Allez, encore un petit pavé dans la mare… Oui, il faut le rappeler, car nous avons la mémoire courte, Hitler nous a malheureusement laissé des idées en héritage. Héritage qu’il serait peut-être grand temps de remettre en question… Et oui, la voiture individuelle bon marché (Volkswagen: la voiture du peuple) est historiquement un projet… nazi (même s’ils n’en avaient pas le monopole)!
La plupart des projets de l’homme politique le plus détestable du XXème siècle ont heureusement péri avec son empire. Mais il nous a laissé deux idées en héritage, qui sont toujours bien vivantes: l’idée de la voiture individuelle pour tous (Volks Wagen, la voiture du peuple, un jouet autodestructeur pour chaque citoyen), et « die Autobahn », la merveille moderne. Et oui, la voiture individuelle est originairement un projet… nazi! Et nous avons gaiment conservé un petit bout de l’utopie terrifiante du IIIème Reich dans nos Cités dites modernes.
– Quant à la stigmatisation continue et répétée d’une minorité d’usagers de la route qui n’utilisent pas la totalitaire voiture, et qui ne participent donc pas à cette belle économie pétrolifère,
– quant à la désignation de cette minorité comme responsable des maux de la route et qu’on traite de « cyclo-terroristes »,
– quant à la répression policière qu’on fait subir à cette minorité, dans les espaces où les cyclistes sont les plus fragiles et les plus mis en danger (aux entrées et sorties de ponts comme le pont du Mont-Blanc par exemple),
– quant à l’inversion des rôles de la victime et du bourreau (un vélo ne fera jamais le poids face à une voiture dans un accident, en dépit des fantasmes les plus fous),
– quant au dénigrement d’un des seuls moyens efficaces et inoffensifs de donner une bouffée d’oxygène à nos villes à l’étouffée, je n’ose même pas leur donner un nom, car ce nom pue.
Il pue le bouc émissaire. Et on sait bien à quoi il sert, quand on le sacrifie, le bouc émissaire: à s’attirer les faveurs des dieux lorsqu’on est assoiffé de pouvoir. Et dieu aujourd’hui, c’est l’argent.
Enfin, seulement si j’ai bien compris…
C’était le début de la dictature automobile…
http://carfree.fr/index.php/2007/09/14/la-dictature-automobile/
Un petit bémol. Pour moi, la production massive d’une automobile pour tous a commencé avec la Ford T en 1908… Chez nos « libérateurs ».
Amis de la nuance, passez votre chemin!
Comme le souligne Stefanopoulos, la voiture pour tous est une invention américaine.
A quand la responsabilité de l’automobile dans la Shoah?
Ce n’est pas parce qu’on est contre quelque chose que l’on doit forcément faire des amalgames oiseux…
Si je ne m’abuse (détrompez-moi si nécessaire), le projet originel de Ford était de pouvoir vendre une voiture à chacun de ses ouvriers et pas spécifiquement à tout le monde, ce qui explique sa politique salariale (payer suffisamment ses ouvriers pour qu’ils puissent acheter une Ford). Le projet nazi est quant à lui plus spécifiquement orienté vers l’idée d’une voiture pour tous… et s’accompagne d’un réel projet d’infrastructures autoroutières (juste après l’italie fasciste mais bien avant les USA)…
ET puis Ford n’etait -il pas tres en faveur des nazis…
S’il est intéressant d’étudier les projets Hitlériens, les amalgames qui peuvent en découler (tu promeus la voiture > tu es nazi) sont par contre à gerber.
C’est exactement le même genre de schéma auquel on se heurte quand on commence à remettre en cause le capitalisme : tu es donc un bolchévik!
En effet la « dictature automobile » débute aux États-Unis. Ce pays n’a pas inventé l’automobile mais avec elle il a créé l’organisation scientifique du travail. Et c’est ça le totalitarisme. Avec ce nouveau mode de production industrielle dès les années 1910 les Etats-Unis deviennent la première puissance mondiale. Il s’impose de fait comme un modèle économique nouveau dont rêvent tous les États et industriels européens. En définitive le Parti Nazi organise sa propagande en se référant au « rêve (industriel) américain ».
Culture générale :
Céline dans « Voyage au bout de la nuit » décrit à sa manière justement aux Etats-Unis cette « dictature féroce » dans l’industrie automobile américaine. « L’odeur d’huile qui vous colle et le vacarme assourdissant qui vous reste dans la tête, pire que la Grande Guerre » (quelque chose comme ça de mémoire)
Coluche rappelle pour sa part dans un sketch cette promesse électorale des Nazis « votez pour moi, si on gagne la guerre vous aurez tous une Volkswagen !» « Ils ont perdu la guerre et ils roulent tous en Mercedes !»
« A quand la responsabilité de l’automobile dans la Shoah? »
« S’il est intéressant d’étudier les projets Hitlériens, les amalgames qui peuvent en découler (tu promeus la voiture > tu es nazi) sont par contre à gerber. »
OK, cet article manque peut-être un peu de nuance, bon. Mais la Shoah aurait-elle été possible sans la technique moderne, qui ne fait qu’un avec l’idéologie nazie ? (Ce n’est qu’une supposition). Les nationalismes de l’Europe moderne n’ont strictement rien à voir, par exemple, avec l’amour du citadin antique pour sa cité, qui n’était pas idéologique, de la même façon qu’il n’y avait pas de racisme théorisé dans l’antiquité, donc pas de racisme tout court. Il y avait l’étonnement, la méfiance, la peur ou la haine de la différence mais pas le racisme – pas dans le sens moderne en tous cas (de la même façon que le « patriotisme » du grec qui défend sa cité n’a strictement aucun rapport avec le patriotisme moderne, mais alors aucun : il n’est pas idéologique, il n’est pas théorisé.
Comme je ne peux pas prouver ce que je dis, mais seulement le déduire du peu de connaissances que j’ai, j’attends volontiers que quelqu’un m’apporte la preuve de la « permanence » d’un racisme théorisé, idéologique avant l’ère chrétienne, voire même avant le bas moyen-âge…
Les fascismes européens sont fondés sur la croyance en une supériorité du sang, de l’esprit, du corps…de la technique…et de l’esthétique de la technique et de la guerre. Et le moyen parfait de dominer et d’exterminer les autres… c’est la technique, c’est la supériorité de sa technique. Et la technique moderne, c’est un tout. Il me semble que la critique de l’automobilisme, sur Carfree, est toujours en lien, toujours élargie à la technique moderne comme un tout. Peut-être que je me trompe, mais à ce que je sache, les deux guerres mondiale et (et même, selon Howard Zinn, la Guerre de Sécession) ont été des guerres industrielles. Ce n’est que depuis l’industrialisation du monde, depuis sa complète technicisation, que la nature est devenue uniquement ressource, que l’arbre a été compris comme bois, le courant du fleuve comme fournisseur de pression hydraulique. C’est bien ce que signifiait la « mobilisation totale » de la Première Guerre mondiale : tout doit être au service de la guerre technique : hommes, animaux, nature, tout.
L’automobilisme, le motorisme donc, les trains, les mitrailleuses, le gaz, et plus largement la technique moderne n’ont-ils pas été ce qui a rendu possible la Shoah ?
Je pose cette question sans prétendre dire quelque chose d’original, car j’imagine que cela a dû être débattu maintes fois, mais tout de même tous les historiens et spécialistes sont d’accord pour dire que les guerres mondiales ont été des guerres industrielles – pas besoin d’ailleurs d’être spécialiste pour pouvoir le constater.
Sans vitesse motorisée, sans motorisme donc, sans automobilisme (= tout ce qui roule), sans ravitaillements et sans production rapides, industrielle, la mort industrielle aurait-elle été possible ?
« Sans vitesse motorisée, sans motorisme donc, sans automobilisme (= tout ce qui roule), sans ravitaillements et sans production rapides, industrielle, la mort industrielle aurait-elle été possible ? »
T’inquiète pas Minou, de tous temps et avant l’apparition de l’industrie, des hommes ont trouvé d’excellents moyens « artisanaux » d’effectuer des génocides, certes à plus petite échelle. Ne serait-ce que par le feu (enfermer les gens dans les églises et y mettre le feu).
L’invention du feu serait-elle responsable des invasions barbares et massacres de villages?
« L’invention du feu serait-elle responsable des invasions barbares et massacres de villages? »
Toujours ces mêmes exemples du niveau BEP comptabilité/vente/gestion…
Dans la série « L’invention de ceci cela serait-elle responsable de ceci ou cela », je pourrais aussi demander, en jouant au plus con, si le vendeur de couteaux est responsable de l’usage que va faire le client de son couteau…
Tu ne vois pas la différence de proportion entre les exemples que tu donnes et ce dont je te parle : le meurtre industriel.
Tes « De tous temps… », tu peux te les garder, parce que non, les massacres de villageois dans l’antiquité n’étaient pas des génocides organisés, théorisés, préparés, réfléchis, planifiés, n’étaient pas le résultat d’une idéologie dans le sens moderne.
Que tu dises que l’extermination des peuples amérindiens à l’époque moderne est une extermination, un génocide, je suis absolument d’accord : là il s’agissait de l’idéologie chrétienne dans ce qu’elle a de plus barbare. Mais arrête avec ton « De tous temps… ». C’est ridicule. Il n’y a pas eu de tous temps une idéologie (dans le sens où nous, Modernes, l’entendons, j’insiste). Il y avait des passions, de la cruauté, de la cupidité, de la bêtise… mais de l’idéologie dans notre sens moderne, c’est-à-dire rationnel, scientifique, cartésien… non ! ou alors prouve-le !
L’expression « De tous temps »… ou comment juger toute l’histoire de l’humanité en se croyant en haut de la pyramide de la Moralité et de la Justice.
Les idéologies, les nationalismes, les racismes théorisés n’apparaissent qu’à l’époque moderne ou, si on veut remonter plus loin, aux monothéismes de notre ère.
Les massacres qu’on faits les Romains en Europe étaient-ils mûrement calculés, planifiés, théorisés ?
L’expression « De tous temps » me semble dangereuse parce qu’elle suppose que l’homme a toujours la même vision du monde, peu importe l’époque. Et ça c’est dangereux et prétentieux. Lisez un peu. Lisez la littérature gréco-romaine, contemplez les oeuvres d’art gréco-romaines ou, plus largement antiques et polythéistes, et je vous mets au défi de me trouver la moindre trace de racisme (dans le sens moderne je précise), ou la moindre trace d’idéologie, donc de génocide industriel et idéologique.
Vous comparez tout et n’importe quoi, c’est ridicule.
dommage que ce site atteigne le point de Godwin. on en viendrait à penser que le débat sur l’automobile est clos, que les défenseurs des alternatives à l’auto n’ont plus d’arguments.
c’est très décevant, je passerais moins ici
tchao
je ressent toujours ce petit malaise, quand je lis ce nouvel analogisme qui remplace toujours si facilement la réelle critique…
« Le point Goldwin » remplace maintenant systématiquement tout développement d’idée, et, plutôt que de relever une erreur qui n’entache, à mon avis, pas l’ensemble du sujet, on préfère encore une fois nous balancer du « point Goldwin », effaçant ainsi le développement de l’idée par une condamnation définitive, marquant l’ensemble du texte d’une croix celtique…
Alors, effectivement, l’idée de voiture du peuple a bien été empruntée à Ford… Sauf que Ford, lui même, n’est ni l’inventeur du fordisme (il a emprunté l’idée à l’industrie alimentaire dans laquelle le travail à la chaine existait déjà), ni même le créateur de l’idée de la voiture du peuple, puisqu’il s’attribue l’idée développée par ses ingénieurs…
D’ailleurs, quelle belle idée, que le fordisme qui, pour pouvoir mettre la « technique » au service de tous, à permis cette aliénation généralisée et internationalement acceptée qui repose sur une baisse du coût de production (par une économie de main-d’œuvre et de surface), une dé-qualification du travail ouvrier, un meilleur contrôle par la direction du travail ouvrier, la réalisation d’un travail ouvrier de plus en plus répétitif et monotone, et une standardisation de la production dans le but de favoriser une consommation de masse, une acceptation de cette société spectaculaire qui maintenant est la notre (dans le sens Debordien du spectacle, celà s’entend) !
La reprise nazi de l’idée de la voiture pour tous s’accompagne d’un développement phénoménal de l’infrastructure routière allemande (ce qui sert, aussi, les vélleitées guerrières du parti), et, en ça, finalement, l’article perd un peu de son erreur… La critique porterait donc bien plutôt sur le fait d’appuyer sur l’origine allemande et nazi de l’automobile pour tous… Et encore, puisque là, nous n’avons pas affaire à une volonté industrielle et strictement commerciale mais plus à une volonté étatiste, ce qui, en soit, est bel et bien une première ! Première qui n’a, depuis, pas été abandonnée (le développement du réseau routier des pays capitalistes le prouve bien) !