L’Europe devrait aujourd’hui annoncer des poursuites contre la France, mauvaise élève en matière de respect des réglementations de la qualité de l’air. Condamnée pour dépassements des valeurs limites de particules fines, la France devra donc payer une amende à l’Union Européenne. Pour l’Association Santé Environnement France, qui réunit près de 2500 médecins, il s’agit de l’ultime démonstration qu’il est urgent et indispensable d’assainir durablement l’air que nous respirons.
« A l’heure, où nous parlons de crise, de perte de pouvoirs d’achat, de restrictions budgétaires, nous dépensons pourtant sans compter pour respirer un air pollué ! C’est incompréhensible ! » s’étonne le Dr Pierre Souvet, Président de l’ASEF. En effet, la pollution de l’air nous coûte très cher : pénalités à verser à l’Union Européenne et surtout augmentation des coûts de l’assurance maladie qui, au quotidien, doit assumer l’augmentation des allergies, des asthmes, des accidents-cardiovasculaires et des cancers…
De nombreuses études l’ont démontré, la pollution de l’air est nocive pour notre santé. Il n’y a pas de doute. La dernière étude en date, l’étude APHEKOM, publiée en mars dernier par l’Institut de Veille Sanitaire, a démontré que la diminution des particules fines dans l’air de nos villes permettrait d’augmenter notre espérance de vie. L’étude donne également les preuves que les personnes vivant à proximité d’axes routiers intenses souffrent davantage de maladies chroniques et que le trafic automobile est à l’origine de 15 % de l’asthme chez l’enfant. Or, selon un rapport de l’Afsset* publié en 2006, il a été estimé que le coût de traitement de l’asthme imputable à la pollution atmosphérique était compris entre 0,2 et 0,8 milliard d’euros pour l’année 2006.
« Tous les médecins savent depuis longtemps que les microparticules sont à l’origine de nombreuses pathologies et ce qu’il faut faire pour éviter cela! Mais, comme d’habitude, on ne nous consulte que pour guérir, jamais pour prévenir. La santé n’est pas prise en compte dans nos politiques publiques et c’est bien dommage. Agir en prévention pourrait nous permettre à la fois de préserver au maximum la santé et le bien-être de tous, tout en faisant des économies financières !» s’indigne le Dr Patrice Halimi, Secrétaire général de l’ASEF. Aujourd’hui encore l’impact des aménagements urbains sur la santé n’est pas pris en compte par les plans d’urbanisme ou par les plans de déplacements urbains… Pourtant, la principale solution, c’est le développement de transports en commun efficace. Les villes qui ne se sont pas encore équipées, comme Aix-en-Provence par exemple, coûtent chers à la France.
* Afsset, Rapport « Coûts des effets de la pollution sur certaines pathologies pour l’assurance maladie », 30 septembre 2007
L’Association Santé Environnement France, qui rassemble aujourd’hui près de 2 500 médecins en France, est devenue incontournable sur les questions de santé-environnement. En 2011, l’association a choisi de se concentrer plus particulièrement sur la biodiversité-santé.
Moi je ne vois plus qu’une chose à faire:
aux armes, aux armes, aux armes!