Selon Le Canard Enchaîné, le gouvernement aurait pu vendre les sociétés d’autoroute dix milliards plus cher, soit de « 22 à 23 milliards » d’euros.
L’Etat a valorisé les sociétés d’autoroute « entre dix et 12 milliards d’euros » alors qu’il aurait pu les vendre de « 22 à 23 milliards », affirme Le Canard Enchaîné, qui estime que le gouvernement a délibérément choisi de se baser sur un taux dépassé pour évaluer ces sociétés.
Dans son édition de mercredi, l’hebdomadaire satirique cite le député UMP Hervé Mariton -qui a rédigé le rapport introductif au débat à l’Assemblée nationale sur la vente des sociétés d’autoroute- expliquant que l’Etat a valorisé ces trois sociétés « entre 10 et 12 milliards » d’euros en se basant sur un « taux d’actualisation de base » de 8%.
Ce « taux d’actualisation de base », explique Le Canard Enchaîné, « permet d’évaluer, en euros d’aujourd’hui, la valeur de dividendes que l’Etat aurait dû encaisser d’ici à 2032, année de la fin des concessions autoroutières ». Plus il est faible, « plus la valeur du bien est élevée ».
Manque à gagner
Or l’Etat a retenu un taux à 8% -fixé en 1985- alors qu’il a été réévalué en janvier 2005 par le commissariat général du Plan, qui le « situe désormais de 4 à 6% (soit 4% de taux de base, plus 1 à 2% de prime de risque), selon Le Canard Enchaîné.
D’où un manque à gagner de l’ordre de dix milliards d’euros, affirme l’hebdomadaire, qui cite le rapporteur du budget Gilles Carrez lors du débat devant les députés, le 11 octobre. « Si l’on retient un taux d’actualisation de 5%, en faisant l’hypothèse tout à fait raisonnable d’une augmentation du trafic de 2% (…), on arrive à une valorisation de l’ordre de 22 à 23 milliards d’euros », avait ainsi déclaré Gilles Carrez.
Source: Nouvel Obs