Le Bruit et l’Odeur

Les propos de notre bien-aimé président, Jacques Chirac, altesse sérénissime de l’écologie et de l’environnement, détournés pour la bonne cause. Vous pouvez en user comme il vous plaira. A Paris à vélo, on dépasse les autos!

Signé: rétrovisorexplosator

Depuis sa réélection en 2002, Jacques Chirac s’est mis à faire de la défense de l’environnement un élément majeur de son projet (électoraliste?). S’agit-il simplement de trouver un palliatif à la disparition du thème de la fracture sociale abandonné en 1995? En tous cas, cette conversion brutale étonne même Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement du gouvernement Juppé qui manifeste son désarroi de ne pas avoir été entendue sur ces questions entre 1995 et 1997: « Je n’ai pas le souvenir qu’à l’époque, le chef de l’Etat ait manifesté un intérêt particulier sur le sujet ».

La volonté de changement de Jacques Chirac est spectaculaire, mais peu crédible. La conversion à « l’écologie humaniste » de celui qui, dans le passé, n’avait pas manqué de manifester son soutien à l’utilisation intensive de l’automobile est d’autant moins crédible que son discours ne s’accompagne d’aucune proposition concrète.

Chirac a toujours été et reste un éternel bagnolard. Quelques faits récents sont là pour le prouver, à la différence des déclarations d’intention et des promesses qui n’engagent que ceux qui les croient!

Tout d’abord, en février 2005, on apprend que 20% des crédits de l’Ademe sont gelés alors même que l’Ademe est chargée de la mise en oeuvre du Plan Climat de lutte contre le réchauffement climatique. (source: Yahoo! Actualités)

Après l’abandon par le gouvernement de la limitation de vitesse sur autoroute à 120 km/h, le bonus-malus, qui devait « muscler » la partie transport du Plan climat, est désormais également enterré.

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Le bonus-malus, envisagé pour la première fois le 15 septembre 2003 dans le plan « véhicules propres », avait été présenté en juin comme la « mesure phare » du Plan Climat par le ministre de l’Ecologie Serge Lepeltier, lors de l’annonce à Matignon du Plan Santé Environnement.

La mesure devait entrer en vigueur dès janvier 2004 et concerner la moitié des 2 millions de voitures neuves vendues chaque année en France. Les voitures les plus polluantes devaient être taxées entre 400 et 3.000 euros, tandis que les plus « propres » bénéficiaient d’un bonus de 250 à 700 euros. Très vite, la mesure suscite la colère des députés UMP, pris de court. (Source : AFP )

L' »écologiste » Jacques Chirac fait alors volte-face (une de plus?) et renvoie le projet à une décision européenne. Autrement dit, le projet est définitivement enterré. Le lobby des constructeurs d’automobiles et des automobilistes (base électorale de Chirac?) a donc réussi une fois de plus à imposer ses vues…

Mais tout ceci n’est pas grave, Jacques Chirac est déjà en train de préparer un nouveau discours sur le thème « la maison brûle et… nous regardons à côté ».

Jacques Chirac, le président que le Monde entier nous envie… « Le bruit et l’odeur » des automobiles vont donc rester notre quotidien… pour le bien de l’industrie automobile française et des propriétaires de grosses voitures polluantes qui, on le sait, une fois le 4×4 payé, n’avaient plus de sous pour payer la « taxe écolo-stalinienne »…