À chaque heure qui passe, de plus en plus de Français et de Françaises peinent à trouver leur dose d’essence. Véritable dopant de la vie économique, l’amenuisement des stocks de pétrole raffiné rend ses consommateurs et des consommatrices fébriles, et les acteurs et les actrices chargé-e-s de l’approvisionnement de l’opium du peuple rongent leur frein en claquant des dents.
Malgré les annonces répétées du gouvernement qui assure que la France dispose de suffisamment de stocks pour pallier la dépendance de tout un chacun pendant plusieurs semaines encore, les addicts au gazole se pressent en nombre toujours plus grand aux portes des cités afin d’acheter la dose nécessaire à leur voyage, en témoignent les longues files d’attente à l’entrée des repères de détaillants. Ces revendeurs l’ont bien compris et, jouant le jeu de l’offre et de la demande, font grimper les prix et profitent de cette occasion… pour remplir leurs poches.
L’Etat va-t-il prendre des mesures contre ce fléau sanitaire et économique qu’est l’addiction généralisée au pétrole ? Nos rues continueront-elles à être salies par les déchets polluants issus de cette industrie aux mailles internationales ? Les villes resteront-elles de dangereux lieux où se consomment les produits de ce business lucratif se déroulant au grand jour ? Industries, responsables, élu-e-s et citoyen-ne-s resteront-ils-elles franchiront-ils-elles enfin le pas de la désintoxication ?
Il y a toutes les raisons de penser que non, puisqu’aucun centre de traitement des drogué-e-s à l’or noir n’a été prévu à ce jour, qu’aucune mesure n’a été prise pour enrayer la progression constante du nombre de consommateurs et de consommatrices d’essence, et que les rares citoyen-ne-s ayant réussi à décrocher (cyclistes, piéton-ne-s, usagers des transports en commun) continuent de subir les dommages collatéraux de ce business, même si, force est de constater que le regroupement des accros autour des lieux de revente dégage substantiellement l’espace public devenu provisoirement plus sain, plus sûr, plus paisible.
Vélorution appelle donc, et ceci dans un souci de salubrité publique, l’ensemble des citoyen-ne-s à renoncer à cette drogue dure et chère qu’est l’essence et, si le besoin s’en fait ressentir, de pallier leur manque en se procurant des produits de substitution à l’efficacité prouvée que sont les bicyclettes et les pieds chaussés, en profitant des nombreuses initiatives (ateliers vélos mécaniques, programmes de partage de bicyclette, etc….) menées par celles et ceux qui sont sortis de cette galère
Nicolas Carnoz
C’est vraiment un état de manque, je vois dans mon entourage, ces personnes sur les nerfs car ils ne trouvent pas à se fournir, leur agressivité ressort, ils tournent en rond, des vrais camés. Je suis bien content d’avoir décroché!
Moi sa fait deux ans que ne n’ai plus voiture ne sa me manque pas du tout bien au contraire je me sent mieux
Je regrette, des mesures ont été prises ! pas encore au niveau national, certes, mais cela devrait venir. Des salles de shoot sont désormais ouvertes dans la capitale. Les malheureux (car ils sont bien à plaindre) toxicomanes vont pouvoir y recevoir leur microdose d’essence en intraveineuse, après ils seront apaisés. Car je ne vois pas pour eux de produit de substitution pour l’instant.
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> Comme tout toxicomane, nous repoussons l’échéance. On se dit « Encore dix ans et après on arrête », alors que la raison serait de passer rapidement au sevrage