A la veille de la rentrée 2011 qui, pour beaucoup de ménages, se traduira pas une nouvelle hausse du budget transport, au détriment d’autres postes de dépenses pourtant indispensables comme l’éducation, la santé ou la culture et les loisirs, le Club des villes et territoires cyclables considère que le vélo doit pleinement jouer son rôle d’outil au service de la mobilité durable et équitable. Il est en effet une alternative efficace à la voiture solo, utilisé seul ou combiné aux transports collectifs, notamment pour les salariés dans les déplacements domicile-travail et pour les étudiants.
Le développement du vélo doit être intensifié si on veut encourager une nouvelle économie post pétrolière, favoriser des changements de comportements et de consommation, soutenir les choix structurants des collectivités en faveur de la mobilité alternative, de la santé et de la protection de l’environnement.
5% des Français utilisent de manière quotidienne leur vélo pour se déplacer. Après avoir connu un déclin dans les années 70, la pratique du vélo comme mode de déplacement connaît un nouvel essor depuis les années 2000, lié en partie à l’arrivée des vélos en libre service qui ont favorisé un retour massif du vélo dans le paysage urbain.
Le potentiel de croissance de la pratique du vélo est très important: plus de 50% des déplacements font moins de 2 km. Or, sur cette distance, le vélo est le mode le plus rapide, le plus fiable et (avec la marche) le plus économe en ville.
En zone périurbaine ou rurale, pour des populations qui résident loin de leur lieu de travail, le vélo peut être un des outils clés du report modal de la voiture vers les transports publics. Il amplifie la zone de chalandise d’une station ou d’une gare permettant un rabattement à vélo dans un rayon de 5 km, offrant ainsi une véritable alternative à la voiture.
Favoriser l’usage du vélo au quotidien, ce n’est donc pas uniquement venir en aide à une population urbaine déjà très bien desservie par les transports publics mais c’est aussi offrir un éventail beaucoup plus large de solutions de mobilité à des populations qui n’ont parfois pas d’autres choix que d’utiliser la voiture solo.
L’enjeu est triple: une plus grande justice sociale, une diminution de notre dépendance pétrolière et le respect des engagements pris dans le cadre des accords de Kyoto et du Grenelle de l’Environnement.
Le vélo pour tous : un vélo pour chacun !
Les collectivités qui supportent aujourd’hui la quasi-totalité de l’effort public en matière de financement des infrastructures et des services vélo sont de plus en plus nombreuses à favoriser l’équipement des ménages avec des primes pour l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE).
Il convient aujourd’hui, à l’instar du Programme « Cycle to work » en Grande-Bretagne, d’encourager également et massivement l’équipement des salariés via des dispositifs aidés dans les entreprises qui leur permettent de mettre à disposition de leurs salariés des vélos pour les trajets domicile-travail, avec ou non option d’achat à bas coûts, ainsi que de centraliser des achats de vélo grâce à des exonérations fiscales incitatives.
Zéro euro à la pompe !
Pour aller au travail, à l’université et à l’école, ou faire des achats, les Français sont prêts à choisir le vélo et à l’utiliser seul ou combiné aux transports collectifs dès lors que des solutions de rabattement et de stationnement dans les pôles de transport sont assurées.
Il convient de permettre aux entreprises de participer aux frais de transport de leurs salariés sous la forme d’une contribution exonérée de charges et non soumise à l’impôt sur le revenu pour le salarié.
Un Plan national vélo
C’est enfin et surtout une vraie politique nationale en faveur du vélo qu’il faut mettre en œuvre. La préparation de la prochaine Loi de Finances pour 2012 constitue un contexte privilégié pour adopter ces mesures de fort impact sur l’économie et l’environnement.
Les prochaines élections présidentielles constituent également un contexte privilégié pour définir et adopter enfin un vrai Plan national vélo.
Quelles incitations économiques ?
Des incitations économiques doivent encourager l’acquisition d’un vélo pour tous, mesures que nos voisins européens ont mises en place parfois depuis plusieurs années, notamment pour les déplacements des salariés.
Deux familles de mesures :
- Un programme national « Au travail à vélo », sur le modèle de « Cycle to work » en Grande-Bretagne
La mise à disposition gratuite de vélos et la facilitation de l’acquisition par les salariés d’un vélo constituent un enjeu majeur car les déplacements domicile-travail restent très structurants dans les choix de mobilité d’une part, et pour permettre de diminuer le poste transport du budget des ménages.
Sur le modèle du programme « Cycle to work » en Grande Bretagne qui depuis plus de 10 ans a mobilisé plus de 400.000 personnes, 15.000 employeurs et 700 fabricants et détaillants, le Club des villes et territoires cyclables demande au Gouvernement français d’avoir la même ambition de développer massivement l’usage du vélo pour les déplacements domicile-travail afin de créer une dynamique et une véritable amplification de la tendance actuelle.
Les entreprises constituent un des principaux relais de cette dynamique. Elles doivent être encouragées, par des mesures d’exonération fiscale, à mettre en œuvre des actions concrètes pour inciter leurs salariés à passer au vélo.
Les employeurs qui faciliteront l’accès des salariés au vélo (prêt de vélo ou aide à l’achat) doivent bénéficier d’incitations (exonérations fiscales et sociales) sans que ces aides soient assimilées à des avantages en nature pour le salarié. Il pourra s’agir notamment d’une possibilité pour l’entreprise de déduire les investissements réalisés (achats de vélos et d’équipements, réalisations de stationnements sécurisés…) ainsi que de permettre au salarié d’acheter son vélo dans des conditions avantageuses ou de l’acquérir à l’issue d’une période de mise à disposition.
Le Club des villes et territoires cyclables invite les professionnels du cycle à participer à la conception de ce dispositif qui sera proposé au ministre de l’Economie ainsi qu’au groupe de travail pour l’élaboration d’un plan d’action national vélo qu’a mis en place le ministre des Transports le 13 juillet dernier.
- La participation de l’employeur aux frais de déplacement domicile/travail des salariés : l’indemnité vélo
L’utilisation du vélo comme moyen principal de déplacement sur les trajets domicile-travail coûte en moyenne à son propriétaire 250 € par an. Ces dépenses recouvrent l’achat de chambres à air, de freins, l’usure des pneus, des systèmes de transmissions et une révision chez un professionnel. Et si l’on rapporte ce montant à la distance moyenne parcourue par an, on peut en déterminer que le coût de l’usage du vélo est de 0,20€ par km.
Une indemnité vélo facultative pourrait être versée par l’employeur aux salariés qui choisissent le vélo comme mode principal de déplacement, comme c’est déjà le cas pour les frais de carburant (dans le cadre de la prime transport). Elle serait combinable au remboursement de l’abonnement transport (pour le trajet de rabattement vers une gare ou station) notamment lorsque le salarié réside hors du périmètre de transport urbain.
Cette indemnité kilométrique qui pourrait être de 0,20€ du kilomètre (elle vient d’être portée à 0,21€ en Belgique) serait exonérée de cotisations sociales et patronales et d’impôts sur le revenu pour le salarié.
Le montant de l’indemnité pourra être déterminé lors de la mise en place d’un Plan de Déplacements d’entreprise (PDE) au sein de l’entreprise.
Le coût de la mise en place de l’indemnité kilométrique vélo de 0,20€ par kilomètre: la mesure pourrait concerner dans un premier temps les 400.000 salariés qui utilisent quotidiennement leur vélo pour se rendre au travail (la part modale du vélo représente 4% des déplacements domicile-travail parmi les personnes qui habitent à moins de 8 km de leur lieu de travail – chiffres 2008).
Pour un salarié qui ferait 8 km, aller-retour, chaque jour, l’indemnité kilométrique vélo reçue serait de 352€.
A l’échelle nationale, le coût totale de la mesure serait de 140 millions d’€ par an.
Cependant, il est important de souligner que la dépense est supportée principalement par l’employeur, l’État supportant le manque à gagner de l’exonération de charges de l’employeur et l’exonération des impôts sur le revenu du salarié.
Texte tiré du dossier de presse du Club des villes et territoires cyclables de septembre 2011.
Source: http://www.villes-cyclables.org/
Photo: La crise passera, par Elie Guitton
L’estimation du coût kilométrique du vélo me paraît très élevé.
Selon une étude de l’INSEE, (dont les détails sont présentés ici : http://www.adetec-deplacements.com/cout_utilisation_voiture_4.pdf) le coût kilométrique moyen d’une voiture est de 0,28 euro par kilomètre, coûts fixes et marginaux compris. Un écart de 0,08 euro, ce n’est pas ça qui va inciter au développement de l’usage du vélo.
Au lieu de verser des indemnités, les pouvoirs publics devraient plutôt taxer les transports polluants comme la voiture, qui génèrent un grand nombre d’externalités négatives (pollution, bruit) et qui ont des conséquences urbaines désastreuses (étalement urbain, effets de coupure, dégradation des conditions de vie).
@FAL : le lien que tu mentionnes nous indique plutot un cout de 0.40eur/km pour la voiture
ceci dit, je trouve très élevé le cout du vélo dans l’article.
Attention : ne pas confondre le cout réel du vélo avec l’indemnité kilométrique que pourrait percevoir un usager cycliste.
Pour mémoire, l’indemnité (honteuse) kilométrique percue par les automobilistes des frais de voiture oscille entre 0.40 et 0.72eur ( http://www.guideduportage.com/tarifkm.php )
C’est de plus une incitation à polluer, car plus tu possèdes une grosse bagnole, plus tu es indemnisé! C’est tout simplement scandaleux, puisque l’usager fait du bénéfice! Il est donc incité à rouler encore plus
oups, j’avais lu un peu rapidement le lien de FAL : ils disent 0.23eur/km pour une clio.
S’ajoutent à cela tous les frais ‘invisibles’, car publics et payés par nos impots : infrastructure, santé publique, accidents, pollution etc etc. des notions très difficiles à chiffrer mais qui font probablement plus que doubler le cout de revient.
Hélas, meme les cyclistes et/ou sans voiture sont soumis à ces dépenses publiques…
Le coût de l’usage du vélo de 0,20€ par km est bien évidemment discutable et on en a déjà débattu plus d’une fois sur ce site.
Perso, je dois changer de chambre à air une fois par an, les pneus tous les deux ou trois ans, et les plaquettes de frein tous les deux ans. Et je fais l’entretien moi-même. Donc, si j’arrive à 30 ou 50 euros/an, c’est un grand maximum…
En outre, un coût moyen de 250 euros/an, ramené à 0.2euro/km, cela fait un calcul basé sur 1250 km/an, soit 5.3 km/jour (pour une moyenne de 235 jours de travail par an). Et 5.3 km/jour, cela fait « seulement » 2,6 km aller et 2.6 km retour…
Si on part sur une autre hypothèse moyenne de 10km/jour, le coût moyen n’est plus alors que de 0.1 euro/km (en gardant les hypothèses du départ, à savoir 250 euros par an).
Pendant longtemps, j’ai fait 11km/jour pour aller au boulot. Avec ce que ça me coûtait (arrondi à 50 euros par an, auquel j’ajoute l’amortissement du vélo, dans mon cas 30 euros/an), j’arrive à un coût total de 80 euros/an et donc 0.03 euro/km!
Actuellement, je ne fais plus que 4 km/jour à vélo pour aller au boulot, j’ai donc un coût de revient du vélo de l’ordre de 0.08 euro/km… bien loin des 0.2 euros/km de l’article.
Et j’ajouterais que le club des villes cyclables a raison de maximiser le coût moyen d’usage d’un vélo dans une optique d’obtenir le maximum pour les cyclistes quand on commencera à parler indemnités kilométriques avec l’Etat et les employeurs…
Pour limiter l’usage des grosses cylindrées dans le remboursement des frais réels, une solution : 0,1 € / km pour TOUS les déplacements liés au travail : bagnole (même covoiturage), vélo, marche (1 km à pied, ça use les souliers !).
Ainsi, plus de contrôle aux frais réels autre que le certificat de travail !
Il manque une donnée importante à l’estimation du coût d’utilisation d’un vélo: le vol. Après me faire voler une roue, une selle puis maintenant mon vélo entier j’avoue que je vais arrêter le vélo (provisoirement!).
Le relatif succès des vélo en libre service est dû en partie au report sur la communauté du danger de la dégradation et du vol des vélo. D’ailleurs pour répondre à ce fléau il y a eu une affreuse augmentation du prix de leur location et une complication de leur emprunt ce qui m’a beaucoup refroidi à leur utilisation. Alors plutôt que de subventionner les cyclistes je pense qu’installer des casier à vélo un peu partout en ville comme les vélo en libre service et taxer beaucoup plus lourdement les automobilistes urbain devraient largement promouvoir l’utilisation du vélo tout naturellement….
Dans le monde que j’imagine meilleur la récompense du bon usage (cf Paul Ariès) n’est pas du pognon mais du temps de libre en plus.
Utilisation du vélo pour les déplacements quotidiens = 5 jours de congés payés en plus
Membre actif d’une association en tant que bénévole = 3 jours de congés en plus
…
Excellente idée Bruno le hérisson !
Le cout du vol est…disons…un faux problème puisqu’il est lié à l’antivol plus qu’au vélo.
80% des vélos sont attachés avec un antivol qui se cisaillent avec une pince coupante en 2 secondes, 15% du reste se coupe en moins d’une minute avec une scie à métaux. Je dirais que 5% du parc possède un U efficace et résistant.
Le vol ne m’étonne pas pour les vélos: c’est comme si on mettait un cadenas à la porte de sa maison et qu’on ne comprenait pas pourquoi il y a tant de cambrioleurs, puis qu’on décidait de devenir SDF parce qu’on en marre.
Que les villes du Club des Villes Cyclables commencent à appliquer leurs revendications. Certaines villes n’en font partie que pour faire plaisir à leur service communication, alors qu’elles bafouent sciemment la loi Laure, ne mettent pas en application les double sens cyclables et privilégient systématiquement le stationnement aux aménagements cyclables
J’ai vécu 3 ans sans avoir de voiture et pourtant, je n’ai jamais réussi à me mettre au vélo dans ma ville. J’ai peur en vélo, clairement. J’ai peur de me faire écraser par les hordes de voitures qui se situent juste à côté de moi, je sais que si j’ai un accident, la voiture n’aura rien mais moi, par contre, ce sera autre chose. Le seul endroit où j’ai fait du vélo en France, c’est lorsque j’étais en vacances, dans un petit village (peu de voitures et des supers pistes cyclables, je me sentais en confiance). Le pire, c’est que j’aime beaucoup faire du vélo et que mon trajet quotidien aurait pu facilement être fait en vélo (routes plates et plutôt court) mais rouler juste à côté des voitures me stresse trop. J’ai donc pris le bus pendant ces 3 années, j’ai souvent marché, j’ai fait deux fois du covoiturage pour les très longs trajets en tant que passagère, j’ai pris le train, mais je n’ai jamais pu passer le cap du vélo. Alors je vous félicite, vous qui prenez le vélo quotidiennement, grâce à vous, le nombre de voitures diminue et notre air est plus sain.
Pour ne pas avoir de pb en vélo, avec les voitures, il y a une solution simple :
prendre sa place.
explication, : si tu roules le plus à droite de la voie de droite, dans les cailloux + à moitié dans le caniveau, les automobilistes risquent de ne pas te voir (ils regardent en priorité les autres auto, hors, en étant sur la voie de droite, ils vont regarder devant, derrière, et à gauche); de plus, ceux qui te voient, voyant la place laissée libre à ta gauche vont essayer de te doubler dans ta voie = en te collant pour ne pas passer dans la voie de gauche.
par contre, si tu roules entre le 1/3 et la moitié droite de ta voie, tu es plus visible, et les automobilistes qui te doublent sont obligés de passer (au moins partiellement) dans la voie de gauche = bcp moins de risque de te toucher + des véhicules qui te doublent qui roulent plus lentement (les changrements de voies avec insertions dans circulation les ralentissent)
Sinon, il y a 2-3 points à connaitre en ville :
– pour rouler tout droit à un carrefour : le point le plus dangereusement mortel pour le cycliste urbain non expérimenté :
le nouveau cycliste roule à droite, une auto tourne (avec ou sans clignottant), rentrant dans le vélo, ou lui coupant la voie.
=> la solution : pour passer un carrefour tout droit (quand on n attend pas au rouge dans le sas vélo, devant les voitures), il faut s insérer entre deux voitures, et rouler aux 2/3 de la voie :
si la voiture devant nous va tous droit, on se rabat après le carrefour au 1/3; si la voiture devant nous tourne à droite, on la double par la gauche en restant dans la même file.
– autre pb classique : on roule à droite de la voie la plus à droite, et on doit tourner à gauche : il ne faut pas attendre d arriver au carrefour où on doit tourner pour espérer tourner, mais, 50 m avant, passer à gauche de notre voie, puis, progressivement, passer à la voie plus à gauche, jusqu’à arriver, au carrefour, à gauche de la voie la plus à gauche (au 2/3).
– au feu rouge, ne pas attendre à droite contre la première voiture… qui risque de tourner à droite et de te percuter;
mais utiliser le sas vélo, même s’il n est pas marqué au sol : se placer devant les voitures, devant ou derrière le passage piéton (derrière s’il y a la place + un marquage au sol, devant si une voiture occupe cette place), au 1/3 (si tu tournes à droite) moitié (si tu va tout droit) ou 2/3 (si tu tournes à gauche) de ta voie : les automobilistes derrière toi te verront très bien pendant l attente au feu + tu auras de l’avance sur eux au démarrage = quand le 1er voudra tourner à droite, tu sera suffisemment engagée dans le carrefour pour que celà ne pose pas de pb.
dernier point : les pistes cyclables : ne JAMAIS utiliser les pistes cyclables sur trottoir : elles n apportent pas bcp de protection supplémentaire sur les longueurs, car les lignes droites sont cause de peu d accident (sauf pour les enfants de moins de 6/12 ans, qui tombent souvent), et elles sont mortelles aux carrefours… l endroit qui est deja le plus dangereu.
les pistes cyclables sur chaussée, le long de voitures garées : laisser un mètre à sa droite, pour voir les piétons sortir entre 2 voitures, et pour ne pas se prendre une portière d’un automobiliste. (en fait, il ne faut pas rouler sur la piste cyclable, sinon, c est portière assurée, mais sur la peinture à gauche de la piste cyclable, ou autour de cette peinture , à droite ou à gauche, en fonction de la distance avec les voitures garées).
important : être visible = ne pas hésiter à mettre des conneries fluo et/ou des habits clairs ou aux couleurs pétantes. (le T shirt blanc est très bien)
important bis : le casque vélo n est pas un casque moto = il ne protège EN RIEN d un choc avec une voiture.
par contre, il peut réduire le champs visuel + apporte un faux sentiment de sécurité au cycliste, mais aussi aux automobilistes, qui peuvent alors froller de plus près un cycliste « avec armure » => si tu n as pas de pb d equilibre, de chutes par toi-même, ne pas porter de casque en ville, où il ne sert à rien.
petit plus, quand tu es sur une voie « rapide » (c-à-d 70km/h ou 50km jamais respectée) , pour être plus visible + pour obliger les automobilistes à te doubler de plus loin, utiliser la technique de la (semi-)danseuse (semi, car en restant assis sur la selle), dite aussi la technique du cycliste bourré : avancer en zigzagant, un cou p è droit, un à gauche, à chaque coup de pédale.
Si vous avez vécu 3 ans sans voiture, j’espère que c’est toujours le cas 🙂
Je ne suis jamais passé par la case voiture pour me rendre au travail. Alors je ne fais pas diminuer le nombre de voitures directement par ma pratique du vélo au quotidien. J’étais auparavant usagé des transports, et je le suis toujours occasionnellement.
Alors peut-être que j’offre une place de plus dans les transports, à quelqu’un qui en a plus besoin que moi et que cette personne sera elle, « une voiture de moins ».
N’ayant pas eu cette expérience de conducteur pendulaire, le premier verrou psychologique a été la distance. Je raisonnais comme un piéton, à qui tout semble infiniment loin. Mais ce verrou n’a pas résisté au premier essai. Ma réponse habituelle à qui me qualifie de sportif vient également de ce passif de piéton : je fais du vélo parce que je suis fainéant, ça va 4 fois plus vite qu’à pied et c’est 4 fois moins fatigant !
La sécurité, elle, n’a jamais été un souci. Je reste persuadé que les conducteurs de voitures sont des êtres humains, et qu’ils ne feraient pas intentionnellement de mal à autrui avec leurs véhicules. Sur la route, la grande majorité des gens ne se sent l’ennemi de personne, et donc n’agit pas comme tel. Ne reste que ce qui arrive non-intentionnellement.
Et comme il est prouvé que le nombre accroît la sécurité, ma pratique du vélo en ville, comme celle de nombreux cyclistes, toujours plus nombreux, pourrait faire sauter ce verrou psychologique chez des gens comme vous.
C’est là que vient la 2ème grande question sur la vie, l’univers et tout le reste :
Que faire pour le vélo ?
– Faire du vélo.
Le principal verrou qu’il a fallu que je fasse sauter pour rouler sereinement, c’est le « complexe de lenteur ». Tous les cyclistes urbains confirmés sont passés par là.
Je vois trop souvent des cyclistes serrer à droite, s’estimant trop lents pour rouler en circulation normale sans gêner les véhicules encombrants qui vont plus vite qu’eux. Le cycliste n’est pas plus lent que nombre d’engins utilitaires (tracteurs, travaux…) derrière lesquels il faut aussi réduire sa vitesse quand on conduit, et qui ne prennent pas plus que ça la peine de serrer à droite…
Je répête ce que Jean-Marc et d’autres, comme l’Américain Forester (par ailleurs pas très carfree dans ses propos), conseillent aux débutants : OCCUPEZ VOTRE VOIE.
Comportez-vous à vélo comme si vous conduisiez une moto qui ne va pas vite. Le placement est primordial.
Et ne serrez à droite que pour indiquer à vos suiveurs motorisés que la voie est libre pour vous dépasser en toute sécurité, ou si la voie fait au moins 3,5 m de large.
Il faut aussi savoir juger de la faisabilité d’un dépassement : largeur au moins 3 m en ville, 3,5 m hors agglomération pour une auto ; + 0,5 m si le suiveur est un bus ou un camion. Moins large, on bloque, on fait ralentir puis on négocie si c’est vraiment trop long.
Distance de dépassement sûr : 30 m à 15 km/h, 60 m à 20 km/h, 100 m à 25 km/h. Si ça manque d’espace (séparateur, véhicules en face, trop étroit), bloquer : votre santé vaut mieux qu’une minute d’automobiliste !
En faisant ainsi, vous aurez la paix et roulerez sereinement. Et basculerez dans l’autre monde, celui des cyclistes et des carfree…
Merci Jean-Marc pour tous ces conseils, cela m’a permis de me rendre compte que je m’y prenais mal. En effet, je suis plutôt du genre à me mettre le plus à droite possible, par peur de me faire percuter (erreur numéro 1) ou tout simplement par peur de créer des embouteillages.
Apanivore, je partage désormais une voiture avec mon conjoint depuis 2 mois suite à un changement de pays. Dans mon pays actuel, les transports en commun sont… minables (aucun horaire respecté, violences dans les transports et prix exorbitant) ! La France est vraiment bien fournie de ce côté-là, ce n’est pas le cas où je vis.
Par contre, je n’utilise jamais seule ma voiture, je pars tous les jours en covoiturage (pratique très peu répandue ici, les gens sont généralement seuls dans leur voiture). J’ai réussi à trouver deux camarades de covoiturage via Internet et par connaissance, qui ne prennent pas leur voiture quand je les emmène, où inversement.
C’est tout ce que je suis dans la capacité de faire actuellement, et je préférais largement le bus (j’avais un certain repos de l’esprit), mais le covoiturage, c’est déjà mieux que rien. Mais j’espère faire mieux, j’y travaille. Et Carfree, que je lis depuis plusieurs mois maintenant, est une motivation de plus.
Apanivore> Il ne faut pas oublié le facteur « gros con » dans votre équation, celui qui vous serre volontairement contre le trottoir… Je les connais, je m’en suis colleté un ou deux à la barbare façon bagarre de rue. un con en voiture est 1000 fois plus dangereux que s’il se déplaçait à pied.
Le cycliste intraitable, je viens de voir votre commentaire, c’est exactement ce que je ressens, non seulement le sentiment de peur face aux autres voitures mais aussi celui d’avoir l’impression de gêner tout le monde par ma lenteur… Donc je serre à droite et c’est finalement pour ça que je me mets en danger… Et je suis d’accord aussi avec Jean-Marc en ce qui concerne les vêtements colorés, un soir, j’ai failli percuter un cycliste qui n’avait pas de lumières et était habillé tout en noir, je ne l’avais absolument pas vu (et pourtant j’avais regardé s’il n’y avait personne). Merci pour vos réponses à tous en tous cas !
Toutes vos remarques montrent la nécessité de mettre en place un « code de la rue » pour un partage plus équitable de la voirie. Il faut vraiment que l’Etat et les collectivités locales se bougent pour faire de la chaussée un espace partagé pour tous les modes de transport.
Ce que je retiens de tout ça, c’est qu’il est temps de développer les « réseaux lents » et les « zones 30 ». La réduction et la maîtrise de la vitesse en ville est l’une des premières conditions au développement de l’usage du vélo. Si les vitesses sont réduites, la séparation stricte des flux n’a plus réellement d’intérêt, et le vélo pourra alors occuper la chaussée dans les mêmes conditions qu’une voiture.
Merci pour vos conseils que j’applique désormais.
Vous avez oublié la mère de famille pressée le matin qui laisse sortir sa progéniture par la portière gauche de la voiture au moment où vous passez (encore une ce matin !)…