Pour faire suite à un article récent sur la crise du modèle périurbain aux Etats-Unis, je vous propose ces quelques lignes extraites du texte de Bruce Bégout intitulé « Suburbia du monde (urbain) clos à l’univers (suburbain) infini ».
C’est probablement la meilleure définition possible sur la suburbia, car elle peut s’appliquer au monde entier, et pas seulement, comme trop souvent, à l’Amérique du nord. Je vous invite également à visionner l’excellent documentaire intitulé « La fin de Suburbia« , en VO sous-titrée en français et disponible sur le site Carfree France.
Définition de la Suburbia
Nous sommes dans la suburbia lorsque nous prenons la voiture pour aller acheter notre pain.
Nous sommes dans la suburbia là où les livreurs de pizzas errent le soir sans fin dans des rues mal éclairées.
Nous sommes dans la suburbia quand tous les bâtiments commencent à ressembler à des stations-services
Nous sommes dans la suburbia lorsque les bretelles d’autoroutes constituent les repères spatiaux habituels.
Nous sommes dans la suburbia si le temps que nous passons à garer notre voiture est inférieur à cinq minutes.
Nous sommes dans la suburbia si, où que nous nous trouvions, notre horizon visuel est rempli de panneaux de signalisation.
Nous sommes dans la suburbia là où les parkings désertés constituent les lieux de sociabilité nocturne.
Nous sommes dans la suburbia si un centre commercial représente un pôle d’attraction hebdomadaire voir quotidien.
Nous sommes dans la suburbia lorsque nous comptons les distances en temps et non en distance parcourue.
Nous sommes dans la suburbia si le sens de la limite ne signifie plus rien.
Nous sommes dans la suburbia lorsque les maisons-témoins des promoteurs immobiliers forment des havres de paix.
Nous sommes dans la suburbia à partir du moment où les quartiers neufs paraissent vieux avant même d’avoir été habités.
Nous sommes dans la suburbia lorsque les piétons apparaissent comme des cibles.
Nous sommes dans la suburbia lorsque l’expression « en ville » ne signifie plus rien.
Nous sommes dans la suburbia à partir du moment où on ne sait plus où aller.
Nous sommes dans la suburbia lorsque les individus disposent de plus d’espace et de moins de temps.
Nous sommes dans la suburbia si nos voisins nous connaissent sans nous fréquenter, et inversement.
Nous sommes dans la suburbia là où les paraboles tournées vers le ciel abondent sur les toits et les balcons des immeubles.
Nous sommes dans la suburbia lorsque le distributeur automatique de vidéo représente le lieu de rencontre habituel du voisinage.
Nous sommes dans la suburbia si le temps passé devant la télévision excède celui passé au travail et dans les transports.
Nous sommes dans la suburbia lorsque les galeries marchandes constituent le lieu favori de promenade dominicale.
Via: http://transit-city.blogspot.com/