Genshiryokuhatsu densho Shinsai (Genpatsu-Shinsai) à Fukushima

Octobre 2006, la revue scientifique américaine « Earthquake prediction » reprend les travaux de Kiyoo Mogi, ancien président de la haute autorité japonaise chargée de la prédiction des tremblement de terre, prévoyant, d’ici 30 ans, un tremblement de terre d’une magnitude supérieure à 8.0 sur l’échelle de Richter et soulignant la non préparation des centrales nucléaires japonaises à un tel évènement. Pour lui, la centrale de Hamaoka, représente un très fort risque, ainsi que de nombreuses centrales telle celle de Fukushima, puisqu’elles seraient incapables de répondre à une sécurité suffisante pour faire face à un tel évènement…

Le 16 juillet 2007, soit moins d’un an après cette étude, et alors que TEPCO, le fournisseur d’électricité nucléaire japonais, vilipendait le rapport de Kiyoo Mogi en prétendant que tout était absolument sûr dans les centrales japonaises, un tremblement de terre de magnitude 6.8 a lieu dans la région de Niigata. La centrale de Kashiwasaki-Kariwa, une des plus grandes au monde, située à 10 km de l’épicentre, connait alors un incident majeur, qui sera étouffé par TEPCO, et par la presse mondiale (dont la presse japonaise), lors duquel plus de 1200 incidents majeurs auront lieu… Lors d’un procès intenté à TEPCO par l’état, à l’initiative d’associations anti-nucléaires, il sera reconnu que TEPCO avait caché le fait de manquements graves à la sécurité dans cette centrale, et que 199 incidents de sécurité avaient été camouflés et falsifiés par la société dans cette seule centrale avant cet épisode !

Cet incident incitera un autre scientifique japonais, Katsuhiko Ishibashi, à se pencher sur la sécurité nucléaire japonaise. Il rendra un rapport, en 2007, concernant les évaluations rendues par le gouvernement japonais concernant les risques d’incidents nucléaires lors d’une catastrophe naturelle alarmiste. Dans ce rapport, Katsuhiko soulignera que ces évaluations n’ont nullement pris en compte le risque d’accumulation engendrés par une catastrophe majeure, un tremblement de terre pouvant engendrer un tsunami, et que ces risques cumulés sous estimés dans la sécurité nucléaire ne pourraient manquer de créer une catastrophe nucléaire majeure (le Genpatsu-Shinsai) !

Ce rapport sera, bien entendu, qualifié d’alarmiste et de ridicule par TEPCO et par le gouvernement japonais… Tout comme il sera raillé par les USA, puisque ce rapport relève non seulement les manquements sécuritaires japonais, mais soulève aussi l’aberration qui consiste à construire des centrales atomiques sur la faille de San Andreas (Californie).

Ainsi, et même si Katsuhiko sera intégré au comité national japonais d’évaluation des risques censé préparer les centrales à de tels risques, il préfèrera démissionner courant 2007, relevant le fait que 55 centrales japonaises sont insuffisamment préparées à une conjonction de phénomènes naturels, « Non seulement les nouvelles lignes directrices de conception des centrales sont défectueuses, mais le système pour les appliquer est en ruines ». Il signalera aussi que de nombreuses centrales nucléaires présenteraient une « vulnérabilité fondamentale » intrinsèque face au risque de tremblement de terre et de tsunami…

Son point de vue ne sera pas pris en compte…

Aujourd’hui, il est difficile de nier que ces points de vue étaient on ne peut plus réalistes, même s’ils étaient considérés, alors, comme alarmistes… Katsuhiko, interrogé sur ce qui se passe à Fukushima, affirme même que le fait que l’épicentre ai été si loin de la centrale « est une chance »…

Lire aussi :  Capitalisme et productivisme, ou l'incompatibilité avérée avec l'écologie!

Concernant la centrale de Fukushima-Daïshi, nous sommes loin du premier incident grave puisqu’en 1978, déjà dans le réacteur n°3, une barre d’uranium était déjà tombée au cœur du réacteur créant un incident de niveau 4. Cette centrale, entrée en fonction en 1970, et initialement conçue pour un fonctionnement de 40 ans, devait être mise à l’arrêt définitif en 2010. Pourtant, début 2011, un rapport de TEPCO soulignera que la sécurité y est optimale et cette centrale obtiendra en février, soit un mois avant sa destruction, de l’autorité nucléaire japonaise, un droit à prolongation de l’exploitation…

L’arrêt de cette centrale n’aurait pas évité l’incident majeur qui s’y produit aujourd’hui, mais il est notable de constater que si les règles de sureté nucléaire avaient été suivies, la catastrophe, sur une centrale à l’arrêt, auraient été bien moindre qu’aujourd’hui et surtout bien moins lourdes de conséquence que ce qu’elle risque de devenir si la situation continuait à y être immaitrisable, puisque nous nous acheminons vers un scénario qui risque d’être bien pire que celui de Tchernobyl, le risque n’étant plus lié à une explosion, mais à la constatation d’un évènement de type « syndrome chinois », ce qui serait une grande première, tout comme il est remarquable de constater qu’aucun scientifique n’a relevé et signalé un tel risque alors que celui-ci est connu depuis 1977…

Encore une fois, on cherche à nous faire croire que la catastrophe qui se joue à Fukushima et au Japon est un phénomène incontrôlable et imprévisible, et pourtant, nous voyons bien, à la lumière de ces informations, que ce phénomène avait été prévu, et signalé, depuis 4 ans, ce qui ramène la responsabilité des conséquences de ce qui se passe sur les épaules de la cupidité d’un monde préférant, pour le profit, ignorer sciemment la réalité et la sécurité dans le but de réduire le cout et d’augmenter les profits !

Non, Fukushima n’est pas la faute à « pas de chance » ! Cette catastrophe nucléaire, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire était prévisible et prévue de longue date ! Et pourtant, rien n’a été fait pour l’éviter !

La nature n’est donc pour rien dans ce qui se passe, mais reporter, comme c’est fait, la responsabilité sur la nature permet, une fois de plus, de cacher le fait que c’est bel et bien l’homme qui est responsable des pires dégradations infligées à notre terre ! Et c’est surtout permettre de continuer à faire croire que l’alarmisme porté par certains, et par nous ici, n’est pas ridicule, mais est, si nous voulons la survie de l’espèce humaine, une donnée indispensable dans les mesures à prendre en compte pour notre avenir !

27 commentaires sur “Genshiryokuhatsu densho Shinsai (Genpatsu-Shinsai) à Fukushima

  1. psychelau

    je n’ai pas encore vérifié les sources que vous citez, mais si ces propos sont exacts, c’est à vomir, l’attitude de Tepco, du gouvernement japonais et des médias aux ordres…

  2. calendr

    On ne peut pas s’en passer mais on peut réduire son utilisation… isoler correctement les habitations par exemple réduirait notre consommation électrique de plus de 30% !!!

  3. joshuadu34

    j’avais le sujet sous les doigts depuis un moment, c’est après avoir visionné ce document que tu avais mis sur « fukushima, mon amour », Minou, que je me suis décidé à le mettre en ligne… Tu fais bien de le remettre ici, il y a toute sa place…

    Je rajouterai, pour mémoire, qu’on nous pond des rapports rassurants pour nous dire qu’en France, on ne craint rien, alors que nous comptons, dans le Loiret qui n’est pas vraiment connu pour ses désastres sysmologiques, deux incidents de classe 4 (sur 7, je le rapelle)…

  4. Minou

    Oui, tu as bien fait, merci Joshua. Le site « Arrêt sur images » donne un lien vers l’émission entière du 20 juillet 2007, « Quand le nucléaire tremble ». Le haut commissaire à l’énergie atomique, conseiller scientifique et technique du nabot présidentiel et du gouvernement, Bernard BigotBigot !, ça ne s’invente pas ! – y était invité pour défendre la religion nucléaire, comme il l’a fait en 2009 lors d’une entrevue à la fin du documentaire d’Arte, Déchets, le cauchemar du nucléaire, dans laquelle il avait comparé les nucléocrates aux bâtisseurs de cathédrales – comparé, donc, de la radioactivité, transformée, fabriquée par l’homme, d’une durée de plus de 200 000 ans… à de la pierre de taille :

    Bigot : – Lorsque les constructeurs de cathédrales ont empilé les premières pierres pour construire les édifices que nous bénéficions aujourd’hui, y z’ont pas construit la cathédrale pour que effectivement à la fin de leur vie ils la voient réduite en poussière. Ils avaient confiance dans la qualité des matériaux qu’ils utilisaient et la capacité que ceux-ci traversent le temps, eh bien c’est la même chose sur les déchets – nucléaires – : à l’échelle de temps humaine, on est capable de prendre des dispositions qui garantissent sur le très long terme le parfait confinement, la parfaite gestion des déchets nucléaires.

    Journaliste : – comment est-ce que vous pouvez être aussi sûr de ça ?

    Bigot : – Lorsqu’on traite les déchets nucléaires, y’a un mot qui pour moi est extrêmement important, c’est confiance. Si on ne fait confiance à rien, ni aux lois de la physique, ni entre guillemets au sens de la responsabilité des décideurs politiques, des scientifiques, des industriels, il est clair qu’il n’y a rien de possible. Si vous ne faites pas confiance à d’autres, qui ont des responsabilités disjointes des vôtres et qui pourtant, peuvent être amenés à prendre ces décisions qui peuvent avoir un impact sur votre propre environnement, sur vos propres conditions de vie, y’a rien qui se passe. Écrire l’avenir, ça impose de faire confiance. »

    L’empereur du Japon a, quant à lui, peu après le 11 mars, appelé son peuple au dernier recours : prier.

    Et ce sont ces fétichistes de la rationalité, si fiers d’en avoir fini avec tous les mythes, toutes les superstitions, avec l’irrationnel, qui qualifient les écologistes authentiques d’ « obscurantistes »…

  5. Flower

    Non mais c’est incroyable de dire un truc pareil!! et en parlant comme un charretier en plus! Beurk je suis écœurée

    J’avais été super choquée aussi que l’empereur appelle à la prière… ça veut dire quoi? qu’il est dans l’incapacité de faire quoi que ce soit pour ses semblables? qu’il a la possibilité, lui, de se mettre à l’abri? C’est pas un dernier recours la prière?

    Mais apparemment ça n’a fait ni chaud ni froid à personne et ça a été relayé partout dans les médias pendant deux jours! mais qu’est-ce qu’on s’en fout qu’il appelle à la prière…….

    Je regarderai ce doc, merci de l’avoir partagé

  6. stefanopoulos

    A ce sujet, revoir le doc  » RAS Nucléaire » rediffusé sur Arte vendredi dernier et encore en ligne quelques jours :
    http://videos.arte.tv/fr/videos/ras_nucleaire_rien_a_signaler-3783544.html

    On y voit notamment l’état catastrophique de nos centrales. Après avoir vu ça, comment ne pas comprendre que le prochain accident nucléaire a de fortes chances d’arriver en France ? Mais il est peut-être encore temps d’éviter le pire en fermant les centrales les plus vieilles et en programmant une sortie progressive du nucléaire.

  7. joshuadu34

    @ Minou : c’est dans quel film, déjà, qu’un boa hypnotise ses futures proies en leur chantant « ai confiance… » ?

    Dès l’instant que des profits sont en jeu, on peut raisonnablement affirmer que dans confiance, il y a fiance !… (j’essaie un peu d’humour, pour détendre l’atmosphère sur lequel règne encore le nuage depuis 48 heures… Tiens, d’ailleurs, en parlant du nuage dont rien n’est à craindre, saviez-vous que les crèches dans lesquelles vous mettez vos bambins ont eu pour consigne de ne pas faire sortir les petits tant que le nuage est au dessus de nous ?… « Ai confiance ! »)

  8. kohyanne

    Tiens, un article sur l’accident nucléaire du japon sur un site consacré à la bagnole. Quel rapport?
    Et là je me pose une question : quelle est l’urgence, sortir de la bagnole, donc du pétrole ou sortir du nucléaire?
    Si on regarde les consommation d’énergie primaire au niveau mondial, le pétrole fait 35% environ contre 6% pour le nucléaire. Le pétrole est l’énergie la plus consommée, c’est l’énergie qui a le plus modifié notre mode de vie depuis un siècle environ, c’est l’énergie des crises (1973, 1979, 2008), c’est l’énergie qui a son maximum de production en ce moment (donc des crises à venir), et c’est l’énergie qui pollue doucement par le CO2, (qui n’est pas toxique à la base), mais qui provoque un réchauffement qui fait froid dans le dos, et que l’on paiera probablement plein pot dans une centaine d’années. Alors quelle urgence aujourd’hui? Sachant que les problèmes sont à la hauteur de leur consommation, faut il s’attaquer à 6% du problème ou à 35%?
    Faisons les comptes : En 2002 et en 2003, on a dénombré par an dans le monde 1,2 million de morts sur la route et 50 millions de blessés, pour un coût estimé à 407 milliards d’euros (source wikipédia). On peut aussi parler des marées noires: la plus importante fut celle de la tête du puits sous marin d’Ixtoc I, dans le golfe du Mexique où 600 000 tonnes de pétrole brut se sont déversées dans l’océan entre juin 1979 et mars 1980. l’Amoco Cadiz (230 000 t), la dernière en date (20 avril 2010) est due à l’explosion de la plate forme pétrolière « Deepwater Horizon » , exploitée par la firme BP à 70 km des côtes de la Louisiane et de ses réserves naturelles. On estime à 2 à 3 millions de litres (1 800 à 2 600 tonnes) la quantité de pétrole brut déversé chaque jour en mer. Au total, entre 350 et 700 millions de litres de pétrole auraient été déversés dans le golfe du Mexique.
    Le bilan de l’accident de Tchernobyl, selon certaines sources, aurait fait 25.000 morts, et 2 millions de malades liés aux radiations. Cependant, aucune publication médicale quelle qu’elle soit, et aucun rapport « officiel » quel qu’il soit, ne fait état de pareils bilans. Les divers rapports tels ceux des Nations Unies, de l’Organisation Mondiale de la Santé, de la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements Ionisants, etc, citant des chiffres concordants, donnent des valeurs 100 fois plus faibles pour les morts, et de l’ordre de mille fois plus faibles pour les « malades ». La plus grande catastrophe industrielle de tous les temps reste l’accident de Bhopal, en Inde, qui a fait de l’ordre de 5000 morts, et Tchernobyl arrive très loin derrière, les conséquences avérées de l’effet des radiations consistant en quelques dizaines de morts à bref délai, ainsi que de 2000 cas de cancers à la thyroïde (qui feront de quelques dizaines à quelques centaines de morts selon la qualité des soins). Aujourd’hui, Tchernobyl est devenu un véritable parc naturel, et les sangliers et autres animaux sauvages semblent se porter à merveille, voir reportage Arte : Tchernobyl une histoire naturelle?.
    Quant à la France qui elle fait 16% de nucléaire en énergie primaire, où sont ses morts? Cherchez dans votre entourage. En revanche, l’hécatombe sur la route, je la vois très bien.
    Attention, je ne suis pas un pro-nucléaire, c’est une belle saloperie. Mais faire une croisade contre le nucléaire alors que le véritable problème est ailleurs, ça n’empêchera pas les problèmes d’arriver. Surtout que la sortie du nucléaire ne changera rien au final (rappel : 6% de l’énergie global mondial, 16% au niveau français, les allemands et pleins d’autres n’en font pas), alors que la sortie de la bagnole elle remet complètement en cause notre mode de vie. Mais bon, le non au nucléaire est le fondement des verts et d’europe écologie au niveau politique. C’était leur cause de rassemblement. Ca permet de faire peur aux gens, surtout si on y comprend rien, ce qui souvent est le cas des écolos que je fréquente. On est contre le nucléaire religieusement, on ne sait pas ce que veut dire EPR, on ne sait pas comment fonctionne une centrale, mais ça n’empêche pas de rouler 15000 à 20000 bornes par an, surtout si c’est au GPL, car c’est bien connu, le gaz, c’est naturel, et comme c’est naturel, ça ne pollue pas. J’ajoute que être contre la bagnole, électoralement, c’est suicidaire. J’espère que Carfree recentrera les débats, avoir l’avis de certains habitués, car j’aime beaucoup les articles qui postés.
    à Bientôt

  9. apanivore

    Et s’attaquer à 41% du problème, voire 100% c’est pas mieux que 35% ?

    Le problème est plus vaste qu’une addiction au pétrole. C’est une addiction à l’énergie, un gaspillage d’énergie. On la gaspille notamment pour se déplacer et surtout pour déplacer 1 tonne de ferraille avec nous.

    Le pétrole cause des crises économiques et environnementales, la réponse (de la France au moins) c’est : faisons du nucléaire, c’est propre.
    Idem : la voiture pollue, faisons des voitures électriques, c’est propre.
    Sauf qu’une demande en énergie électrique décuplée, on ne conçoit pas d’y répondre autrement que par plus de nucléaire.

    Si le pétrole apporte une pollution visible et immédiate, le nucléaire en apporte une invisible et durable., bien plus insidieuse. C’est bien, les 2 se complètent harmonieusement !

    Bref un article sur le nucléaire a tout autant sa place qu’un article sur le pétrole ici.

    Une solution à la pollution (parmi les innombrables problèmes de l’excès d’automobile) n’est certainement pas un changement de source d’énergie mais bien un changement de comportement et une utilisation raisonnable et réduite de la voiture.

  10. joshuadu34

    bravo, bel exemple de désinformation que nous avons là… Vrai, quoi, pourquoi s’inquiéter du nucléaire ? Faites confiance à nos industriels, comme vous leur avez fait confiance par le passé, pour sauver la planète même s’il faut, pour ça, qu’ils rognent sur leurs bénéfices ! On connait la chanson…

    Mais vos chiffres, mon cher Kohyanne, sont loin d’aller jusqu’au bout ! Déjà que comptabiliser des morts en terme financier est immonde, mais, de plus, vous « oubliez » d’aller jusqu’au terme de votre « propre » logique, puisque certaines morts sont rentable ! Ainsi, les guerres menées, que ce soit en Afghanistan, en Irak ou même en Lybie sont des manes financières formidables pour les fabriquants de morts du monde entier ! Rien que pour la Lybie, la déclaration de guerre de notre bon président a fait s’envoler les courbes de Dassault à la bourse, lui permettant non seulement de faire encore plus de bénéfice, mais aussi d’esperer pouvoir ainsi faire de la Lybie un terrain d’essai grandeur nature pour ses avions invendables et, ainsi, créer des emplois ! Bombardons l’ensemble du continent africain, qui n’est là que pour ça, pour favoriser l’économie et l’emploi, comme nous favorisons l’emploi des mines à fragmentation ailleurs que chez nous (vive l’emploi et les bénéfices) !

    Mais même sans aller jusqu’à la guerre, le secteur de la santé et de la pharmacologie s’en tire pas mal non plus, dans ce secteur… Ainsi les grands groupes ont pu, grâce à la tritérapie, s’emplir les poches ! Et quand ces salopards d’africains, de brésiliens ou d’indiens ont voulu, pour pouvoir soigner une population qui n’avait pas accés, du fait du coup des médicaments sous licence, médicaments qui n’avaient, au passage, pas été développés par leurs labos mais par des labos publics mais dont ils ont racheté, pour une poignée de dollars, le brevet, fabriquer les mêmes médicaments mais sous forme générique, c’est à dire beaucoup moins cher, les industries n’ont pas hésité une seconde à intenter des procés, voir même à se servir de l’OMC pour menacer ces pays pauvres de sanctions lourdes s’ils continuaient dans cette ligne… Le bénéfice est énorme et qu’importe que, en Afrique du Sud uniquement, nous ayons 200 000 morts par an qui pourraient être soignés puisque, financièrement, ces personnes là ne représentent rien ! On compte, grâce à ce genre de saloperie, de 2 à 3 millions de morts par an qui pourraient être soignés, et stabilisés par la tritérapie mais qui ne le sont pas du fait de la recherche de bénéfice (ce qui, en terme humain, est même bien plus lourd que les accidents de Ouature…)

    Pour en revenir au nucléaire, voilons nous donc les yeux, fermons les sur la société qu’ils nous construisent pour faire perdurer ce monde de surconsommation (enfin, seulement dans les pays occidentaux, c’est à dire chez ceux qui, financièrement, comptent, puisque les autres, les pauvres, on en a, finalement, rien à foutre) ! Et, puisque pour vous Carfree n’est qu’un site sur la Oûature, oublions donc que la recherche actuelle tente de faire passer leurs trucs électrique comme étant le summum de l’écologisme, oublieux qu’ils sont (volontairement) de l’origine de l’énergie et des conséquences de leurs politiques energétiques ! Oublions qu’un seul incident nucléaire, c’est quelques dizaines de milliers de morts, ce qui ne s’est encore jamais vu dans le cadre des accidents de Oûature, que la pollution qui en découle, c’est des régions entières totalement polluées pour quelques milliers d’années, c’est une augmentation, mesurée scientifiquement, contrairement à ce que vous prétendez, des maladies liées aux radiations, c’est l’augmentation, aussi, des malformations et des handicaps lourds chez les enfants, bref, c’est la destruction !

    Vous rejoignez un discours hallucinant, entendu hier sur radio Sarko/Val, prétendant que l’iode 131 ne serait, en fait, domageable qu’à proximité immédiate des centrales et seulement chez une partie prédisposée de la population, crachant à la gueule de centaines de scientifiques qui, depuis Tchernobyl (et même bien avant pour certains) ont étudié les résultats de l’influence de cette iode et sont tombés d’accord sur le fait que, si les retombées sont, pour cet élément uniquement, dangereuses dans le temps sur une période courte, la charge atomique de cette iode en fait un danger réel et catastrophique !

    Bref, vous nous faites du Claude Allègre dans le texte !

    Mais, bon, c’est vrai, en France, on a rien à craindre… Surtout quand on considère que la petite centaine d’incidents annuels dans nos centrales sont peu grave (sauf pour les 7 morts de Saint-Laurent, dans le Loir et Cher, en 80, centrale ou il a été relevé, scientifiquement, qu’une crue du Loir pourrait entrainer un incident majeur, ou pour la centaine de salariés de Tricastin qui sont suivits suite à l’accident de 2008 et chez lesquels on a déjà relevé quelques cas de cancer, officiellement non liés, bien entendu, à l’incident, par exemple). La maintenance y est, médiatiquement, bien faite ! Qu’importe que la sous traitance qui y est apportée révèle, selon le syndicat FO (loin de vouloir nuire à son outil de travail et à ses emplois), de graves manquements (« n’importe qui, n’importe ou, n’importe comment, sans se soucier des conséquences » extrait d’un tract de FO), manquements que l’on a pu constater lors de l’exposition des salariés interimaires de Fessenheim, ou lors de l’arrêt total, l’an dernier, de 15 centrales pour des problèmes grave de sécurité (fuites radioactives, rejets sauvages, problèmes de refroidissement, etc…)

    Si vouloir sauver nos vies (parce que, entre nous, la nature en a vu d’autres et que si elle met du temps à se remettre de ce que nous lui infligeons, elle y arrivera quand même… mais nous pas !) consiste seulement à saucissonner, comme le voudraient ceux qui nous dirigent dans le mur, pour diviser la contestation et mieux camouffler la réalité en affirmant que nous sommes inconscients de l’ensemble du problème, c’est raté ! Mais vous pouvez toujours vous tourner, pour ça, vers Arthus Bertrand qui, du haut de son hélico, vous donne de belles et présentables leçons de morale !

  11. joshuadu34

    Puisque Kohyanne n’aime pas qu’on parle, ici, du nucléaire, ce dont je me fout éperdument, une petite info sur la situation de nos amis de TEPCO…

    A 120 kms de Fukushima, la centrale d’Onagawa semble, elle aussi, préocupante puisque de la fumée s’échapperait d’un des réacteurs de cette centrale… Rappelons que 200 personnes ont trouvé refuge, suite au séisme, dans cette centrale… Espérons que leur solution n’a pas été pire encore que le problème posé… (source : http://tempsreel.nouvelobs.com/depeche/top-news/20110330.AFP7414/a-120-km-de-fukushima-une-autre-centrale-inquiete.html )

  12. Minou

    « Le bilan de l’accident de Tchernobyl, selon certaines sources, aurait fait 25.000 morts, et 2 millions de malades liés aux radiations. Cependant, aucune publication médicale quelle qu’elle soit, et aucun rapport « officiel » quel qu’il soit, ne fait état de pareils bilans. Les divers rapports tels ceux des Nations Unies, de l’Organisation Mondiale de la Santé, de la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements Ionisants, etc, citant des chiffres concordants, donnent des valeurs 100 fois plus faibles pour les morts, et de l’ordre de mille fois plus faibles pour les « malades ». »

    Bien sûr vous citez uniquement les rapports qui vous intéressent, c’est-à-dire les rapports minimisateurs, relativistes, mais en fait tout simplement négationnistes. Si l’humanité perdure, j’espère qu’il y aura des procès contre ces négationnistes, et que la future Loi vous enverra fabriquer le sarcophage autour du premier sarcophage de Tchernobyl, qui fuit de tous côtés.

    « […] les conséquences avérées de l’effet des radiations consistant en quelques dizaines de morts à bref délai, ainsi que de 2000 cas de cancers à la thyroïde (qui feront de quelques dizaines à quelques centaines de morts selon la qualité des soins). »

    Négationnisme pur et simple.

    « Aujourd’hui, Tchernobyl est devenu un véritable parc naturel, et les sangliers et autres animaux sauvages semblent se porter à merveille, voir reportage Arte : Tchernobyl une histoire naturelle? »

    Un grand classique du négationnisme. Je me souviens, il y a quelques mois, avoir vu ou lu une réfutation de ce documentaire précisément. Je serais très reconnaissant à qui pourrait m’aider à la retrouver.

    Joshua, ne perds pas ton temps à raisonner, à débattre avec un négationniste. Laisse tomber, va ! Franchement, c’est gaspiller son énergie… C’est tellement gros… tellement gros…

  13. Minou

    Le négationniste/sceptique/relativiste Kohyanne a le culot d’affirmer qu’ « Aujourd’hui, Tchernobyl est devenu un véritable parc naturel, et les sangliers et autres animaux sauvages semblent se porter à merveille, voir reportage Arte : Tchernobyl une histoire naturelle?. »

    Soit. Il y a eu en effet de nombreux débats sur le thème « Quelle explication donner à l’apparente recolonisation par la Nature à Tchernobyl, dans cette zone d’exclusion, toujours interdite aux humains ? »

    À cette question si alléchante pour les théories qu’espèrent répandre les négationnistes/sceptiques/relativistes en tous genres, le Pr. Michel Fernex et bien d’autres ont donné de nombreux éléments de réponses.
    D’une part, il est normal que les animaux reviennent en nombre dans une zone inhabitée par l’homme, mais cela ne signifie en rien qu’ils se portent à merveille. Renseignez-vous. Votre déduction est simpliste, pour ne pas dire toute pourrie, merdique. D’autre part, ce n’est pas parce que les animaux résistent mieux que l’homme aux radiations qu’ils se portent à merveille. Ils ont des malformations, des maladies sur des dizaines, des centaines de générations. Renseignez-vous. Renseignez-vous notamment sur les personnes qui répandent ces thèses. Quels sont leurs intérêts ? Sont-elles liés à l’industrie nucléaire ? Travaillent-elles pour Areva ? Etc. etc. etc. Sur ce site, vous pourrez trouver les commentaires du Pr. Fernex au documentaire négationniste Tchernobyl, une histoire naturelle ? : http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=actualites

  14. baillecyclist

    Ni nucléaire, ni effet de serre!
    Samedi prochain à Toulon (avenue Vauban), a lieu un « parking day », et le « sortir du nucléaire » local prendra une place (ou+), celle de la voiture électrique?
    Kohyanne, tu n’auras pas de choix à faire dans tes luttes, si tu nous rejoins!

  15. Minou

    « Les divers rapports tels ceux des Nations Unies, de l’Organisation Mondiale de la Santé, de la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements Ionisants, etc, citant des chiffres concordants, donnent des valeurs 100 fois plus faibles pour les morts, et de l’ordre de mille fois plus faibles pour les « malades ». »

    Divers ? La blague ! Comme si l’OMS et l’ONU étaient indépendants, tiens ! Comme vous choisissez bien vos rapports ! Quelle diversité !

    Sur celui de l’ONU, voyez cet article de M. Fernex.

    Depuis, l’OMS a daigné quadrupler les chiffres de ses rapports – qui toutefois restent du déni de la réalité, du mensonge, de la falsification – sans donner aucune explication.

    Comme le capitaliste, comme le beauf de base, vous ne réfléchissez qu’à court terme. Vous omettez que, selon la dose de radioactivité reçue, les maladies ne se développent pas forcément immédiatement.
    Comment rester calme face à un négationniste ?

  16. MOA

    Kohyanne : »Mais faire une croisade contre le nucléaire alors que le véritable problème est ailleurs, ça n’empêchera pas les problèmes d’arriver »

    Et quel est le véritable problème selon vous?

    Ce serait bien que vous le formuliez clairement… pour qu’on comprenne bien.

  17. Minou

    « On est contre le nucléaire religieusement […] »

    D’abord, qui est « on » ? Pour ma part, je suis contre le nucléaire rationnellement. C’est le haut commissaire à l’énergie atomique, conseiller scientifique et technique du nabot présidentiel et du gouvernement, Bernard Bigot (drôle de hasard… cherchez donc la définition du mot bigot), qui est religieusement pour le nucléaire, quand il le compare aux cathédrales, ce qui équivaut à comparer la radioactivité… à de la pierre de taille. C’est l’empereur du Japon, qui est religieusement pour le nucléaire, quand il ne trouve rien à faire de mieux que prier pour son peuple. Qui pratique une religion, là ?

    « […] on ne sait pas ce que veut dire EPR, on ne sait pas comment fonctionne une centrale […] »

    En effet, « on » (traduit aussi par « ils ») – bref, toute cette masse informe qui n’y « comprend rien » et que par conséquent vous méprisez sous le pronom « on » – ne sait pas comment fonctionne une centrale. Le physicien Jean-Marc Lévy-Leblond ne le savait pas non plus, qui écrivait en 1981 :

    « J’ai peur des centrales nucléaires. Mais beaucoup moins à cause des dangers d’accident, que de leur possible fonctionnement normal. J’ai peur, non tant parce qu’elle menacent de ne pas marcher, mais parce qu’elles pourraient bien marcher – et que je ne comprends pas pourquoi. Devant des systèmes complexes et gigantesques, intégrant des tonnes de béton, des myriades de minuscules transistors, des kilomètres de tubulures, échangeant des flux d’électricité, de vapeur et d’argent, reposant sur le travail de milliers d’ouvriers et ingénieurs, les décisions de centaines de politiciens et technocrates, le vertige me prend. Je ne comprend pas pourquoi « ça marche », parce que je ne comprends pas comment. Physicien, je connais pourtant les principes de l’énergie nucléaire, ceux de la thermodynamique, ceux de l’électricité – j’ai le privilège de posséder presque tout l’arsenal nécessaire à la compréhension théorique du fonctionnement d’une centrale nucléaire. Théorique seulement : c’est qu’il y a loin des principes à leur mise en oeuvre, des livres de physique et de leurs équations aux réacteurs et à leurs barres de contrôle. De la physique théorique à la physique expérimentale, déjà un fossé ; de la physique à la technologie, un gouffre. Que sais-je de la métallurgie, de l’électrotechnique, de l’hydrodynamique appliquées, sans parler de la plomberie et de la maçonnerie, qui se réalisent dans une centrale nucléaire au même titre que la physique fondamentale ? Comment donc parler de com-préhension lorsqu’il s’agit d’une prise aussi unilatérale (du côté de la théorie) et partielle (du point de vue de la physique) sur la réalité ?
    Ce qui pourrait n’être qu’anxiété personnelle, due à l’insuffisance de mes moyens individuels, se transforme en interrogation universelle lorsque je réalise que personne ne possède cette compréhension qui me manque. Les plus impliqués dans une entreprise de cette ampleur n’ont chacun qu’une vue extrêmement limitée : l’ingénieur métallurgiste ne saura rien sur les normes de sécurité du béton, le spécialiste de la radioprotection ne connaît pas les problèmes d’échange de chaleur à haute température, et les administrateurs du projet n’en maîtrisent que l’organigramme de papier. Au découpage du système technologique en sous-systèmes particuliers, répond la division de la machine sociale en secteurs hétérogènes. Il n’y a plus de perception globale possible, plus de point de vue d’où le système puisse être saisi en sa totalité. »
    (L’esprit de sel. Science, culture, politique)

    Plus loin, Kohyanne, vous pointez un cas particulier dont vous faites une généralité. Vous dites : »[…] mais ça n’empêche pas de rouler 15000 à 20000 bornes par an, surtout si c’est au GPL, car c’est bien connu, le gaz, c’est naturel, et comme c’est naturel, ça ne pollue pas. »
    Vous vous croyez original ? Vous croyez avoir décelé une faille ? Vous croyez qu’il y a un « profil type » de l’écologiste ? Vous vous prenez pour qui ?

    P.S : j’ai mis certains passages en gras pour vous faciliter la lecture, parce qu’étant donné votre ton présomptueux, ainsi que les lieux communs – proches des vérités révélées – que vous venez étaler ici (religieusement donc), je suppose que vous êtes intellectuellement paresseux et lâche au point de ne pas faire l’effort de lire plus de trois lignes de suite…

  18. kohyanne

    pour répondre à MOA, le véritable problème « selon moi », est notre mode de vie, avec sa surconsommation généralisée, caractérisée par son addiction au pétrole , et avec comme symbole la voiture. Et je pense que, la principale addiction est bien au pétrole, et pas au nucléaire. Si on sort du pétrole et de la voiture, cela veut dire que l’on bascule dans une société plus sobre. Cela signifie la fin de la mondialisation, production et consommation locale, etc. Si ce pas est franchi, la sortie du nucléaire se fera dans la foulée, plus facilement. Si on sort du nucléaire en premier, on garde notre même mode de vie, sans changement fondamental (voir certains pays voisins qui ne font pas de nucléaire, je pense aux allemands, mais ce ne sont pas les seuls). De toute façon, il y aura sortie du pétrole et du nucléaire, car ce sont des énergies non renouvelables, très certainement à l’échelle de ce siècle pour le pétrole. Pour le nucléaire, j’en sais trop rien, sauf que la France a déjà bouffé ses ressources sur son propre sol.
    A mon sens, passer en priorité la sortie du nucléaire sur la sortie du pétrole brouille les pistes pour le grand public, que c’est peut être juste un problème de choix énergétique, et non une baisse généralisée des consommations.
    Sinon, pour en revenir à ce que j’appelle avec « prétention » les véritables problèmes, c’est la déplétion d’un coté, avec les crises, un mécontentement social qui peut aller jusqu’à la perte de la démocratie. De l’autre c’est le changement climatique. Et là, comme l’expérience n’a pas encore été tentée, on ne connait pas le résultats, mais on peut supposer que les phénomènes de tempêtes, sécheresses, inondation, canicules, incendies de forêts, mauvaises productions agricoles seront plus fréquentes et plus fortes. Ce sera nos enfants et nos petits enfants qui auront le triste résultat de savoir si pollution nucléaire ou réchauffement climatique est le plus difficile a enduré.
    Pour répondre à certains, quand je dit « on », cela correspond à un ressenti personnel. Des personnes de mon entourages proches sont mortes ou gravement blessées sur les routes. J’ai d’autres personnes dans mon entourage qui bossent dans le nucléaire sans avoir de pathologie observable. De plus, je pense que les voitures ont d’avantage modifié nos comportements, notre urbanisme, notre façon de vivre que le nucléaire. Mais bon c’est bien notre vécue qui nous influence.
    Sur ceux qui m’ont répondu avec critique assez vive, je pense malgré tout que l’on doit avoir des idées sur le fond pas si opposées que cela. Peut être suis je énervé que politiquement il y ai parti structuré et comptant électoralement contre le nucléaire et aucun de manière claire et précise sur le pétrole.
    La question sur la priorité de la sortie du nucléaire ou du pétrole est elle tabou, obscène ou mauvaise?

  19. Minou

    « Si on sort du nucléaire en premier, on garde notre même mode de vie, sans changement fondamental (voir certains pays voisins qui ne font pas de nucléaire, je pense aux allemands, mais ce ne sont pas les seuls). »

    Ton exemple est intéressant mais tu ne prends pas en compte que ce n’est pas simplement du nucléaire ou de la bagnole ou des deux qu’il faut sortir, mais de l’idéologie industrielle dans sa totalité. Une révolution culturelle permettrait de sortir en même temps du nucléaire et du bagnolisme.

    « Pour répondre à certains, quand je dit « on », cela correspond à un ressenti personnel. »

    1. Ta réponse ne veut rien dire. 2. C’est très méprisant d’exprimer son « ressenti personnel » au nom de « on ». Qui est le sujet ? De qui tu parles concrètement ? D’une catégorie en particulier ? Du « mouvement écologiste » en général ?

    « J’ai d’autres personnes dans mon entourage qui bossent dans le nucléaire sans avoir de pathologie observable. »

    En quoi est-ce un argument ?

    « De plus, je pense que les voitures ont d’avantage modifié nos comportements, notre urbanisme, notre façon de vivre que le nucléaire. »

    Ah ? Et prendre la décision que toutes les générations futures devront « faire avec » les déchets nucléaires, ce n’est pas une modification considérable de notre façon vivre ? La modification de l’ADN, la modification de l’être de l’homme, la création de monstres, la transformation de la perception du temps et de l’espace causés par le nucléaire, ce n’est pas une modification considérable de notre façon de vivre ? Quelle est l’intérêt de faire un classement de ces deux carnages industriels ? Un tel classement a-t-il seulement un sens ? Si oui, prouve-le – à l’appui d’arguments rationnels, de preuves.

    « Mais bon c’est bien notre vécue qui nous influence. »

    Cette phrase ne veut rien dire.

    « La question sur la priorité de la sortie du nucléaire ou du pétrole est elle tabou, obscène ou mauvaise? »

    D’abord, prouve que « la question » a un sens, prouve-le rationnellement, et tu auras sans doute des réponses rationnelles.
    Imaginons que nous arrivions à imposer la fin de la bagnole pour 2015 et que nous planifions la sortie du nucléaire sur une cinquantaine, une trentaine, voire une vingtaine d’années… Les dangers de l’industrie nucléaire (production, rejets, déchets) resteraient terribles pendant ce temps-là. Par conséquent « la question » de ce qui est prioritaire me semble absurde. Nous devons en finir avec les deux le plus vite possible, parce que « on » aura l’air bien con si une partie du Japon venait à être contaminée au point que les centrales qui sont en état de fonctionnement dit « normal » soient évacuées, donc hors de contrôle. Cela provoquerait une réaction en chaîne, qui rendrait inhabitable tout le Japon, et qui par conséquent vouerait toutes ses centrales à l’abandon, touchant l’est de la Chine ou les États-Unis ou les deux… ce qui signifierait la fin, à moins de sacrifier je ne sais combien de liquidateurs pour limiter les dégâts.
    Mais puisque tu te plais tant à minimiser les effets de la radioactivité, tu seras sans doute ravi d’aller construire un sarcophage pour protéger ces sales paranoïaques qui exagèrent…

  20. Joshuadu34 Auteur

    marrant, quand même, d’entendre systématiquement citer l’allemagne comme exemple… Tiens, saviez-vous que cette magnifique allemagne, exemple européen anti-nucléaire importe plus de 60 % de son énergie (61,09% pour 2009) ? Et d’après vous, d’ou vient-elle, cette énergie ? Ceux qui auront répondu de France et des centrales atomique française ont, bien entendu, gagné !

    Nous sommes dans un magnifique exemple du syndrôme du « pas dans mon jardin »… On est pas contre la production d’énergie, mais pas chez nous… Il est beau, l’exemple !!!

  21. Yôm

    Idem pour les gaz de schiste.
    Oui au gaz de Schiste en France!
    Non au colonialisme !

  22. MOA

    kohyanne : »le véritable problème « selon moi », est notre mode de vie, avec sa surconsommation généralisée, caractérisée par son addiction au pétrole , et avec comme symbole la voiture. Et je pense que, la principale addiction est bien au pétrole, et pas au nucléaire. »

    Au delà de la sur-consommation (à bannir bien sûr), il y a la sur-production qui représente le problème direct. Tout simplement car pour produire il faut de la matrière et/ou de l’énergie. C’est une lapalissade mais c’est bien de le rappeler, il me semble.

    De là on peut en déduire le problème originel qui fait que cette sur-production se maintient malgré les désastres environnementaux et les inégalités croissantes (toujours plus d’inégalités, toujours plus importantes) : la volonté d’une minorité d’accumuler toujours plus de richesses au détriment de tout le reste -Hommes et Nature.
    Et c’est ça qu’il faut combattre… en réalité.

    Lutter contre la voiture n’est qu’un moyen pour remettre en cause notre mode de vie occidental tel qu’il existe aujourd’hui. Car on s’attaque non seulement à un symbole fort mais en plus à une plaie avérée pour le climat, le pillage de la nature, les inégalités, l’organisation de nos sociétés occidentales etc….
    Mais ce n’est qu’un moyen, qu’une cible parmi d’autres. Est-elle plus pertienente que d’autre lutte? je me pose pas la question. Ets-elle plus réalisable que d’autre et donc plus efficace? je ne me pose pas la question non plus.

    Car la problématique étant systémique, la lutte contre la bagnole seule n’est pas suffisante…. même si en théorie on peut détricoter comme tu l’as écrit notre système et ainsi espérer une sortie de notre modèle de vie…. mais on peut aussi détricoter via d’autres luttes.

    C’est pourquoi hiérarchiser les luttes est absurde comme le dit Minou…. pas de choix à faire, comme le dit Baillecyclist, lutter sur tous les fronts sans chercher à décrédibiliser ou minimiser une lutte par rapport à une autre en les priorisant.

    Surtout lorsqu’il s’agit d’une plaie comme le nucléaire !

    kohyanne : »Sinon, pour en revenir à ce que j’appelle avec « prétention » les véritables problèmes, c’est la déplétion d’un coté, avec les crises, un mécontentement social qui peut aller jusqu’à la perte de la démocratie. De l’autre c’est le changement climatique. »

    Ce n’est pas « d’un côté ceci et de l’autre cela », c’est imbriqué sachant que les problèmes environnementaux provoqueront les problèmes sociétaux (à travers la chute des économies de gaspillages sur lesquelles a été bati notre monde occidental que l’on vend / a vendu au reste du monde et/ou à travers des catastrophes naturelles et/ou d’origine humaine).

    kohyanne : »La question sur la priorité de la sortie du nucléaire ou du pétrole est elle tabou, obscène ou mauvaise? »

    Elle est stérile.

  23. MOA

    Yôm, non au gaz de schistes !

    Et si malgré tout, nos gouvernements décident de forer (c’est ce qui se passera à terme, c’est plus que probable! malgré la forte mobilisation actuelle ! )

    Donc, OUI pour forer en France et rien qu’en France! allons-y gaiement!

    Avec un peu de chance, ça fera réfléchir les veaux.
    L’étape suivante après la réflexion devrait être l’action.

    Et là, si (quand) le passage de la réflexion à l’action se réalise, il faudra espérer que des loppsi2 ou autres lois liberticides ou autre videosurveillance qui se généralise (cf. panneau de pub dans le metro parisien) ou autres gouvernements de + en + autoritaires…. nous permettent encore de nous organiser.

    A noter que si (quand) le passage de la réflexion à l’action se réalise, c’est que la misère se sera généralisée en France. Etape logique dans notre système, y pas de raison qu’après avoir foutu le bordel ailleurs -Afrique, Moyen-Orient, partout où il y a des richesses naturelles- les conséquences du capitalisme ultralibéral s’arrete à notre frontière!

  24. Joshuadu34 Auteur

    @Kohyanne

    Vouloir ne combattre qu’un seul aspect à la fois, c’est comme prendre une aspirine pour soigner le mal de tête que provoque un cancer… L’efficacité en est surement identique ! Debord, en 71, dans les « inventeurs d’incroyance » en parlait déjà ! Le combat pour sauver notre planete, nos vies et celles de nos enfants ne passe pas par un combat partiel, mais se doit d’englober l’ensemble des éléments destructeurs, qu’ils soient sociaux, consummeristes, écologistes et politiques, parce que c’est, en fait, une tout !

  25. MOA

    Faisant suite au derniers commentaires (notamment celui de Yôm et le mien) il semblerait bien qu’il soit décidé de laisser le gaz de schistedans le sous-sol français ! A suivre quand même… tellement cela semble surprenant.

    Quand on ne comprend pas tout (sur les gaz de schistes)

    La mauvaise nouvelle dans la bonne nouvelle, c’est que la France pourrira sans doute le sol d’autres pays pour l’extraire.

Les commentaires sont clos.