Ce n’est pas la « crise » et « l’austérité » pour tout le monde: le groupe Total vient en effet d’annoncer 3,31 milliards d’euros de bénéfices au troisième trimestre ce qui monte ses gains entre janvier et septembre à quelque 10,0 milliards d’euros, soit quasiment le niveau atteint sur l’ensemble de l’exercice 2010.
Ce bénéfice bénéfice net est en hausse de 17% par rapport à la même période en 2010 et supérieur aux attentes. Il résulte essentiellement de la très rentable exploration-production et d’un petit mieux dans le raffinage.
« Le groupe aborde le quatrième trimestre avec confiance dans un environnement qui reste favorable dans l’amont et où les marges de raffinage sont en légère amélioration », indique Total dans un communiqué.
Au dernier trimestre, le groupe français va profiter de la « montée en puissance » de la production de son champ pétrolier Pazflor en eaux profondes, au large de l’Angola, et de la reprise partielle de la production en Libye, qui effaceront des arrêts prévus en Norvège et au Yémen.
Voilà des résultats qui mériteraient d’interpeller les autorités françaises qui, comme l’ensemble des dirigeants européens, tentent de réduire leur déficit budgétaire par diverses mesures d’austérité dont une compression des dépenses de la fonction publique alors que le groupe pétrolier (à l’instar d’autres entreprises phares du CAC40) échappe totalement à l’impôt sur son territoire national…
Source: http://www.iewonline.be/
Au regard du tableau indiquant les profits de Total, je constate une croissance continue de 2002 à 2006 (année du pic pétrolier selon l’AIE) avant un léger repli puis une montée statistiquement perturbante en 2008 (année de la crise) puisque 2009 accuse une forte baisse.
Mon interprétation est que, d’une part, le groupe Total ne peut pas se leurrer face à la réalité du terrain (raréfaction des ressources) et d’autre part, la crise est une aubaine pour les tenants du capitalisme. En effet, elle est partie prenante de ce système et permet de faire accepter des mesures sévères et impopulaires car injustes : la période d’austérité qu’on nous impose par exemple.
« Serrez-vous la ceinture ! Pendant ce temps, on s’enrichit grâce à vous qui êtes assoiffé de pétrole car vous ne pouvez pas faire autrement. »
Situation minable. Comment a-t-on pu tomber si bas…?!