Villes sans voiture: La voie vers un mode de vie urbain sain

Deux chercheurs, Haneen Khreis (Texas Transportation Institute) et Mark J. Nieuwenhuijsen (Australian Catholic University), ont écrit cet article sur l’impact sanitaire des villes sans voiture. Il y a, bien sûr, un grand nombre d’inconnues, mais l’impact global serait important et généralement favorable. Il s’agit de l’une des études scientifiques de plus en plus nombreuses sur les villes sans voiture.

Contexte

De nombreuses villes à travers le monde commencent à faire évoluer leur système de mobilité de la voiture particulière vers des moyens plus respectueux de l’environnement et plus axés sur le citoyen. Hambourg, Oslo, Helsinki et Madrid ont récemment annoncé leur intention de devenir des villes (partiellement) sans voiture particulière.

D’autres villes comme Paris, Milan, Chengdu, Masdar, Dublin, Bruxelles, Copenhague, Bogota et Hyderabad ont pris des mesures visant à réduire le trafic motorisé, notamment en instituant des journées sans voiture, en investissant dans les infrastructures cyclables et en augmentant considérablement les transports publics et les espaces piétons ou en réduisant le stationnement.

Ces plans et mesures sont particulièrement mis en œuvre dans le but déclaré de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces réductions sont également susceptibles d’être bénéfiques pour la santé publique.

Buts

Nous avons cherché à décrire les projets de villes sans voiture particulière et leurs effets probables sur la santé publique.

Méthodes

Nous avons examiné la documentation grise et scientifique sur les projets de villes sans voiture particulière, l’utilisation restreinte de la voiture, les expositions connexes et la santé.

Résultats

De plus en plus de villes envisagent de ne plus utiliser (partiellement) la voiture particulière. Elles se concentrent principalement sur la réduction de l’utilisation de la voiture particulière dans les centres-villes. Les effets probables de ces politiques sont probablement des réductions importantes de la pollution atmosphérique liée au trafic, du bruit et de la température dans les centres-villes.

Par exemple, on a signalé une réduction allant jusqu’à 40 % des niveaux de NO2 les jours sans voiture. Ces réductions sont susceptibles d’entraîner une réduction de la mortalité et de la morbidité prématurées.

En outre, la réduction du nombre de voitures et, par conséquent, la réduction du besoin de places de stationnement et d’espace routier, offre des possibilités d’accroître les espaces verts et les réseaux verts dans les villes, ce qui peut à son tour avoir de nombreux effets bénéfiques sur la santé.

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Toutes ces mesures sont susceptibles d’entraîner des niveaux plus élevés de mobilité active et d’activité physique, ce qui peut le plus améliorer la santé publique et offrir aux gens davantage d’occasions d’interagir entre eux dans un espace public.

En outre, de telles initiatives, si elles sont entreprises à une échelle suffisamment grande, peuvent avoir des effets positifs et atténuer le changement climatique par des réductions de CO2.

Les effets négatifs potentiels qui pourraient résulter de la déviation de la circulation motorisée autour des zones sans voiture doivent également faire l’objet d’une évaluation plus approfondie et les zones dans lesquelles des espaces sans voiture sont introduits doivent faire l’objet d’une attention suffisante afin de ne pas devenir un moyen supplémentaire d’exacerber les divisions socio-économiques.

L’étendue et l’ampleur de tous les effets susmentionnés ne sont toujours pas claires et doivent faire l’objet de recherches plus approfondies, notamment d’une modélisation complète de l’évaluation de l’impact sur la santé pour quantifier les avantages potentiels pour la santé de tels systèmes, et d’études épidémiologiques et d’exposition pour mesurer tout changement lorsque ces interventions ont lieu.

Conclusions

L’introduction de villes sans voitures est susceptible d’avoir des avantages directs et indirects pour la santé, mais l’ampleur exacte et les effets conflictuels potentiels ne sont pas encore clairs. Le présent document donne un aperçu des effets escomptés sur la santé, qui peuvent être utiles pour étayer les politiques visant à réduire l’utilisation de la voiture dans les villes.

(PDF) Villes sans voiture : La voie vers un mode de vie urbain sain.
Article · Literature Review (PDF Available)  in Environment International 94 (September 2016):251–262 · September 2016
Disponible à l’adresse : https://www.researchgate.net/publication/303814646_Car_free_cities_Pathway_to_healthy_urban_living

Photo: Université de Groningen (Pays-Bas)

7 commentaires sur “Villes sans voiture: La voie vers un mode de vie urbain sain

  1. vince

    A chaque fois qu’on y regarde de près, on réalise que ces initiatives locales sont toujours le fruit de personnalités politiques bien décidées.

    Parfois aidées de mouvement populaire, mais pas toujours.

    Un édile seul peut impulser un vrai changement et la population suit. Certes ils sont élus, mais quand même.

  2. Céline

    Les nuisances des voitures individuelles sont réelles, mais les grandes villes, notamment Paris, sont confrontées aux mêmes nuisances avec les 2 roues motorisés, et l’article n’en parle pas.

    Villes sans motorisés plutôt.

  3. just des rigolos

    ah bon!!! un monde sans voitures serait plus sain…quelle découverte sur carfree!!!! les universitaires enfonceurs de portes ouvertes…et un monde sans université, ce serait comment ???

  4. Céline

     »L’introduction de villes sans voitures est susceptible d’avoir des avantages directs et indirects pour la santé, mais l’ampleur exacte et les effets conflictuels potentiels ne sont pas encore clairs.  »

    Cet texte est simplement un appel à mener davantage d’études d’impact des villes sans voitures pour aider à convaincre plus de décideurs. Ni plus, ni moins.

  5. just des rigolos

    « Cet texte est simplement un appel à mener davantage d’études d’impact des villes sans voitures pour aider à convaincre plus de décideurs. Ni plus, ni moins. »

    ou comment continuer à payer chichement des verbeux à pondre des études qui servent à rien…pourquoi pas après tout…

     

  6. pedibus

    bon, on va piocher dans la littérature grise (et verte… !) des infos encore plus fraîches, qui puissent encourager les édiles du monde entier, plus vite et plus nombreux, à enclencher le point mort pour la p’tite bagnole qu’ils pourraient encore avoir dans le caisson…

    et vite disais-je, pour espérer ne pas avoir à être confrontés à d’autres véritables cyclones, non déclassés en tempêtes tropicales, venant visiter l’€urope, comme ce samedi 13 octobre 2018 au sud du Portugal :

    http://www.estofex.org/cgi-bin/polygon/showforecast.cgi?text=yes&fcstfile=2018101406_201810122345_3_stormforecast.xml

     

  7. Axelos

    « Cet texte est simplement un appel à mener davantage d’études d’impact des villes sans voitures pour aider à convaincre plus de décideurs. Ni plus, ni moins. »

    ou comment continuer à payer chichement des verbeux à pondre des études qui servent à rien…pourquoi pas après tout…

    Sur Carfree, nous avons une présentation très succincte de l’étude qui tien en quelques paragraphes.

    Le fichier PDF lui, qui est accessible sur le lien indiqué en fin d’article, est très complet et cite de nombreuses autres études sur le sujet.

    Je pense qu’il s’agit d’un sujet très complexe, ou même s’il est certaines que les bénéfices soient réels, il est difficile d’en mesurer les valeurs exactes. Il s’agirait donc plutôt d’un appel à retour d’expérience pour mesurer les retours sur la pratique plutôt que la théorie qui possède ses limites scientifiques.

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