Un seul objectif: Agiter l’idée de la gratuité pour bousculer la vie politique. Le Sarkophage existe depuis le 14 Juillet 2007. Nous assumons cette fonction de bouffeurs… de Sarko. Nous n’aimons pas ce monde de profit et de mépris des faibles. Nous ne pourrons peut-être pas changer ce monde capitaliste mais nous devons au moins essayer d’en inventer un autre.
Nous aimons l’idée d’une gauche écologiste maquisarde, buissonnière. Nous savons qu’on ne pourra jamais rompre le cours de la vie en culpabilisant les gens : « Salauds de pauvres qui osez revendiquer alors qu’il y a le feu à la planète ! »
Nous n’appartenons pas à ceux qui désespèrent Billancourt ni de Billancourt. Le grand enjeu est de susciter le désir, de lui rendre sa vertu subversive.
Nous aimons la gratuité car elle donne à rêver, à penser, à lutter, à construire. Nous sommes de cette gauche antiproductiviste tout à la fois rebelle et bâtisseuse.
Le Sarkophage savoure les disputes théoriques car nous sommes convaincus qu’une partie du problème réside dans le retard de la pensée critique.
Nous travaillons avec de nombreuses associations et municipalités. Ce sont autant de lieux d’expérimentation sociale et politique, autant de laboratoires qui permettent de reprendre espoir et d’affûter nos armes.
Le Sarkophage a co-organisé en novembre 2009 son premier colloque international avec la ville de Vaulx-en-Velin (Rhône) sur le thème du ralentissement… Oui, nous voulons ralentir la ville, pour la rendre aux plus pauvres, puisque toute accélération se fait toujours au détriment des plus faibles.
Nous avons organisé en novembre 2010 un deuxième colloque avec la communauté d’agglomération les Lacs de l’Essonne sur le thème de la gratuité des services publics.
Ce hors-série poursuit la réflexion engagée lors de cette rencontre. Un seul objectif : agiter l’idée de gratuité pour bousculer la vie politique…
Nous en aurons besoin si nous voulons que 2012 soit porteur d’espoir.
Paul Ariès
Edito de Paul Ariès du Hors-Série « Viv(r)e la gratuité »
Lire aussi « La révolution par la gratuité » de Paul Ariès
Sommaire
VIVRE LA GRATUITÉ DES SERVICES PUBLICS LOCAUX ! Paul Ariès et Gabriel Amard 3
1. Vouloir la gratuité 4
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, GRATUITÉ 4
LA GRATUITÉ : UNE HISTOIRE DE MOTS. Mathilde Ariès 5
LE PACTE DU SERVICE PUBLIC. Jean-Michel Drevon 6
UNE GRATUITÉ CONSTRUITE. Jean-Louis Sagot-Duvauroux 6
LA GRATUITÉ DU BON USAGE. Paul Ariès 8
LE COMBAT DES MÊMES CONTRE LES MÊMES. Roger Martelli 8
LA LOGIQUE DU DON. Entretien avec Serge Latouche 10
USAGE/MÉSUSAGE : UN CHOIX POLITIQUE. Paul Ariès 12
UNE RAISON ÉCOLOGIQUE DE VOULOIR LA GRATUITÉ. Paul Ariès 14
LE CAPITALISME INSÉCURISE, LA GRATUITÉ SÉCURISE. Paul Ariès 15
LA GRATUITÉ OU LA MORT ! Paul Ariès 17
GRATUITÉ CONTRE TARIFS SOCIAUX ET QUASI-GRATUITÉ. Jean Cornil 18
LA FAUSSE BONNE IDÉE DU TARIF SOCIAL. Martine Billard 18
LES GRATUITÉS, UNE AFFAIRE DE DROITS. Jean-Louis Sagot- Duvauroux 19
LA GRATUITÉ AU SERVICE DE L’ÉMANCIPATION. Entretien avec Jean-Louis Sagot-Duvauroux 20
NE SALOPONS PAS TOUT. Camille Sardon 21
UN CONFLIT PLANÉTAIRE. Bernard Legros 22
DE LA GRATUITÉ À CUBA. Rémy Herrera 23
2. Culture, poésie, gratuité 24
D’UN NOUVEAU COMPLOT CONTRE LES INDUSTRIELS. Plínio W. Prado Jr. 24
LE LANGAGE, UNE DES PREMIÈRES GRATUITÉS. Catherine Pellier-Cuit 25
L’AMOUR COMME DON, LES AMANTS, LA CITÉ. Francis Capron et Sophie Wahnich 26
SOLILOQUE. François Brune 26
RUE MASSÉNA. Michel Desmurget 28
LE SILENCE DE NAGOYA. Gilles Clément 29
PARIER SUR LA BEAUTÉ. Jean-Claude Besson-Girard 30
3. Construire la gratuité 32
POUR UN REVENU MINIMUM GARANTI. Paul Ariès 32
COMMENT FINANCER UN REVENU INCONDITIONNEL. Baptiste Mylondo 33
RÉHABILITER LE DON SOCIÉTAL. Entretien avec Jean Cornil 34
POUR UN REVENU MAXIMAL AUTORISÉ. Paul Ariès 35
LES SEMEURS VOLONTAIRES. Gilles Clément 36
LA GRATUITÉ DES TRANSPORTS SCOLAIRES. Entretien avec René Revol 37
RALENTIR LA VILLE ET DÉDRAMATISER L’IMPÔT. René Balme 38
LA GRATUITÉ DE L’EAU VITALE. Gabriel Amard 39
UNE VILLE, DES SERVICES PUBLICS. André Aschieri 40
LA GRATUITÉ DES TRANSPORTS EN COMMUN. Entretien avec Alain Belviso et Antoine di Caccio 41
EMMAÜS, LABORATOIRE DE GRATUITÉ. Jean-Pierre et Olivier Galland 43
QU’EST-CE QUE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE ? UN VOL ! Jean-Louis Sagot-Duvauroux 44
LA GRATUITÉ, UNE CONTRE-UTOPIE EN CORÉE DU SUD. Damien Harnay 45
LE CAPITALISME ADORE LA GRATUITÉ… À SON PROFIT. Jean Gadrey 46
LA GRATUITÉ, UN PROBLÈME POUR LA GAUCHE. Roger Martelli 47
LA GRATUITÉ INCOMPATIBLE AVEC LA CONCURRENCE LIBRE ET NON FAUSSÉE. Martine Billard 48
LA GRATUITÉ DISSIDENTE. Étienne Rodin 49
En Kiosque le 23 avril 2011
Source: http://www.lesarkophage.com/
Je ne crois pas au bienfait systématique de la gratuité. Et pourtant, sur bien des points, je la défends, notamment contre la propriété intellectuelle. Je pense que c’est un principe vers lequel on doit tendre, mais il peut s’opposer à d’autres principes.
Exemple : la gratuité des transports s’oppose au principe pollueur/payeur. Plus on emprunte les transports collectifs, plus on utilise de l’énergie, plus on pollue, sans parler du coût de l’infrastructure avec ses divers effets, notamment sur l’environnement.
Je ne vois pas pourquoi un citoyen contribuable qui se déplace en vélo paierait pour un citoyen habitant loin de son lieu de travail et utilisant intensément les transports collectifs. Je ne vois pas pourquoi il paierait encore plus parce qu’on met à disposition de ce dévoreur de kms un TGV plutôt qu’un TER… Au contraire, je crois que le citoyen pollueur doit payer le prix fort des dégâts qu’il provoque. Il pourrait même être sanctionné, et pas question de TGV…
Concrêtement, je pense qu’il y a un juste milieu à trouver (le cas des banlieues très peuplées justifie, à mon sens, des réductions…) et je ne crois pas que ce soit possible en appliquant des principes extrêmes, que ce soit la gratuité systématique ou l’accès très rapide partout.
Plum,
le RER/TER/BUS/Metro gratuit, le TGV très cher, l’avion pour ceux qui peuvent aujourd’hui se payer un voyage dans l’espace. La bagnole … la bagnole a son juste prix.
Moi ça me va.
Paul, ne propose pas de tout rendre gratuit. Pour l’eau on peu imaginer le volume correspondant à une consommation normale distribuée gratuitement. Au dessus de ce volume, par exemple pour remplir sa piscine ou lessiver sa poubelle le dimanche matin ça coute…plus cher.
« Paul, ne propose pas de tout rendre gratuit. »
Il est dommage que ça ne transparaisse pas dans l’article, et dans le sommaire présenté, notamment avec le libellé « La gratuité ou la mort !, ça ôte une grande part de crédibilité…
Comme quoi faut pas s’arrêter au sommaire 😉
Et oui la gratuité, comme le dit Paul Ariès, me semble être LE discours assez fort pour tenir tête au « toujours plus » de la société de consommation.
La mise en place de la gratuités des biens de base (eau, électricité, chauffage, transports en commun…) permettrait de :
– Supprimer la problématique de la survie des petits revenus (et donc petits consommateurs) car moins de factures à payer.
– Faire diminuer la consommation de manière démocratique en fixant des seuils de gratuité (par exemple 50% de la consommation moyenne actuelle d’électricité) au delà desquelles la consommation est renchérie progressivement et lourdement.
« notamment avec le libellé « La gratuité ou la mort !, ça ôte une grande part de crédibilité… »
Heu à quoi? Au modèle de gratuité que Paul Ariès propose? Mais vous l’avez lu alors pour pouvoir juger aussi rapidement?
Ici il y a des vidéos (toutes je crois) du colloque de novembre 2010 :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/viv%28r%29e%20la%20gratuit%C3%A9%20services%20publics
Le hors-série n’est pas gratuit?
Première mesure à appliquer : éviter de procréer ! Réduire la population mondiale ! Mais expliquer à une femme qu’elle ne doit pas avoir d’enfant, c’est extrêmement compliqué.
@ Elmer :
Tu trouveras bien peu de partisans du Malthusianisme sur ce site…
Le problème de surpopulation se règle par l’éducation, si tu n’es pas encore au courant, regarde ce qu’il s’est passé en Iran, au Maroc, et ce qui est en train de passer en Egypte… tous ces pays avaient une natalité galopante il y a encore 30 ans, et sont maintenant autour de 2 enfants par femme, soit juste le taux de renouvellement de la population grâce à une grande amélioration du système éducatif.
Effectivement, c’est prouvé, dès qu’un pays atteint un certain stade de développement, la natalité se stabilise autour des 2 enfants par femme et donc stop l’emballement démographique.