La demande mondiale d’automobiles devrait stagner en 2008, après plusieurs années de croissance. Les pays émergents, qui ont vu leur part dans les ventes automobiles mondiales passer de 25% à 42% entre 2000 et 2007, sont eux aussi confrontés à une décélération de la demande.
Le marché automobile en Europe de l’Ouest, affecté par la flambée des prix du pétrole et le ralentissement économique, devrait reculer d' »au moins 4% » en 2008 après s’être fortement dégradé depuis juin, estime l’assureur-crédit Euler Hermes dans une étude publiée mercredi dernier.
Sur le plan mondial, la demande dans le secteur de l’automobile devrait stagner en 2008, après plusieurs années de croissance. En 2007, les immatriculations avaient grimpé de 7,7%.
Les pays émergents, qui ont vu leur part dans les ventes automobiles mondiales passer de 25% à 42% entre 2000 et 2007, sont eux aussi confrontés à une décélération de la demande. Du coup, leur essor ne compense plus le ralentissement des pays de l’OCDE. En Europe de l’Ouest, déjà en repli de 1,5% en 2007, les plus fortes baisses affectent cette année l’Espagne (-20%) et l’Italie (-11%). A l’inverse, les marchés français et allemands se maintiennent avec une croissance voisine de 3%.
La rentabilité des constructeurs européens demeure cependant « correcte », en raison des réductions des coûts d’exploitation et des délocalisations de leur production dans des zones à bas coûts. En « 2006 et 2007, près de 10.000 emplois ont été supprimés en France (constructeurs et équipementiers) et la tendance semble s’accélérer avec plus de 8.000 emplois perdus (au cours du) seul 1er semestre 2008 », relève Yann Lacroix, responsable des études sectorielles d’Euler Hermes.
Jusqu’à présent, l’Europe s’en sort mieux que les Etats-Unis où 232.000 emplois (constructeurs et équipementiers) ont été détruits depuis 2005, soit plus de 20% des effectifs. Les pertes cumulées de General Motors et Ford entre 2005 et 2007 sont proches de 70 milliards de dollars et atteignent plus de 27 milliards de dollars au cours du premier semestre 2008, et « les vastes plans de restructurations déjà engagés s’avèrent insuffisants ». En 2008, le marché américain devrait baisser de 15%, après avoir déjà reculé de 2,5% en 2007, et « la demande s’orienter vers des modèles économiques ». (source AFP)