxembourg…
On a l argent qu’on veut pour les choses qu’on veut… c est une question de choix politiques :
soit on paye -peu cher- des TEC et des rues piétonnes, pour créer des lieux de vies;
soit on paye -très cher- pour se transformer en aire d autoroute où personne ne veut rester, pour augmenter la capacité d’une autoroute constamment défoncée par un noria ininterrompue de camions venant des ports hollandais, et ayant fait le plein au lux :
l argent et l emploi pour la hollande et le lux; les frais d ‘infrastructures augmentant d aménagement en aménagement, la pollution le chômage (hausse des frais d infrastructure = des impôts locaux, et autres impôts) et les accidents, sans aucune retombée positive (sauf la fermeture de nombreux bar-tabac et de stations essences : ainsi, celà pourrait aider à moins fumer et moins rouler en motorisé 🙂 ) pour la lorraire…..
Allons réconcilions ces vieux militants d’opposition à l’automobile que sont Jean Sivardière et Marcel Robert, et souhaitons leur encore quelques dizaines d’années à ferrailler avec la même passion ardente :
oui à la gratuité, au moins pour les transports publics urbains, mais en mettant en oeuvre le financement de substitution, tant pour viser une part modale de déplacement forte – un tiers? – que pour forcer la main aux élus locaux de plus en plus pusillanimes en la matière…
Et pour ça mettons en oeuvre sans tarder le péage urbain à l’entrée des périmètres de transports et songeons en même temps à réglementer drastiquement le stationnement dans tout cet espace…
Pour information, au sujet de ce qui pourrait être une idée reçue, concernant l’arbitrage des agents économiques entre le coût de transport et le coût du logement en périphérie seul ce dernier serait déterminant : tel est l’avis d’auteurs pour une étude récente concernant l’Île-de-France.
Pour le volet foncier possiblement correctif de l’étalement urbain je tâche de sortir de ma léthargie en proposant une prochaine contribution…
*Nicolas Coulombel et Fabien Leurent, » Les ménages arbitrent-ils entre coût du logement et coût du transport : une réponse dans le cas francilien », 2012, in « Économie et Statistiques » N° 457-458
Quant à moi, usager des TEC, ce n’est pas le coût de l’automobile qui me décourage, mais l’insuffisance de l’offre en quantité (nombre de places pour transporter tous les habitants de mon quartier) et en qualité (se faire conduire et ainsi pouvoir lire pendant le trajet).
La voiture n’est pas le bus. Les automobilistes seront des usagers des transports en commun quand les TEC seront des voitures ?
Là est la démagogie : porter en tête des revendications qui flattent l’idéologie dominante automobile, et frustrante car sans fin : partout-tout le temps-vite.
Donnons raison maintenant aux usagers des transports en commun : accès libre et sans contrôle de revenus !
« Pour information, au sujet de ce qui pourrait être une idée reçue, concernant l’arbitrage des agents économiques entre le coût de transport et le coût du logement en périphérie seul ce dernier serait déterminant : tel est l’avis d’auteurs pour une étude récente concernant l’Île-de-France. »
Jean-Marc Jancovici l a aussi souligné :
il revient, la plupart du temps, à nombre de trajets équivalents, plus cher de vivre en rurbain, qu’en centre-villois ou banlieusards.
par contre, tu as -en moyenne- plus de m² et tu va limiter tes sorties (chacune étant plus coûteuses en argent… mais aussi et surtout en préparation et temps : être à 40 minutes en voiture capable de rouler de tout, au lieu d être à 200m à pied de tout… cela change tout, niveau facilité de sorties… en particulier, pour les enfants (et éventuels grands-parents) n ayant pas de permis : les parents rurbains deviennent des parents-taxi, devant tjrs les déplacer (souvent la zone rurbaine, conçue maison après maison, pour la voiture, est trop diffuse pour des TEC efficaces), vu que tout est trop loin pour les pieds et vélos de leurs enfants…)
Et donc, tu restes plus chez toi (en particulier les enfants…), à aménager ton truc, avec moins de possiblités de contact.
(tu es plus loin de tout, mais en plus, « tous » (amis et collèges) trouvent aussi que tu es plus loin, plus inaccessible)
Mais le loyer est une charge fixe, bien visible, qui marque les esprits
Alors que le temps et l argent passés dans la voiture en se voit que chez les rares gens qui tiennent un budget avec les différents postes de dépenses, et c est des frais diffus :
Tu ne paye pas chaque mois (ou à chaque fois que tu montes dedans, la part de chaque trajet) le total de réparation, remboursement de crédit, dévaluation de valeur par usure et vieillisement (sauf rares exceptions, en collection, une voiture est un très mauvais placement à fort rendement négatif…), et autres frais directs et indirects de dévaluation, d entretien et d usage de la voiture.
C est un rêve : s offrir sa maison, pour soi et les siens, pour sa cellule familiale
Mais çà devient un cauchemar, quand la famille se déchire et se sépare :
vivre dans un trou paumé, où il n y a que des couples (souvent avec enfants), et aucun(e) célibataire (sauf vieux veuves/veufs et qq autres divorcé(e)s coinçé dans leurs logements), quand on re-devient célibataire et cellule momoparentale, c est être sûr(e) de rester seul(e) encore plus longtemps qu’ailleurs.
(par chance, d autres couples se sépareront, et on peut même aider à faire se séparer d autres couples… pour trouver qq un ^^ celà met tjrs de l ambiance dans ces pseudo-villages, quand cela arrive… avec le/la célibataire qu’on n invite plus aux BBQ des voisins, car on a des doutes sur la solidité de son couple ou sur celle du couple d’amis : en plus d avoir perdu son couple, on perd une partie de ses relations de voisinage.. reste plus qu’à vendre (pas évident en ce moment… ou alors, souvent à forte perte), pour retourner dans la vraie vie, dans la vraie ville).
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C est H.S. sur un sujet sur les TEC ?
pas tant que celà :
les rurbains vivent dans des zones où les TEC urbains ne sont pas efficaces
seuls les TEC suburbains, les train de banlieu, RER ou autres trains, peuvent y être efficaces en inter-urbain, pour les rares rurbains vivant à proximité de la gare (la zone historique, en général, alors que les rurbains s installent généralement surtout en périphérie dans ces villages, sur des EX-terres agricoles, devenues routes et maisons pour eux)
Ainsi, on voit que la voiture indiv laissé aux arbitrages individuels va créer des densités humaines incompatibles avec les TEC urbains.
Et donc, pour les deniers publics, pour une moindre dépendance aux importations de pétrole, pour améliorer notre compétitivité économique et pour diminuer la pollution, les maladies et morts liés à cette pollution + mode de transport dangereux, qu’il faut de la volonté politique, pour favoriser les autres modes de transports, entrainant moins d étalement, nécessitant moins de surface au sol de chaussée, pour avoir une densité suffisante pour des TEC urbains.
et là, vu le nombre, vu la densité, ces TEC ne coûtent rien à chacun, et peuvent donc être gratuits.
au contraire, dans une zone automobilisée, la densité est plus faible, l infrastructure de TEC est plus chère, plus de km à construire + à entretenir pour moins d utilisateurs et moins de trajets => les frais deviennent trop grands.
Choisir de favoriser les TEC + les modes doux, c est permettre sans problème la gratuité des TEC urbains.
choisir de ne pas chosir = favoriser l auto, c est avoir des coûts qui incitent à ne surtout pas passer au gratuit, donc qui incite moins les gens à les utiliser, qui crée des automobilistes, donc qui crée des bouchons et de la pollution, « obligeant » par la suite, à créer toujours plus de routes autos pour espérer (en vain…) résorber les bouchons créés, et donc rendant les TEC encore moins utilisés et plus chers pour chaque trajet :
c est ce qu’on observe -globalement- depuis plus de 50 ans en france : des coûts d infrastructure (routière en ville) qui explosent, et des services de TEC urbains qui déplacent de moins en moins de gens, vu l incitation forte par l abondante voirie auto, à l usage de la voiture.
La bonne gestion nécessite de renverser ce dogme automobilien.
Très pertinent, Rémi
« La voiture n’est pas le bus. Les automobilistes seront des usagers des transports en commun quand les TEC seront des voitures ? »
Malheureusement, avec la blue car, c est ce que les pouvoirs publics sont déjà en train de faire :
dépenser énormément (plus de 30 000€ /an/véhicule) pour quasi personne (9 trajetXpersonne par jour pour une blue car ou un vélib.. combien pour une ligne de métro ou tram ? 10 000, 100 000 ?) MAIS pour préserver un usage d automobiliste, au lieu d un autre mode (TECiste).
Bizarrement, les sommes énormes, pour quasi aucun usager, dépensées dans les bluesCar trouvent des financements plus facilement que des investissement touchant des 100 de milliers, à des millions d usagerXtransport…
comme toujours, tout n est que question de choix politiques et de gaspillage d argent public.
en particulier, d arbitrage budgétaire en faveur de la minorité la plus coûteuse (automobilistes en général, et blue caristes en particulier ici) au détriment de la population dans son ensemble, au détriment du principe d égalité et de fraternité, au détriment des principes régissant notre république.
On préfére gaspiller bcp d argent dans la blue car, qu’offrir la gratuité à tous pour ainsi pouvoir, en parallèle, faire chuter les frais d infrastruture de voirie de sa commune.