Dans une tribune du journal Le Monde, la philosophe Valérie Charolles considère que la voiture, hier synonyme de liberté, incarne désormais une forme de repli sur soi.
Selon elle, la magie de l’automobile s’est estompée: désormais la voiture nous encombre, et c’est de détachement qu’il s’agit maintenant: « il est difficile de savoir quand se produit le retournement qui fait passer la voiture du rêve à la banalité, puis de la banalité à l’ambiguïté. »
La voiture n’est plus alors de l’ordre de l’utile ou de l’agréable, mais du nécessaire et donc potentiellement du subi. C’est cette bascule qui fait changer l’idée même de la voiture dans nos esprits, non plus espace de liberté mais habitacle obligé des sociétés occidentales tardives…
Sa conclusion est sans équivoque: « Dans un monde très peuplé et interdépendant, l’homme ne peut pas faire tout ce qui lui plaît, quand bien même la technologie le permettrait: le monde serait invivable. Il nous faut donc, bon gré, mal gré, nous désintoxiquer de la voiture. Et pour ce faire, occuper l’espace de manière différente, sans que le quotidien suppose de conduire: là est le travail des pouvoirs publics. Ce serait le moyen de dessiner une société plus équilibrée et plus douce, avec moins de voitures, utilisées avec parcimonie, de façon partagée, en complément d’autres formes de circulation. La voiture individuelle a fait rêver pendant un siècle. C’est déjà beaucoup. »
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Une anecdote incroyable pour un départ en vacances sans voitures : https://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2019/08/06/famille-refoulee-du-train-a-cause-des-velos