Vous connaissez l’histoire de Grouik la grenouille? C’est l’histoire d’une grenouille qui traverse la route. Une voiture arrive, et Grouik! la grenouille… Ce n’est pas vraiment drôle mais cela illustre plutôt bien le carnage observé par les naturalistes, en période de reproduction d’amphibiens.
Un article de la Voix du Nord nous apprend qu’en période de reproduction des amphibiens, beaucoup de crapauds « terminent éclatés sous les pneus des voitures ». Pour éviter ce carnage, en période de reproduction, des naturalistes du CPIE Villes de l’Artois ont installé du côté d’Arras une barrière à amphibiens. Les crapauds se retrouvent ainsi piégés chaque jour et sont ensuite récupérés et envoyées dans la zone humide toute proche en toute sécurité.
C’est donc un nouveau métier qui fait son apparition, probablement un métier issu de la croissance verte chère à Nicolas Sarkozy, il s’agit de la profession « d’auxiliaire de survie pour amphibiens ».
Lors de la période de reproduction des amphibiens, les crapauds et autres tritons passent en général des zones boisées aux marais, en traversant (ils sont cons, les crapauds!) les routes départementales ou autres nationales. Cette période de reproduction, appelée par les spécialistes « la purée de crapauds », provoque étrangement une baisse constante des populations d’amphibiens.
Il faut dire que si des crapauducs ont bien été épisodiquement construits sur certaines autoroutes, la société motorisée bienveillante ne va quand même pas claquer des millions d’euros pour sauver quelques espèces d’amphibiens en généralisant le concept sur toutes les départementales et nationales de France et de Navarre…
C’est pourquoi, une poignée d’extrémistes naturalistes s’est armée de seaux et a installé des « barrières à crapauds » le long des axes les plus fréquentés (par les crapauds). Et tous les matins, entre 8h00 et 8h30, de janvier à avril, ils viennent ramasser les crapauds ainsi piégés pour leur faire traverser les départementales dans les seaux.
Dans une société de chômage de masse comme la notre, on remercie donc chaleureusement les automobilistes qui, grâce à leur activité motorisée quotidienne, créent de l’emploi, qui plus est de l’emploi vert certifié développement durable!
Source: La Voix du Nord
Je me souviens des centaines de petites grenouilles qui traversaient la route entre la forêt et la tourbière à côté du village de mes parents au début des années 90.
10 ans plus tard il n’y en avait presque plus (et je ne sais pas quelle est la situation maintenant).
Il y en avait toujours beaucoup d’écrasées même si la route était très peu fréquentée mais c’est difficile de mettre tout sur le dos des voitures vu l’énorme diminution de population. Elles ont aussi été surpéchées. D’ailleurs les pêcheurs ont toujours eu un rapport ambivalent avec le lieu, s’ils disent l’aimer ils jettent leurs déchets tout autour de l’étang et ne conçoivent pas de se garer à 1km de là, non il faut pouvoir venir sur le bord en voiture ! Quitte à endommager les berges, et laisser le moteur et la radio tourner, la faune et la flore n’ont qu’à bien se tenir.
C’est un petit village, alors chaque voix compte, et on tolère l’accès des voitures au bord de l’eau même si c’est une zone protégée.
Une action comme celle de faire traverser les amphibiens peut paraître anecdotique mais elle est révélatrice de notre mode de vie non négociable. Si on en est réduit à ça pour permettre à ces crapauds de survivre, c’est qu’en amont, jamais on n’a pensé au conséquence de nos actions sur l’environnement.
Et on se comporte pareil avec les autres êtres humains (cf. les conditions de travail dans d’autres pays ou la main d’œuvre est bon-marché). C’est seulement quand la nuisance de nos actes nous affecte ou menace de le faire qu’on se met à réfléchir.
Il faut savoir qu’un crapaud vit 30 ans !
Salauds d’automobilistes !
Sans oublier: renards, écureuils, sangliers, lapins et les grenouilles d’apanivore.
Vivement qu’on limite la vitesse à 10 km/heure phares éteints sur nos routes campagnardes !