Gratuité dans les transports en commun pour sortir de la crise climatique

L’Association Montreuilloise des Usagers des Transports en Commun (AMUTC) a eu la bonne idée d’organiser le 25 mai dernier un grand débat autour de la question des transports avec les candidats aux prochaines élections législatives dans la circonscription de Montreuil. Voici le texte de l’intervention de François Mailloux, pour le parti NPA – Les Alternatifs.

Chers usagères des transports, chers usagers, chères voyageuses, chers voyageurs

D’abord je tiens à remercier l’Association Montreuilloise des Usagers des Transports en Commun de nous avoir invités à ce débat. Rares sont les associations qui prennent ce genre d’initiatives citoyennes pour éclairer les électeurs sur leurs choix.

Les transports en communs occupent une grande partie de nos vies, en temps et en argent. Le gouvernement précédent, que nous avons sorti il y a trois semaine, a fait voté une loi très importante: la loi sur le grand Paris. C’est une loi qui privatise les transports en les mettant au service des grands groupes industriels, en favorisant la circulation entre les grands pôles industriels. Une loi qui permet le transport des cadres des grandes entreprises entre les pôles de développement au niveau mondial. L’autre échéance c’est l’ouverture à la concurrence ferroviaire. Les directives européennes s’appliqueront dès cette année au niveau régional après s’être appliquées au fret et au voyage international.

Les deux premières mesures en matière de transport devraient être l’abrogation de la loi du « grand Paris » et le refus d’appliquer les directives européennes en matière de transport. La gestion des transports en commun doit revenir aux régies de transports publiques et donc au STIF (Syndicat des transports d’Île-de-France).

Quelle politique pourrait être instaurée dans les transports ?

Encourager le développement de moyens de transports écologiques

Donner le maximum de moyens au service public pour qu’il remplisse ses missions

Améliorer les conditions de transport, de régularité et de confort en mettant la sécurité ferroviaire au centre de toutes les décisions.

Désenclaver les quartiers populaires en rendant les projets de tramway les concernant prioritaires. Sans attendre l’arrivée du tramway, il faut augmenter les cadences des bus entre la haut Montreuil et le métro. Il faut aussi favoriser la venue des lignes 9 et 11 du Métro dans le haut Montreuil.

Développer et étendre l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite

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Suppression des 6 zones et mise en place d’un tarif unique revu à la baisse. Instaurer la gratuité pour les chômeurs, les précaires, les étudiants, les personnes âgées à faible revenu, les jeunes en insertion. L’objectif est d’aller vers la gratuité des transports en commun. C’est la seule mesure qui permette de répondre à l’urgence sociale et à la crise climatique pour sortir du tout-camion et du tout-voiture.

Développer le fret public au détriment du tout camion.

Établir une vraie démocratie en impliquant les usagers et les syndicats qui auraient alors un droit de vote au STIF.

Alors, vous allez dire, tout le monde (en tout cas à gauche) peut être d’accord avec vous. Vous promettez la lune alors qu’il y a la crise !

Je dois dire alors ce qu’il en est de cette crise, et c’est ce qui différencie les anticapitalistes comme nous, des libéraux. La crise et la dette ne viennent pas du gaspillage ou que les classes populaires auraient profité du système de protection sociale. Nous sommes la 5ème puissance mondiale. La dette vient du plus grand hold-up de l’histoire : depuis les années 80, 10% de la richesse est passée de la poche des salariés à celle de la finance, cela représente 200 milliard d’euros chaque année en exonération de cotisations sociales et en diminution d’impôts pour les plus riches. C’est cet argent qu’il faut récupérer, c’est cet argent qui nous permettra de financer des transports gratuits au service de tous permettant aussi de sortir de la crise climatique.

Ce qui serait démagogique, ce serait de laisser croire qu’un bulletin de vote pourrait tout changer. Certes il faudra bien voter le 10 juin, mais nous n’obtiendrons rien s’il n’y a pas des mobilisations d’ampleur pour imposer d’autres choix, des choix anticapitalistes. C’est pour cela qu’il est d’autant plus important que des associations comme l’AMUTC existent et s’invitent dans le débat public.

Source: http://blogs.mediapart.fr/blog/francois-mailloux/260512/gratuite-dans-les-transports-en-commun-pour-sortir-de-la-crise-cl

4 commentaires sur “Gratuité dans les transports en commun pour sortir de la crise climatique

  1. FRANCE

    C’est bien de commencer à y penser, mais on est déjà en 2012. Enfin, mieux vaut tard que jamais !

  2. Anartoka

    Je n’aime pas du tout. C’est un texte de propagande pour le NPA, pour les législatives. Ce n’est pas un texte théorique, d’analyse ou retour d’expérience sur les TC Gratuit ou TC en général d’ailleurs.

    A mon avis, il n’a pas du tout ça place sur carfree.fr

  3. Garcia Camille

    la bagnole c’est passionnel, la gratuité des transports ne réduira en rien
    l’invasion des bagnoles

  4. AMUTC

    Vous avez publié la contribution de François Mailloux au débat sur les transports publics organisé le 25 mai par l’AMUTC.

    Ainsi présentée, cette publication pourrait être interprétée comme reflétant la position de l’AMUTC, ce qui n’est pas le cas.

    Notre association a engagé une réflexion sur cette question de la tarification des transports en commun à partir du constat que les habitants du haut Montreuil sont soumis à une triple peine :
    1. Une mauvaise qualité des transports : pas de RER, pas de métro, des bus surchargés et irréguliers.
    2. Des trajets plus longs et plus fatigants du fait d’un manque d’emplois et d’équipements associé à des transports insuffisants.
    3. Cerise sur le gâteau : des tarifs plus élevés pour ce moindre service.

    Pour nous l’urgence est de mettre fin à cette injustice tarifaire aussi vite que possible grâce à l’unification des zones.

    La gratuité pour tous est évidemment séduisante mais elle nécessite un vrai débat et ne pourrait être qu’une perspective à long terme. Elle suppose en effet de mobiliser des fonds considérables pour financer à la fois l’amélioration des réseaux, qui est urgente, et les coûts de fonctionnement de ces réseaux actuels et futurs. Qui paierait ? Le contribuable de base ? Les entreprises ? Il faut bien y réfléchir.

    L’AMUTC apportera évidemment sa contribution à ce débat.

    En attendant et pour éviter toute confusion, nous espérons que vous pourrez publier notre mise au point.

    Bien cordialement

    Le bureau de l’AMUTC

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