Et si on baptisait les pistes cyclables?

Avec le développement du vélo en ville, on voit apparaître (enfin!) de plus en plus de pistes cyclables. Certaines pistes cyclables sont encore présentées comme provisoires et liées à la crise sanitaire, on les appelle « corona-pistes… » Mais, globalement, on constate bien une inflation d’aménagements cyclables, et dans certains cas, de réels projets de « voies rapides cyclables » ou autres « autoroutes cyclables. » Pourquoi ne pas baptiser les pistes cyclables dans ce contexte?

On parle ici de réelles pistes cyclables, séparées de la chaussée, et non pas de simples aménagements du type « coups de peinture sur la chaussée. » Au-delà de l’anecdote, baptiser les pistes cyclables pourrait avoir de nombreux avantages.

1- « Ce qui n’a pas de nom n’existe pas »
Donner un nom à quelque chose, c’est aussi lui donner ou lui reconnaître une certaine forme d’existence. Baptiser les pistes cyclables leur donne une existence et donc une visibilité dans l’espace public.

2- Baptiser pour pérenniser les pistes cyclables
Baptiser les pistes cyclables, c’est en quelque sorte « graver dans le marbre » l’existence de pistes cyclables dans la ville. C’est d’autant plus vrai avec des « corona-pistes » dites provisoires. Une fois « baptisées », on peut estimer qu’il sera ensuite plus difficile de supprimer des pistes cyclables en cas, par exemple, de changement de majorité aux prochaines élections municipales…

3- Donner de la visibilité au vélo et aux cyclistes
C’est un moyen de donner de la visibilité au vélo en général et à tous ceux et toutes celles qui ont fait ou qui font le vélo de manière générale (en plus d’en faire…). Que ce soit les inventeurs célèbres (Drais, Michaux, Macmillan, Starley, Wingquist, etc.), les promoteurs historiques du vélo (Jarry, Vélocio, Illich, Aguigui Mouna, Pauvert, Silverman, Morissette, etc.) ou les cyclo-sportifs célèbres (Poulidor, Hinault, Fignon, Longo, etc.).

Lire aussi :  La vie sans voiture : le vélo à tout faire

4- Avoir des parcours plus sympas à vélo
C’est plus sympa de « prendre la Ivan Illich » ou de passer par « la piste Poulidor » que d’utiliser un aménagement cyclable lambda sans nom et sans âme.

5- C’est un moyen d’inaugurer officiellement la création de pistes cyclables
En baptisant officiellement la piste cyclable, on organise une petite cérémonie officielle avec tout le gratin local, présence obligatoire à vélo et fermeture de la rue aux voitures pendant la cérémonie…

Alors, et si on baptisait les pistes cyclables?

5 commentaires sur “Et si on baptisait les pistes cyclables?

  1. Douglas Carnall

    Dans un monde libre des voitures (« car free » en anglais), il n’aura aucun besoin pour les pistes cyclables. Sans voitures, les rues sont déjà parfaitement adaptées pour le vélo.

  2. Bibinato

    L’ancienne voie bagnolable Georges Pompidou a déjà été rebaptisée Hidalgo, du nom de l’actuelle maire de Paris, par les habitués.

  3. Alexandre Oberlin

    Excellente idée ! De même que la meilleure manière de ne pas se fourvoyer quand on circule sur le réseau routier « normal » est de suveiller les numéros des départementales, une codification analogue sur les pistes cyclables serait la bienvenue. Un petit nom gentil en plus ça ne me gêne pas mais avant tout un code !

  4. zaph

    Tout a fait d’accord avec Douglas . Dans une ville carfree, nul besoin de nommer les pistes cyclables puisque l’ensemble des rues est cyclable.

    Un des méfaits de la piste cyclable est de participer au « laniérage » de l’espace public. Un espace voiture, un espace vélo et un espace pour les autres. Hors la ville ce n’est pas cela, c’est un espace public a vivre ensemble en se respectant mutuellement.

    Il faut déconstruire le système actuel qui privilégie le flux et la vitesse des déplacements, retrouver la ville lente, conviviale et bienveillante.

  5. mat b

    @Douglas

    @Zaph

    Raymond Devos aurait dit qu’on ne fait pas d’omelette sans casser les oeufs, à cela on ne transforme pas une ville care free en ville car free sans casser de e.

     

    En ce qui me concerne, ça ne me dérange pas de transformer une avenue Alphonse Thiers en piste cyclable Allez fonce! Tire au flanc!

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