Les Talibans aiment la voiture

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La machine appelée “voiture” entrera dans les livres d’histoire comme arme de destruction massive. A droite, la pollution dont vous êtes responsable en l’utilisant (1). A elle seule, elle vous fait exploser votre quota “acceptable” de pollution annuelle en CO2, habituellement évalué à 500 kg pour toutes vos activités.

Samedi 16 octobre, un ciel d’automne habillait Paris, et un flux continu de bons Français qui travaillent plus pour polluer plus sortait du Salon mondial de la tuture. Ils avaient pour la plupart les bras chargés de prospectus publicitaires vantant fièrement les mérites de telle ou telle machine à détruire le climat de la planète.

Deux courageux activistes – oui, c’est de l’auto-promotion, une fois n’est pas coutume ! – se postèrent à la sortie du Salon et commencèrent alors à distribuer des tracts arborant comme titre « Les Talibans aiment la voiture ». Il s’agit là, bien entendu, d’un acte symbolique qui ne changera pas grand chose dans l’immédiat. Mais si de plus en plus de gens interpellent directement les gens qui utilisent ce genre de machine, on pourrait, sait-on jamais, arriver à une masse critique qui pourrait amener à un débat intéressant.

En effet, comme vous le verrez en lisant le tract reproduit ci-dessous, le Parti de la Résistance ne demande pas la mise sur le marché de « voitures vertes » et autres calembredaines, mais bien l’interdiction de la voiture individuelle, pour des raisons rationnelles et chiffrées relatives à la sauvegarde du climat de la planète.

Le week-end prochain, on remet ça. Ces actions de tractage sont basées sur ce qu’ont fait les femmes de la Place de Mai sous la dictature argentine : de manière régulière, on pourrait presque dire lancinante, on rabâche ce qu’on a à dire, sans cesse, hasta la victoria siempre, comme ils disent là-bas. A cette différence près que, contrairement aux femmes de la Place de Mai, nous ne risquons rien, et avons donc zéro excuse si nous ne résistons pas à la destruction du climat de la planète.

Donc :
– samedi 23 : distribution de tracts pour l’interdiction de la voiture, à Paris et ailleurs si vous voulez en organiser chez vous, heure à convenir, idem pour le lieu ;
– dimanche 24 : distribution de tracts pour l’interdiction de l’avion à l’aéroport Charles-de-Gaulle à 14 h, et ailleurs si vous voulez (Biarritz, Nancy, Marseille, etc. ?).

Si vous décidez de « passer à l’acte », appelez-moi au 01 82 09 12 25 ou via pierre@parti-de-la-resistance.fr Vous verrez, même si on est bien conscient que c’est encore très symbolique, après la distribution, on se sent plus léger et on a l’impression d’avoir accompli un petit acte de résistance pas complètement dépourvu de sens.

Amicalement.

Pierre-Emmanuel Neurohr

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Les Talibans aiment la voiture

Oui, certes, le titre est accrocheur, mais comme vous allez le voir, il y a un lien idéologique très fort entre les Talibans et les adorateurs de la tuture.

En effet, qu’est-ce qui caractérise les Talibans ? Pour faire court, ils sont persuadés que les choses sont immuables, et que la tradition justifie tout. Quelles que soient les preuves du contraire, ils n’en démordront pas. Mieux, ils traiteront de blasphémateurs toute personne qui proposerait un point de vue différent.

Lire aussi :  Journée du transport public le 15 septembre 2010

Et la machine appelée “voiture” ? Vos parents en avaient une, vous en avez une, en trois générations, cette machine est devenue une sorte de tradition. Mais voilà que de nombreux rapports confirment avec force que le fait de détruire le climat de la planète aura pour conséquence la destruction de l’agriculture, particulièrement dans les pays pauvres, sous la forme d’extrêmes climatiques : inondations et sécheresses, entre autres maux prévisibles (2).

Que font les voiturolâtres face à ces informations qui dérangent leur tradition ? En bons fondamentalistes qu’ils sont, ils continuent comme si de rien n’était. Ou ils se contentent d’user de l’adjectif “vert” jusqu’à la nausée afin de se donner bonne conscience. Mieux, si on leur dit que ces nouvelles données scientifiques remettent en cause l’utilisation même de cette machine, ils crient au blasphème, incapables de se remettre en cause.

Le témoignage de Constance Okollet, fermière de l’est de l’Ouganda, présidente du Réseau des femmes unies de l’Osukura, peut éventuellement tout-de-même vous toucher : « Le changement climatique tue notre peuple (…) Des inondations comme nous n’en avions jamais vues sont arrivées et ont tout balayé. Il a plu, et plu jusqu’à ce que la terre soit imbibée et nos maisons submergées par l’eau. (…) Lorsque nous sommes rentrés chez nous, toutes les maisons s’étaient écroulées, nos réserves de grain étaient détruites et la nourriture avait été charriée au loin » (3).

Ce qui se passe actuellement a un nom : préparation d’un génocide. Il ne s’agit pas là d’un mot-choc, mais d’une description rationnelle. Ne cherchez pas de bouc émissaire en parlant des méchants politiciens, ou des méchants industriels, regardez le graphique ci-dessus et réfléchissez à votre propre responsabilité. Cessez d’utiliser la machine génocidaire appelée « voiture », entrez en résistance.

Communiqué du Parti de la Résistance.

PS : En France, selon Eurostat, il y a environ 500 voitures pour 1000 habitants. Le taux actuel chinois est de 30 voitures pour 1000 habitants. Si l’on n’interdit pas la voiture, rationnellement parlant, le climat de la planète sera détruit.

(1) Evaluation réalisée sur les bases suivantes : pollution moyenne actuelle en France de 16,9 kg de CO2 aux 100 km (ADEME) ; parcours moyen de 11 793 km/an (CCFA) ; taux d’occupation de 1,2 en milieu urbain (ADEME).
(2) Compendium sur la science du changement climatique, PNUE, 2009, par exemple.
(3) Climate change is killing our people, Constance Okollet, The Guardian, 23.9.09.

telechargement Télécharger le tract au format pdf

7 commentaires sur “Les Talibans aiment la voiture

  1. jean-louis

    tout cela est bien, mais une fois que tabula rasa est effectué, que proposer? la mère de famille va dire : comment je fais pour aller faire mes courses et pour conduire mes gamins à l’école?
    il faut proposer des solutions concrètes aux objections
    1) comment je fais pour aller faire mes courses? : je les commande et je me les fais livrer: gain de temps de transport, le livreur bien qu’en bagnole a une logistique structurée qui permette au final de faire des économies de carbone
    2) mes gamins? : ils peuvent prendre le métro, le bus, sur le siège passager d’un vélo

    ect… plus que de la dénonciation un peu aggressive, je pense qu’il faut mettre l’accent sur les solutions anti-bagnole et montrer en quoi ça peut améliorer le quotidien des gens plus qu’en brandissant la menace climatique qui tant qu’elle n’a pas d’effet concrets, reste abstrait et donc sans impact sur l’esprit du français moyen.

  2. Moa

    Jean-Louis « […]il faut mettre l’accent sur les solutions anti-bagnole et montrer en quoi ça peut améliorer le quotidien des gens plus qu’en brandissant la menace climatique qui tant qu’elle n’a pas d’effet concrets, reste abstrait et donc sans impact sur l’esprit du français moyen. »

    C’est abstrait oui mais apporter des solutions concrètes comme « rapporter ses courses à vélo » (quelqu’un vient juste de l’évoquer brièvement sur l’artcile « nouveaux totems de la mobilité ») n’aura aussi auncun impact car :
    – cela paraitra comme une solution-extrême-d’hallucinés-baba-cool-irréalisables-et-autres-conneries aux yeux d’une majorité.
    – et comment justifier la mise en oeuvre de ces solutions alternatives si cette majorité n’a pas consience de l’impact de son comportement sur-consumériste (dont la l’usage de la bagnole) sur le délabrement de la planète et de certaines populations?

    Mais ok pour donner des solutions, bien entendu, il y en des tonnes sur ce site pour qui veut bien prendre la peine de le consulter, pour qui est un peu curieux, pour qui veut bien prendre consicence et ouvrir les yeux .

    Mais il FAUT parler du désordre climatique même si cela ne parle pas encore aux gens, il FAUT informer objectivement -chose que les medias ne font pas-, et bien sûr il faut proposer des solutions alternatives.

    Actuellement, les solutions alternatives sont refuser avec dédain par une très grande majorité car :

    – ils n’ont pas consicence du bordel planétaire qui ne les touche pas trop (pour le moment).
    – ils n’ont pas envie de laisser tomber leurs pseudo confort (le chauffage dans la bagnole etc) pour un non-confort qu’ils associent à tord aux moyens alternatifs.
    – Le mécanisme de déni entre en oeuvre chez ceux qui prennent consicence de ce bordel planétaire car pour agir à son niveau, cela supposerait de remettre en cause tout le socle confortable sur lequel on a basé nos vies sans se soucier de ce qui se passe ailleurs.. loin de notre jardin… cela remettrait en cause nos modes/choix de vie… On ne veut pas en entendre parler.Il y a déni.

    Donc oui pour énoncer et apporter des solutions alternatives pour l’individu(forcément!), mais communiquer sur les désordres environnementaux est tout aussi important avec une mise en perspective sous le prisme de nos sur-consommations.

    A terme, si les gens prennent consicence que LEUR sur-consommation est à la base du bordel planétaire alors l’adoption à titre individuel d’un comportement moins boulimique (qui les fait dégueuler ensuite, c’est la notion du tout jetable de notre société de sur-consommation) sera naturelle et se fera sans douleur (bien au contraire, nombreux ici peuvent en témoigner je suppose, moi le premier).
    Et je peux vous garantir que si tout le monde s’y met les soi-diasnt grands-méchants loups (ie. les industriels, les politiques , les autres quoi ! mais surtout pas nous) se plieront à ce que l’on veut.

    Et si les gens s’y mettent, ils verront qu’il n’est pas du tout nécessaire de « travailler plus pour gagner plus » ! quelle connerie manipulatrice. Et les gens ont gobés ça comme des veaux… ca m’hallucine !

    Là où ça déconne tout ce que je viens d’écrire, c’est que les gens ne changeront pas d’eux mêmes ; ce qui pourra les faire changer c’est soit :
    – qu’ils prennent une bonne grosse baffe dans la gueule (il en faudra sans doute 2 ou 3 même je pense avant qu’ils ne se réveillent). Le prix du pétrole qui augmente par la seule « loi » de l’offre et de la demande serait un bon commencement mais il est fort à parier que les gens se disent que c’est à cause des grands-méchants loups que ce prix augmente, il y a un complot quequ’part j’vous dit ! donc il faudrait une deuxième grosse baffe dans la gueule ! mais là cela voudrait dire qu’on a rien anticiper et ce sera trop tard… les dégats collatéraux toucheront d’abord les plus pauvres (déjà le cas ailleurs que chez nous) puis les plus modestes (un peu le cas déjà avec les licenciements, les divers plans d’austérité (retraite?) qui touchent surtout les modestes..

    – soit qu’on touche à leur portefeuille (c’est con mais l’argent est la valeur ultime pour bcp non?)… pour nous obliger à changer de comportements modestes, moyens et riches ; en faisant en sorte que les modestes trinquent le moins !

    La solution ne peut être que politique et globale.

    « On n’a pas le cul sorti des ronces ».

  3. jean-louis

    je suis parfaitement d’accord avec vous pour informer sur le désastre écologique qui est en train de s’accomplir mais en effet comme vous le dites cela à lui seul ne fera pas changer le comportement des gens simplement qu’il ne veulent pas voir ce que ça leur apporte d’opter pour les moyens de transport écologiques
    la claque dans la gueule n’est pas le bon moyen sauf si cette claque vient de l’état par le biais d’incitation financière (et non uniquement fiscales qui ne touchent que les nantis) et là y’a du lobbying à faire :
    ex: je viens en vélo tous les jours au taf, tous ce que je peux avoir c’est la moitié de l’abonnement vélib remboursé par ma boite
    pourquoi ne pas mettre en place des primes à l’achat de vélos à vocation utilitaire?
    l’incitation financière sera surtout efficace négativement : imposer et taxer les bagnoles, taxer plus l’essence pour inciter au coivoturage et au vélo et cela ne pénalisera pas les plus modestes.

  4. Kalina

    Bonjours, je me permet d’intervenir pour exprimer mon point de vue concernant l’automobile. Première chose, la comparaison que vous faites entre le rejet de C02 d’une personne utilisant une voiture et celle d’un sénégalais, d’un nigérien ou d’un cambodgien ne tient pas dans la mesure où ces pays ne sont pas industrialisés. N’aurait-il pas été plus crédible de comparer avec une personne issue d’un pays industrialisé et qui n’utilise pas la voiture ?
    D’autre part, ce qui a toujours fait le succès de la voiture, à mon sens, c’est la liberté qu’elle offre. Ne commencez pas à crier, j’explique. La voiture permet de se déplacer où on veut et quand on veut. Certaines villes ou même certains villages sont mal desservis par les bus actuellement. C’est pour cela qu’il va être difficile de faire accepter aux gens qu’il faudra se séparer de la voiture. Commençons par améliorer le réseau des transports en commun et les gens essayeront peut être d’y mettre un peu plus de volonté pour ne plus utiliser leur voiture…

  5. Moa

    Je prendrai peut être plus de tps pour vous répondre plus tard…

    Néanmoins vite fait…

    Kalina « Première chose, la comparaison que vous faites entre le rejet de C02 d’une personne utilisant une voiture et celle d’un sénégalais, d’un nigérien ou d’un cambodgien ne tient pas dans la mesure où ces pays ne sont pas industrialisés. »

    Si cela tient la route tout à fait. Ll’objectif de cette comparaison étant de montrer le cote néfaste de la bagnole en terme de CO2.

    kalina : »N’aurait-il pas été plus crédible de comparer avec une personne issue d’un pays industrialisé et qui n’utilise pas la voiture ? »

    non car le but n’est pas de savoir qui fait pipi le plus loin entre pollueurs.
    Et de plus on est nettement au delà quand même (chaiufage clim déplacement en avion train sur-consommation, tout jetable… etc… Tout ça rejette du CO2.

    Kalina « La voiture permet de se déplacer où on veut et quand on veut »

    cet après midi j’ai plusieurs courses a faire. Je vais les faire en le déplaçant sans contrainte et sans voiture. Où je veux et quand je veux en toute liberté. Mes trajets feront tous moins de 3 km. NB : 80. Des trajets font moins de 5km. Des études existent la dessus.

    Oui pour développer les TC mais les gens continueront a utiliser leur bagnole de façon inconsidéré pour pas se fatiguer a marcher pédaler ou autre en prétextant que ce qu ils doivent faire ne peut pas être fait autrement qu’en voiture. C’est ce qu’il de passe aujourdh’hui y compris dans les villages pour aller acheter une baguette de pain par exemple, on prend la bagnole.

  6. Florent

    @Kalina:
    Comment faudra-t’il vous expliquer à vous que « améliorer le réseau des transports en commun » n’a pas de sens si l’objectif c’est d’amener un bus (ou autre moyen de transport en commun) devant l’entrée de chaque maison et qui va directement du domicile de chacun au travail de chacun ???
    En dessous d’une certaine densité de population (qui se compte en milliers d’hab/km²), AUCUN transport en commun ne sera jamais efficace (économiquement comme écologiquement parlant). Ce n’est donc pas une solution, pas plus que la voiture électrique.
    La solution est de comprendre l’état de fait et s’adapter. On n’habitera plus en rase campagne pour travailler à la ville (en rurbain) sous prétexte d’avoir son jardin pour soi et pas être dérangé par les voisins.
    D’un autre côté, c’est une chance pour les petites villes et les villages qui vont se re-dynamiser car il faudra à nouveau qu’ils proposent tous les services nécessaires (poste, éducation, épiceries & alimentation, bibliothèque, etc, etc)
    Enfin, la grande majorité des gens n’habitent pas en rase campagne là où aucun transport en commun n’existe. Plus de la moitié des gens qui travaillent ont moins de 5km entre chez eux et leur travail. 5km sont largement faisable autrement qu’en voiture. En vélo par exemple.
    Inutile donc, de rejeter la faute de notre fainéantise sur ces méchants bus qui ne viennent pas nous prendre devant chez nous pour nous déposer devant la porte de notre bureau (ah oui… sans oublier de passer par l’école et attendre 5 min que l’on y dépose notre enfant. Et aussi pareil le soir en passant par l’hypermarché).

  7. cycliste alcoolique

    @Kalina,
    Si je commence à crier !!! !! !! !! !!!
    Bon allons-y commençons à comparer que ce qui arrange l’honnête citoyen.
    Le fait reste que la voiture nous fait rien que à elle seule dépasser de trois fois le quota acceptable de CO2.
    Donc puisque nous sommes des pays industrialisé, ça nous donne ce droit? Imaginez-vous si tout la planète entière était « industrialisé » comme vous dites… Vous arrivez à imaginer? Moi pas complètement.
    En tout cas, les bagnolards les plus conscients du problème sont bien content que ça ne soit pas la cas.
    Or vous parlez de liberté: La liberté ne devrait elle pas s’appliquer également à tout le monde, et surtout pas au détriment du 4/5 de la population. Car, ne vous en déplaisent, votre liberté de prendre votre voiture dès que vous avez plus de 500 mètres à faire participe au génocide mondiale. Société industrialisé, mais pas pour antan plus civilisée.

    Vous proposez de commencer par améliorer le transport en commun …
    Je ne peux qu’être d’accord avec vous. Mais c’est encore un moyen de se débarrasser du problème pour ne surtout pas changer son mode de vie.
    à moins que:
    – à chaque élection vous vous intéressiez aux partis qui oeuvre le plus dans ce sens. Peut-être que vous être même une militante?
    – soutenez vous des associations locales qui veulent faire changer les choses?
    – Cherchez vous à réduire l’utilisation de la voiture, peut-être ne combinant vélo/TER. En france, je vivais dans un village (sans bus) et je me rendais au boulot en vélo/TER. 80 km/j (en déposant enfant à l’école – en passant)
    – Savez-vous qu’en vélo on peut faire de belles distances.
    -cherchez-vous à habiter pas trop loin de votre travail, ou dans des lieux bien desservis par les transport en commun?

    Si vous ne faites rien de tout ça, vous n’en avez effectivement rien à foutre., vous ne voulez pas vous séparer de votre voiture et vous trouvez seulement une excuse pour ne rien faire.

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