La bagnole, l’automobile, la poubelle, la caisse, la carriole, la tire, la charrette à piston, la voiture.
S’écoule un flot presque ininterrompu depuis deux heures, où s’entremêlent des voitures de série, celle de monsieur et madame tout le monde et les grosses caisses, celles des pilotes, celles qui font un bon gros bruit bien vulgaire comme un affront au temps venu, celui de réfléchir à la portée de ses actes. C’est une suite de bruits, une logorrhée d’échappements, un défilé d’autocollants criards sur des carrosseries de jouets pour adultes, c’est le rallye des Cévennes, comme une incongruité dans la montagne, aussi doux et subtil que le passage d’un brodequin sur un mandala, de la beaufitude à son comble qui n’a d’égal qu’un affront ou un défi à ce qui nous reste de nature et d’intelligence et qui devrait en ces temps provoquer une sérieuse remise en question face au désastre écologique devenu inéluctable. On le sait et pourtant rien ne semble indisposer l’amateur de la bagnole, comme si rien ne saurait résister à cette fascination envers cet objet qui nous détruit. A l’heure des économies d’énergie, d’une nécessaire remise en question quant à notre aptitude à détruire notre planète et à engloutir de l’énergie fossile quand il ne s’agit pas de se bâfrer aux nécros carburants, la grotesque ronde des bagnoles de course sur les petites routes de montagne vient encore illustrer l’ignorance crasse pour qui s’enorgueillit de porter au plus haut deux plaies de l’humanité, l’esprit de compétition et la bagnole.
C’est beau un marcheur à pied…
35 km pour aller au boulot sans transport en commun, tu me châles matin et soir sur ton vélo? lol