Les avantages des quartiers sans voitures sont nombreux. Les quartiers sans voitures permettent de résoudre les problèmes de trafic et de sécurité existants aujourd’hui et améliorent la qualité de vie de la population. La réduction du nombre de véhicules, leur concentration en bordure de localité et les restrictions de circulation sur les axes principaux et à l’intérieur de la cité diminuent le nombre de déplacements motorisés au profit de l’écomobilité.
La récupération des accès et des places de stationnement permet un gain d’espace pour d’autres usages. Dans un quartier conventionnel de 200 appartements, 5.600 m2 sont consacrés aux places de stationnement et aux chemins d’accès. Dans un quartier sans voitures de même taille, avec 30 places de stationnement réservées aux visiteurs, handicapés et véhicules d’autopartage, cette surface peut être divisée par sept, soit environ 25 m2 par logement supplémentaire.
Grâce au gain d’espace, les cheminements piétonniers et cyclistes peuvent être améliorés et étendus. La réduction du trafic et l’amélioration des conditions de déplacement à pied et à vélo renforcent la mobilité douce. Comme ces modes de déplacements se généralisent, ils deviennent encore plus sûrs.
Le gain de place permet également d’améliorer les places et parc publics. De nouveaux espaces verts peuvent être aménagés. Des jardins familiaux peuvent être créés. L’accroissement des espaces publics encouragent les relations sociales entre voisins et citoyens.
Le gain de terrain en milieu déjà construit favorise une densification des constructions et une mixité des fonctions conduisant à une diminution de l’étalement de la ville et du mitage du territoire conformément aux objectifs français en matière de développement durable qui préconisent une utilisation rationnelle du sol.
En diminuant les distances, les achats effectués en mobilité douce encouragent les commerces de proximité plutôt que les centres commerciaux situés en périphérie. La fréquentation stimule la diversité des magasins et le marché local du travail.
De même pour les loisirs, les lieux proches et facilement accessibles à pied, à vélo et en transports publics sont plus fréquentés.
La diminution du stationnement et de la circulation automobile et la concentration de l’habitat et des activités autour des transports publics favorisent l’utilisation et l’amélioration de l’offre de ces derniers permettant de fidéliser la clientèle. L’extension de l’offre d’auto-partage permet de promouvoir la mobilité combinée.
Les quartiers sans voitures permettent de réaliser diverses économies et reports financiers. Les investissements pour la création de nouvelles routes et l’entretien du réseau routier diminuent. Les moyens financiers libérés peuvent être ainsi réaffectés à l’amélioration de la qualité de vie offerte.
Dans le cas de nouvelle construction, les coûts d’aménagement et de desserte des stationnements sont économisés et peuvent être dissociés de ceux des logements, ce qui permet de réduire les prix de vente ou les loyers des appartements. Pour un appartement de 100 m2, il a été estimé en Allemagne une économie d’environ 1.180 à 1.280 euros par an.
Les entreprises sont également gagnantes économiquement en réduisant leur coût de parking. Les dépenses liées à la voiture individuelle sont en conséquence également réduites.
La santé publique en général est également gagnante. La vie est plus saine et détendue. Les maladies respiratoires diminuent. Le stress de la circulation lié au danger en voiture et à pied ou à vélo disparaît. La marche et le vélo font du bien à la santé et résolvent les maladies liées à l’inactivité comme l’obésité. La dépense physique quotidienne nécessaire pour être en forme est effectuée naturellement sans s’en rendre compte. Les coûts de la santé diminuent également suite à la diminution des accidents et des maladies et à la meilleure santé publique générée par les activités physiques quotidiennes.
Les quartiers sans voitures stimulent l’indépendance des enfants. Ils peuvent jouer sans danger dans la rue et dans les espaces publics proches de chez eux. Ils peuvent aussi se déplacer et aller à l’école tout seuls sans danger à pied et à vélo. L’indépendance et la socialisation sont ainsi favorisées dès le plus jeune âge. La disparition des risques liés au trafic rassure les parents, qui ne craignent plus de laisser leurs enfants se déplacer tout seuls.
La concentration des activités à proximité de la maison diminue les trajets en voiture d’un endroit à l’autre. La suppression des trajets de dépose en voiture réduit également le stress des parents.
Les personnes âgées peuvent aussi se déplacer à leur rythme sans risque, ce qui permet de maintenir leur santé physique et psychique en conservant des relations avec l’extérieur.
Au niveau environnemental, la qualité de l’air est nettement améliorée. Le bruit est encore plus fortement réduit. Les normes sont respectées, ce qui n’est pas le cas avec une politique telle qu’on l’observe actuellement dans nos municipalités.
Comme les distances parcourues en voiture régressent, les besoins et la consommation d’énergie non renouvelable diminuent également.
Les énergies alternatives sont encouragées dans les déplacements et dans la construction et le chauffage des maisons. La densification des bâtiments, habitats à plusieurs étages et contigus, réduit aussi la consommation d’énergie.
La conservation des terrains non encore construits et l’extension des espaces verts dans les zones bâties favorisent également la nature. Une plus grande diversité est attendue. Des espaces plus grands, ainsi que la diminution de la circulation et des nuisances induites préservent également la faune.
Finalement, ce mode de vie est totalement orienté vers le développement durable. Il favorise les changements de comportement de la population, des autorités et des entreprises.
Conclusion
La création de quartiers sans voitures, comme il est imaginé dans cette réflexion, permet d’offrir aux habitants des conditions de vie de grande qualité et contribue ainsi à diminuer la désertion des milieux urbanisés vers la campagne avec une augmentation du trafic et qui génère les problèmes existants dans notre environnement urbanisé.
Plus le quartier est grand, plus le domaine d’application de ces mesures est étendu, plus les avantages seront marqués et renforcés.
L’utilisation parcimonieuse du sol pour l’urbanisation est garantie en incitant à des formes d’habitat plus denses et en utilisant les « réserves cachées » à l’intérieur de la zones à bâtir déjà construites. La qualité de vie est améliorée dans le sens notamment de la qualité urbanistique et fonctionnelle des quartiers.
La coordination entre urbanisation et transports est également favorisée par le maintien et l’amélioration des transports publics, la densification des secteurs proches de la gare, la gestion des places de stationnement et surtout par l’incitation à l’écomobilité et à la réduction des déplacements motorisés.
Source: Gland autrement, Proposition pour une mobilité sous contrôle. Exemple d’un urbanisme à visage humain, Association Transports et Environnement.
Personne n’a réagi sur le graphique alors je le fais (on est jamais aussi bien servi que par soi-même…) Je trouve qu’il est particulièrement éclairant tout particulièrement en France où on se gargarise actuellement d’écoquartiers (Cf le concours national de Borloo) qui sont sensés être à la pointe de l’éco-construction (habitat basse consommation ou même maisons passives) et qui touchent très peu à la place de la voiture.
Avec ce graphique on voit en fait que de l’habitat sans voitures (même avec des maisons traditionnelles qui consomment beaucoup) est beaucoup plus économe énergétiquement que de l’habitat sensé être écologique et à la pointe des « technologies vertes » mais qui conserve la place actuelle de la voiture. C’est un sacré pied de nez à tous les technocrates qui vendent les « écoquartiers avec voiture parce qu’on peut pas s’en passer »… 🙂