Les forçats du vélo

Ce sont des forçats sur un vélo. Les livreurs de Deliveroo sont tombés dans le piège que leur a tendu la nouvelle économie, celle du travail auto-entrepreneurial, un monde où l’on retrouve toutes les féodalités d’un salariat camouflé.

Qu’un cycliste à vélo puisse à ce point dévaloriser l’image du vélo malgré lui, ça me peine.

Au contraire le vélo devrait être l’outil d’une aristocratie retrouvée, celle du bien-être, de l’intelligence d’une mobilité douce au service de la cité, de la convivialité en ville.

Foutaise que tout cela! Le vélo est dévalorisé et sert l’environnement par le bas.

A la place on trouve des mecs qui se faufilent dangereusement dans les bouchons pour gagner 4,50 euros avec des menus-traiteur dans un sac à dos pour les bobos de la société high-tech des beaux quartiers. Pour sûr, ces gens là ne risquent pas de jouer la solidarité avec les livreurs qu’ils contribuent à avilir.

Cette nouvelle société “débridée” que les lois-travail Hollande, puis Macron, ont largement contribué à encourager sont des poisons à retardement pour nos jeunes travailleurs. Sans congé maladie, sans droit au chômage, sans retraite, ce nouveau sous-prolétariat consacre sa propre perte.

Loin d’être des travailleurs indépendants, statut que leur impose de choisir Deliveroo, les coursiers employés par cette plateforme lui seraient en fait « assujettis » et placés dans une situation de « dépendance technique et économique », estime l’inspection du travail.

Voir mes autres articles sur l’ubérisation du vélo

Source: https://velomaxou.com/

2 commentaires sur “Les forçats du vélo

  1. Saint-Gaudin

    Bonjour.

    Je vous rejoins parfaitement concernant les conditions des cyclistes de ces tâcherons à vélo et la malheureuse transformation du bel outil quel est le vélo au profit d’une pratique dangereuse et non conviviale.

    Par contre, quand vous dîtes: « pour les bobos de la société high-tech des beaux quartiers », je pense que vous vous trompez sur le profil du client qui utilise les uber-eats et autres services de livraison à deux roues. Je pense que le profil type est bien éloigné de ce que vous décrivez. A Caen, le « resto » qui en profite le plus est macdo…

    https://www.tendanceouest.com/actualite-320289-caen-l-enorme-succes-d-uber-eats-au-mcdonald-s-du-centre-ville.html

    Encore un nouvel exemple de l’exploitation du peuple par le peuple…

  2. Marcheoureve

    Saint-gaudin: j’ai fait un tout petit peu de livraison vélo et je peux vous dire que plus le quartier est riche plus il y a de commandes. C’est clair que payer  5€ en plus parce qu’on a la flemme de descendre c’est plus un truc de riche (ou exceptionnellement d’handicapé).

    Par contre je pense pas que la livraison vélo soit forcément si mauvaise pour le vélo. Ca donne une image plus productive que loisir au vélo et ca coupe un peu l’herbe sous le pied à ceux qui disent « vous etes gentil avec votre vélo mais on a besoin de la voiture pour travailler »

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