Comment faire du vélo sur les voitures

D’abord la marche à pied sur les voitures, maintenant faire du vélo sur les voitures. Une cycliste de Budapest en Hongrie est tellement en colère contre les voitures garées sur les pistes cyclables qu’elle a commencé à marcher sur les voitures… avec son vélo. Ici, elle explique comment elle s’y prend et donne aussi quelques conseils pour négocier les réactions des automobilistes.

J’habite à Budapest, où il y a quelques bonnes pistes cyclables, quelques mauvaises, et des milliers d’automobilistes qui pensent que les rues et même les trottoirs ont été construits uniquement pour eux.

Lorsque l’on circule à vélo ou à pied en ville, on est souvent confronté à des voitures garées sur les trottoirs et les pistes cyclables, qui ne sont la plupart du temps que des lignes peintes sur la chaussée.

Par exemple, il y a une bonne piste cyclable entre la voie de stationnement parallèle et le trottoir d’un boulevard que j’emprunte presque tous les jours.

Cependant, la seule chose qui empêche les voitures de se garer en diagonale sur cette bande cyclable, ce sont quelques petites bosses métalliques de quelques centimètres de haut. Inutile de dire que les conducteurs ignorent souvent ces petites bosses.

Le trottoir est haut et de grands arbres sont plantés le long de la bande cyclable. C’est donc une véritable épreuve que de ramasser son vélo et de le porter autour des arbres pour le ramener ensuite sur la bande cyclable.

Un jour de l’année dernière, frustré une fois de plus d’avoir à manœuvrer pour contourner une voiture sur mon chemin, je me suis souvenu du célèbre marcheur allemand Michael Hartmann, qui enjambe allègrement toutes les les voitures qui se trouvent sur son chemin.

J’ai décidé de faire de faire de même avec mon vélo.

Alors, quand je suis arrivé à la voiture suivante (une BMW noire brillante) garée avec arrogance en travers de la piste cyclable, je suis descendu, j’ai pris mon vélo et je l’ai « roulé » sur le pare-brise et le capot de la voiture, en m’assurant de laisser beaucoup de marques de pneus boueux sur le verre propre.

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Puis je suis remonté sur mon vélo et je suis reparti en me sentant vengé et euphorique. Je n’avais pas porté atteinte à la propriété du conducteur, mais il y réfléchirait à deux fois avant de se garer sur la bande cyclable.

Quelques semaines plus tard, je passais à vélo au-dessus de ma quatrième voiture de la journée lorsque l’alarme s’est déclenchée. Un piéton qui passait par là a commencé à me réprimander et je me suis défendu dans un hongrois rudimentaire.

Alors que nous nous disputions, une petite foule s’est rassemblée. Un homme a demandé ce qui s’était passé. Le premier homme a expliqué ce que j’avais fait, et les autres m’ont regardé, puis la voiture, puis la rue. Finalement, une femme a dit en souriant: « Elle a raison. » Je lui ai fait un signe de la main et je suis partie. Depuis lors, j’ai plusieurs personnes qui m’ont regardé passer au-dessus des voitures.

La plupart du temps, s’il y a quelqu’un dans la voiture, je leur dis simplement qu’il s’agit d’une piste cyclable et ils déplacent leur voiture. Mais il y a eu quelques incidents moins agréables. Une fois, j’ai essayé de convaincre un chauffeur de taxi que l’endroit où il était garé était réservé aux vélos, et non aux taxis, et il a réagi violemment.

J’encourage tous les cyclistes à essayer de rouler sur les voitures qui sont garées là où elles ne devraient pas l’être. Le mieux est de commencer par traverser une flaque d’eau ou de la boue. Il suffit ensuite de prendre son vélo dans les mains et de passer les pneus sur le pare-brise et le capot de la voiture.

Mais assurez-vous d’abord qu’il n’y a personne à l’intérieur – il est toujours préférable d’éduquer l’ignorant.

Alyson Ewald est une militante antinucléaire originaire de l’État du Vermont, États-Unis, vivant à Budapest, en Hongrie

Source: Carbusters n°2, été 1998.

5 commentaires sur “Comment faire du vélo sur les voitures

  1. Joffrin

    Invitation :

    https://cerisy-colloques.fr/comprendreroute2023/

    Va comprendre ! Zy-va en vélo.

    Tu vas voir là bas des tas de « scientifiques » en mode enfumage généralisé, qui bossent dur pour le capital, du ‘bullshit’, de la « postvérité » à gogo, t’en auras pour ton argent là (mais ils sont payés par qui au fait… par toi ou par le capital ?) ; et si tu payes des impôts (et tu en payes nécessairement via la TVA), tu pourras admirer tes impôts cramer dans la tête de ces tordus, tu pourras douter des « sciences humaines » : pas plus de science que d’humains ici.

    Et la « postvérité », c’est quoi au fait ? C’est l’art de « comprendre » (comprendre principalement quel est l’intérêt du maîîîître : les faire rouler pour les rouler), de comprendre que ce qui est vrai, c’est ce qui est (qu’il) dit, c’est des mots et rien de plus.

  2. Adri1

    Ah ouais ça sent bien la masturbation intellectuelle dans toute sa vacuité.

    Et sinon, qu’est ce qu’ils prévoient, tous ces admirables « penseurs », quant à la mobilité et aux flux de biens et de personnes dans un monde frappé par la sixième extinction de masse du vivant, percuté par le bouleversement climatique, et contraint en énergie comme en matériaux ?

    C’est une chose de gloser entre bobos depuis un local douillet et climatisé, c’en est une autre de prévoir la parcimonie (le mot sobriété » ayant été dévoyé par le guignolesque présiroi et ses lamentables sbires).

    A bon entendeur.

  3. pedibus

    au sujet de la pub sur le colloque « COMPRENDRE LA ROUTE : ENTRE IMAGINAIRES, SENS ET INNOVATIONS » on a là concentrés un maximum des pro-bagnoles et défenseurs du périurbain qui fabriquent en permanence les rets du piège symbolique de la motorisation individuelle : 
    Mathieu FLONNEAU, Jean-Marc OFFNER, Xavier DESJARDINS, Jean-Pierre ORFEUIL… : voici quelques « têtes pensantes » du système automobile – grands acteurs du lobbying dédié – cher à Frédéric Héran…
    ne pas oublier de réfléchir à piller et mettre à jour Marx pour ce qu’il aurait pu produire sur la rente foncière, laquelle est évidemment le fait générateur principal de la prospérité (!) du périurbain, bien au-delà des poncifs actuels sur l’étalement ; quant à la distinction bourdieusienne – déjà d’actualité (!) dans la Rome antique, avec les villas patriciennes… – la folie actuelle du marché foncier, particulièrement dans la zone d’attractivité des « territoires métropolitains » des grosses agglos en compétition, on peut affirmer qu’elle n’explique plus qu’une part marginale du phénomène…

    au vu du budget temps que consentent à consacrer les résidents, pour ajuster leur pouvoir d’achat au marché foncier, en changeant de coordonnées avec une technique de déplacement, le plus commode reste évidemment le système automobile en nappe, le système ferroviaire ne pouvant offrir qu’une misérable architecture radiale, où s’agglutinent trop rarement un couplage des politiques publiques locales urbanisme-transport… ; quant à la bicyclette elle ne peut hélas qu’être la solution très exceptionnellement, faute d’infrastructures propres à distance des externalités négatives de la bagnole, et en offrant un rayon de couverture très faible relativement aux dimensions du périurbain des ZAAV actuelles…

     

     

     

  4. Joffrin

    Concernant « Marx pour ce qu’il aurait pu produire sur la rente foncière » : en gros, c’est au moins 1/3 du livre 3 (au minimum, de mémoire) et c’est (toujours de mémoire) assez surprenant, en ce sens qu’il pense le pbl sur différentes époques (en gros, il sort de la perspective ricardienne au sens strict, il me semble) ; un beau sujet : avis aux courageux ! C’est un brouillon que laisse Marx (à Engels : vas-y Frédéric, tant que t’as encore de bons yeux !) ; difficile à lire (en poche ES) et à évaluer (contacter la GEME).

    Concernant Héran (et Paquot) : cf. la présentation de mon texte.

    Concernant Bourdieu : les Pinçon ont probablement plus et mieux à dire sur paname intra muros et c’est dépassé ; comparer la Rome antique au capitalisme, style Astérix, c’est un exercice courant depuis le 19ième siècle et Marx méprisait le spécialiste du genre (j’ai oublié son nom, mais c’est facile à retrouver) ;

    Videz la ville de la plèbe et vous tuez la ville, « elle est dead la meuf là… »

    Vous tuez la ville : sa valeur réelle baisse. Et la rente baisse. Cqfd.

  5. vélogiste

    Pour revenir sur le sujet de rouler sur les voitures, j’avais sur moi un petit paquet de PV fictifs qui rappellent au gentils automobilistes qui semblent confondre piste cyclable et parc de stationnement, qu’il y a un code de la route qui précise que ce genre d’infraction devrait leur coûter 135 € si certains faisaient leur travail consciencieusement. (la sensibilité du porte feuille n’est jamais à négliger)

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