La grosse arnaque de la voiture électrique

Le futur, c’est maintenant! Rendez-vous compte, nous sommes en 2020, autant dire en pleine science-fiction. Des films comme « Blade Runner, » « Akira, » « Rollerball » ou « The Running Man » se passent aux alentours de l’année 2020. Sans aller jusqu’à parler de la voiture volante qui restera sans doute hypothétique pendant encore très longtemps, on peut s’interroger sur le destin de la voiture électrique qui devait révolutionner la mobilité du futur…

Sans remonter jusqu’au 20ème siècle, en 2009, à l’époque de Nicolas Sarkozy, le gouvernement misait sur 2 millions de véhicules électriques en 2020. Il voulait même installer 4,4 millions de bornes de recharge à cet horizon, soit un investissement total de 4 milliards d’euros.

Nous sommes en 2020. La voiture électrique se prend de plein fouet le mur de la réalité. Aux dernières nouvelles, il y aurait plus ou moins 200.000 voitures électriques en circulation en France à la fin 2019, et c’est probablement une estimation haute car le chiffre provient du lobby de la voiture électrique

On le voit, on est très loin de l’objectif affiché en 2009, en fait on est aux alentours de 10%… Et pourtant, les gouvernements successifs depuis cette date ont subventionné massivement la filière de la voiture électrique. Pour le coup, on peut dire que l’argent public a véritablement ruisselé vers la voiture électrique, si on accumule les différentes primes en général massives à l’achat de voitures électriques, mais aussi les subventions directes dans les usines de voitures ou de batteries, l’argent donné au renforcement du réseau de distribution d’électricité, et même carrément les dons de l’Etat aux industriels, comme en 2008 où Sarkozy décochait un don de 400 millions d’euros dédiés spécifiquement à la voiture électrique.

Le champion du don de notre argent aux industriels restera sans doute le ministre de l’économie actuel, l’autophile Bruno Le Maire, qui veut lui carrément créer « l’Airbus des batteries électriques« … Avec Bruno Le Maire, on change d’échelle, car là il s’agit d’une aide publique de 3,2 milliards d’euros que doivent lâcher 7 États-membres de l’Union Européenne dont l’Allemagne et la France pour développer une filière industrielle de batteries pour les véhicules électriques, via un consortium de 17 entreprises. Espérons que l’Airbus des batteries électriques ne se termine pas en Concorde…

N’oublions pas non plus les bornes de recharge… que l’Etat et les collectivités locales financent massivement. Le gouvernement Sarkozy prévoyait d’ailleurs 400 000 bornes partagées à l’horizon 2020. Il y en aurait aujourd’hui environ 28.000 au total en France… Soit un peu plus de 5% de l’objectif initial!

On le voit, on est très loin des objectifs affichés par les politiques à grands coups d’argent public. En 2019, il s’est vendu environ 50.000 voitures électriques en France alors que le total de voitures neuves vendues en 2009 dépasse les 2 millions… soit une part de marché de la voiture électrique tournant péniblement autour de 2,5%.

Lire aussi :  Lettre de protestation de "40 Millions de Pollueurs" au Premier Ministre

Concernant les promesses faramineuses et délirantes des hommes politiques, le pompon doit sans conteste être décerné à Nicolas Hulot, l’ancien ministre de l’écologie aux 6 ou 7 voitures personnelles. Lui, il promettait carrément l’arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques d’ici à 2040… Il reste encore 20 ans pour y arriver, mais vu que cela fait déjà largement plus de 20 ans qu’on parle de voiture électrique et qu’on est toujours à 2,5% de part de marché, cela risque d’être coton pour atteindre l’objectif.

Et concernant le ruissellement d’argent public, Hulot a fait très fort aussi. N’est pas premier de cordée qui veut… Le peu de temps qu’il est resté au ministère de l’écologie, il a réussi à débloquer 100 millions d’euros pour la seule filière de la voiture à hydrogène. Avec là encore, de magnifiques promesses: création de 1000 stations-service hydrogène et introduction de plus de 50.000 véhicules à hydrogène d’ici 2028. C’était en juin 2018, on verra les résultats dans 10 ans, mais on peut déjà constater qu’on a doublé les ventes de voitures à hydrogène en un an… Cocorico! On est passé de 36 voitures à hydrogène vendues en 2018 à 63 voitures à hydrogène vendues en 2019…

En fait, dans le domaine de la mobilité électrique, la seule chose qui semble vraiment augmenter, c’est le ruissellement d’argent public vers une filière grassement subventionnée.

Le plus drôle, c’est qu’on nous vendait l’idée il y a quelques années que faire le plein de sa voiture électrique ne coûterait presque rien, quelques centimes d’euros. Patatras, on apprend aujourd’hui qu’il va bientôt devenir plus cher de faire le plein de sa voiture électrique sur autoroute plutôt que de faire le plein d’une voiture essence.

Aujourd’hui, pour recharger sa voiture électrique sur l’autoroute, un seul tarif s’affiche sur les bornes : 8 €, quelle que soit la quantité d’électricité fournie. Mais Ionity, principal acteur du marché, veut changer ses prix. Fini le forfait unique ; place au nouveau tarif, à 0,79 €/kWh. Conséquence : une recharge complète pourrait coûter plus cher qu’un plein d’essence. Exemple : une Renault Zoé consomme environ 20 kWh pour 100 km, ce qui coûte 15,80 € au consommateur. Un véhicule thermique équivalent, une Renault Clio, par exemple, consomme 6 litres aux 100 km, soit environ 9 €. De quoi faire réfléchir ceux qui pensaient acheter une voiture électrique… Il serait intéressant de savoir combien d’argent public a touché Ionity pour mettre en place ses bornes de recharge qui vont devenir hors de prix.

On pense ici avec pitié à tous les aficionados de la voiture électrique qui défendaient bec et ongles la voiture électrique il y a quelques années sur tous les forums internet en disant que le plein ne coûterait que quelques centimes…

12 commentaires sur “La grosse arnaque de la voiture électrique

  1. SG

    Certes la voiture électrique pollue directement et indirectement, certes les batteries actuellement ne sont pas recyclables, certes… J’ai malheureusement pas le choix de me déplacer dans ma campagne où tout se trouve à plus de 15 bornes et j’ai choisi une voiture c’est le moyen le plus vivable, et c’est une voiture électrique… Certes, c’est l’une des plus petites, une C Zéro acheté d’occasion sans aucunes aides financières, pour notre foyer de 4 membres, elle est rechargée exclusivement à notre maison passive électrifiée chez Enercoop… Certes, suis-je l’automobiliste que vous ciblez ? Je ne pense pas, mais vous donnez du grain à moudre au statut quo. Je suis de ceux qui considère que l’électrification des modes de transport peut-être l’antichambre des modes de transports doux, mutualisés et citoyens que vous défendez. Essayez d’être plus indulgent avec les ruraux qui ont moins le choix.

  2. pedibus

    oui mon bon vieux esse-gé…! moaaa zossi j’suis pour

    l’électrification des modes de transport 

    rien qu’avec trois milliards deux on peut se payer cent-soixante kilomètres de tram à l’échelle €uropéenne…

    soit encore seize lignes de dix km…

    seize agglos €uropéennes qui peuvent se payer une ligne supplémentaire…

    pour les agglos françaises où les réseaux saturent ce serait pain bénit, foi de Pedibus mécréant pour tout ce qui s’agit de Ste-Gnognole et le St-Frusquin… :

    Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Grenoble et bien d’autres encore…

     

    et pis dans avec ce tonneau sans fond de phynancements publics à la gloire de Ste-Gnognole-la-foudre on pourrait changer de braquet, pour l’objectif d’une ligne de tram par tranche de 100.000 hab dans les agglos moyennes, et pis évidemment l’électrification des lignes TER/RER qui y convergent…

    pour le reste qu’on me laisse mon vélo sec et ma guitare électrique…

    et tous avec moaaaaaa, on entonne… :

     

    BOAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

  3. Jipeka

    La remarque sur la recharge sur autoroute doit être davantage documentée : c’est BMW qui est derrière la société Ionity. Les véhicules de cette marque seront donc logiquement avantagés. Les véhicules électriques actuels type Zoé ne prennent pas l’autoroute car on y est constamment en décharge. Il est plus « rentable » de prendre les petites routes de campagne sur lesquelles on peut recharger en roulant… Juste retour aux sources du déplacement contemplatif.

    Je ne comprends pas bien le sens de votre article? Doit on revenir vers le diesel avec lequel, au moins, ça ne ruisselle pas?

     

  4. Prolo

    Et si la voiture électrique et l’argent public jeté dessus n’étaient qu’une partie d’un problème plus général, le « tout électrique » ?

     

    Quand j’étais gosse, on avait un poêle à bois et une fosse septique. Le premier est un dispositif de chauffage fonctionnant sans électricité, le deuxième un dispositif d’assainissement fonctionnant sans électricité.

    Maintenant, on vend aux gens des poêles à granules et des micro-stations d’épuration. Les deux ont besoin d’électricité.

    Le problème du pouvoir avec les énergies stockables (bois, carburant..) c’est que les gens peuvent en faire ce qu’ils veulent : en stocker pour plus tard, en donner à quelqu’un ou s’en faire dépanner..

    L’électricité, c’est beaucoup plus pratique pour contrôler les gens : vu que le particulier ne peut pas en stocker, on peut savoir à tout instant quand il utilise de l’énergie, pour quoi il l’utilise, et on peut limiter/couper son approvisionnement.

     

    Couplé au nouveau compteur Linky (qui mesure ce qu’il veut et coupe quand il veut), la voiture électrique permettra de centraliser le contrôle de la mobilité des gens. Fini les stocks de carburant en prévision des grèves/blocages/guerres : si l’état décide qu’il est interdit de consommer plus que tant que KWh/jour, ou qu’il est interdit de trop circuler dans une région où se tient un événement politique, il a les moyens de faire appliquer par la technique sa décision.

     

    Gageons que la prochaine étape sera de « marquer » le courant vendu par EDF, afin de concevoir des appareils qui refusent de fonctionner si on fabrique soi-même son courant.

  5. vince

    En même temps le marché de la voiture électrique actuel n’est super pas abouti.

    Exemple l’Audi étron, fleuron technologique de l’automobile allemande :

    700kg de batterie.

    Autonomie 300 ou 400km selon le constructeur.

    Temps de recharge 40h sur une prise quelconque et seulement 30 minutes sur la prise top du top ultrarapide (et ultrachère).

    Prix sans doute top du top aussi.

     

    700kg de matériaux polluants, lourds, encombrants pour 300km de trajet au mieux.

    Juste histoire de dire qu’il existe une offre pour les gens qui ont trop se sous ou déjà 6 ou 7 voitures.

     

  6. Bibinato

    « Soyez plus indulgents avec les ruraux qui n’ont pas le choix », combien de fois a t’on entendu cet argument, comme si les ruraux avaient moins de choix que des citadins. Que je sache, on est pas encore gouverné par des khmers verts qui nous disent où poser notre carcasse, où habiter par rapport à l’endroit où on bosse. Etre né quelque part, c’est toujours un hasard, dit la chanson, mais vivre à Pétaouchnok et dépendre de sa caisse, à moteur thermique ou électrique, pour rejoindre la moindre commodité, c’est volontaire. Celles et ceux qui ont fait le choix de rester en ville, à l’étroit, mais avec des voisins, en ont assez qu’on tente de les faire pleurer avec les choix des ruraux, et surtout des néo-ruraux qui vivent tout près d’une terre nourricière mais craignent de crever de faim si la pompe à essence de Carrefour n’est plus approvisionnée.

  7. noel

    L’arnaque de la voiture électrique

    Pourquoi l’homme ne cherche t’il pas des moyens plus économique, plus respectueux de l’environnement? Nos gouvernants se retranchent dans la sauvegarde des emplois, alors qu’ils servent en réalité une petite minorité de nantis. Le développement des transports en commun serait plus efficient plus efficace. La créativité sur les trains, l’organisation des voyages, le dernier kilomètre à parcourir, les trajets domiciles travail etc, serait beaucoup plus bénéfique à tous et à l’environnement.

    Noel

     

  8. Mat B

    Le problème de la voiture volante, c’est qu’on l’imagine comme une voiture. Pourquoi pas un moyen de déplacement par les airs dans le futur sans déplacer une tonne de métal?

  9. Prolo

    @Mat B :

    « un moyen de déplacement par les airs sans déplacer une tonne de métal »

    Un trébuchet ?

  10. pedibus

    bah qu’on fasse confiance aux gégènéticiens… un croisement entre une holstein et un condor ça devrait faire l’affaire…

    par contre la fiente lâchée à mille mètres d’altitude attention aux yeux pour ceux qui grouilleront encore sur le plancher des vaches…

     

    boaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

Les commentaires sont clos.