Le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën, qui vient de toucher un chèque de 3 milliards d’euros de l’Etat français en échange de la promesse de ne pas fermer d’usines et de ne pas licencier en France, vient d’annoncer 11.000 suppressions d’emplois dans le monde dont 3 à 4.000 en France.
Le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën, qui a accusé une perte nette de 343 millions d’euros en 2008, envisage une vague importante de départs en 2009, a indiqué mercredi la directrice financière du groupe. «Nous nous attendons à ce que plus de 11.000 personnes quittent le groupe en 2009 dans le cadre des départs volontaires», a déclaré Isabel Mary-Samper lors de la présentation des résultats annuels.
Sur les 11.000 suppressions d’emplois, 3 à 4 000 concerneraient la France. Le directeur des ressources humaines Jean-Luc Vergne a, de son côté, précisé qu’il s’attendait à des départs concernant «entre 10 et 12.000 personnes en Europe», région qui concentre l’essentiel des effectifs.
Ces déclarations interviennent seulement deux jours après la signature, par PSA Peugeot Citroën d’une lettre d’engagement de non-délocalisation et de non-licenciement en échange d’un prêt de 3 milliards d’euros de l’Etat français. Le patron de PSA n’y a pourtant vu aucune contradiction dans la mesure où il n’y aurait pas de licenciements, mais des non remplacements de départs à la retraite et des départs volontaires. L’annonce a fait l’effet d’une douche froide pour les salariés et leurs organisations syndicales qui ne manquent pas de souligner que PSA devait être en possession de ces informations au moment de la signature de l’accord avec l’Etat.
Christian Streiff, le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, souligne les difficultés actuelles liées à la crise, PSA perd en effet 343 millions d’euros en 2008, ce qui constitue la première perte du groupe depuis maintenant 10 ans. En outre, il prévoit des ventes en baisse de 20% pour 2009.
Cependant, si on regarde les profits réalisés par PSA depuis 2002, on constate que la santé financière du groupe est plutôt bonne et que les bénéfices engrangés depuis plusieurs années auraient pu permettre à la fois d’engager les reconversions nécessaires et de se maintenir à flot durant la crise.
Mais où sont donc passés tous ces profits? Allez, au hasard, dans la poche des actionnaires et dans les golden parachutes ou autres golden hello des cadres supérieurs?
Donc, résumons, quand le secteur automobile va bien, on enregistre des profits gigantesques tous les ans qu’on redistribue aux actionnaires ou à la direction du groupe sous forme de stock-options ou autres primes d’intéressement. Bien sûr, on investit pas un centime d’euros dans les nouvelles technologies, des moteurs moins polluants, qui consomment moins ou qui se passent de pétrole. D’ailleurs, il n’y a que les écolos qui en parlent de ces problèmes de réchauffement climatique, de pollution ou d’épuisement de la ressource pétrolière…
Et quand le secteur commence à battre de l’aile pour cause d’augmentation du prix du pétrole, d’évolution des consommateurs et de crise économique et financière sur fond de précarisation et de baisse du pouvoir d’achat depuis des années maintenant, on appelle les pouvoirs publics à la rescousse…
D’ailleurs, Christian Streiff s’est empressé d’annoncer qu’il ne changerait pas sa stratégie et que les nouveaux modèles prévus pour 2009 seraient bien lancés comme prévu : on ne change pas une stratégie qui perd! En fait, si on comprend bien, les 3 milliards donnés par l’Etat vont surtout servir à Peugeot pour continuer le Business as usual, sans réelle remise en cause…
Il faudrait juste dire à Christian Streiff qu’en licenciant ses propres employés, il s’apprête juste à vendre encore moins de voitures…
Calcul simple : -343.000.000 + 3.000.000.000 = bénéfice de 2.657.000.000
Les actionnaires de peugeot vont être content… Streiff, c’est pas un pote à Sarko?
Et 11000 postes non renouvellé en Europe. Ensuite il suffit d’ouvrir une usine en Inde ou au Brésil. Et hop, délocalisation ni vue ni connue!
Par contre pour les technologies, je ne suis pas d’accord. Peugeot est en effet le premier constructeur français avec un moteur hybride en préparation qui devrait sortir sur 308 prochainement.
C’est tout simplement immoral.
Cependant ce qui est encore plus grave c’est que l’on se révolte contre les licenciements dans l’automobile alors qu’il est non seulement inévitable, mais souhaitable que l’automobile soit abandonnée au plus vite pour notre salut.
L’automobile est une gangrène, elle fut présentée comme un progrès, un moyen pour l’Homme de conquérir sa liberté en l’affranchissant des distances.
Tout n’est pas entièrement faux, mais que reste t-il de tout cela ? Les bagnoles envahissent notre espace, c’est pire que les déjections de chiens sur les trottoirs. Le moteur thermique, par l’exploitation abusive qui en est faite, est responsable d’une grande, très grande, part de la destruction de la planète.
Il n’y a pas que la production et l’utilisation des automobiles, les tracteurs ont poussé à la destruction des haies, la mise en place de l’agriculture intensive qui nous empoisonne un peu plus chaque jour, les tanks, auto-mitrailleuses, avions de combat qui ont rendu les guerres encore plus dévastatrices, les poids-lourds, les supertankers, les porte conteneurs qui ont permis le développement de la mondialisation et des délocalisations …
Peut-on encore parler de progrès et s’extasier devant les prouesses technologiques des fabricants de mort ?
Il n’y a que les ambulances et les camions de pompiers qui méritent notre enthousiasme.
« Les bagnoles envahissent notre espace ».
C’est vrai. Où est donc le bon temps où l’automobile n’était réservé qu’à l’élite ? Là nous pouvions respirer ! Au moins nous pouvions culbuter du prolo sans avoir de comptes à rendre, maintenant, c’est une vrai gangrène tout ce monde autonome.
Je caricature, à peine plus que Gérard. Ce n’est pas complètement faux ce qu’il dit en passant, mais loin d’être vrai.
Ce n’est surtout pas contre la « bagnole » qu’il faut lutter, c’est contre l’abrutissement et l’appauvrissement des masses. Et ce combat s’annonce bien plus rude, croyez moi.
Quand aux tanks, auto-mitrailleuses et autres avions de combat, ça fait presque sourire dans le contexte.
Gérard voudrait condamner l’esprit belliqueux de ses contemporains en commençant lui même par mépriser les automobilistes qui l’entoure en leur souhaitant les pires choses.
Gérard voudrait mettre à l’index les guerres dévastatrices mais se réjouit, la phrase d’avant, des millions de chômeurs que va entraîner cette crise provoqué dans l’automobile.
Nous sommes tout petit face à l’insolente inaptitude de nos élus et puissants à faire fonctionner un monde en harmonie avec lui-même. Tout est fait, tout est provoqué dans le seul but de générer des profits toujours croissants, des privilèges toujours plus dégoulinants.
Nous évoluons dans un gigantesque poulailler qui s’agite dès qu’on lui lance des graviers.
Le gravier gagnant actuellement, c’est la bagnole. Ca marche à tous les coups. Ils nous balancent ça et tout le monde s’engueule, ne s’occupant plus de rien autour d’eux.
Quel tout petit combat que celui de la bagnole en fait…
CJ, c’est ton combat qui paraît tout petit…
Je souhaite répondre à CJ, sans doute me suis-je mal exprimé, donc précisons un peu.
Loin de moi la pensée de mépriser les automobilistes, ne le sui-je pas moi-même. Nous tous vivons dans une société construite plus ou moins par et pour l’automobile. J’habite dans une zone pavillonnaire éloigné du centre ville et des commerce, éloigné, très éloigné de mon boulot, mais c’est ça où le chômage … J’habite une région qui l’hiver est froide et humide … dans ces conditions comment pourrai-je faire sans auto ? je pense que nous sommes des millions dans le même cas, non ? Automobiliste je le suis par la force des choses, j’ai essayé le deux roues (électrique même), j’en ai encore les traces douloureuses sur le genou gauche !
Et je ne me réjouis pas non plus du chômage des autres, j’ai vécu une période de chômage, alors que j’étais jeune, aujourd’hui c’est pour moi comme pour de nombreux d’entre nous une épée de Damocles suspendue au dessus de moi. Comment pourrais-je souhaiter cela aux autres ?
Donc entendons nous bien, je n’ai pas de solution, mais je suis persuadé qu’un jour ou l’autre il ne sera plus possible de construire et d’utiliser des autos comme nous le faisons aujourd’hui, il faudra donc vivre autrement. Aujourd’hui la « crise », conduit les sociétés à supprimer des postes dans l’automobile comme dans d’autres branches, simplement pour conserver des bénéfices qui iront dans la poche des actionnaires, les autres peuvent crever.
Dans le cas de l’automobile, tout à été fait pour qu’en France ne subsiste pratiquement que cette industrie, il y a belle lurette que dans ma région les autres activités industrielles ont disparues, reste l’automobile et son complément le raffinage et les industries chimiques qui le complète.
Le nombre de personnes sans boulot et/ou sans ressources est de plus en plus importants depuis des décennies et ces chômeurs là ne viennent pas de l’industrie automobile. Mais là on s’en fout. J’ai l’impression qu’en France on n’a pas le droit de s’attaquer à l’automobile c’est une quasi religion. On ferme des filatures : boaf, on ferme des fabriques de savons : boaf; on ferme des fabriques de chaussures : boaf, on ferme des conserveries : boaf … boaf, boaf, boaf ! tout cela viendra de Chine ou d’ailleurs pou moins cher. Mais Peugeot, Renault, Citroën, là non pas touché … c’est une catastrophe nationale. Aidons ces Pôvres industriels qui … je le repète, font crever la planète et nous avec !!
J’espère que la mise au point aura été comprise.
Cela dit, je suis du même avis que CJ quand il n’interprète pas ma pensée.
Amicalement.
Karl, mon combat n’est pas tout petit, il est surtout perdu d’avance. Je n’ai aucune illusion à ce sujet. Cot-Cot ?
@Gérard. Une religion la voiture en France ? On t’auras mal renseigné ! Cela va faire 30 ans que l’automobiliste est la victime passive d’une entreprise de démolition comme rarement on en a vu !
La voiture est sans doute le seule endroit en France à l’heure actuelle où nous sommes présumé coupable d’un panel assez invraisemblable de maux, avant même de l’avoir démarré.
Je me demande sur quoi « ils » vont se rabattre lorsqu’il n’y aura effectivement plus de bagnole…