Steven M. Johnson est probablement quelqu’un d’à part, une sorte de génie entre Robert Crumb, Jules Verne et Léonard de Vinci. En tant qu’inventeur, auteur, dessinateur et ancien urbaniste, il a passé sa vie à imaginer toutes sortes de choses, en particulier dans le domaine des transports.
Inventeur latent, Steven M. Johnson a découvert son « aptitude » seulement à l’âge de 36 ans en 1974, quand il a été caricaturiste éditorial pour le Bulletin du Sierra Club. L’éditeur du bulletin, Roger Olmsted, lui demande alors d’inventer 16 véhicules de loisirs fantasques. Johnson lui en donnera 109….
Parmi les nombreuses inventions ou projets tous plus délirants les uns que les autres de Steven M. Johnson, on retiendra ici le pedaltrain et les zones d’abandon de l’automobile. Ceci dit, en y regardant de plus près, ces projets ne sont pas vraiment plus délirants que d’imaginer qu’un jour tout le monde puisse se déplacer avec un véhicule à moteur de plus d’une tonne pour déplacer en moyenne 70 kilos…
Johnson a historiquement très tôt l’intuition d’un véhicule hybride train-vélo qui s’affranchirait des dépendances énergétiques actuelles au pétrole ou au nucléaire. Ce véhicule hybride est le pedaltrain, bien avant le vélotrain ou le shweeb… Son concept permet ainsi de combiner les deux alternatives classiques à l’automobile, le vélo et les transports publics.
Dans les gares du pedaltrain, on trouve des douches, des salles pour se changer et des bars à jus de fruit…
Selon la description qu’en fait Johnson, le pedaltrain est adapté pour desservir les banlieues pavillonnaires du périurbain, la fameuse suburbia américaine. Dans ce contexte, le pedaltrain pourrait constituer une solution pour la future crise majeure que va connaître le périurbain avec le pétrole cher.
Avec les zones d’abandon de l’automobile, Johnson commence à répondre à des questions très concrètes. Ces zones d’abandon constituent en effet une vision très contemporaine d’automobilistes qui fuient les embouteillages à proximité d’un train (ou d’un pedaltrain d’ailleurs…), et qui renoncent volontairement à leur voiture. Une sorte d’anticipation déstructurée de nos actuels parcs-relais? Ou peut-être la vision prémonitoire de la fin du pétrole et de l’automobile?