Le « Business Model » du vélo publicitaire: fric, exploitation et pollution mentale

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Au détour d’un article de Business Garden, on apprend que le Vélo en Libre Service (VLS) cherche son « Business Model« . En France, c’est principalement la société Cyclocity, filiale du groupe JC Decaux, qui occupe le terrain très convoité des parcs de vélos en libre service. En l’occurrence, le Business Model de Cyclocity est basé sur un contrat avec les communes desservies par les parcs de vélo et permettant à JC Decaux de vendre des espaces publicitaires. Le deal est donc le suivant: vélos contre publicité, exploitation des salariés et pollution mentale…

Quel formidable support que le vélo, au sens propre comme au figuré, pour faire du marketing et de la pub! Les entreprises de publicité industrielle comme Decaux ont rapidement compris qu’il suffisait de surfer sur la vague verte du développement durable pour inonder toujours plus les villes de publicité invitant à la surconsommation, sur la base d’un modèle économique qui n’a rien à voir avec l’écologie ou le développement durable.

Et la publicité se développe sur tous les supports, le mobilier urbain bien sûr (triplement de la surface d’affichage publicitaire de Decaux), mais aussi de plus en plus sur les vélos eux-mêmes. Pour des entreprises comme Decaux, le véritable business model à creuser est en effet le support même des vélos comme relais mobile de publicités dans la ville.

Petit à petit, la publicité s’invite dans un premier temps sur le cache-roue arrière du vélo, puis sur la roue avant. Dans certaines solutions avancées, la publicité occupe tout l’espace disponible, roue avant, roue arrière, cadre, etc. Prochaines étapes: obligation d’arborer une casquette publicitaire et un t-shirt publicitaire, puis panneaux d’homme-sandwich?

Dans le même temps, face au développement du vandalisme (16.000 vélos vandalisés et 8.000 disparus en deux ans d’existence du vélib’ parisien!), la Ville de Paris voudrait faire croire que ces vélos publicitaires appartiennent à tout le monde et qu’il faut donc en prendre soin, ce qui donne lieu à des campagnes publiques de publicité (encore de la pub!), financées par le contribuable, et qui invitent les gens à prendre soin… des vélos Decaux! La pollution mentale du vélib atteint alors des sommets…

Un autre concept tend à se développer actuellement, c’est celui des vélos-taxis. Les vélos-taxis sont en fait des taxis qui fonctionnent soit par réservation, soit en se rendant dans un point de ralliement, soit en hélant directement un vélo-taxi libre dans la rue. Et là encore, la publicité sur les vélos tend à se développer rapidement, ajoutant encore plus d’espaces publicitaires dans les villes…

Les exemples de Vélo en Libre Service à l’étranger ou de vélos-taxis couverts de publicité nous montrent que le matraquage publicitaire n’en est qu’à ses débuts en France. Et les vélos Decaux risquent bien de ressembler assez rapidement aux vélos sur la photo… Et pourtant, un autre vélo en libre service, c’est possible! (et sans publicité).

Lire aussi :  Charte du réseau mondial Carfree

Les parcs de vélo en libre service ou les vélos-taxis sont à la base une bonne idée, rendant un véritable service public à la collectivité. C’est pourquoi, ces vélos devraient être gérés par les collectivités publiques, communes ou intercommunalités, et non pas par des entreprises privées dont le but en l’occurrence est de faire du profit et de développer les espaces publicitaires, y compris ceux vendant des voitures…

En outre, savez-vous comment sont produits les vélos Decaux, du type vélib’ parisien ou villo bruxellois? Ils sont produits en Hongrie et sortent d’une usine où les ouvriers sont payés deux euros de l’heure et gagnent à peine 350 euros par mois, bien en-dessous du salaire moyen hongrois… (Source: RTBF.be)

Et du côté des conditions de travail des salariés de Cyclocity, la filiale de Decaux qui gère les vélibs, on est carrément au moyen-âge! Voir la liste impressionnante des atteintes au droit du travail au sein d’une entreprise qui vend du développement durable sans aucun souci d’éthique…

Résumons, on exploite les salariés en amont lors de la production des vélos, on exploite les salariés en aval lors de la gestion des parcs de vélos, le tout pour « vendre de la publicité et gagner des parts de marché » (Dixit Jean Charles Decaux), bref pour faire du fric et toujours plus. Car le vélib rapporte de l’argent à Decaux, les chiffres sont top secret, mais en plus d’être une formidable vitrine pour le groupe Decaux en France et à l’international, le triplement de la surface d’affichage publicitaire assure probablement à Decaux de très confortables marges, surtout avec des vélos fabriqués à 2 euros de l’heure…

Tout ceci nous montre une fois de plus que le combat contre l’ineptie et l’inefficience du système automobile n’est pas un combat isolé. Démontrer encore et toujours que l’automobile, en tant que mode de déplacement massif, est un échec, c’est aussi revendiquer des alternatives non polluantes et qui ne servent pas de cheval de Troie… à l’automobile et à l’exploitation des salariés!

Lutter contre l’automobile aujourd’hui, c’est lutter contre la publicité et le système de surconsommation qui y est associé, c’est lutter contre le sexisme, qui réunit très bien automobile et publicité, c’est lutter contre le nucléaire qui vend l’idée que la voiture électrique est une voiture « propre », c’est lutter contre le capitalisme qui s’appuie sur l’individualisme des gens, l’exploitation des salariés et la destruction de la planète, et c’est lutter contre l’idéologie de la croissance, qui nous fait croire que le PIB et la vente de voitures pourraient croître indéfiniment dans un monde fini.

16 commentaires sur “Le « Business Model » du vélo publicitaire: fric, exploitation et pollution mentale

  1. Vincent

    Utiliser l’écologie comme moyen de faire du business est vraiment la chose qui me met dans une colère noir. Une fois de plus c’est une façon de prendre les gens pour des « cons »somateur. Seule l’information de masse qui dénonçe ses pratiques permettra de faire avancer les choses, donc l’écologie, qui là est mise à mal.

  2. Anonyme

    Bonne idée, que les collectivités prennent en charge les VLS. Les contribuables vont être ravis de payer encore un petit peu plus. Parce que si ce n’est pas JCDecaux qui paie les réparations, l’entretien et la fabrication, ce sont les collectivités qui vont le faire, sans doute ?
    Effectivement, la place prise par les emplacements publicitaires dans la ville n’est pas négligeable, mais elle est une condition pour financer les VLS.
    Au passage, la publicité n’est pas autorisée sur les VLS en France.
    Pour les Bycykel de la photo, c’est au Danemark, et la ville dans laquelle ils ont été implantés a bien dû se rendre à l’évidence : pour financer, il faut de la pub.
    Quant aux Vélomagg de Montpellier, cette solution peut être viable pour des petites villes (50 stations, 1200 vélos), pas pour une ville comme Paris (1700 stations, 20 000 vélos).
    Il ne faudrait pas non plus oublier de taper sur les villes qui y trouvent tout de même leur compte (recettes abonnements), il n’y a pas que JCDecaux et ClearChannel qui peuvent être mis dans votre case « méchants ».

  3. URB

    Mais ce n’est pas le seul secteur ou l’écologie sert de prétexte.

    Il y avait surtout un forum anti-bagnole qui se servait de ce prétexte. L’écologie n’était pas leur préoccupation, mais bon si ça pouvait faire venir du monde, autant en profiter.

    Mais bon faut savoir ce que l’on veux, quelque chose qui bouge pas beaucoup sans publicité ou quelque chose de plus conséquent avec de la publicité qui rapporte à une entreprise.

    Parce que juste pour savoir, vous pouvez citer des actions conséquentes (pas une petite ballade un dimanche une fois par trimestre parce que là autant s’inscrire dans un club) qui ne soient pas financé par la publicité ou des sponsors quelque peux limite de votre point de vue ?

  4. pimousse3000

    @URB : la lutte contre l’utilisation abusive de la voiture à toutes les sauces n’utilise pas l’écologie comme prétexte, car elle y contribue largement, tu le sais très bien…
    Concernant des projets d’envergure non financés par de la pub ? De manière générale, en informatique, je pense à l’OpenSource, au web participatif etc…encore que sur certains points, c’est discutable pour les puristes.
    Sinon, tu as hélas raison, beaucoup trop de projets utilisent ce modèle, et les villes convergent vers « espace public = agression publicitaire ». Regarde les panoramas de New York que j’ai cité dans cet article : http://carfree.fr/index.php/2009/07/15/time-square-sans-voitures-en-images/ ca ne donne pas envie… Est ce vers cela que tu veux aller?

    Perso, quand je prends le métro, (que je paie déjà assez cher je pense), je n’ai pas envie qu’on me force à voir une tranche de jambon carrouf de 3m sur 4, et je pense que c’est légitime! De même, je n’aime pas qu’on me mente sur le dernier forfait Billes Telecom avec la télé en HD sur un écran de 5cm de large, en me le vendant avec des belles nanas à poil photoshopées etc….
    Idem lorsque je me balade en pleine rue…je trouve cela pire encore, car contrairement à un couloir de métro, qui est en accès restreint, la rue est censée être un espace de liberté et de neutralité!
    S’opposer à la publicité, c’est aussi lutter contre l’abrutisation des gens de qui on se moque. Pourvu qu’ils achètent!

  5. URB

    Oups excuse moi je me suis mal exprimé :

    Parce que juste pour savoir, vous pouvez citer des actions conséquentes au niveau des déplacements « doux » (pas une petite ballade un dimanche une fois par trimestre parce que là autant s’inscrire dans un club) qui ne soient pas financé par la publicité ou des sponsors quelque peux limite de votre point de vue ?

    Voila ça déjà c’est fait.

    Ensuite pour la publicité, je crois que dans votre cas, c’est plus une obsession qu’autre chose. Vous êtes tellement prix par ça que vous devez les traquer.
    Limite quand vous regarder la télé, au lieu de profiter de la pub pour faire une pause pendant un film, vous cherchez la pub pendant la diffusion des films.

    Ensuite vous critiquez des pub que vous ne comprenez pas, vous êtes tellement dans votre psychose de la méchante pub que vous dites que ce n’est que mensonge etc…

    Tiens pour « Billes Telecom » tu as surement confondu l’offre ADSL et mobile qui maintenant se compile, d’où la TV en HD sur la Box et la vu du téléphone avec un écran de 5cm sur la publicité.
    ça c’est l’habitude de faire des généralités, les mauvaises habitudes persistent.

    Mais bon faut pas chercher, on sait où on est.

    Sinon pour le forum qui avait tendance à prôner l’écologie alors que l’administrateur n’en avez rien à cirer et n’était qu’un prétexte.
    C’était un gars qui n’aimait pas les voitures pour X raisons (incapacité à passer le permis, problème financier à se payer une voiture, traumatisme à la cour de récré… on ne sait pas vraiment et on s’en fout) et pour essayer de faire des adeptes se servait de l’écologie, mais ça n’a pas marché, c’est triste 🙂

  6. Marcel Robert

    « vous pouvez citer des actions conséquentes au niveau des déplacements “doux” (pas une petite ballade un dimanche une fois par trimestre parce que là autant s’inscrire dans un club) qui ne soient pas financé par la publicité ou des sponsors quelque peux limite de votre point de vue ? »

    oui, les centaines de milliers de personnes qui vont au boulot, font leurs courses, vont voir des amis tous les jours, etc…. à pied!
    sinon pour la pub, personnellement, je ne la vois pas tant que ça, car les publicitaires sont malins, ils savent que trop de pub tue la pub!
    ce qui est critiquable, à mon avis bien sûr, c’est le mode de production qui est derrière: marketing et pub destinés à créer sans cesse de nouveaux besoins pour vendre toujours plus de produits…

  7. URB

    Comme d’habitude pas de vraie réponse, juste histoire de tourner en rond sans jamais répondre.

    Le fait d’aller à pied au boulot, voir des amis, ce ne sont que des actions personnelles.
    Moi je parle de structures conséquente (pas les 3 vélo-taxi sans pub qui tourne 3h par jour et 2 jours par semaine) pour encourager ou aider le collectif.
    Vous voyez un truc comme Velib & co, les flottes de vélo-taxis etc…

    Alors des réponses ?
    Des vraies bien sur.

  8. Marcel Robert

    Voilà une réponse: des structures de ce type ne fonctionnent pas de 36.000 manières différentes: associatif/bénévolat, entreprise/pub ou collectivité/impôt… Comme il s’agit de structures forcément importantes, je privilégie personnellement des services publics financés par l’impôt.

  9. URB

    Et juste pour savoir tu serais prêt à payer combien en plus sur ta taxe d’habitation pour que n’importe qui (habitant de ta ville et gens de passage) utilisent des vélos mis à leur disposition comme les Vélib ?

  10. Marcel Robert

    Je pense que 50 euros par an et par contribuable devrait suffire… Pour une ville comme Paris (un peu plus de 2 millions d’habitants), cela fait 100 millions d’euros par ans, que l’on peut diviser environ par 2 (la moitié de la population est imposable), soit à peu près 50 millions d’euros.
    Pour une ville de 100.000 habitants, cela fait donc 2,5 millions d’euros par an, ce qui est largement suffisant pour quelques centaines de vélos en général dans ce type de villes…

  11. URB

    Déjà ce n’est pas par contribuable mais par foyer fiscal, ce qui n’est pas la même chose.
    (Je ne suis pas marié, je vis avec ma femme et mes 2 enfants, nous avons deux déclarations de revenus et 1 seule taxe d’habitation)

    Ensuite le soucis c’est de savoir combien coûte réellement le fonctionnement d’un système comme Velib.
    Que ce soit l’achat, l’entretien (frais de fonctionnement et réparation), les salaires des employés.
    C’est assez difficile d’avoir des chiffres.

    Déjà que les Velib risque de coûter dans les 1,6 millions d’euros à la Mairie à cause du vandalisme…

    Et sinon, si c’était si simple, pourquoi les mairies passent par des sociétés privées ?

  12. pimousse3000

    @URB « Et sinon, si c’était si simple, pourquoi les mairies passent par des sociétés privées ? »
    Tu mets ici le doigt sur un problème très complexe.
    Une partie de la réponse se situe peut etre au niveau des compétences humaines. Cela nécessite du personnel qualifié, qu’une société comme la filiale de JCDecaux emploie et propose. C’est surement plus facile pour la mairie de louer les services d’un prestataire, que de le mettre en place. C’est aussi (un peu) plus cher, car le but de JCD ou autre société privée est avant tout lucratif, mais du point de vue de la mairie il n’y a qu’à payer. En cas de souci c’est la responsabilité de JCD qui est engagée, non celle de la mairie.
    La mise en place par la mairie de son propre service, nécessite plus de temps, car il faut acquérir les compétences soi même etc… En cas d’échec de la mise en place du système de VLS, c’est elle qui est responsable et ca coute cher.
    C’est complètement analogue à « est ce que je fais faire le toit par un couvreur ou est ce que je pose les tuiles moi meme? »
    Bref, c’est un problème décisionnel qui engage beaucoup d’argent et de responsabilités. Les mairies ont fait leur choix, en considérant que le modèle JCD était acceptable, avec tous ses défauts, dont l’acceptation de pub à gogo, et ses qualités.

    Par ailleurs, j’ignore totalement les modalités du contrat qui lie JCD et la mairie de Paris sur le Vélib. Si ce n’est l’installation de panneaux publicitaires électriques…….A qui incombe la maintenance des vélos et stations ? En cas de maintenance excessive, qui paie, dans quelles proportions etc ? Je suis preneur d’infos à ce sujet

  13. viking

    Moi je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous … peut importe, qu’il y ai de la pub sur les vélo, tant que ça incite les gens à ne plus prendre leurs voitures pour leurs déplacements. ce qu’il faut, c’est penser à l’environnement et polluer le moin possible, bien sûr, il faudrais que les velos soient fabriqués en france, pour aider à la création d’emplois, mais qu’unporte si ils veullent mettre de la pub sur les vélo, du moment que ça sert au pays et à l’environnement. il est vrais qu’il y en à marre que ce soit toujour les mêmes qui en profittent (entre autres, les industriels, qui s’en mettent pleins les poches sur notre dos, alors que le pays est en crise). moi je dit qu’au contraire, de nos jours, on ne peut plus rien faire sans la pub, alors profitons en pour faire valoriser la defense (la vrais, pas de la poudre aux yeux) de l’environnent.je suis écolo, mais je pense u’on peut profiter de la pub pour defendre l’environnement, bien sûr, l’idéal serait de trier les pubs, et ne prendre que celles dont les entreprises respectent vraiment l’environnement et l’emploi. mais je suis en train de réfléchir sur un projet similaire.

  14. tronchon

    Bonjour, je prends ce fil assez tard certes mais il me semblait important de contribuer…

    Tout d’abord, pour le couts des infra de VLS en France, le prix de revient est de l’ordre de 1500 € par an et par vélo… Vous imaginez ce que cela représente en nombre de vélo de grande distribution … Faites un calcul simple, une ville de 500.000 habitants investit aujourd’hui de l’ordre de 1000 vélos en VLS pour une période de l’ordre de 10ans 🙂 … Amusant non de calculer combien de vélo à 200€ cela fait !!!

    La solution ? ==> les entreprises de publicité « donnaient » l’argent qu’elles gagnent avec leur publicité aux villes et les villes achètent des vélo… Vous êtes vous posé la question ce que vous préféreriez ? Un vélo gratos ou un VLS ? Moi j’ai ma réponse 🙂 …
    (sur 10 ans, cela fait 75.000 vélos soit 15% de la population)

    Et même si ce n’est pas le même service, je fais le pari qu’il y aurait plus de monde sur des vélos … On pourrait en plus en profiter pour relancer une filière industrielle du vélo en France …

    Quand au sujet du Business du green… Je suis bien placé pour le savoir puisque j’en fais… Et c’est pas simple tous les jours (malheureusement :-))… Je ne crois qu’une seule chose sur ce sujet, si on ne fait pas un peu de business (raisonné s’entend) avec le green, le marché n’existera tout simplement pas du tout… Donc autant s’en emparer et en faire un vrais business qui marche et qui est pérenne… Mais il faut bien entendu garder la tête sur les épaules comme tout bizz…

    Voilà ma « maigre » contribution, n’hésitez à visiter nos services et vous verrez qu’en plus de faire du bizz on est original et éthique …

    A plus dans le bus comme dirait Flo !!!

    Nicolas Tronchon

  15. Jean-Marc

    Effectivement, Tronchon,
    Les VLS coûtent très très chers (dans ma ville, ce n est pas 1500, mais… 2500-3000 €/an/vélo…), pour être utilisé, occasionnellement, par très peu de personnes…

    C est plus du saupoudrage électoral, pour dire « regarder ce qu’on fait », et, « vous avez vu comme celà nous coûte dejà très cher? comment -vu le coût- pourrions-nous faire encore plus pour le vélo ? »; bien plus qu’une vraie mesure en faveur du vélo…

    Des vélos gratuits coûteraient bien moins chers…
    Mais par forcément des vélo offert à des personnes
    (à quoi servirait un vélo offert, s’il rouille dans le garage d’un particulier, à coté du vélo qu’il a acheté 4 ans plus tôt, et qui rouille déjà ?),

    Mais, par exemple, sur certains grands sites (une grosse boite, un parc d entreprises,…), des parkings à vélo + des vélos : ainsi, chacun, pour aller du bâtiment A au B, et du C au restau ou la poste, pourrait prendre un vélo, qu’il laisserait en retour (ou reviendrait avec un autre vélo).

    (celà se fait, dans une grande boite près d’où je travaille, avec une flotte d’une 30aine de vélos… même si c est décaux qui s occupe de la mise à dispo/réparation, c est moins pire que les VLS, car là, les vélos tournent toute la journée… et les particuliers qui ont deja leur vélo, se servent des abris-vélos-décaux pour rajouter leur monture à la flotte décaux gratuite).

    Et celà peut se faire aussi dans des quartiers de la ville.

    Cependant, il existe mieux que les VLS de ville, et mieux que les VLS gratuits, d’entreprise/de quartier :

    Voici 4 autres façon moins coûteuses et plus efficaces, pour une municipalité, d augmenter le nombre de cyclistes en ville :

    1- modifier certains règlements/lois (coût= 0€ !), par ex., voter le tournez-droite à tous les carrefours de la ville; voter l autorisation des vélos (hors heures de pointes) dans les TEC; voter le droit d’utiliser toutes les voies de TEC en vélo: transformer le plan de déplacement urbain (augmentation des voies TEC+vélo uniquement; des rues piétonnes; des doubles sens cyclistes; des zones 30; élimination des rues à 50, sauf sur quelques rares grands axes; extinction des feux tricolores hors heures de pointe (celà apaise la conduite automobile, réduit le nombre de blessés et morts, réduit la rage des automobilistes envers les cyclistes qui grillent les feux inutiles, et… permet de faire des économies d’électricité))

    2- faire des aménagements cyclistes [parking à vélos; piste cycliste; fléchages verts au sol, pour que les cyclistes allant tout droit ou tournant à gauche se positionnent au bon endroit sur une chaussée, avant d arriver au carrefour; barrière repose-pied au niveau des feux (pour ne pas poser son pied à terre, mais rester en selle), dont une barrière à gauche de la voie de gauche, pour ceux tournant à gauche; …]

    3- participer au financement d’un atelier de réparation de vélo
    (c.f. http://carfree.fr/index.php/2011/05/06/les-ateliers-velo-la-mecanique-du-partage/ )
    Car, un jour ou l autre, un cycliste doit règler ses freins, ou changer une roue.
    Il peut le faire faire par un vélociste… mais alors, pour amener son vélo au vélociste, il sera tenté d’utiliser une voiture… et surtout, il n apprend pas l autonomie…
    ce qui fait que seuls certains feront les réparations nécessaires -du fait de leur coût- chez un vélociste.
    Ce n’est pas énorme (rien à voir avec le coût d’un garagiste).. sauf pour un étudiant, un chômeur ou simplement… pour quelqu’un qui n a pas fait de vélo depuis des années, et qui hésitera à devoir faire des « investissements », si, en reprenant un vieux vélo qui rouille depuis plus de 10 ans dans une cave, si une de ses vieille chambre à air, ultra-sous-gonflée, crève dans les 20 premiers km, alors qu’il n a pas de pompe, pas de rustine, pas de chambre à air, pas de démonte-pneu, et qu’il ne sait ni rustiner, ni changer une chambre à air…

    4- une PAF (participation aux frais) :
    plutôt que le don d’un vélo (coût « élevé », même si on offre des vélos de 300€),
    une participation aux frais d achat (neuf et occcase)
    et/ou de révision de son vélo
    et/ou de formation aux réparations de base de vélo
    (PAF de 50€ à chaque fois), serait moins pire que les VLS pour les finances publiques, et même moins pire que le don de vélo, pour un meilleur retour :

    ces vélos « PAFisés » pourraient avoir un GPS enregistrant le parcours roulé : les 50€ seraient un prêt, qui deviendrait un don, si, après un an, on a fait plus de 200 km (20×10 km : soit, si on s est servit 20 fois de son vélo…).
    En cas d’utilisation inférieure à 200 km, il faudrait rembourser les 50€ à taux zéro (une incitation, pour les nouveaux acquéreurs, de se servir de leur monture : en france, on achète énormément de vélos, mais on s en sert très peu.. donc il faut plus inciter à l usage, qu’à la possession)

  16. tronchon

    Hello Jean-Marc,

    Je suis perso parfaitement en phase avec ces 4 mesures avec un focus particulier sur la quatrième (le « PAF »)…

    Pour aller plus loin sur ce point, je pense qu’il faut travailler sur la fiscalité du vélo en entreprise (ou plutôt la défiscalisation voir l’incitation, cas de nos solutions techniques :-)), songez qu’un véhicule de service n’est pas fiscalisé, qu’une place de parking non plus et que le remboursement du titre de TC non plus…
    Alors pourquoi doit-on payer des charges et de la TVA lorsqu’on achète un vélo à un salarié ?
    Vous trouvez normal que 80% des salariés en France viennent en voiture et que leur boss leur finance une place de parking devant la boite qui va pour certaine sociétés (cas de Paris) à plus de 2000 € par ans et que dans la même société le salarié qui vient à pieds, en vélo ou en TC lui ne touche presque rien ? Vous trouvez cela équitable sur le plan fiscal/social ?

    Moi non … Mais vous vous en doutiez ..

    Je propose un remboursement des frais de vélo et/ou une défiscalisation 100% du coût du vélo lorsqu’il est acheté par l’entreprise et offert au salarié et qu’il peut prouver une utilisation dans le cadre de ses déplacements domiciles/travail (là nous avons les outils qui vont bien www;gotoo.fr).
    Je propose qu’une % du VT (Versement Transport) qui va jusqu’à 1,9% de la masse salarial en IDF soit affecté au financement de cette mesure.
    Je propose que les agglomération qui augmentent les prélèvements du Versement Transport à partir de cette année soit obligées d’affecter un % au financement d’infrastructures de vélo…

    Bref, mettons de l’argent dans le vélo, la marche et le TC pour favoriser ces modes dit « actifs » …

    Nicolas

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