Le spectacle du cyclo-voyageur

Celui qui a pour habitude d’effectuer ses déplacements quotidiens à bicyclette ne sera pas étranger à cet étonnement que le cycliste suscite presque spontanément chez ceux qui usent de la voiture – ou moins souvent du transport en commun – comme moyen principal de déplacement: « ah, tu as du courage », « bravo, moi, je ne pourrais pas », « félicitations »… outre que leurs congratulations ont souvent comme le goût de la chose qu’on adore pour les autres mais surtout pas pour soi, elles naissent d’un étonnement qui révèle lorsqu’on s’y arrête un instant la structure idéologique emmuraillée dans laquelle se trouve celui qui s’étonne, et donc qu’il est plus sain pour nous de s’étonner de leur étonnement que de nous sentir « étrangers », anormaux face à leur norme:  l’usager « est incapable d’imaginer les avantages apportés par l’abandon de l’automobile et le recours à la force musculaire de chacun. L’usager ne voit pas l’absurdité d’une mobilité fondée sur le transport. Sa perception traditionnelle de l’espace, du temps et du rythme propre a été déformée par l’industrie. Il a perdu la liberté de s’imaginer dans un autre rôle que celui d’usager du transport(1) ». Lire la suite…

La bagnole contre la ville

Un « urbanisme » pensé en fonction des bagnoles n’est qu’un agencement, des villes conçues en fonction du trafic automobile ne sont que des échangeurs autoroutiers. Nous en tenons, nous, pour la cité. D’avoir réduit l’urbanisme à une méthode d’agencement de dépôts et d’autoroutes, le capitalisme ne se porte certes pas plus mal, mais dans ces domaines comme dans tous les autres, se manifeste son irrépressible tendance à la dégradation et à la vulgarité. L’urbanisme capitaliste, dans sa version libérale ou dans son adaptation social-démocrate, est un urbanisme frappé d’entropie. Lire la suite…

Théorie de l’emmerdement maximal

On débat ici souvent des méthodes les plus efficaces ou les plus pertinentes pour lutter contre l’aberration du système automobile. Faut-il d’abord promouvoir les modes alternatifs, taxer toujours plus les automobilistes ou prôner l’interdiction pure et simple de la voiture dans certaines zones ou même partout? Je voudrais soumettre aujourd’hui à votre analyse une autre approche, que l’on pourrait appeler la théorie de l’emmerdement maximal. Lire la suite…

Le bluff technologique

Pourquoi, alors que la technique présente tant d’effets négatifs, n’en prend-on pas conscience ? Le premier facteur qui joue dans le sens de l’oblitération est très simple : les résultats positifs d’une entreprise technique sont ressentis aussitôt (il y a davantage d’électricité, davantage de spectacles télévisés, etc.) alors que les effets négatifs se font toujours sentir à la longue. On sait maintenant que l’automobile est un jeu de massacre, cela ne peut enrayer la passion collective pour l’auto. Lire la suite…

Anarchologie

A travailler sur les besoins falsifiés de l’Homme, par la médiation, par la pseudo science, par le mythe du progrès, on finit par projeter sur un écran l’image d’une nature dénaturée, d’une nature qui n’a plus rien de naturel ! Qu’ils sont beaux et naturels, ces champs beaucerons surexploités jusqu’à la désertification d’un sol fertile, qu’elles sont belles, ces forêts monocultivées landaises où seule une essence forestière, celle essentielle au commerce, est tolérée, les autres étant systématiquement rejetées, coupées, arrachées, pour laisser place nette, qu’ils sont beaux, ces arbres, ces platanes alignés le long des routes ou circulent des millions de véhicules rejetant dans l’air leur dose de destruction climatique ! Lutter pour protéger cette « nature », c’est lutter pour protéger cette société de surconsommation, c’est une prise de conscience admise par le pouvoir parce qu’elle sert ses desseins. Lire la suite…

1972 : un moment fondateur de l’écologie politique en France

En juin 1972 paraissait un numéro Hors Série du Nouvel Observateur intitulé « La dernière chance de la Terre ». Alain Hervé, directeur de la revue Le Sauvage nous rappelle cet événement historique : c’est lui qui a dirigé ce numéro spécial tiré à 200 000 exemplaire.

A la suite de ce succès Claude Perdriel lançait le mensuel Le Sauvage avec Alain Hervé comme rédacteur en chef. Le premier numéro paraissait sous le titre : « L’Utopie ou la mort ». Lire la suite…

La bagnole

L’un des textes les plus connus d’André Gorz est celui intitulé L’idéologie sociale de la bagnole. Paru d’abord dans la revue Le Sauvage de septembre/octobre 1973, il a été intégré dans l’ouvrage Ecologie et Politique paru aux Editions Galilée en 1975 puis dans l’ouvrage posthume Ecologica, des mêmes éditions, en 2008. Il y présente les bagnoles comme étant « des biens de luxe inventés pour le plaisir exclusif d’une minorité de très riches et que rien, dans leur conception et leur nature, ne destinait au peuple. » Et le luxe, ça ne se démocratise pas, car si tout le monde y accède, personne n’en tire d’avantages : « tout le monde roule, frustre, et dépossède les autres et est roulé, frustré et dépossédé par eux. » Lire la suite…

Automobile, les cartes du désamour

Tiré d’un colloque, ce livre propose d’étudier les « généalogies de l’anti-automobilisme ». Il a reçu le soutien du comité des constructeurs français de l’automobile, de la fédération des industries des équipements pour véhicules, de l’union routière de France, de l’association mondiale de la route et de l’automobile club de France. Si encore l’industrie de la bagnole cherchait à mieux connaître l’opposition croissante dont elle fait l’objet pour se remettre en question… Mais non. « Automobile, les cartes du désamour » est un agglomérat de textes hétéroclites, à prétention scientifique, pitoyablement orientés dans la défense du lobby automobile. Lire la suite…

De la légitimité d’un salaire astronomique

Par Olivier Meunier

Les chiffres sont tombés : monsieur Carlos Ghosn, PDG du groupe Renault-Nissan, est le mieux payé des patrons du CAC 40. Son salaire annuel, pour l’année 2009, est de 9,2 millions d’euros. Pour le commun des mortels, cette somme ne veut rien dire, parce qu’elle est inaccessible à une vie entière de travail salarié pour la classe dite « moyenne ». Lire la suite…

Nathalie Kosciusko-Morizet, une cloche à l’écologie

Bon d’accord, le titre de l’article est limite sexiste, mais vous comprendrez en lisant pourquoi Nathalie Kosciusko-Morizet mérite amplement le titre de « cloche »…  En outre, il représente bien ce que je pense de la droite écolo-libérale… Alors tant pis pour Nathalie Kosciusko-Morizet, NKM pour les médias, qui devient aujourd’hui même ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement. Lire la suite…