« La gratuité tue »

Il y a peu de débats publics où l’idéologie ultra-libérale dégouline autant que dans le cadre du débat sur la gratuité des transports publics. En la matière, le « Vieux Monde » du néo-libéralisme à la sauce Reagan et Thatcher sort rapidement les crocs pour dénoncer d’avance une mesure à la fois utopique, bolchévique et stalinienne. Pour le coup, les arguments éculés des premiers de cordée ruissellent plus que les richesses censées dégouliner jusqu’aux pauvres grâce à la croissance.

En mars dernier, Anne Hildalgo, encore elle, ci-devant maire de Paris, lançait dans le débat public l’idée de la gratuité des transports publics à Paris, mesure qui concernait au premier chef… Valérie Pécresse, la très libérale présidente de la région Île-de-France en charge des transports publics.

Sans surprise, quelques mois ont passé, les experts de la majorité régionale Les Républicains ont planché et la « main invisible » du marché a fait son œuvre pour arriver à cette conclusion fracassante: ce n’est pas possible!

Navrée, Valérie Précesse a donc du assurer le service après-vente du payant en allant au « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI » pour dire en substance: « S’il n’y a pas les voyageurs qui paient, il faudra que quelqu’un d’autre paie. »

Incroyable, probablement sans le savoir, Valérie Pécresse vient de résoudre un problème fondamental qui taraude les économistes depuis plusieurs millénaires: au bout du compte, « il faudra que quelqu’un paie. »

Mais qui donc doit payer? Selon notre économiste libérale en chef, c’est le contribuable qui va payer bien entendu avec « 500 euros d’augmentation des impôts par ménage l’année prochaine en Ile-de-France. » Mais c’est horrible, tremblez Parisiens, on va carrément se faire piquer 500 euros l’année prochaine par la région!

Contacté par le journal Le Monde, le conseil régional explique son calcul par un simple ratio: le coût de la gratuité est évalué à 2,5 milliards d’euros et divisé par 5 millions de ménages, ce qui aboutit à 500 euros par ménage. It’s the economy, stupid.

Sauf que seuls les foyers payant déjà des impôts supporteraient le coût de cette augmentation. Le nombre de foyers imposables en Ile-de-France est plutôt de 3,77 millions (en 2015) et le coût de la mesure est évalué entre 3 milliards et 6 milliards d’euros par an, selon des estimations de la région et de la ville. Soit une augmentation qui se situerait plutôt, selon le journal Le Monde, entre 800 et 1 600 euros par ménage par an.

Mais comment, en fait c’est encore pire! Ce n’est pas 500 euros par an, mais entre « 800 et 1 600 euros par ménage (imposable) par an. » Comme quoi, la droite libérale, ce n’est plus ce que c’était… Valérie Pécresse veut nous faire peur avec une mesure bolchévique qui viendrait nous ponctionner 500 euros par an et, en fait c’est plutôt entre 800 et 1600 euros par an! C’est à se demander de quelle bord elle est Valérie Pécresse! Encore une gauchiste insoumise qui se fait passer pour une BCBG néo-libérale de droite…

A l’époque d’Alain Madelin, c’était autre chose: un coup comme ça et il nous aurait menacé des chars de l’armée rouge dans les rues de Paris pour racketter les automobilistes parisiens… En fait, j’ai parfois une pensée émue pour Alain Madelin, celui qui disait à la télévision, sur LCI: « Est-ce qu’il y a réchauffement climatique sur le siècle ? Sans doute. Est-il imputable à l’homme ? Vraisemblablement, bien que… il y ait aussi réchauffement sur Mars, sur Saturne et Pluton et on voit mal l’influence de nos 4×4 sur ces planètes. »

Revenons à nos moutons et à Valérie Pécresse qui raconte que des gauchiasseries à la radio. Heureusement, un journal sérieux comme Le Monde vient rétablir la vérité officielle des tables de la Loi libérale: la gratuité des transports publics coûterait en fait beaucoup plus cher aux contribuables, car ce qui est nul avec les impôts, c’est qu’il y a plein de gens, appelés « pauvres », qui ne les paient pas! Alors, les « riches » qui eux les paient ces impôts, devront encore plus se serrer la ceinture pour payer le métro gratuit à tous ces pauvres.

Voilà, les gros mots sont lâchés dans le débat public: « impôts, impôts, impôts. » La gratuité, ça coûte un max et c’est vos impôts qui vont augmenter, après vous n’aurez plus d’argent et vous allez devenir comme ces pauvres qui utiliseront… le métro gratuit… Euhhh.

La gratuité tue et refile le cancer

En fait, autant le dire carrément, la gratuité tue et refile le cancer: ils feraient mieux de mettre des affiches sur les métros et les bus: « La gratuité tue » avec des photos horribles de riches en train de faire leur déclaration d’impôt sur Internet… Histoire de bien nous dégouter de la gratuité!


Image insoutenable d’un riche en train de faire sa déclaration d’impôt sur Internet

Car, dans leur idéologie libérale à eux, la gratuité veut dire forcément augmentation des impôts. Personne ne parle du Versement transport payé par les entreprises pour financer le transport public. Personne ne rappelle qu’une voiture coûte à son propriétaire de 5.000 à 10.000 euros par an. Selon l’Automobile Club Association reprise par le Figaro, soit des gens sérieux pas vraiment carfree, « les Français ont consacré en 2017 à leur voiture de 4912 euros TTC à 9906 euros en fonction des modèles. »

Valérie Pécresse et Le Monde sont vraiment des petits joueurs avec leurs 500 euros ou « 800 à 1600 euros par an… »

Par ailleurs, en 2014, j’avais expliqué comme on pourrait assez facilement financer la gratuité du transport public en prenant l’argent au système le plus nuisible qui soit d’un point de vue environnemental et qui se trouve en concurrence frontale avec les transports en commun, à savoir le système automobile.

En taxant réellement l’automobile au niveau de ce qu’elle coûte réellement à la société et qui est justement pris en charge par les contribuables, il ne paraît donc même pas nécessaire d’augmenter les impôts ou le versement transport.

Et en la matière, les sources financières sont particulièrement importantes. Déjà, en alignant le prix du diesel sur le prix de l’essence, ce qui semble couler de source quand on sait que le diesel est un cancérogène certain et qu’il ne devrait donc pas être subventionné, nous avions calculé sur Carfree France que cela fournirait une rentrée fiscale que l’on peut estimer à la louche à environ 7 milliards d’euros par an. Avec une seule mesure, qui paraît de bon sens d’un point environnemental et de santé publique, on trouve donc de quoi financer largement la gratuité du transport public urbain en France.

Lire aussi :  Investir dans 1,6 km d'autoroute ou dans des pistes cyclables? Portland a fait son choix

Ensuite, il est désormais acquis que le barème fiscal kilométrique est surestimé d’environ 30% par rapport au coût d’usage de l’automobile. Une simple baisse de ce barème de 30% permettrait de gagner encore quelques centaines de millions d’euros tous les ans. Également, on pourrait aussi se poser la question de la pertinence d’un système fiscal (les frais kilométriques) qui pousse à l’utilisation de la voiture, sans parler de la fraude qu’un tel système provoque ou de la prime à l’étalement urbain que cela constitue… Ainsi, si on supprimait tout simplement cette niche fiscale anti-écologique en mettant tout le monde au régime forfaitaire, le gain se chiffrerait alors probablement en milliards.

Par ailleurs, si on arrêtait la farce qui consiste à verser des sommes colossales aux automobilistes pour qu’ils achètent des voitures hybrides ou électriques tout aussi polluantes que les autres, on récupérerait là encore quelques centaines de millions d’euros tous les ans. Et, de manière plus générale, si on arrêtait de financer à fonds perdus la filière de la voiture électrique, sous perfusion d’argent public depuis plusieurs années maintenant, on gagnerait sans doute de quoi financer de nombreux projets d’amélioration de l’offre de transports publics.

Enfin, si on mettait en place quelque chose qui ressemble vraiment à une « vignette automobile » ou une « taxe d’immatriculation » et soit réellement proportionnelle au coût des véhicules et donc au pouvoir d’achat des automobilistes, on pourrait engranger là aussi des sommes considérables tout en respectant l’équité et la justice sociale (en faisant payer plus l’automobiliste « riche » que le « pauvre »). N’oublions pas que certains pays font payer très cher à leurs automobilistes le simple droit de rouler en voiture. Ainsi, au Danemark par exemple, cette « taxe d’immatriculation » est d’environ 150% du prix du véhicule neuf. A titre d’exemple, une voiture neuve dont le prix hors-taxes est de 15.000 euros sera vendue 37.500 euros.

Certains expliquent que seuls les pays ne bénéficiant pas d’une industrie automobile mettent en place ce type de taxe. Sauf que l’on sait désormais qu’il y a de moins en moins d’industrie automobile en France. Moins de la moitié des voitures dites « françaises » sont désormais produites en France et ce chiffre baisse d’année en année. A vrai dire, en finançant l’achat des voitures en France, on finance surtout l’emploi à l’étranger…

Enfin, on pourrait aussi se mettre en place des petits péages urbains bien sympathiques dans toutes les grandes agglomérations françaises afin de faire raquer les automobilistes pour l’occupation et le saccage d’un espace urbain de plus en plus rare et pollué.

Tous les économistes savent que l’automobiliste ne paye pas les externalités négatives provoquées par sa voiture. Malgré ce qu’il pense en général, l’automobiliste est subventionné avec de l’argent public quand bien même il s’agit d’un mode de déplacement privé particulièrement polluant et destructeur. Et dans le même temps, on fait payer les usagers des transports en commun et on débat plus ou moins régulièrement de l’opportunité d’augmenter leurs tarifs!

Faire tourner la machine à profits

On le voit, pour les libéraux, l’impôt est l’épouvantail absolu nous menant droit à une société communiste alors qu’il est loin d’être la seule option pour financer la gratuité du transport public. Il y a donc un décalage entre les cris d’orfraie des libéraux « Impôts! Impôts! Impôts! » et la réalité du financement du transport public. C’est même tellement énorme que le véritable problème ne se situe en fait probablement pas là. Pour eux, le Monde est une marchandise et tout ce qui sort du système marchand est une source de profits qui disparaît. Le véritable problème de la gratuité, c’est celui de la baisse définitive du taux de profit! Il y a quand même quelques multinationales du « transport public » dont la raison d’être est de faire de l’argent en transportant des gens. Ils sont prêts à tout, y compris le lobbying le plus agressif, pour sauver le payant. Ces gens-là ne sont ni des philanthropes ni des défenseurs du service public ou des usagers; ils sont juste là pour faire tourner la machine à profits.

Si on revient aux arguments de Valérie Pécresse pour refuser la gratuité, le meilleur n’est sans doute pas l’impôt qui va « forcément augmenter, » mais la saturation des transports en commun qui va augmenter… Pour elle, avec la gratuité, il y aura plus de gens dans des transports en commun déjà saturés et « si vous faites de la gratuité, vous augmentez la saturation. » C’est à la fois un hommage indirect à la gratuité, qui développe l’usage du transport public, et un aveu de sa propre incurie. Car, il semblerait bien qu’en tant que présidente de la région, elle soit un peu responsable de la « saturation actuelle des transports publics. » Si on a un réseau saturé, c’est plutôt une bonne nouvelle, car cela veut dire qu’il y a chaque jour des millions de gens qui prennent les transports en commun plutôt que de venir congestionner un peu plus le périphérique parisien. Sa responsabilité à elle, c’est de débloquer les moyens financiers permettant d’investir dans le réseau de transport public pour diminuer cette saturation. Nous lui avons donné plus haut quelques pistes de réflexion permettant de dégager des subsides pour investir dans le transport public…

Pour finir, laissons une fois de plus la parole à Albert Jacquard, qui déclarait sur France Culture le 24/09/1993: « le métro rend service aux gens qu’il transporte mais il rend encore plus service aux gens qu’il ne transporte pas. Par conséquent, ce service, il faudrait le payer. Par conséquent, c’est parce que je ne prends pas le métro mais ma voiture que je dois payer le métro. Et à la limite on peut dire que le prix du billet de métro devrait être négatif puisque les braves gens qui descendent sous terre rendent service aux autres en leur permettant de circuler à peu près tranquillement. Alors, à défaut d’être négatif, ça pourrait au moins être nul. Et j’imagine que voilà une action facile à faire qui consisterait à faire payer le métro parisien par ceux qui utilisent leur voiture. C’est juste, c’est économiquement parfaitement justifiable et pourquoi est-ce qu’on ne la fait pas ? »

livre-gratuitéMarcel Robert, auteur du livre « Transports publics urbains: Textes sur la gratuité« , 158 pages, 10 euros.

18 commentaires sur “« La gratuité tue »

  1. zit

    Merci pour cet article édifiant.

    Malheureusement, la bêêêêêêtise ne tue pas…

  2. jol25

    Est-ce que quelqu’un aurait des sources récentes sur les subventions versées aux constructeurs automobiles pour le développement de véhicules électriques ? Je n’ai rien trouvé de moins d’un an (pas aide aux particuliers, mais aux constructeurs).  Merci 🙂

  3. Frank P.

    Bravo pour cette belle analyse, mais comme écrit dans le commentaire précédent, ce n’est pas l’intelligence et la logique qui gouvernent la France et le monde… Mais la finance et ses profiteurs ! Sans doute tout cela aura une fin, avec celle de l’espèce humaine, et c’est rassurant pour la planète. Mais en même temps, comme a dit Aurélien Barrau, (du moins comme je l’ai compris) la spécificité et la beauté de notre planète la Terre, c’est justement sa bio diversité et la présence des êtres humains, qui ont conscience de son existence ! Alors, c’est pour quand le sursaut pour retarder l’échéance ?… L’espoir fait vivre, et donne encore envie de se battre !

  4. JMB

    Plutôt que de rendre les TC gratuits, ce qui in fine ne rapporterait pas grand’chose en terme de conversion automobilistes -> usagers (aujourd’hui, même avec un abonnement payant, et l’article le dit bien, c’est peanut comparé à l’utilisation d’une voiture), ne pourrait-on pas consacrer la même somme mais investie dans le développement d’infrastructures cyclables sécurisées, continues, séparées du trafic motorisé, reliant tous les grands pôles d’activités qu’ils soient de travail / d’étude, d’habitation, de culture, etc? Cela serait peut-être tout aussi intelligent.

  5. jean-louis seuzaret

    Une source d’économie qui serait engendrée par la gratuité, la disparition des systèmes de billétique et de contrôle de la fraude, fort dispendieux.

     

  6. abil59

    Superbe article. C’est quand même grave où on en est arrivés pour le transport en commun en France: privatisation en discussion de la RATP, loi Savary qui donne les pleins pouvoirs aux compagnies de transport, interdiction des mutuelles de fraudeurs…

    C’est pas la dictature communiste mais ça ressemble à une devise qui pourrait se résumer en « paie ou crève ». Bravo à l’agglo de Dunkerque et la gratuité de l’usage des transports en commun est possible, question de priorité. Souhaitons des millions d’asthmatiques, de pollution des sols à la place d’une ville apaisée en permettant grace au transport en commun gratuit le droit à la ville pour tout à chacun? En France on a choisit apparemment.

  7. pedibus

    … comme dirait le gros cube, en taux marginal d’imposition, bon économiste devenu soudainement philantrope carfriste :

    « réinternalisons les externalités négatives du système automobile, et soyons sûr qu’il crèvera à petit feu ! »

    Juste le temps tout de même de financer les modes de déplacement alternatifs à la bagnole, de vrais réseaux de tram dans toutes les agglos éligibles au PDU, mais le temps aussi de rafistoler l’urbanisme en jetant une bouée aux habitants du « périr-urbain » avec une offre de RER/TER, avec possibilité de se rabattre vers la station la plus proche, à vélo ou du transport à la demande…

    Après quoi il n’y aura plus besoin de provisionner chaque année un bon milliard d’euros pour rustiner le macadam usé, ou encore provisionner bien plus pour lutter contre l’inactivité physique et ses comorbidités…

  8. pedibus

    Un commentaire a évoqué ce matin Aurélien Barrau. Il faudrait faire ici toute la publicité possible pour ce nouvel humaniste, astrophysicien et philosophe très engagé dans l’écologie. Cette vidéo devrait sans doute susciter beaucoup d’enthousiasme parmi un grand nombre dans la communauté Carfree :

    https://www.youtube.com/watch?v=H4wjc4FHpNY&feature=youtu.be

     

    Il s’agit d’un speech donné à l’occasion du festival Climax à Bordeaux, début septembre dernier :

    « écologie et nouveau pacte avec le vivant ».

    Le point d’orgue politique est sans doute le moment de l’enregistrement  – 8mn05 – où est clairement affirmée la nécessité de mesures coercitives, pour éviter que l’individu ne fasse basculer les sociétés dans le vide du désastre… La suite du discours se sert de l’automobilisme comme illustration. Difficile en effet de ne pas évoquer le flot de lemmings motorisés qui désormais, en France, constituent le premier contributeur des émissions de CO2…

    Au-delà de cette possible inflexion dans la prise de conscience de l’absurdité et du danger imminent liés aux systèmes actuels en place il paraît évident désormais que les groupes sociaux comme Carfree doivent occuper le terrain politique, jusqu’à proposer une offre nouvelle, alternative et indépendante, comme nous y invite ce sympathique gourou à la tête bien faite et bien pleine… !

     

  9. pedibus

    je sens que le week end pourrait être chaud sur Carfree… !

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Carte_de_presse_en_France

    votre ambianceur se trouve dans l’embarras en considérant avoir échoué dans sa tentative de trouver le numéro de carte de presse de monsieur Nicolas Casaux…

    pour ce qui concerne la pléthore d’articles de cet auteur pas de problèmes : mais allez donc sourcer après ça (du genre « d’où parles-tu camarade…? »)…

    vous me direz peut-être qu’il n’y a pas besoin de ça si vous avez la foi… paroles d’évangile quoi…

     

    Bref dans quelle situation pourrait-on se trouver avec l’article cité par jol25… ? Une situation de concurrence libre et faussée chez des « catastrophistes » plus ou moins avisés… ? Je tâche de revenir vers vous un peu plus tard.

  10. vince

    Nicolas Casaux fait partie du groupe Le Partage, dont les positions sont beaucoup plus poussées mais aussi beaucoup plus radicales (que celle d’un Aurélien Barrau évidement),

    En gros il conviendrait de supprimer la civilisation qui est responsable de la destruction de la nature. Pas le capitalisme, non, la civilisation : http://partage-le.com/2018/04/9279/

    Le problème c’est qu’il faut bien rallier à un moment donné. Car quand je lis :

    On peut tout à fait imaginer une société industrielle exempt du racisme, de l’homophobie (et d’autres phobies), du sexisme, et prônant une alimentation vegan. Pour autant, ses caractéristiques fondamentales resteraient inchangées, et avec elles les innombrables problèmes précédemment cités : la destruction de la planète à travers les nombreuses pratiques antiécologiques insoutenables (liés à l’industrialisme) et leurs conséquences (pollutions en tous genres), l’absence d’une véritable démocratie, l’expansionnisme, l’autoritarisme des structures sociales hautement hiérarchisées.

    Je me dis qu’on pourrait ajouter le déplacement à vélo ou en transport en commun. On peut imaginer une société destructrice où les gens se déplacent en ville à vélo.

    Il est déjà si difficile de convaincre nos concitoyens de se mettre à la pédale, mais en fait on fait ça pour rien on peut tout arrêter.

     

  11. jol25

    Désolé de vous mettre dans l’embarras 🙂
    J’ai cité cet article sans idée de concurrence quant à qui détient la « vérité ». Je pense juste nécessaire de mettre en évidence certains points du discours de M. Barrau. M. Casaux – que je ne connais pas plus que M. Barrau – me semble le faire mieux que je ne l’aurais fait, avec certaines limites de son côté également. Le site partage-le .com lui-même a déjà été cité plusieurs fois sur carfree, où je l’ai découvert, par le fait 🙂  (consommez-plus-conservez-plus-desole-mais-on-ne-peut-pas-faire-les-deux-a-la-fois, mais-quest-donc-ce-merveilleux-macron, un-monde-sens-dessus-dessous-quelques-rappels-sur-notre-situation-ecologique-en-ce-debut-2017/)

    Je ne prétends pas avoir la « foi », ni l’imposer de quelconque façon : à chacun de lire ou d’écouter et de juger par soi-même. Ce lien n’avait pas d’autre but.

     

  12. alain

    Vince:

    Le partage est un site plutôt bien fait qui dénonce des points bien malsains de notre société. Il prône la fin de la civilisation parce que la civilisation que nous connaissons ne va t-elle pas de pair avec le capitalisme?
    De plus Freud n’a t-il pas lui-même critiqué la civilisation? Ellul ne l’a t-il pas fait non plus?
    On peut considérer ce site comme extrémiste, d’ailleurs, on peut, puisqu’il se dit radical (c’est marqué en haut).
    Quand à Aurélien Barreau, qu’en dire? C’est un produit du système, petit écologiste superficiel qui nous promet des fleurs bleues et jaunes et des abeilles qui les butinent si on change (un peu) notre vie… en gros, c’est du Hulot nouvelle formule pour ce formidable outil de contrôle des masses: la télévision.

    Peut-être faudrait-il regarder « le siècle du moi » pour se rendre compte que depuis 100 ans, depuis que Freud a posé ses théories et que son neveu les a théorisé dans un livre nommé « propagande », tout est son contrôle et que Barreau, n’est ni plus ni moins qu’un outil de ce contrôle.

  13. vince

    Ok

    Je n’ai pas encore pu lire en détail les propositions de Le Partage

    En attendant combattre la place de la voiture reste sans doute un excellent moyen de mettre fin à nombre de travers de « la civilisation ».

    De toutes façons j’aime pas la voiture

  14. pedibus

    difficile, Alain, de voir chez AB un « pur produit télévisuel », dénué d’esprit critique, captif de l’air du temps, « manipulateur de foules » ou encore « pantin du système »…

    au moins ne jetons pas trop vite le bébé ou le « naïf » avec l’eau du bain : gardons-le pour son excellente entreprise de vulgarisation de l’astrophysique, avec ses vidéos de premier cycle…

    idem pour ses tentatives de sensibilisation aux phénomènes migratoires de toutes origines bloqués au pied des cidatelles du nord… ou encore sa démarche de vouloir nous faire changer nos modes de vie…

     

    et puis ne serait-il pas temps de cesser de faire la fine bouche face à l’imminence des périls… ? vouloir choisir ses leaders, ou encore espérer des sociétés qu’elles se prennent rapidement en main, que les individus se hissent à juste hauteur en tirant sur leurs lacet de chaussures… ne nous vaudront-ils pas  de griller rapidement sur place pour ne pas avoir réagi assez vite au signal d’alarme… ?

    laissons les lourdes oeuvres complètes de Karl Marx sur l’étagère dans le local, même la belle poésie chérie ou encore les auteurs qui nous sont chers et filons de suite dehors avant que nous consumme notre inaction :

    on aura tout loisir de les retrouver plus tard, nous et nos suivants, sous forme numérique…

  15. alain

    Pedibus:
    Libre à toi de trouver ton héros, certains ont déjà trouvé Hulot.
    Et Barreau a commencé à lancer son appel des 200 quand Hulot s’est barré du gouvernement. Le toutou s’ennuyait de son maitre?
    Et bang, en avant les médias, les télés, les radios, les journaux. Tout cela tenu par le système pour nous maintenir dans l’ignorance et faire de nous des consommateurs.
    Entre une pub pour Toyota et une autre pour Algoflash, voilà Barreau qui nous explique l’heure est grave mais sans jamais remettre en cause le capitalisme.
    Il faut bien que le système nous trouve son nouveau écolo à mettre en avant, Hulot n’étant plus crédible.

    De plus, as-tu au moins jeté un coup d’oeil sur « le siècle du moi » ou lu quelques pages de « propagande »? Non? Alors crois en Barreau sans crainte. Oui? Méfie-toi. Les médias ne sont là que pour nous donner des carottes à manger pendant que les grands font ripaille.
    C’est un énième éco-tartuffe qui parle de ce qu’il ne connait pas. Il veut juste peindre en vert le monde avec des voitures électriques et des supermarchés vegan. Tout cela n’arrête pas le béton.

    Et puis, les médias ont besoin de gens comme lui. Ca leur permet de récupérer les mouvements qui les dépassent.

Les commentaires sont clos.