« Il n’y a pas trop d’humains, il y a trop d’automobilistes. » Paul Ariès. Le chantre de la décroissance répond ainsi à la question de la démographie mondiale. Une estimation donnait le nombre d’humains à 6.973.490.776 unités le 26 juin 2011 à 00h23, heure GMT+1 (Paris) [1]. Cette question de la démographie revient très régulièrement dans les débats sur l’avenir de l’humanité. Elle a le mérite d’être posée, mais la réponse la moins absurde est peut-être bien celle de Paul Ariès, en effet.
Paul Ariès prononce son aphorisme sans complaisance dans un numéro d’Arrêt sur Images, visible en streaming sur Internet :
http://www.dailymotion.com/video/xi2uq5_arret-sur-images-la-decroissance_news
Ce débat d’Arrêt sur Images revient sur l’image que l’on a largement de la décroissance, notamment dans les médias.
Nota Bene : vous allez certainement être aussi agacé que moi par la pub récurrente qui entrecoupe toutes les 5 minutes l’émission, cette pub étant même pour une voiture (la Smart for Two, avec une pub affreusement laide) quand j’ai regardé à la mi-juin.
J’ai relevé quelques très bons moments dans le débat.
52e minute : réflexion sur la loi en général et le contenu de la loi. Notamment, la question du bon usage et du mésusage demandent une réflexion forte sur la loi, sur l’universalité d’un côté (le côté du nécessaire) et sur la restriction de l’autre (le côté du surplus).
53e minute : il faut re-poétiser notre pensée. Paul Ariès fait souvent appel à nos êtres extérieurs à notre production salariale : nous sommes des amants, des écrivains, des convives, etc.
60e minute : évocation d’Aubagne et de la gratuité des transports en commun. Paul Ariès répète une de ses revendications les plus « chères » (façon de parler).
Après le débat… 85e minute : géniale chanson sur l’écoblanchiment, intitulée « On va tout repeindre en vert » (La Parisienne Libérée), une chanson qu’on peut écouter sans le débat antérieur ici.
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Notes
[1] http://www.worldometers.info/fr/
J’ai suivi ce débat attentivement (et sans pub!) il y a quelques mois. Excellente prestation d’Ariès.
Il est comme le bon vin : il se bonifie avec le temps.
M. Ariès a définitivement perdu toute crédibilité à mes yeux. Par exemple, ses prises de position sur le comportement des humains à l’égard des animaux relèvent du sadisme, ni plus ni moins, et révèlent par la même la face du personnage.
Je n’ai plus envie de lire ou d’entendre quoi que ce soit de sa part.
Tant qu’elle perpétuera la torture et l’assassinat (de masse, de surcroît), je ne vois pas bien comment la civilisation est susceptible d’aller dans le sens du progrès ou de la révolution.
Et, non, monsieur, il n’y a pas trop d’humains, mais il y a trop d’humains qui se nourrissent de produits animaux, et il est impossible de nourrir de cette façon tant d’humains.
Ahah, voilà une fanatique du végétalisme!
Il n’y a rien de mal à manger des animaux. Ils font de même.
Ce qui est inhumain c’est les conditions d’élevage induites par l’industrialisation de l’agriculture.
Mais dans le cadre d’une agriculture traditionnelle et de petite échelle, l’animal est un élément en synergie avec la terre et la végétation, et ses conditions de vie sont tout à fait dignes.
There isn’t too many humans as American writer P J O’Rourke once wrote, if you put all the humans into city with the same density as New York then you would fill the United Kingdom and into the same density as L.A. then you would only fill California leaving the rest of the earth to clothe and food the population….alors? c’est juste un probleme de partage non?
@TASSIN :
La viande c’est comme la voiture personnelle, on pourrait très bien s’en passer. Mais dès qu’elles l’ont goûtée, rares sont les personnes qui peuvent s’en passer.
On pourrait dire qu’il n’y a pas trop d’humains, il y a trop de viandards. Pour ce qui est de la viande, j’arrive très bien à m’en passer dans 95% de mes repas. Mais je suis d’accord que ça demande un effort pour changer une habitude alimentaire (autant que pour le moyen de transport, voire plus pour moi ! Pour les autres en général, je ne sais).
@ Lagwagon :
Effectivement. Sauf que je ne vois pas l’intérêt de se passer de viande, étant donné que contrairement à la voiture, ce n’est pas la viande en elle-même mais l’industrialisation de sa production qui pose des problèmes environnementaux.
Paul Ariès parle aussi de décroissance de l’alimentation carnée. Et un petit élevage au fond du jardin permet d’enrichir son potager pour obtenir de beaux légumes.
@vesania
« M. Ariès a définitivement perdu toute crédibilité à mes yeux. Par exemple, ses prises de position sur le comportement des humains à l’égard des animaux relèvent du sadisme, ni plus ni moins, et révèlent par la même la face du personnage »
C’est possible d’avoir une référence ? Jusque maintenant, il me semblait au contraire que c’était plutôt le discours de Tassin qui était prôné par Paul Ariès. Je vois mal le personnage dire qu’il faut manger plein de viande !
@Tassin:
je vous cite: »Il n’y a rien de mal à manger des animaux. Ils font de même. »
Réponse: les animaux carnivores en font de même parce qu’ils n’ont pas le choix pour survivre. Mais la plupart des sont animaux végétariens et n’en font pas de même. Exemple : le gorille qui a exactement le même système digestif que vous et moi est strictement végétalien.
Je cite: »…dans le cadre d’une agriculture traditionnelle et de petite échelle, l’animal est un élément en synergie avec la terre et la végétation, et ses conditions de vie sont tout à fait dignes. »
Réponse: Et ses conditions de mise à mort? ça ne vous dérangerait pas, de mettre à mort un animal que vous avez vous même vu grandir et qui a confiance en vous? Ou alors préféreriez-vous confier cette tâche à l’industrie de l’abattage pour ne rien voir de vos yeux? La finalité reste la même.
je cite: « je ne vois pas l’intérêt de se passer de viande, étant donné que contrairement à la voiture, ce n’est pas la viande en elle-même mais l’industrialisation de sa production qui pose des problèmes environnementaux. »
Réponse:- La première cause du réchauffement climatique est la consommation de viande. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU, l’industrie de la viande est responsable pour 18 % des gaz à effet de serre, soit plus que la totalité des transports terrestres, aériens et maritimes réunis.
Le méthane est responsable pour la moitié du réchauffement climatique à cause humaine. Le principal émetteur de méthane est l’agriculture. 85 % du méthane émis par l’agriculture vient de la digestion des animaux d’élevage. Et les 15 autres % proviennent des émanations des déchets (excréments) de ces mêmes animaux.
Donc, que ce soit en industrie ou en élevage traditionnel, ça ne change pas grand chose, parce que les animaux de l’élevage traditionnel que vous mangez, ils rotent et ils chient avant leur mise à mort:))
Et pour revenir à notre sujet de la voiture:Les émissions annuelles de gaz à effet de serre d’un mangeur de viande équivalent à conduire une voiture de taille moyenne sur 4758 kms. Les émissions annuelles de gaz à effet de serre d’un végétalien bio équivalent à conduire une voiture de taille moyenne sur 281 kms (soit 94% d’émissions de moins).
source: Foodwatch pour l’Institut de Recherche Ecologique et Economique en Allemagne
Le capitaine Watson a très bien résumé les faits : « Un végétalien qui roule en 4×4 occasionne moins de dégâts à la planète qu’un mangeur de viande qui roule à vélo. »
Cette assertion n’est pas une simple boutade, elle est hélas étayée par des chiffres (ceux qui Nico a cités, par exemple), aussi est-il pour le moins incompatible de se prétendre écolo, décroissant, etc. et de consommer en parallèle des produits animaux (d’animaux qui ont été élevés à cette fin, car l’on peut très bien récupérer les cadavres qui jonchent le bord des routes et s’en nourrir et s’en vêtir).
Le chiffre de 18 % cité a été de surcroît légèrement revu à la hausse, il pourrait bien être de… 51 %.
« La réalité pourrait être bien pire que prévue, la publication par le Worldwatch Institute du rapport de Robert Goodland et Jeff Anhang, anciens experts environnementaux de la banque mondiale (institution de lutte contre la pauvreté de l’ONU): « Livestock and Climate Change » élèverait cette estimation à 51 %, soit plus de la moitié de la totalité des émissions anthropogéniques de CO2.
Cette révision se base entre autres sur l’inclusion dans l’équation de paramètres ignorés ou sous-évalués par le rapport de 2006, notamment :
— la respiration des troupeaux, qui n’est pas considérée comme une source nette de CO2 selon le rapport de Kyoto (dans cette optique, un animal peut même être considéré comme un puits de carbone). Simplement, cela met de côté le fait que cette sur-reproduction artificielle d’animaux domestiques remplace dans la plupart des cas une forêt primaire et que les molécules de CO2 issues de leur respiration sont aussi naturelles que celles rejetées par un pot d’échappement ;
— la sous-estimation de l’impact des cultures fourragères et du rejet de méthane ;
— l’exclusion des aquacultures ;
— le coût d’opportunité comparé aux produits sans viande, par exemple: la chaîne du froid à respecter, le temps et la température de cuisson (beaucoup plus élevés pour la viande), l’incinération des déchets, les emballages plus spécialisés (pour des raisons sanitaires), etc.
Au total on atteint le chiffre incroyable de 51 %. »
@Vesania, Pour la destruction du climat par la viande, merci pour le chiffre de 51% que je n’osais pas donner:) je me suis contenté de l’estimation la + basse possible de 18%,…
Notons que l’élevage et la production des aliments pour le bétail squattent 78% des terres agricoles mondiales, soit 30% de toute la surface du globe, trois fois plus qu’en 1960.
«Sur un hectare de terrain, un agriculteur peut nourrir une trentaine de personnes s’il le consacre à la culture de légumes ou de fruits. S’il produit des oeufs ou de la viande, le ratio passe à cinq personnes. Et à beaucoup, beaucoup, moins, s’il ne s’agit que de viande rouge», dit ainsi Bruno Parmentier, auteur de «Nourrir l’humanité» et directeur de l’Ecole supérieure d’Agriculture d’Angers.
« Rien ne ferait plus de bien à l’humanité que l’évolution vers un régime végétarien » Albert Einstein.
Quand vous êtes débarrassés de la voiture ET de la viande, ça va déjà mieux!!
@ NICO :
Vous confirmez chaque ligne de mon argumentation à par une. Je reprend pour être plus clair :
La comparaison humain/animaux : oui nous pouvons nous en passer. Mais doit-on le faire pour autant?
Les conditions d’élevage et de mise à mort : j’ai répondu. Dans le cadre d’un élevage traditionnel, je ne vois pas le problème. Les animaux sont bien nourris et bien traités. Sur la mise à mort c’est pareil. Tu n’as jamais tué et dépecé un lapin avec tes grands-parents? Ca fait bizarre quand tu es gamin la première fois, après c’est fini. Je n’irai pas jusqu’à supposer que tu es né et as grandi en ville même si c’est tentant d’après tes jugements très écolo-végétarien-urbain.
Sur les émissions de CO2 : tu confirmes ce que je disais, l’élevage industriel est une catastrophe en tous points. Et sur les 15% ultimes dus aux excréments : c’est une source d’émissions qui me parait bien plus justifiable que de cramer du pétrole dans un moteur et en plus ça fait de l’engrais pour les légumes.
Sur ce, je ne dis pas qu’il faille manger de la viande à chaque repas. Je trouve simplement idiot de se passer d’un énorme pan de la gastronomie Française, ainsi que des propriétés énergétiques que ça comporte. Cette semaine je déguste un saucisson d’Auvergne de Fix St Geneys, tu m’en dirais des nouvelles!
http://www.salaisondefix.fr/content/6-presentation
Pour finir je reprend une phrase de Vesania qui m’a fait explosé de rire : « (d’animaux qui ont été élevés à cette fin, car l’on peut très bien récupérer les cadavres qui jonchent le bord des routes et s’en nourrir et s’en vêtir). » La je crois qu’on est dans la caricature totale de la décroissance: se nourrir et se vêtir en ramassant des cadavres…
Je ne sais pas ce que les autres en pensent, mais sans déconner, redescendez sur terre un peu de temps en temps…
Tassin à raison, nous sommes des carnivores, nous les hommes. La preuve : Nous avons des longues griffes, des dents tranchantes, un tube digestif extrêmement court qui nous permet de ne pas assimiler les toxines de la viande. Nous sommes capables de rattraper un lapin à la course. Et nous sommes excités à la vue du sang et raffolons de la viande crue sans assaisonnement, comme les lions ou les panthères.
Mis à part ce raisonnement par l’absurde, certes il faut des animaux pour faire du compost. Mais très très peu. En fait, on devrait manger de la viande 1 ou 2 fois par mois pour que ce soit soutenable. Et plutôt des poules que des vaches.
Comment un écolo/pire un décroissant peut se revendiquer comme tel après avoir lu les chiffres cités ci-dessus sur la pollution créée par cette culture de « je mange de la viande tous les jours ». La seule justification : c’est bon. Certes, comme la voiture est pratique. Ce n’est pas une raison de l’utiliser tous les jours pas vrai ?? Les deux sujets sont proches pour moi.
Et un peu de compassion merde.
Que dirions nous si une espèce plus forte que nous nous foutait dans des hangars dans des cages de 2m² pendant 15 ans, en nous nourrissant avec de la merde pour nous bouffer après nous avoir égorgé ?? On serait content ? Et que personne ne me dise « oui les animaux ils ont pas de conscience et puis ils ont pas mal » parce que c’est sans doute l’argument le plus stupide qu’on puisse donner.
oO
« se nourrir et se vêtir en ramassant des cadavres… »
Le jambon c’est du cadavre. La fourrure aussi.
@ Goodmusik :
1) L’Homme n’est pas carnivore.
2) Tu décries les conditions d’élevage en batterie. Que je condamne.
3) Les animaux carnivores ne sont pas nécessairement nécrophages.
Je rajouterai bien que tout comme il serait absurde d’interdire à un chimpanzé, un ours ou un cochon de manger de la viande en plus de son régime végétarien sous prétexte qu’il peut s’en passer.
@Tassin:
Vous ne m’avez pas compris:
Que l’élevage soit traditionnel ou industriel, cela NE CHANGE RIEN AU REJETDE METHANE des animaux vivant qui doivent ensuite mourir pour votre fameux « saucisson », et pour la viande de 6.5 milliards d’humains: soit 18% des émissions totales de gaz à effet de serre. Et vu que les pauvres de cette planète veulent manger + de viande pour copier le modèle occidental, les experts de la FAO prévoient un doublement de la consommation mondiale de viande dans les 20 prochaines années: une vraie catastrophe pour le climat, un vrai gaspillage des terres nourricières (que cet élevage soit industriel ou traditionnel)
Nous sommes environ 500 millions à manger autre chose, tout en pouvant vivre à la campagne sans « dépecer » des lapins :)) .La gastronomie française est un choix que chacun a le droit de faire ou de ne pas faire, c’est comme l’automobile française! D’ailleurs, cette gastronomie peut très bien être évolutive!…
Bon écoute Tassin si tu veux pas comprendre que manger de la viande souvent et même un peu ça pollue à fond, même en traditionnel même si c’est mieux (pas de soja OGM du brésil déforesté, pour ne citer que ça, sisi, c’est ce qu’il y a derrière le jambon ou les saucisses), je vais pas insister. J’espère juste que tu changera d’avis un jour.
Le point le plus important, c’est que si tu nourris 50 végétaliens sur un hectare ou 30 végétariens, tu nourris 5 omnivores, ou 2 carnivores. Tout est dit, faut faire un choix, nous ou les autres. (Les mauvais esprits diraient même : et où on met nos biocarburants alors ?)
Mes 2 centimes:
« la respiration des troupeaux » => NON ! Le CO2 provenant de la respiration n’est pas du CO2 d’origine fossile, il ne faut donc pas le compter comme émission.
« la sous-estimation de l’impact des cultures fourragères et du rejet de méthane » => Là on est bien d’accord, la récupération du méthane doit devenir la norme dans toutes les installations agricoles !
Il faut réduire la consommation de viande certes, mais il faut surtout arrêter de nourir le bétail avec des tourteaux de soja transportés en avion sur des milliers de kilomètres, de les abattres à des centaines de kilomètres du lieu d’élevage puis de les transporter encore autant avant de les consommer !
Comme dit Tassin, un élevage traditionnel, de petite échelle et de proximité est sain et a un impact environemental très largement inférieur. Sans doute bien inférieur à la « viande de synthèse » que les scientistes essaient de vendre comme la solution miracle du futur !
Oui Lifo, tu as raison, mais le fait de manger de la viande revient à consacrer une grande part de nos terrains à sa culture (enfin son élevage), bien plus que si tu fais autrement. Moi je peux pas, dans ma conscience, manger cette viande en me disant tant pis pour les africains ils avaient qu’à… Qu’à quoi d’ailleurs je me demande bien.
@ Goodmusik & Nico :
On est à peu près d’accord.
Sauf que la famine des Africains n’est pas due à la consommation de viande occidentale dans du saccage du modèle agricole africain par les plans d’ajustements structuraux du FMI pour orienter ce secteur vers l’export plutôt que pour la consommation locale, dans le but de faire monter artificiellement le PIB.
Tassin, peux-tu reformuler cette phrase en développant un peu ? 🙂
Tassin :
Complètement d’accord, c’est nous qui les pourissons. Mais ces plans de développement comprennent notamment des milliers d’hectares de fourrage destinés à notre bétail. Entre autres problèmes d’ailleurs, comme l’huile de palme ou le cacao pour ne citer qu’eux. Mais les deux problématiques se rejoignent.
@Tassin:
je vous cite: « Je rajouterai bien que tout comme il serait absurde d’interdire à un chimpanzé, un ours ou un cochon de manger de la viande en plus de son régime végétarien sous prétexte qu’il peut s’en passer. »
Réponse: « L’homme vint avant la hâche et le feu, il ne pouvait donc pas être omnivore. » « Le seul animal qui existe ayant une morphologie omnivore est l’ours, qui a quelques dents pointues et les autres plates »
Thomas henri Huxley
« La classification des formes, des fonctions organiques et des régimes a montré d’une façon évidente que la nourriture normale de l’humain est végétale comme celle des anthropoïdes et des singes, que nos canines sont moins développées que les leurs, et que nous ne sommes pas destinés à entrer en compétition avec les bêtes sauvages ou les animaux carnivores. »
Darwin
« L’anatomie comparée nous enseigne qu’en toute chose, l’homme, ressemble aux animaux frugivores, et en rien aux carnivores… Ce n’est qu’en déguisant la chair morte rendue plus tendre par des préparatifs culinaires, qu’elle est sucesptible d’être mastiquée et digérée par l’homme chez qui, de la sorte, la vue des viandes crues et saignantes n’excite pas l’horreur et le dégout. »
Georges Cuvier (1769-1832) naturaliste français, anatomiste et géologue et paléontologue
Il y a trop d’automobilistes, mais aussi, trop de mangeures de viande; la viande détruit la planète plus que la voiture:)
Il me semble que la maîtrise du feu a permis de rendre beaucoup plus digestibles les viandes que les hominidés consommaient déjà crues (cf un peu de la citation de G. Cuvier). La viande a transformé nos régimes en les rendant plus carnés (on avait moins de risques de se détruire le bide en mangeant la même quantité de viande), mais ils l’étaient déjà avant le feu, carnés (il me semble).
Je ne sais pas si la viande détruit plus la planète que la voiture, en tout cas elle ne détruit peut-être pas autant les rapports sociaux (ou alors, c’est effectivement depuis la maîtrise du feu que nos rapports sociaux se sont dégradés, cf. le fourvoiement de la « guerre du feu »).
Sinon, juste une référence historique plus proche : Vélocio, père du cyclotourisme, était un précurseur de la réflexion nutritionniste et il était végétarien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9locio
Après avoir dit tout cela, je suis moi-même bien conscient des désastres de l’élevage productiviste. Et pourtant, il m’arrive de manger de la viande (en fait, quasiment uniquement à chaque fois que je vais au resto, ce qui montre bien l’importance qu’a prise la viande dans le repas dans sa dimension sociale… ce qui n’est pas bon signe pour que la consommation carnée à outrance s’arrête). Et il m’arrive de manger de la viande à chaque fois que l’on m’en propose. Le mieux est de proposer de faire à manger chez les gens qui vous invitent chez eux (enfin, s’ils vous invitent à manger, c’est pas toujours bien vu de proposer de faire à manger)… Les gens chez qui je suis hébergé de temps à autre, je leur propose de faire la cuisine, et c’est du coup végétarien (de toute façon, quand on se rend à vélo chez eux sur des dizaines de kilomètres, il vaut mieux ne pas transporter de viande, il vaut mieux préférer d’autres produits craignant moins le chaud !)… Voilà comment le partage peut se faire !
Nico : Réponse: « L’homme vint avant la hâche et le feu, il ne pouvait donc pas être omnivore. » « Le seul animal qui existe ayant une morphologie omnivore est l’ours, qui a quelques dents pointues et les autres plates »
Thomas henri Huxley
Moi :
Heu… je n ai pas la connaissance suffisante pour savoir si l homme a des dents d omnivore ou pas (donc je ne peux ni confirmer, ni réfuter la citation de Darwin, ni la fin de citation d’Huxley), ni la connaissance pour savoir si l’homme est omnivore ou végétarien.
Mais le début de la citation d’Huxley est complètement idiot :
N existe-t-il pas des millions de carnivores et d’omnivores, dans le règne animal, qui se nourrissent -au moins partiellement- de la chasse ou de charognes, en chassant seul ou en meute, mais sans utiliser ni le feu ni la hache ?
Qu’à la préhistoire, qu’un humain seul, à main nues, aient quelques difficulté à combattre un troupeau de bisons, ou de mammouths, je le conçois. Mais celà n empêche en rien qu’un groupe d humain, et qu’un humain seul, puisse chasser…
(les chimpanzés le font très très bien, et se tapent des gibbons crus)
Surtout quand on sait que les humains sont -du fait de la marche debout + du système de transpiration- les champions de l endurance :
nous sommes capable, en marche trottée, de poursuivre la plupart des animaux jusqu à ce qu’ils s’écroulent de fatigue, incapable de se défendre (tétanie due à l acide lactique dans leurs muscles).
De même, étant des animaux à sang chaud, nous avons une grande facilité à chasser les animaux à sang froid lorsqu’il fait froid + à l aurore (mieux que la nuit avant la découverte du feu, ou qu’au crépuscule : les animaux profitent temporairement de la chasseur accumulée dans la journée, par eux, et par des pierres).
Donc rien, avant la hache et le feu, ne nous interdisait d’être des omnivores (ce qui ne veut pas dire qu’on en était, c.f. mon début).
il ne s’agit pas pour moi de mettre en concurrence les méfaits de l’automobile avec ceux de l’alimentation carnée.
Car ils sont parfaitement complémentaires.
Selon l’OMS, près du quart des décès des citoyens des pays riches (soit le facteur largement principal) sont imputables aux maladies ischémiques.
Les excès de sucre, de graisse animale, de tabac et de sédentarité fauchent une population décadente.
Quitte à chercher une justification à nos comportements alimentaires dans le monde animal, sachons reconnaître que nous nous goinfrons comme des gros porcs avec qui nous partageons 90% du génome.
Bien sûr, à chacun de choisir sa mort.
Sauf qu’il s’agit d’un suicide altruiste.
Si nous volons le pétrole aux nigérians, l’uranium aux nigériens, la force de travail aux asiatiques, nous volons la terre arable à l’Amérique Latine qui se sert la ceinture et détruit sa forêt pour cultiver le soja que nos vaches malades transformerons en steak mortifères.
Que ce soit pour trimbaler nos chairs blêmes et flasques, les tanner de cosmétiques exotiques ou les saturer de protéines et de toxines à en excréter des protubérances malignes, nous perpétuons la tradition colonialiste suivant la quelle nous ne laissons que des miettes et de profondes éructations à nos « serviteurs ».
Se contenter d’un bout de viande nourrie à l’herbe locale une fois par semaine me semble tout aussi louable et réalisable que de s’efforcer de se débarrasser de l’automobile. Le partage des richesses naturelles et le respect du vivant sont au coeur d’une indissociable réflexion.
Citation d’un article à propos de la démographie :
http://www.20minutes.fr/article/759204/famille-beckham-mauvais-exemple-britanniques
Les régions du monde où la population a augmenté le plus rapidement depuis trente ans sont celles où les émissions de CO2 se sont élevées le plus lentement, et inversement. Alors que l’Amérique du Nord n’a représenté que 4% des naissances mondiales de 1980 à 2005, elle a été à l’origine de 14% des émissions supplémentaires de CO2: la faute aux bébés ou aux iPhone, télés à écran plat, grosses voitures et climatisateurs?
Et pour un article sur la loufoque stérilisation contre une voiture en Inde :
http://www.20minutes.fr/ledirect/751615/inde-faire-steriliser-gagner-voiture-televiseur
Encore plus de précisions sur la démographie africaine à l’article suivant :
http://www.20minutes.fr/article/699029/planete-renoncer-faire-enfants-planete-etrange-combat-femmes-ginks
«De 1980 à 2005, l’Afrique sub-saharienne est à l’origine de 18,5 % de la croissance de la population mondiale et seulement de 2,4 % de l’augmentation des émissions de CO2. L’Amérique du Nord ne représente que 4 % des nouvelles naissances, mais 14 % des émissions supplémentaires»
Ceci est tiré d’une étude dont les résultats sont publiés dans un article du Guardian :
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cif-green/2009/sep/28/population-growth-super-rich
L’article du Guardian est très bon, il dit tout le paternalisme qu’il y a chez les riches pollueurs à gueuler contre ces cons de pauvres…
Merci legeographe (message 1 et 3 au dessus du mien) :
il y a tant d apprentis-écolo ou de donneurs de leçons aux écolos qui disent l inverse, malgré les chiffres…
c est toujours rafraichissant de ré-entendre la vérité.
Ainsi rendre un occidental plus proche de l’empreinte ecologique d un indien, c est-à-dire éduquer écologiquement un occidental, ou plusieurs, est bien plus efficace que de se faire ligaturer les trompes ou castré.
[manger moins de viandes; rouler à vélo et utiliser les TEC; isoler son habitat; avoir, rapporté par personne, une surface d habitat réduite (les colocations permettent d avoir un grand espace, avec une petite surface indiv),…]
eduquer son/ses enfant(s) ecologiquement, alors qu’ils seront au contact d autres enfants dans leur scolarité, et donc les influenceront partiellement, est donc fondamental.
L’avis de Paul Ariès sur la libération animale :
http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article165
Il n’est donc pas contre le végétarisme en tant qu’outil de décroissance, mais contre le végétarisme éthique. J’avais que ça m’énerve, et quand je lis le commentaire du livre sur les Cahiers, je me dis qu’il faut être sacrément…
Mais en même temps, je me dis également que sur tout autre sujet, je suis plutôt d’accord avec son discours sur la décroissance, et que cette façon de voir l’humanité en opposition à tous les autres animaux est tellement ancrée dans la mentalité humaine, et tellement protégée par une peur viscérale de s’en défaire, qu’il est extrêmement difficile de passer le cap… et après tout, ça n’est qu’un humain, et ça n’est pas en aller à la confrontation directes et violentes qu’on pourra percer ces barrières psychologiques. Donc ça m’énerve, mais je lui pardonne.
(Et sinon, par rapport aux autres commentaires, si l’écologie totale doit tout justifier, et que l’éthique n’a pas à venir y mettre son nez -de sorte qu’il serait nécessaire de manger moins de viande, mais pas arrêter complètement-, je propose que l’on mange nos morts, nos accidentés ou nos vieux, plutôt que de pratiquer ce gaspillage inutile de protéines par l’incinération et l’inhumation.
Autre idée : En quoi le fait de laisser quelques animaux paître pour entretenir les sols qui en ont besoin, ou pour fournir du compost devrait NECESSAIREMENT nous obliger à les tuer et les manger. Il dit qu’il voit pas le rapport.
Et encore une autre idée : Les humains font cacas. Récupérons leur caca pour faire du compost puis MANGEONS-LES puisqu’ils font du compost pour entretenir le potager et qu’apparemment les deux sont étroitement liés.)
@vesania et Gari
L’avis de Paul Ariès sur la libération animale :
http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article165
Il n’est donc pas contre le végétarisme en tant qu’outil de décroissance, mais contre le végétarisme éthique. J’avoue que ça m’énerve, et quand je lis le commentaire du livre sur les Cahiers, je me dis qu’il faut être sacrément…
Mais en même temps, je me dis également que sur tout autre sujet, je suis plutôt d’accord avec son discours sur la décroissance, et que cette façon de voir l’humanité en opposition à tous les autres animaux est tellement ancrée dans la mentalité humaine, et tellement protégée par une peur viscérale de s’en défaire, qu’il est extrêmement difficile de passer le cap… et après tout, ça n’est qu’un humain, et ça n’est pas en allant à la confrontation directe et violente qu’on pourra percer ces barrières psychologiques. Donc ça m’énerve, mais je lui pardonne.
(Et sinon, par rapport aux autres commentaires, si l’écologie totale doit tout justifier, et que l’éthique n’a pas à venir y mettre son nez -de sorte qu’il serait nécessaire de manger moins de viande, mais pas arrêter complètement-, je propose que l’on mange nos morts, nos accidentés ou nos vieux, plutôt que de pratiquer ce gaspillage inutile de protéines par l’incinération et l’inhumation.
Autre idée : En quoi le fait de laisser quelques animaux paître pour entretenir les sols non cultivables qui en ont besoin, ou pour fournir du compost devrait NECESSAIREMENT nous obliger à les tuer et les manger. Il dit qu’il voit pas le rapport.
Et encore une autre idée : Les humains font cacas. Récupérons leur caca pour faire du compost puis MANGEONS-LES puisqu’ils font du compost pour entretenir le potager et qu’apparemment les deux sont étroitement liés.)
(Il y avait des fautes dans mon précédent commentaire.)
@ Personne :
La merde réutilisée pour le compost du jardinier, c’est toute la logique des toilettes sèches ! Et je ne vois pas de mal à cela. Mais peut-être préférons-nous polluer, décalitre après décalitre (à chaque utilisation de la chasse d’eau), l’eau que Vinci et Véolia traiteront et feront payer très cher au monde entier…
Sur les questions d’empreintes écologiques très différentes selon les pays, lire cet article d’aujourd’hui encore (le lire jusqu’au bout !) :
http://www.levif.be/info/actualite/environnement/la-belgique-a-la-6e-empreinte-ecologique-la-plus-lourde-du-monde/article-4000095761140.htm
@ Personne : merci pour cette référence des Cahiers antispécistes, elle met un peu de mots sur ce que j’entendais çà ou là. Je suis prêt à lire d’autres sources sur le sujet, afin de ne pas rester dans le flou…
Ou est le pb, personne ?
La valorisation par le compost est vraiment très utile, et elle est -directement ou indirectement- toujours là, qu’on le veuille ou pas.
D’ailleurs, une ville du nord de l’europe utilise sa population bien plus directement, que par valorisation par compost de leur excréments :
l’incinérateur possède un échangeur thermique relié au système de chauffage collectif de la ville; si bien que, le chauffage de la piscine et d’un certains nombre de locaux d’habitation de cette ville vient -partiellement- de l’incinération des gens.
Pour répondre à la conso, ou non, des animaux qui paissent :
Soit on vit dans la cueillette (en allant chercher des champi en forêt),
et alors, qu’on laisse paitre des animaux sauvages [daim, cerf, bouquetin, lapin, lièvre, hérisson, voire bison d’europe…(mais plus trop de bovin sauvage, en europe..)] mangés/régulés par d’autres animaux sauvages (mustélidés, renard, lynx, loup), pourquoi pas.
[le pb… même en imaginant certains chasseurs/braconniers, celà ne nourrira pas bcp de monde : moins d’1 milliards, avant l’invention de l agriculture…)]
Mais si on vit dans un terrain artificialisé, un terrain cultivé, et qu’on utile des animaux d’élevage (mouton, vache, porc, poules, cheval, âne,…) pour paitre; des animaux qui nécessitent 5 fois à plus de 8 fois leur poids pour créer un kg d’animal -le pire étant les veaux- alors, c’est mieux de les manger, que de gaspiller autant de céréales, et surtout d’eau, pour rien.
Ne pas les manger, alors qu’ils sont là, nourrit naturellement, sans maltraitance, c’est encore pire que les tonnes de pain, lait et autres plats préparés jetés tous les jours aux ordures.
2 questions, à personne :
1-
on est 7 milliards sur terre;
en ayant l’empreinte éco du pakistan, on pourrait être 28 milliards;
en ayant une empreinte éco plus confortable, on pourrait être 22 milliards sans difficulté (sauf pour les quataries, les etats-uniens, les japonais, les européens,.., le temps de la transition).
On ne nous a pas demandé notre avis, sur le fait d’être 7 milliards.
alors, ma question est, pour être dans un monde vivable :
faut-il essayer de réduire l’empreinte éco de nombreuses personnes, en les éduquant,
OU
faut-il décider que, d’une façon ou d’une autre, il faut être moins de X personnes sur terre, et tout faire pour celà, de façon à ce que les « autorisés à vivre » puissent utiliser plus de 2, voire 5 ou 9 ha/hâ chacun ?
Pour ma part, j’ai fais mon choix, celui de Gandhi :
« vivons simplement, pour simplement vivre »
mais j’attend ta réponse
(le gaspillage ou l’utilisation des animaux qui paissent, sans être élevé en batterie, répondent chacun à une des 2 solutions : le gaspillage facilite le dépassement des 9ha/hâ comme aux USA… pour moins de 3 milliards d’humains)
2-
chaque jour, de nombreux animaux sont tués pour leur viande, et mangé.
ces animaux avaient de la graisse… dont on ne sait pas quoi faire
[on la mets dans la nourriture indus « pour pauvres » des pays riches (c.f. la composition en graisse des saucissons et autres pâtés des marques faisant de pub à la télé…), causant des pb de santé publique à ces pauvres des pays riches :
alors qu’il y a 1 millions de morts par an de sous-alimentation (afrique, amérique du sud, asie du sud/sud-est surtout), il y a 2 millions de morts par an (ACV, AVC, diabète, cholestérol, hypertension, obesité) par surnutrition/mauvaise nutrition (pays riches et « moyens riches » (BRICs))]
Alors qu’à l’opposé, les matières grasses végétales envahissent tout (regarde la compo des gâteaux et biscuits indus, des marques les plus connues de la pub/des supermarché), entrainant une déforestation massive afin de planter des oléagineux, essentiellement l’huile de palme.
Alors, voici ma question :
Préfères-tu utiliser, pour te laver (pas pour manger), du savon fait avec de la graisse animale déjà produite, et qui n’apporte aucun dégat supplémentaire
OU
préfères-tu utiliser du savon végétal à base d’huile de palme, entrainant la déforestation de l’indonésie et d’autres pays du sud-est asiatique, et la menace de morts sur des populations de peuples de chasseurs-cueilleurs, ainsi que de nombreuses disparitions d’espèces sauvages, en particulier, un risque très important sur les orang-outangs ?
Choisir « l huile végétale » (nom généralement donné à l’huile de palme, afin de ne pas dire que c est de l’huile de palme : quand il s’agit d’une autre huile végétale, plus chère, c est tjrs précisé) a des conséquences.
Choisir « une autre huile végétale », telle l’huile d’olive, n est pas globalement soutenable : seule une fraction ultra minoritaires des gens peuvent se le permettre. Car avec ce choix, il faut alors répondre à la question « que fais-tu des pauvres » ?
[regarde la compo d’un savon indus comme Dove : c est de l’huile de palme; alors qu’un savon tel que « le chat », en bloc de savon marseillais (le chat normal, pas les versions « luxe » dans lesquels sont incorporées de la lavande ou de l’olive), beaucoup moins cher que Dove, est à la graisse animale]
Il existe peu de choix réellement impliquant…
Après, il faut regarder les conséquences de ses choix.