Et si nous n’exigions qu’une mesure de nos gouvernements lors de la cop 21, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui doit avoir lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 ?
La confiance dans l’efficacité des mesures éventuellement prises lors de la cop21 par les gouvernements est au plus bas chez les citoyens qui ne supportent plus les doubles discours et les bonnes intentions de façade.
Une mesure simple qui profiterait à l’ensemble de la société et qui peut être portée par tous les mouvements citoyens et partis progressistes au-delà des clivages d’idées: La gratuité des TRANSPORTS EN COMMUN.
Les objectifs de la gratuité des transports en commun : des objectifs sociaux, économiques et environnementaux.
La ministre de l’écologie ne veut pas d’écologie punitive ? Qu’à cela ne tienne !
Les mesure gouvernementales d’aides à l’achat de voiture électriques, qui peuvent se monter à 10.000 euros sont avant tout une prime aux constructeurs automobiles, qui ont amassé les plus grosses fortunes du CAC 40 du pays.
Bien sûr certain/es diront qu’il faut soutenir les « fleurons » de l’économie française or, justement, la remise en état de nos réseaux de transports en communs accompagnée de leur développement serait un formidable levier d’une économie repolitisée, au service des citoyen.nes et de leur environnement.
Plutôt que de financer la voiture au bénéfice de quelques privilégiés, nous exigeons que nos impôts servent à financer la gratuité des transports en commun ainsi que leur développement.
On souffre tou.te.s par exemple des prix démesurés du train et du démantèlement du réseau ferroviaire, pourquoi ?
On nous propose à la place des lignes de bus, pourquoi ?
Des voitures individuelles électriques ou hybrides qui n’ont rien d’écologique, pourquoi ?
L’évolution du réseau ferroviaire en France.
Comment financer ?
On n’hésite pas à taxer les entreprises du tabac ou de l’alcool pour, en théorie, financer une partie des frais de santé que ces consommations génèrent pour la société.
Pourquoi ne pas en faire autant avec les fournisseurs de transports polluants, dégradants nos conditions de vie et notre santé. Rappelons que des entreprises comme Total, malgré des profits records, ne paient pas d’impôts !!
La pollution atmosphérique tue chaque année et nous, habitants ou usagers des grandes métropoles françaises constatons de nous-même ses conséquences sur notre santé.
« La pollution de l’air coûte de 0,7 à 1,7 milliard d’euros par an au système de soins en France, selon un document daté d’octobre du Commissariat général au développement durable (CGDD). »
Une utopie ?
La gratuité des transports en commun n’est pas une nouveauté et est déjà pratiquée avec succès par plusieurs agglomérations.
De nombreuses villes européennes de taille moyenne et de nombreuses petites villes à travers le monde ont instauré la gratuité totale des transports en commun, que ce soit à l’échelle communale ou à l’échelle d’une agglomération.
En France, en 2012, 23 réseaux sur 290 appliquent la gratuité intégrale, essentiellement des petites villes. Selon le Groupement des autorités responsables de transport (GART), l’association française regroupant la quasi-totalité des autorités organisatrices de transports, si la gratuité des transports publics en France « reste […] minoritaire, elle séduit un nombre croissant d’agglomérations, majoritairement de moins de 50 000 habitants. »
Sur la période récente, des villes de taille moyenne à grande sont passées à la gratuité totale de leur réseau de transports publics, comme Aubagne en France avec plus de 45.000 habitants ou Tallinn, la capitale de l’Estonie, avec plus de 420.000 habitants.
wikipedia.org/wiki/Gratuite_des_transports_en_commun
Plus on utilise les transports en commun, plus leur coût diminue
Ainsi: « L’agglomération d’Aubagne, qui a fait le choix de la gratuité pour ses 100.000 habitants, est parvenue à le diviser par deux ! »
carfree.fr/imaginez-des-transports-en-commun-gratuits-pour-tous/
« La gratuité du transport permet de réduire les coûts d’équipement et les frais de personnel, car certaines tâches comme la perception ou le contrôle des voyageurs ne sont plus nécessaires. L’augmentation de la demande qui résulte de la gratuité conduit par ailleurs à une augmentation de la fréquence des passages à condition que l’instauration de la gratuité s’inscrive dans un projet d’amélioration du transport public porté par la municipalité ou l’agglomération. »
Wikipedia
« La gratuité n’est pas une absence de valeur, bien au contraire c’est redonner de la valeur aux communs »
Rassemblons nous autour d’une exigence commune, pour notre bien à tou.te.s !
Exigeons la gratuité des transports en commun !
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La gratuité à l’usage des transports en commun (TC) a été mise en oeuvre dans plusieurs agglomérations françaises et européennes. Avant de parler de ses effets, on pourrait parler des études menées sur le comportement des citoyens par rapport à la mobilité. Ces études existent depuis longtemps. Qu’elles soient faites à une échelle microscopique ou macroscopique, elles vont dans le même sens : hormis les plus précaires, le choix ne se fait pas sur le coût du transport mais sur l’ensemble des avantages comparés. C’est d’ailleurs assez logique parce que le coût de la voiture est déjà supérieur à celui des transports collectifs. Sur Carfree, on le sait bien…
La comparaison que font la plupart des citoyens ne prend en compte que le coût direct perçu de la voiture (essence, péage, stationnement…) et :
le temps de trajet pour chaque mode, y compris la premier et le dernier « kilomètre » (par ex. distance pour aller au parking ou à l’arrêt de bus) -> au-delà d’un certain écart, les transports en commun sont écartés
la flexibilité de chacun -> si la fréquence est considérée comme trop faible, la flexibilité d’un transport individuel est préférée (ça peut-être aussi un deux-roues motorisé, voire, soyons fous, un vélo ou la marche !)
le confort de chacun (effort, exposition à la météo/au climat, matériel à transporter comme casque, affaires de pluie…)
Dès lors, on a deux configurations :
Cas 1 : la configuration urbaine dans laquelle les TC sont d’ores et déjà compétitifs pour la plupart des personnes selon ces critères
Cas 2 : la configuration périurbaine et rurale où ils ne le sont pas
Dans le cas 1 (configuration urbaine), la part des recettes sur les dépenses est importante. Les recettes couvrent par exemple à Nantes 40% des coûts du réseau. Les coûts de la fraude/lutte contre la fraude sont élevés… mais très largement inférieurs aux recettes. Pour mettre en place la gratuité à l’usage des TC, il faudra de nouvelles sources de financement.
Dans le cas 2, puisque les TC ne sont pas considérés comme attractifs, les recettes couvrent une faible part des dépenses (ex. 10%). Pour cette raison, certains réseaux de petites agglomérations ou départements ont décidé de mettre une tarification symbolique. Elle leur permet de disposer de la même recette (à peu près) mais en transportant plus de personnes.
Mais que retient-on des territoires qui ont mis en place la gratuité ?
Que des personnes « sous-mobiles » se déplaçaient plus
Que beaucoup de personnes qui se déplaçaient à pieds ou à vélo prenaient plutôt les TC
Que des personnes qui se déplaçaient en TC se déplaçaient plus
Que le report modal de la voiture (ou du deux-roues motorisé) vers les TC était très faible et non significatif
En résumé :
Les personnes « sous-mobiles » se déplacent plus, ce qui représente un progrès social
L’augmentation des déplacements effectués en TC concerne peu de nouveaux utilisateurs et parmi ceux-ci, très peu de personnes qui auraient fait le même voyage en voiture (on a fait exactement le même constat lors de l’évaluation des systèmes de libre-service vélo : bien qu’ils puissent avoir dans les grandes agglos une fréquentation importante, ils entraînent très peu de report modal de la voiture vers le vélo)
L’augmentation est pour partie liée à une multiplication des déplacements motorisés au détriment notamment des modes actifs (marche, vélo..)
La gratuité coûte toujours de l’argent et ce coût est exponentiel en fonction de la taille de l’agglomération (plus les TC sont concurrentiels à la voiture, plus la gratuité multipliera les déplacements en TC avec pour limite la saturation du réseau)
Pour ces raisons, me sentant plutôt décroissant, après avoir été pour la gratuité à l’usage des TC (le principe me séduisait), j’en suis arrivé à la conclusion que ce n’était pas une solution soutenable. Je préfère deux mesures :
la gratuité pour les personnes « sous-mobiles » (autrement dit les exclus par la non-mobilité)
pour les autres, une contribution équitable (proportionnelle aux moyens) au coût du trajet
Je trouve dommage qu’on défende un outil sans vérifier si à l’usage il permet d’atteindre les objectifs qu’on souhaite. Ici, l’objectif, c’est selon moi une mobilité soutenable. Si on voit des piétons ou des cyclistes aller dans les transports en commun, on ne va pas dans la bonne direction. Si on voit des personnes multiplier leurs déplacements dans des modes motorisés, on ne va pas dans la bonne direction. Si on compte supprimer la société du pétrole, du nucléaire et de la bagnole et qu’on veut leur faire payer les coûts de fonctionnement des alternatives (ici les TC), on ne va pas dans la bonne direction. Si on veut qu’ils financent quelque chose, ce doit être des dépenses d’investissement, pas de fonctionnement…
En conclusion, pour ma part, dans une perspective de mobilité soutenable et de décroissance, je n’exige pas la gratuité des transports en commun. Je souhaiterais qu’elle soit accordée aux personnes sous-mobiles (précaires, exclus, etc.) et que les autres comme moi payent proportionnellement à leurs moyens. Taxons la bagnole, le pétrole, le nucléaire, etc. … mais pour nous en débarrasser pas pour en être dépendants !
MR11 > Si on compte supprimer la société du pétrole, du nucléaire et de la bagnole
Quel rapport entre le pétrole/bagnole et le nucléaire?
Pour la décroissance, on y est déjà. Et c’est pas beau à voir. UberPop, CharlieHebdo/HyperCasher, etc.
Le lien vers Wikipedia dans l’article n’est pas fonctionnel, je trouve cela trompeur.
A ma connaissance, la gratuité (ou quasi gratuité) existe déjà dans certaines régions en ce qui concerne les bus. Dans la Gironde par exemple, on peut aller de Bordeaux au Cap Ferret (ou n’importe quel arrêt de la ligne) pour un forfait de 1,80€ par le 601, avec une carte que tout le monde peut se procurer au siège de la compagnie. C’est vraiment donné, compte-tenu du nombre de kilomètres ! Cela existe depuis deux ans, mais je n’ai malheureusement constaté aucune augmentation de la fréquentation de cette ligne de bus, qui pourtant est ultramoderne avec l’air conditionné, très confortable, et passe à peu près toutes les heures. Mais non ! Les gens continuent à prendre leur voiture ! Ce qui crée de gigantesques embouteillages l’été, alors que les bus sont souvent à peu près vides ! Moi, je crois que les automobilistes ne renonceront jamais à leur voiture. C’est incurable !
J’ai applaudi à la même diminution des tarifs sur l’Ile de Ré, en Charente Maritime, où l’on peut désormais se rendre en bus à n’importe quel endroit de l’Ile pour un forfait de 1 euro seulement ! Qui rencontre-t-on dans ces bus ? Certainement pas les automobilistes, mais encore et toujours les jeunes (en attendant d’avoir le permis) et les seniors. Jamais (ou rarement) d’automobilistes.
Bien entendu, en tant qu’usagère militante des transports en commun, je ne suis pas contre la gratuité (surtout pour le train qui coûte de plus en plus cher) mais est-ce ça servira à quelque chose ? Je ne pense pas que les automobilistes aient la moindre intention de renoncer à leur voiture. Ils n’en donnent aucun signe en tout cas puisque la circulation automobile continue toujours d’augmenter chaque année. Pour eux c’est vraiment bien davantage qu’un moyen de transport, mais plutôt un mode de vie et un signe extérieur de standing. Alors …
Le problème c’est qu’il faut 2h30 en bus contre 1h30 en voiture.
@Vincent :
« Quel rapport entre le pétrole/bagnole et le nucléaire ? »
Parce que si les voitures roulent souvent au pétrole, les alternatives électriques des transports en commun carburent chez nous au nucléaire. On sait maintenant grâce à l’ADEME qu’on pourra effectivement se passer du nucléaire si on fait les bons choix mais ce sera d’autant plus facile qu’on ne multipliera pas les déplacements motorisés…
« Pour la décroissance, on y est déjà. Et c’est pas beau à voir. UberPop, CharlieHebdo/HyperCasher, etc. »
Je vois pas le rapport…
C’est ce qu’on appelle l’impôt.
La gratuité des transports en commun permet de le reconnaitre pleinement. Et d’arrêter l’imposture de faire croire aux gens qu’ils achètent leur déplacement avec leur ticket à 1,20 euro.
En tant que décroissant, pourquoi créer un impôt supplémentaire et spécifique, et ne pas s’appuyer sur celui déjà existant (payé aussi par les automobilistes) ?
@le CRADE : Le paiement à l’usage n’est pas un impôt. Un petit coup d’œil sur Wikipedia confirme que c’est une redevance. J’avoue qu’on s’en fout un peu des termes, dans l’absolu, mais il y a une différence de fond.
La différence, c’est surtout que si on finance par l’impôt (gratuité à l’usage), on paye, en pratique, le service après-coup. Pourquoi m’embêter à marcher alors même qu’un bus ou un tram est en train de passer devant moi ? Pourquoi m’embêter à faire du vélo alors même que si je prends le métro, je n’aurai pas le souci de garer mon vélo, ni la crainte de le récupérer (et en bon état) ? On pourrait me dire que ce deuxième argument s’appliquerait aussi à la bagnole mais revenir à mon précédent message : pour l’écrasante majorité des gens (et même une bonne partie de ceux qui y auraient un intérêt socio-économique direct), le choix d’un mode de déplacement repose avant tout sur des critères qui n’ont pas grand chose à voir avec le prix. Ex. la volonté d’être isolé dans son habitacle, de partir quand on veut, d’étaler un signe extérieur de richesse (ou faire croire qu’on en a)… Ce n’est pas avec le prix qu’on parvient à lutter contre ces facteurs de choix. Châteauroux ou Aubagne le prouvent. Lorsqu’on demande par quel moyen de transport les personnes qui sont dans le bus auraient fait s’ils n’avaient pas été gratuits, de mémoire, il y en a une très faible minorité qui cite la voiture ou un deux-roues motorisé…
Le paiement à l’usage sur une base équitable a le mérite de permettre de faire un choix. C’est lui qui explique mon avis : on constate que la gratuité transfère essentiellement des marcheurs et des cyclistes vers les transports en commun et pas spécialement des automobilistes. Je préfère donc qu’on continue à participer (chacun selon ses moyens) , ce qui génère des recettes. Attention ! Dans mon précédent message, je faisais bien la distinction entre les petites agglos/réseaux départementaux où la part des recettes sur les dépenses est très faible et les moyennes et grandes agglos où cette part se situe généralement entre 25 et 40%.
Dans le premier type de réseau, la tarification symbolique unique est une bonne idée (ex. 1€ ou 2€ le trajet) . Elle permet de transporter plus de monde avec le même niveau de recette sans prendre la place de la marche ou du vélo (parce que les distances parcourues sur les réseaux départementaux, par exemple, sont au-delà de ce que les gens sont prêts à faire à pieds ou à vélo ou encore parce que la faiblesse des fréquences possibles ne les rend pas spécialement attractifs).
Dans le deuxième type de réseau, le passage à la gratuité à l’usage fait perdre énormément de recettes et marche majoritairement sur les plates-bandes de la marche et du vélo. Pour moi, ce n’est pas l’objectif poursuivi… La gratuité à l’usage a pour moi un intérêt pour les « sous-mobiles », exclus de la mobilité. Pour les autres, pour les raisons ci-dessus, c’est une fausse bonne idée.
Il suffit de discuter avec n’importe quel automobiliste pour se rendre compte que ce n’est pas parce que les transports publics sont chers qu’il ne les prend pas. Les TC sont très largement moins chers que la voiture dés maintenant.
Ce qui fait la différence, c’est le confort, la rapidité, l’absence de correspondance, la proximité des arrêts au départ et à l’arrivée.
Le train est cher ? Il a 40 milliards de dette. Il va dans le mur. Il se bouffer par le covoiturage, les camions et bientôt les cars (merci les autoroutes pour les trois), l’avion. Des milliers de km de lignes ferroviaires sont menacées, ce qui reste de trains Intercités va disparaître. Comment peut-on avec un minimum de sérieux croire qu’il pourrait survivre en lui retirant ses ressources propres ? Il faut être hors sol pour défendre un tel point de vue alors qu’on ne trouve même pas 7 millions d’euros pour une section de quelques km qui maintiendraient la continuité de la ligne nationale Bordeaux-Brive-Lyon.
Pendant que les défenseurs de la gratuité des TC moulinent dans le vide, le réel, ce sont des autoroutes qui continuent de se construire (3,2 milliards d’euros).