Le Gouvernement français met en place une «charte automobile» afin de préparer les mutations économiques et la reconversion des salariés.
Avec un baril de pétrole qui frôle ce mois-ci les 140 dollars, les automobilistes européens ont semble t-il le pied sur le frein, conséquence directe de cette situation : un marché de l’automobile en chute libre au mois de mai 2008.
En effet, le mois dernier, la vente de véhicule neufs a chuté de 7,8% sur le continent européen par rapport à l’an dernier à la même époque, rapporte l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA). Sur les cinq premiers mois de l’année 2008, le marché automobile européen affiche un recul de 0,7%.
Le rapport de l’ACEA signale également que ce sont les pays occidentaux (France, Allemagne, Grande-Bretagne…) qui sont les plus affectés par la crise à hauteur de 8% , alors que de leur côté grâce à des économies en ce moment plus dynamiques, les pays de l’est (République Tchèque, Pologne, Roumanie…) tirent leur épingle du jeu avec un recul de seulement 4% sur un an. Mouton noir de l’Europe dans le dernier référendum mais également pour le marché automobile, l’Irlande a vu ses ventes automobiles chuter de 50,7% sur la même période.
Goldman Sachs a revu à la baisse vendredi dernier sa perception sur le secteur automobile, le ramenant d' »attractive » à « neutre »: « Nous ajustons nos estimations pour refléter la perspective d’un ralentissement des ventes automobiles mondiales plus prolongé que prévu jusqu’ici« , explique l’intermédiaire dans une note à sa clientèle.
Dans ce contexte, le 10 juin dernier, en marge d’une visite à l’usine ThyssenKrupp Sofedit de Vendôme, que l’équipementier allemand compte fermer d’ici à 2010, Luc Chatel, secrétaire d’État à l’Industrie et à la Consommation, a insisté sur la nécessité de trouver un repreneur pour sauvegarder les 383 emplois. En cas d’échec, l’usine sera le site test de la « charte automobile », fruit d’un an de discussions entre constructeurs, syndicats et fédérations de l’automobile, un secteur représentant 500 000 emplois en France. L’objectif de cette charte consiste à mieux coordonner les acteurs de la filière afin de préparer les mutations économiques et la reconversion des salariés en faisant « converger l’offre et la demande », a précisé M. Chatel. « Cela suppose que les entreprises anticipent une réduction d’effectifs un an ou plus à l’avance », a ajouté son entourage.
Sources: Acea et Libération