Quel avenir pour les lotissements périurbains?

Les lotissements périurbains avec leurs pavillons standardisés, fortement consommateurs d’espace et éloignés de tout, vont être les premières victimes des grandes crises énergétiques et environnementales qui se profilent dans un futur proche. Quel peut être l’avenir de cet urbanisme des périphéries automobiles?

L’urbanisme périurbain, que les américains appellent la Suburbia, est la forme urbaine majeure des 40 dernières années dans les pays occidentaux. Elle répond à l’idéal d’une maison par foyer et d’une voiture par personne, au milieu de nulle part dans un petit coin de nature sauvage. Et puis le rêve s’est effondré. Le petit coin de nature sauvage a laissé la place à un espace standardisé, le lotissement, qui s’est mis en place en détruisant la nature qui constituait son premier argument de vente.

Comme le dit James Howard Kunstler, « les lotissements sont toujours nommés d’après ce qu’ils détruisent. Si cela s’appelle “Clairière des écureuils”, cela veut dire que tous les écureuils ont été exterminés. Si c’est “La chênaie”, il n’y a plus de chênes » (1).

Le lotissement périurbain n’a pas offert ce qu’il avait promis, ce n’est vraiment pas de la vraie vie à la campagne. C’est une sorte de moquerie de l’idée de vivre à la campagne. Et même les gens qui y vivent trouvent cela assez facile de les ridiculiser.

Avec l’épuisement des ressources pétrolières, l’augmentation du prix du baril de pétrole et du prix de l’essence, ces lotissements perdus loin des aménités de la ville vont devenir invivables pour leurs habitants. Car, quel sens cela aura-t-il de payer 1000 ou 2000 euros par mois en carburant pour aller travailler tous les jours en centre-ville?

Le modèle basé sur l’étalement urbain est désormais entré en crise (2), et l’effondrement de toute une partie de la société périurbaine est à prévoir (3). Car le modèle pavillonnaire est écologiquement insoutenable et financièrement ingérable. Il provoque consommation d’espace au détriment des terres agricoles et naturelles, artificialisation des sols, déplacements massifs en automobile, surconsommation de matières premières.

Sur le seul sujet de l’artificialisation des sols en France, tous les dix ans, l’équivalent d’un département français disparaît sous le béton (4). Et ce problème majeur provoque en chaîne d’autres problèmes fondamentaux: augmentation des inondations, diminution de la ressource en eau potable, augmentation de l’absorption des rayonnements solaires qui participent au réchauffement climatique, disparition définitive de terres agricoles, etc.

Certains avancent même que le modèle du lotissement « en cul-de-sac » est la plus grave menace pour la planète.(5)

Les historiens qui étudient les civilisations Mayas, de l’île de Paques, d’Angkor, ou les vikings du Groënland mettent en garde contre un effondrement inévitable de la civilisation, lorsque les ressources naturelles sont surexploitées de manière non durable (3). Or, le lotissement périurbain est le modèle par excellence de la surexploitation par l’homme de l’environnement.

Dans ce contexte, le futur des pavillons périurbains paraît bien sombre et certains pensent même qu’ils constitueront les « bidonvilles du futur » (1), accueillant des classes moyennes appauvries dans l’impossibilité de se déplacer et de travailler.

D’autres futurs sont-ils possibles pour les lotissements périurbains? Que peuvent nous proposer urbanistes et architectes pour repenser un modèle urbain inadapté aux enjeux du 21ème siècle?

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Transformer les lotissements périurbains en zones humides

Un concours d’urbanisme organisé par Inhabitat (6) et intitulé Reburbia (Réurbaniser Suburbia) (7) a reçu en 2009 plus de 400 projets du monde entier. Le gagnant est Calvin Chiu, avec un projet de transformation des lotissements en zones humides et « systèmes naturels de filtration d’eau pour les centres urbains« .(8)

Lire aussi :  Contre l'automobilité

L’eau va effectivement devenir un enjeu majeur dans le futur et Chiu propose ainsi l’idée d’une ville très concentrée entourée d’un anneau de zones humides avec réintroduction d’espèces animales et d’essences végétales, filtration des eaux usées et développement de la biodiversité.

Sur l’image suivante, on peut constater que le traditionnel réseau routier en cul-de-sac du lotissement a été transformé en lacs et rivières.

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Brûler les banlieues pavillonnaires

Certains, tels Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon, vont plus loin et imaginent des futurs post-apocalyptiques pour des banlieues post-pétrole. Ils proposent tout simplement de « laisser mourir les banlieues abandonnées: il n’y a plus rien à faire de tout l’espace gâché par les banlieues pavillonnaires abandonnées« . (9) Les laisser à l’abandon serait-il la meilleure solution?

pavillons-brules2

D’autant qu’ils ne se contentent pas vraiment de les laisser à l’abandon, telles les banlieues pavillonnaires de Detroit (USA) suite à la crise économique des subprimes en 2008. En fait, ils proposent de les brûler! Leur projet consiste en effet à « organiser de grandes fêtes populaires, lors desquelles les maisons seront mises à feu une à une, dans un nouveau rituel suburbain qui s’inspire des nuits de Detroit ou de fêtes populaires européennes, pour faire de cette destruction-consumation un immense potlatch« .

Proposition certes festive, mais qui mériterait malgré tout la réalisation d’un bilan carbone détaillé…

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Une maison, un jardin, un élevage

Les mêmes proposent également un tout autre projet consistant à convertir les pavillons périurbains en fermes d’élevage, afin d’accentuer le phénomène de rurbanisation (10).

Il s’agit de commercialiser un ensemble clefs en main Maison+Jardin+Elevage, avec la possibilité de micro spécialisations sur certaines parcelles: quartier moutons, quartier poulets, ou cochons… « ce qui faciliterait les relations entre voisins pour le gardiennage ou l’échange des bêtes ».

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Au-delà de la boutade, le lotissement périurbain du futur pourrait bien ressembler un peu à tout ça, avec ses excès, un développement de la criminalité, les incendies volontaires (pour toucher l’argent des assurances), une violence latente face à la montée de la misère sociale, et ses promesses, une relocalisation des activités avec le développement d’une agriculture de subsistance, de la permaculture, des échanges locaux, etc.

Notes

(1) Les lotissements périurbains seront les bidonvilles du futur, James Howard Kunstler, 2008.
(2) Vers la crise d’un modèle basé sur l’étalement urbain, Steve Castro, 2008.
(3) Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Jared Diamond, 2009.
(4) Halte à la France moche, Xavier de Jarcy et Vincent Remy, 2010.
(5) Les cul-de-sac, la plus grave menace pour la planète, 17ème congrès du Nouvel Urbanisme (10 au 14 juin 2009)
(6) http://www.inhabitat.com/
(7) Re-burbia
(8] Frog’s Dream: McMansions Turned into Biofilter Water Treatment Plants, Calvin Chiu, 2009.
(9) Let Them Burn, Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon, 2009.
(10) Une maison, un jardin, un élevage, Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon, 2009

15 commentaires sur “Quel avenir pour les lotissements périurbains?

  1. Nicolas

    Je suis le premier à critiquer ce modèle de développement urbain à cause de son impact énergétique et socio-culturel. Je rève d’une ville dense et naturelle, lieu de vie et d’échanges.
    Cependant, ne nous leurrons pas. Quel est le moteur de l’idée de ville, morceau d’espace caractérisé par une concentration de personnes ? Le commerce, évidemment. Dans la société apocalyptique présentée ici, résultante d’une grande crise environementale et économique, qui s’en tirera le mieux, l’urbain en appartement ou bien le suburbain avec son jardin ? Le second aura l’avantage de la terre et des quelques fruits qu’il pourra en tirer (s’il a fini de payer sa bicoque, bien sûr) quand le premier n’aura plus d’alternative à la perte de son travail.
    Nous vivons actuellement sous le régime de la crise du logement (ou de sa chèreté). Ne risquons-nous pas de revenir une époque de lutte pour l’accès aux terres ?
    En résumé, les grand perdants ne seront pas forcément les « coupables ».

  2. Michelle

    J’ai vécu et construis dans un quartier résidentielle avec trois enfants jamais plus aucun moyen de communication un bus le matin et un le soir et moi le taxi pour les conduire par tout a leurs activité ..et maintenant je vis en ville avec le bus qui s’arrête devant chez moi …

  3. Nicolas

    En relisant mon commentaire, je ne suis pas sûr qu’il soit clair.
    Je n’aime pas les banlieues pavillonnaires pour ce qu’elles impliquent. Cela ne m’empêche pas de douter des réelles conséquences pour tous d’une crise énergétique et économique majeure. L’urbain économe (« vertueux ») ne s’en tirera peut-être pas mieux que le banlieusard motorisé et ce sera probablement très injuste.

  4. Tassin

    La reconversion en lotissements peu énergivore est faisable.
    En convertissant par exemple 1 maison par rue en commerce et en créant une gare ou ligne de bus traversant le quartier. Le tout avec habitations rénovées basse conso et jardins collectifs ou privés à la place du gazon.
    Je pense qu’il ya des pistes par là.
    Parce que c’est bien gentil de vouloir détruire ces quartiers, mais les gens vont bien devoir habiter quelque part…

  5. CarFree

    Nicolas, je te rassure, ton premier commentaire était très clair. Effectivement on peut se poser la question entre une variante « rurale » avec une économie du type « marché noir » durant la seconde guerre mondiale où les agriculteurs arrivaient à tirer leur épingle du jeu grâce à la production agricole et une variante « urbaine » où ceux qui resteront en ville auront au moins l’accès aux services et commerces et éventuellement à un travail… Un autre aspect important me semble être le coût du foncier et des logements avec des habitations qui garderont probablement leur valeur en milieu urbain dense et des habitations qui ne vaudront plus grand chose dans le périurbain…

    Tassin, je suis d’accord, la question de la reconversion est effectivement importante et un autre projet primé lors du concours reburbia (en 3ème position) est le Urban Sprawl Repair Kit que l’on pourrait traduire par « Kit de réparation de l’étalement urbain » et qui consiste justement à réutiliser les formes périurbaines pour produire de l’urbanisme plus soutenable…
    http://www.re-burbia.com/2009/08/04/sprawl-building-types-repair-toolkit/

  6. Tassin

    @ Carfree :

    Excellent le concept Urban Sprawl repair kit. Je vois vraiment l’avenir dans ce sens. Ça permettrait de réduire très fortement l’utilisation des voitures et redonnerait de la vie à ces quartiers pavillonnaires socialement décédés.

  7. alo

    tout ça est une vision étroite
    -on étalerait donc en vertical dans les villes ?
    -on ôterait aux français leur choix de prédilection de leur maison préférée pour les parquer en ville
    -on sous-estime les efforts actuels très engagés des communes à relier leurs villes de périphérie aux réseaux de busn tram ou autre
    -on veut uniformiser l’habitat; ça ressemble au discours des meilleures années des pays communistes
    -on sous-estime le travail des CAue et des professionnels à améliorer les densités et les voiries de leurs lotissements , travail énorme depuis près de 4 ans pour permettre la création de lotissements + écolos et moisn energivores
    -on devrait tout au moins distinguer les périphérie de première couronne de celles -certes éloignées qui sont consommatrices de voiture
    -encore une fois , on compare l’excellent travail français (ou européen: allez voir en allemagne , au royaume-uni, en suisse et en suède le travail effectué depuis près de 15 ans) à la pauvreté urbanistique des USA, qui n’a rien à voir
    c’est un peu léger et peu convaincant d’essayer de refaire de l’URSS , l’auteur est un contestataire gratuit sans proposition de remplacement

  8. Marcel Robert

    C’est le « contestataire gratuit sans proposition de remplacement » qui va tenter de répondre à ton commentaire…

    « -on étalerait donc en vertical dans les villes ? »
    Pourquoi penser toujours verticalité contre étalement? De nombreuses études montrent que l’urbanisme le plus soutenable, c’est urbanisme de type hausmannien… et pas les tours et les barres et encore moins les lotissements pavillonnaires… L’urbanisme de type hausmannien, c’est-à-dire un urbanisme de façades (à la différence d’un urbanisme de volume), permet de regrouper habitat et commerces en minimisant les déplacements. C’est de l’urbanisme du type URSS?

    « -on ôterait aux français leur choix de prédilection de leur maison préférée pour les parquer en ville »
    Pourquoi « parquer en ville »? Perso, je trouve que beaucoup de français sont « parqués » dans des lotissements loin de tout car ils n’ont pas le choix (coût du foncier trop important en ville). Pour le reste, il est vrai que la maison individuelle reste un idéal pour beaucoup (je le dis dans l’article d’ailleurs), mais un idéal destructeur…et c’est là le problème.

    « -on sous-estime les efforts actuels très engagés des communes à relier leurs villes de périphérie aux réseaux de bus tram ou autre »
    L’expérience montre que les banlieues pavillonnaires sont inadaptées aux transports collectifs, parfois pour des raisons techniques (les bus ne peuvent pas toujours entrer dans les lotissements pour cause de voies trop étroites), le plus souvent pour des raisons de densité de population (une densité trop faible rend inefficace les TC). Car, les bus sont obligés de faire des détours très importants pour aller chercher les gens, ce qui rend les lignes non performantes… et c’est bien là un des problèmes majeurs des lotissements pavillonnaires, à savoir rendre l’automobile obligatoire.

    « -on veut uniformiser l’habitat; ça ressemble au discours des meilleures années des pays communistes »
    Celle-là elle est bonne! 😉 Quoi de plus uniforme que les lotissements pavillonnaires avec leurs maisons standardisées?

    « -on sous-estime le travail des CAue et des professionnels à améliorer les densités et les voiries de leurs lotissements , travail énorme depuis près de 4 ans pour permettre la création de lotissements + écolos et moisn energivores »
    Sur ce sujet, voir le commentaire de Tassin. Par contre, c’est vrai que depuis quelques temps, on commence à parler « d’éco-lotissements »… un peu comme les « éco-autoroutes »… Je reste sceptique mais je demande à voir…

    « -on devrait tout au moins distinguer les périphérie de première couronne de celles -certes éloignées qui sont consommatrices de voiture »
    Les périphéries de première couronne sont un peu moins consommatrices de voiture, mais cela ne change rien au problème de la densité minimale pour rendre viable un réseau de transports en commun…

    « -encore une fois , on compare l’excellent travail français (ou européen: allez voir en allemagne , au royaume-uni, en suisse et en suède le travail effectué depuis près de 15 ans) à la pauvreté urbanistique des USA, qui n’a rien à voir »
    Pas vraiment d’accord, je pense au contraire qu’on est très en retard en France par rapport à des pays comme l’Allemagne, la Suède, le Danemark, etc. Et aux USA, ils partent de loin, mais ça bouge beaucoup sur ces questions.

    Conclusion, votre commentaire me paraît assez peu convaincant, il aligne les contre-vérités et les lieux communs. Il va falloir faire un effort…

  9. alo

    M. ROBERT
    vs avez une vision étroite , je persiste , mais avec votre récent commentaire , on sent chez vous le Noé sauveteur de l’apocalypse (cause certainement louable-d’ailleurs l’homme est devenu célèbre)) mais en outre la volonté du planificateur de la vision libre de l’habitant français de lotissement; le français aime sa liberté de construire, il aime faire son plan de maison (c’est sûrement un peu son caractère latin qui l’emporte sur la méthode rangée anglo-saxonne et nord-européenne)
    57% de nos compatriotes rêvent de leur maison sur un terrain, ça va être difficile en hausmannien!
    Le terme d’hausmannien est un réhaussement, utilisé comme vous le faîtes, nécessaire à justifier votre raisonnement de la « ville ».La ville c’est aussi des barres, de moches immeubles et pas toujours une copie d’un 7ème ou 6ème arrdts de paris, du centre de Bordeaux ou des 2èmes et 6ème arrdts de Lyon malheureusement…
    Quand je dis que vous voulez les parquer en ville, le récent SCOT(lyon) et les PLU en cours , ne permettent pas d’absorber cette population de périphérie dont vous ne voulez plus.D’où, avec votre méthode, hauteur de batiments en hausse et étalement vertical intra-urbain , rassemblement des populations moyennes dont vous parlez, aussi peu souhaitables si on ne veut pas aller à l’apocalypse urbain.
    Le SCOT lyonnais favorise au contraire l’étalement périphérique que vous proscrivez mais avec l’intelligence d’une méthode qui veut faire de la ville, un cercle plus large autour de ses 9 arrdts et de son Grand Lyon .Elle associe beaucoup d’autre communes à sa réflexion et arrive à la conclusion d’une maîtrise de cet étalement, intelligemment dîte dans son texte que je vous conseille sur le site du sepal.

    Je suis nénanmoins d’accord avec votre dernier point: la France a du retard sur le sujet mais les efforts faits par les archi, Caue, Communes et professionnels sont en train d’hamoniser cette anarchie et de hiérarchiser les besoins futurs ;laissez-les faire, ils ne sont pas si mauvais que ça.
    Je suis aussi d’accord que les lotissements très éloignés des villes sont le danger futur que vous avancez; pour ceux-ci, oui !, ils sont loins de tout et parqués dans leur isolement d’activités, d’écoles, de commerces et doivent effectivement prendre souvent leurs voitures .C’est sur ce seul point que vous avez raison, mais ne généralisez pas.

    Quant aux transports publics et moins polluants , je reviens sur le SCOT de Lyon, il a prévu plusieurs modes propres , dont l’électrique, pour aller rallier ces zones que vous estimez perdues dans la pampa et isolées.Cette réflexion mérite d’être suivie.
    Conclusion : utilisons (utilisez) nos énergies à améliorer ces tendances plutôt qu’à les diaboliser

  10. Nicolas

    Je souhaiterais simplement ajouter que l’ajout de transports en commun est une solution qu’il ne sera peut-être pas évident de financer (c’est, par exemple, 28 % du budget de Rennes Métropole). Si on combine l’augmentation du coût des énergies à une baisse des recettes des collectivités, l’équation risque de devenir ingérable, sauf à faire l’impasse sur d’autres postes.
    En même temps, en partant de l’exemple que je connais, sur la métropole rennaise, on densifie les villes de la première couronne, ce qui peut conforter et augmenter la fréquence des lignes existantes. Ce n’est donc pas là qu’on trouve la situation la plus critique. Il suffit de prendre son vélo pour rejoindre l’arrêt de bus, rarement à plus d’un kilomètre ! Si la motivation n’y est pas encore, le prix du carburant peut y suppléer…
    Finalement, de quoi parle t’on ? Des communautés d’agglomération organisées en collectivité, avec transports en commun, ou bien des bassins d’emploi qui s’étendent au delà de ces communautés, mais sans cohérence politique.
    En fait, le pavillonnaire est coûteux, mais pas forcément partout de la même manière et je sais que beaucoup de villes en France refusent de franchir le pas de la communauté urbaine, assurant partage et cohérence (y compris urbanistique).

  11. CarFree

    Avant tout, ne jamais poser le problème du transport isolément, toujours le lier au problème de la ville, de la division sociale du travail et de la compartimentation que celle-ci a introduite entre les diverses dimensions de l’existence : un endroit pour travailler, un autre endroit pour « habiter », un troisième pour s’approvisionner, un quatrième pour s’instruire, un cinquième pour se divertir. L’agencement de l’espace continue la désintégration de l’homme commencée par la division du travail à l’usine. Il coupe l’individu en rondelles, il coupe son temps, sa vie, en tranches bien séparées afin qu’en chacune vous soyez un consommateur passif livré sans défense aux marchands, afin que jamais il ne vous vienne à l’idée que travail, culture, communication, plaisir, satisfaction des besoins et vie personnelle peuvent et doivent être une seule et même chose : l’unité d’une vie, soutenue par le tissu sociale de la commune.
    André Gorz, L’idéologie sociale de la bagnole, Le Sauvage, septembre-octobre 1973.
    http://carfree.fr/index.php/2008/02/02/lideologie-sociale-de-la-bagnole-1973/

  12. Jean Kurdziel

    N’oubliez pas que des gens habitent dans ces tissus, et qu’aujourd’hui, après avoir passé 50 ans à fustiger le mode de vie pavillonnaire et périurbain de manière générale, notre travail est peut-être de travailler sur l’existant : pour limiter les coûts, ne pas tout détruire pour tout reconstruire (ce qui ne facilitera en rien la régénération des écosystèmes anciennement présents, qui seront de toute manière changés par rapport à ce qu’ils étaient avant et qui amènera là a vraiment gaspiller un espace et des ressources), mais aussi pour répondre à la dure réalité de la demande de la majorité des gens : habiter une maison…

    Faisons évoluer notre discours vers du concret :

    http://bimby.fr/2011/02/une-nouvelle-filiere-du-renouvellement-urbain

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