L’île de Bréhat sans voitures


L’île de Bréhat (Photo: FrancoisRoche)

Troisième épisode d’une série consacrée aux îles sans voitures. Vous souhaitez passer des vacances réellement sans voitures? Vous voulez voir comment la vie sans voitures est possible? Visitez les îles sans voitures! Aujourd’hui: L’île de Bréhat.

Bréhat est une île française située dans le département des Côtes-d’Armor au nord de la pointe de l’Arcouest en Bretagne. Bréhat a prêté son nom à l’Archipel de Bréhat dont elle est l’île la plus grande. Son nom breton est Enez Vriad.

Population: 444 hab. (2008)
Densité : 144 hab./km2
Longueur: 3.5 Km
Largeur: 1.5 Km


Carrioles de l’île de Bréhat (Photo: BigPilou)

L’île, accompagnée de 86 îlots et récifs voisins, constitue une commune (officiellement nommée Île-de-Bréhat), rattachée au canton de Paimpol (arrondissement de Saint-Brieuc), d’une superficie de 309 ha pour une population de 421 habitants en 1999, 406 en 2001 et 444 en 2008.

La population estivale peut atteindre une dizaine de milliers d’habitants.

L’île, longue de 3,5 km et large de 1,5 km, est en fait composée à marée haute de deux îles réunies au XVIIIe siècle, par un pont dû à Vauban (ou pont ar Prat): l’île du nord au relief de Landes et l’île sud plus fleurie.

Le micro-archipel des Côtes-d’Armor (3,09 km²) comptait encore près de 2.000 habitants en 1846. En 2011, moins du quart.

Les roches à fleurs d’eau de l’île et de l’archipel de Bréhat forment des écueils dangereux, la navigation de plaisance y est particulièrement difficile et demande de solides connaissances maritimes.

L’ensemble de l’île bénéficie de protections notamment au titre des « sites et monuments remarquables naturels de caractéristiques artistiques » (classement ou inscription). La loi de 1905 sur la protection des sites a d’ailleurs trouvé à s’appliquer pour la première fois à Bréhat. Plus de 50% du territoire de l’archipel est classé en espaces remarquables. Bréhat fut le premier site naturel classé en France le 13 juillet 1907.

Le climat très doux de Bréhat en fait l’une des îles les plus fleuries de France, d’où son surnom d’île aux fleurs.

Son microclimat, particulièrement doux en hiver (moyenne de 6° C), offre en effet une très grande diversité de fleurs et de plantes. On y trouve des mimosas, des figuiers, des eucalyptus. Les géraniums grimpent le long des façades des maisons. C’est un des rares lieux en « Bretagne Nord » sur lequel peuvent pousser des plantes méditerranéennes, car les gelées y sont encore plus rares que sur les côtes de la commune de Ploubazlanec et de la partie continentale de la « Ceinture dorée ».


Arc-en-ciel sur l’île de Bréhat (Photo: Centre nautique Les albatros)

C’est également une île sur laquelle on trouve du granit rose, pourtant loin à l’est de la Côte de granit rose qui commence vers Perros-Guirec. Entre arbres, fleurs et granit rose, les contrastes lumineux sont particulièrement éloquents.

De nombreuses personnalités et artistes séjournèrent sur l’île: Prosper Mérimée, Ernest Renan, Pierre Loti, Théodore Botrel, les frères Edmond et Jules de Goncourt, Paul Gauguin, André Barsacq, Emil Cioran, Robert Giraud ou Keiichirô Kume. Dans un cabaret de Bréhat, les artistes peignaient le visage de ces célébrités sur des verres. Des portraits insolites qui forment aujourd’hui la collection des « décapités ».

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Sur l’île de Bréhat on trouve aussi une curiosité, à savoir un moulin à marée, ouvrage du 17e siècle qui est en fait un moulin à eau classique. Mais au lieu de fonctionner en continu, c’est la marée qui rythme le travail du meunier. Et vous allez être surpris : il ne marche que lorsque la mer ne baigne pas la roue !

Seule hauteur de l’île (à 33 m!), la « montagne » (comme l’appellent les Bréhatins) de la chapelle Saint-Michel domine un relief doucement vallonné qui rend les promenades à vélo très agréables.


Le bourg de l’île de Bréhat (Photo: mairie de Bréhat)

Sur l’île de Bréhat, on peut trouver une dizaine de restaurants, des cafés, une épicerie, un bureau de poste, un centre nautique et quelques autres boutiques.

Il y a de multiples possibilités de logement sur l’île de Bréhat: location, chambres d’hôtes, hôtel, meublé et camping.

Et l’été, on peut même rencontrer un boulanger bio avec son triporteur!


Boulanger bio sur l’île de Bréhat (Photo: ouest-france)

Les automobiles sont interdites sur l’île et ses 30 km de chemins, à l’exception des services municipaux, du médecin, des pompiers, des taxis et de quelques tracteurs. Aussi les vedettes ne transportent-elles pas de voitures. La circulation sur place se fait donc:

  • principalement à vélo pour les « longues » distances et les habitants;
  • en tracteur pour le transport en commun — le « petit train » — et les marchandises;
  • à pied pour les courtes distances et les promenades touristiques.


Le « petit train » de l’île de Bréhat (Photo: mairie de Bréhat)

On peut amener son vélo sur l’île de Bréhat ou alors en louer un sur place ainsi qu’une carriole. A titre informatif, il faut quand même compter environ 45 euros pour louer un vélo pour une semaine ou alors 13 euros la journée.

Moyens d’accès

Bateau: 10 minutes
Ville de départ: Pointe de l’Arcouest – Ploubazlanec (22)
Par le train jusqu’à Paimpol : prendre la ligne Paris-Brest (TGV) et changer à Guingamp, prendre la ligne Guingamp-Paimpol (TER), puis prendre le Tibus ligne 9. Possibilité de prendre le Tibus de Saint Brieuc ou de Paimpol jusqu’à la pointe de l’Arcouest. (commune de Ploubazlanec, 6 km après Paimpol)

Des liaisons avec Paimpol, Erquy, Dahouët, Binic, Perros-Guirec et Saint-Quay-Portrieux sont également possibles, mais seulement en été.

Sources:

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele-de-Br%C3%A9hat
http://www.iles-du-ponant.com/


Îles sans voitures
22 îles, 26 cartes, 168 photographies

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9 commentaires sur “L’île de Bréhat sans voitures

  1. lamourdepeugeot.devhub.com

    Bonjour, j’ai parcouru les articles sur les îles sans voiture . ils sont intéressants, mais supposer que l’infrastructure d’une île est transposable à une ville de quelques millions d’habitants me semble étonnant. Non pas que je pense que ce n’est pas souhaitable, simplement que je ne vois pas comment cela serait possible.

  2. MOA

    lamourdepeugeot « (…)simplement que je ne vois pas comment cela serait possible. »

    Suffit de mieux regarder. Par exemple…

    lamourdepeugeot « Bonjour, j’ai parcouru les articles sur les îles sans voiture ».

    …par exemple en ne se limitant pas ces articles de carfree mais en lisant les autres. (Presque) tout y est décrit.

    Bon… il faut aussi avoir une réelle volonté de le faire.

  3. LAMOURDEPEUGEOT.DEVHUB.COM

    Bonjour Moa,

    Je ne vis plus en France, et j’ai plutôt des comportements en accord avec la préservation de l’environnement ( je ne prétend pas être la meilleure). Mais il y a des choses qui me surprennent de ce petit pays.
    Avec une telle volonté communutaire, la candidate écologique ne représente pas plus de 4% des votes lors d’une éléction majeure.
    La technologie des voitures électriques sera sans doute bientôt au point dans quelques années, dans un pays qui chaque hivers atteint les limites de sa production nationale. Peut-on y ajouter les besoins de nos prochaines voitures ?
    Les îles sont belles, mais par nature elles n’appartiennent pas à infrastructure urbaines. Elles vivent du tourisme et selon leur situation , l’eau potable y est très chère, et l’essence est hors de prix. C’est une des raisons qui pousse les autorités locales à limiter ce transport, (et puis le tourisme).

    Je vais suivre votre conseil et continuer à parcourir ce site, parce que le thème m’intéresse. Ce qui me parait étonnant c’est le point commun une île et une ville, et l’écologie et la politique française.

    Bonne journée,

    Kamila

  4. Tassin

    @ Kamila :

    Par rapport aux représentants « écologistes » en France je pense que tu fais allusion à Eva Joly. Malheureusement le parti des Verts n’est plus ce qu’il était et s’est fait phagocyté par les libéraux d’Europe-Ecologie. Du coup le candidat le plus crédible sur l’écologie et l’énergie aux présidentielles était Jean-Luc Mélenchon (voir notamment le blog de Corinne Morel-Darleux très complet à ce sujet).

    Pour revenir sur l’analogie îles/villes. Un état de fait s’inscrit de plus en plus dans les esprits : la voiture est inutile en ville.
    Les île présentées dans la série d’article de Carfree ne sont pas très urbanisées comme tu le remarques justement.
    Du coup ce sont des exemples vivants que la voiture est également superflue sur un territoire non-urbanisé! Certes le propre est îles est leur petite taille limitant les distances à parcourir ce qui facilité la tâche.
    L’île est aussi un exemple vivant d’économie non-délocalisée et équilibrée (je ne pense pas qu’il y ait des déficits commerciaux entre les îles et le continent), dont on peut s’inspirer pour le transposer à l’échelle d’une ville, d’un pays…
    Ce sont des lieux idéaux pour mener grandeur nature des expérimentations de mobilités alternatives, de réseau électrique renouvelable, d’économie locale et solidaire etc…

    A bientôt,

    Tassin

  5. MOA

    lamourdepeugeot : La technologie des voitures électriques sera sans doute bientôt au point dans quelques années, dans un pays qui chaque hivers atteint les limites de sa production nationale. Peut-on y ajouter les besoins de nos prochaines voitures ?

    Vous soulignez ce qui représente une absurdité en effet.

    Tout comme il est absurde d’utiliser/s’approprier des surfaces arables des pays pauvres économiquement (c’est à dire riches en ressources) pour alimenter le réservoir des bagnoles alors qu’1 milliard d’être humains souffre de la faim.

    Et tant d’autres absurdités.

    En effet, pouvoir imaginer l’absence (quasi) de voitures à une échelle plus grande qu’un île nécessite de prendre à bras le corps à un sacré nombre de problématiques, autrement dire, changer de système…. qui changera de lui même (et donc dans la douleur) si l’humanité n’a pas la volonté d’opérer ce changement.

    Bonnes lectures.

  6. lamourdepeugeot

    @Tassin, je crois que si l’ecologie ne fait que 4% des voix en France, ce n’est pas à cause d’une guerre des clans. L’écologie française est cotumière du fait, et je ne me souviens pas une élection ou le candidat ait été porté par tout son groupe politique (Leiptiz représente l’extrême de ce dont ils sont capables). Bêtement et mathématiquement je me dis que 96% des électeurs ne le souhaitent pas. Dans le volet politique, j’ajouterai que je vois mal une force politique défendant la cause des travailleurs de l’industrie, souhaiter profondément l’arrêt de l’industrie automobile qui est le berceau de leur existence.
    Concernant l’équilibre des balances commerciales des îles, les exemples de votre blog penchent pour celles qui ont sûrement une balance équilibrée. La liste de celles qui sont déficitaires est plus longue. Enfin une « balance » ne se limite pas à son aspect financier. Il y a les autres domaines : culture, science, éducation, technologie…
    En réalité je suis d’accord avec votre diagnostic. Beaucoup moins avec votre interprétation.

    C’est valable pour @MOA.
    Ecrire « Prendre le pétrole des pays « pauvres » économiquement, » est une erreur. Beaucoup de pays dits « riches » (dont la France), aimeraient posséder les balances commerciales de ces pays « pauvres ». Ce n’est pas « faire le plein de nos bagnoles » qui les rend pauvres. Au contraire. cela les rend riches. Leur problème est politique et religieux, sans doute culturel et éducatif. C’est là que sont leur balance déficitaire. Mais ces thèmes sont sensibles. Ne nous y attardons pas.
    Concernant les transports, et l’exemple repris par @Tassin de l’organisation des villes et de @Moa et du mouvement humanitaire, je pense que votre diagnostic est bon, vos conclusion le sont moins. Votre erreur est de tenter de trouver un remplaçant à la voiture. Que cette solution soit celle des transports en commun, de l’électrique ou de tout autre système vous mènent dans un cul-de-sac. Ceci est valable pour de nombreux secteurs autres que le transport.
    MOA la révolution a commencé, et vous êtes dedans sans même vous en rendre compte. Les 10 dernières années ont signifié ce changement, et les 10 prochaines vont le confirmer. Certains spécialistes doutent encore qu’ils s’agissent d’une Révolution, d’autres en sont convaincus. Personnellement je pense que cela en est une. Nous sommes dans la période qui marque la fin de la Révolution Industrielle (Et de tous ses travers pour l’homme). Elle marque la fin d’un système politique qui en était le premier allié (Revolution Arabes, Asiatiques et bientôt Europééennes). Elle marque la fin d’un système éducatif qui a du mal à se remettre en question et qui continue à préparer des jeunes sur-diplomés à des métiers qui n’existent plus (Les Indignés disent la même chose)
    Cela fait beaucoup de thèmes à développer alors que nous étions partie de la vie d’une île et des voitures (ce qui est le thème de votre blog).
    Bon je vais à la plage, la semaine a été longue.

    Bonne journée.

    Kamila

  7. Breizh

    Les vélos sont un peu chers sur Bréhat, mais sinon il est possible de louer des vélos à Saint-Brieuc et de partir pour Bréhat en les emmenant! Ca ne coûte que 6€ la semaine (enfant/adulte) contre 45€ sur l’île !

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