L’excuse des « autophobes »

La chronique criminelle aura bientôt à enregistrer un nouveau genre de vendetta et avant peu vous apprendrez qu’un passant qui au premier abord ne paraissait pas animé d’intentions meurtrières et que vous aviez peut-être croisé cent fois sans inconvénient sur le même chemin, vient de prendre pour cible un de ses concitoyens et s’est efforcé de lui loger dans le corps et en bonne place une ou deux balles de revolver. Sans aller plus loin et sans vous en dire davantage je vous avoue humblement que pour une fois j’applaudirai un acte pareil, tout en souhaitant que l’exemple ainsi brutalement donné empêche le retour des faits qui l’auront provoqué. Lire la suite…

Les Autophobes

Si l’espèce existe encore, elle se raréfie. Mais, bon Dieu! qu’elle fut désagréable… il y a une dizaine d’années! A cette époque, elle était fort commune et elle se composait d’un grand nombre d’individus qui, ayant une mauvaise carburation intellectuelle, ne pouvaient se faire à l’idée qu’une voiture pût marcher sans le secours d’un cheval ou d’un âne. Lire la suite…

Amende ou Prison !

Hier, j’aperçus, arrêté devant un grand café des boulevards, un de ces mastodontes blindés, lourds et puants que les revues sportives s’accordent à qualifier d’automobiles gracieux et légers. La vue de ces machines à écraser le monde ne m’intéressant pas outre mesure, j’allais continuer mon chemin lorsqu’il me sembla reconnaître dans ledit appareil l’équipage « dernier cri » appartenant à mon ami S…, sportman bien connu, membre de plusieurs cercles sportifs et de nombreuses sociétés plus sportives encore. Lire la suite…

Automaboulisme

Puisqu’avec les vacances parlementaires les interpellateurs veulent bien nous accorder une petite trêve et renoncer provisoirement au projet de jeter à bas le gouvernement, occupons-nous des gens qui renversent non pas les ministères, mais les contribuables, — et comme les contribuables c’est nous tous, la question a bien son intérêt. Lire la suite…

Les automobiles

L’automobilisme, c’est le désarmement si attendu. La principale raison, en effet, qui milite en faveur des… militaires, c’est, vous ne l’ignorez pas, l’utilité d’éliminer par des guerres le trop-plein des populations. Lire la suite…

Le piéton

L’on peut presque poser en principe que le discrédit qui s’attache à la qualité de piéton croit en raison directe de la rapidité des moyens de déambuler. Si, de chacun des nouveaux surcroîts de vitesse, le piéton ne sortait diminué que moralement, il n’y aurait que demi mal; mais, hélas! victime de la folie du vite-aller, il n’est que trop souvent diminué matériellement par l’amputation de ses bras ou de ses jambes. Lire la suite…

Au Salon de l’automobile

En descendant de taxi, vers cinq heures, sur le perron du Grand Palais, vous recevez avant toutes choses le coup de vent rose et glacé du crépuscule d’octobre. De ce perron que l’altitude isole, peut-être devez-vous donner un regard au Cours-la-Reine, à ces marronniers d’automne embrasés, qui couvent la braise du soir. Dites adieu, au seuil de demain, à ce jadis qui, chaque octobre, meurt en vous — pour, hélas! renaître en avril. Et déboisez-moi donc ce vieux parc indéracinable dont chaque branche est un souvenir d’enfance. Lire la suite…

Le monstre

Le décor ? L’unique rue d’un petit village à midi. Quel village ? Cela ne fait rien à l’affaire. Un village quelconque: Cœur-sur-la-Main ou Portanville, si vous voulez, avec du soleil plus chaud qu’ailleurs, des murs d’un blanc plus aveuglant qu’autre part, des maisonnettes closes, une ferme… Lire la suite…

Le dernier piéton

À la fin du XXIIe siècle, le nombre des Parisiens et des Parisiennes qui continuaient à se servir de leurs jambes pour se déplacer diminua très rapidement. Ce moyen de locomotion, vieux comme le monde, ne répondait plus aux goûts, aux besoins d’une humanité qui voulait aller vite et qui répugnait à l’effort physique. Lire la suite…

La mort de la Terre

Successivement, les Parisiens affolés avaient noté 32, 35, puis 36, 38 et 40 degrés à l’ombre. Dans un ciel d’azur implacable, le soleil dardait ses rais qu’on eût dits d’airain en fusion, tant ils semblaient pénétrer et fouiller jusqu’au tréfonds de l’organisme humain, grillant l’épiderme, tordant les muscles, crispant les nerfs, altérant les muqueuses dont la dessication se traduisait par une soif ardente et fiévreuse. Lire la suite…

La Société protectrice des piétons

Un des actes les plus courageux auxquels puisse se livrer un homme solidement trempé, c’est d’aller à pied dans Paris – dans le Paris du centre. On frémit en songeant que d’imprudents vieillards, traversent, sans même avoir fait leur testament, certaines rues particulièrement encombrées, comme la rue Montmartre, pour ne citer que celle-là. De temps en temps, on en écrase quelques-uns, mais les autres persistent à se lancer, à corps perdu, au milieu des tramways, des automobiles, des bicyclettes, etc., etc. Il faut bien reconnaître là ce besoin d’héroïsme et cette légèreté incurable qui caractérisent les Français, même quand ils sont vieux. Lire la suite…

L’enterrement du dernier piéton

Il y a quelques jours, les joyeux Parisiens suivirent l’enterrement du dernier omnibus à traction animale. Hier, ce fut le tour du dernier piéton, qui fut reconduit à sa dernière demeure avec tout le respect qu’il convenait de témoigner à ce vénérable débris des temps anciens, où l’homme pataugeait lamentablement dans la boue, usant de ses jambes pour vaquer à ses occupations journalières. Lire la suite…