Comment fermer un centre-ville aux voitures

La ville de ‘s-Hertogenbosch en Hollande, la ville du peintre néerlandais Jérôme Bosch, est un cas intéressant de ville qui a complètement fermé son centre aux voitures.

Cette ville au nom imprononçable est une ancienne ville française connue aussi sous le nom de Bois-le-Duc. Elle fut la préfecture de l’ancien département français des Bouches-du-Rhin lors de l’annexion par la France du royaume de Hollande en 1810.

Cette ville de 140.000 habitants a fermé le centre-ville historique au trafic automobile. Dans les années 1960, la ville ressemblait à un grand parking. Maintenant, comme le montre la vidéo, nous ne voyons que les piétons et les cyclistes dans le centre historique qui est depuis devenu une zone commerçante attractive.

L’effet est assez saisissant entre les photos de rues dans les années 60, remplies de voitures et les images d’aujourd’hui, où l’espace public apparaît beaucoup plus vivable.

Ces images montrent également que les Hollandais n’ont pas toujours été à fond pro-vélo! Dans les années 60 ou 70, la voiture était omni-présente, comme dans les villes françaises aujourd’hui! Il n’y a donc pas un « gène » du vélo aux Pays-Bas, seulement des politiques favorables au vélo sur la durée depuis cette époque…

Au passage, il est intéressant de noter que le commerce semble très bien se porter dans le centre-ville historique pourtant interdit aux voitures, malgré ce que disent en général les commerçants qui crient à la faillite dès qu’on veut restreindre un tant soit peu la circulation automobile.

Pour accéder au centre-ville, les automobilistes peuvent toujours se garer à proximité immédiate du centre, mais le stationnement est plutôt cher, deux euros pour une heure de stationnement. Cela encourage les gens à venir à vélo. S’ils ne peuvent pas le faire, ou s’ils ne veulent pas faire du vélo, il y a un système de « transfert » en bus organisé à proximité des autoroutes.

Lire aussi :  Bogota : un modèle de révolution urbaine

Des grands parkings ont été construits à proximité de l’autoroute. Pour deux euros la journée, vous payez le stationnement de votre voiture et le transfert en bus jusqu’au centre de la ville en quelques minutes.

C’est un système qui ne consacre pas la fin de l’automobile, mais qui a le mérite d’offrir un centre-ville tout simplement vivable.

8 commentaires sur “Comment fermer un centre-ville aux voitures

  1. Struddel

    Dans les centres villes fermés aux voitures, on a Guérande par ici, c’est très agréable de se balader dans son centre médiéval et de faire les boutiques sans croiser une seule voiture, d’autant plus qu’une véloroute partant de ce centre amène directement … à la plage de Pornichet pour une petite baignade, le tout sans auto 🙂

  2. Vincent

    C’est bien le problème : dans les grandes villes françaises, rien n’est fait pour permettre aux automobilistes 1) de garer leur voiture en périphérie facilement, pour pas cher et en toute sécurité et 2) se rendre ensuite dans le centre-ville en transport en commun.

    On voit bien que cette politique ne peut être que sur des années et une vision globale du problème. Visiblement, ça va encore prendre du temps en France, même si la raréfaction du pétrole va accélérer les choses.

    > Cette ville au nom imprononçable

    Facile : http://www.pronounceitright.com/pronounce/2049/s-hertogenbosch
    Et encore plus facile : http://fr.wiktionary.org/wiki/Den_Bosch

  3. wombie

    @VINCENT : grilled par Tom34…

    @TOM34 : avec la panique générale provoquée par les différents chantiers du tramway, il y a quand même un certain nombre de commerces du centre-ville qui toussent parfois jusqu’à couler. Sinon, vrai pour le reste…

  4. Colibri

    Insinuer que la situation de s’Hertogenbosch est qualitativement comparable à Montpellier (« le vélo y est très développé »), Nantes (« parkings-relais ») ou Guérande (« véloroute ») est assez risible.
    Les centres-villes néerlandais sont sûrement parmi les plus « car-free » d’Europe mais ça n’a pas l’air de soulever les foules en France.
    Pas étonnant quand on pense avoir la « plus belle avenue du monde » — à l’ère de Pompidou oui sûrement !

  5. Jean-Marc

    « Insinuer que la situation de s’Hertogenbosch est qualitativement .. »
    « Montpellier a un centre ville QUASI sans voitures »

    Comme dejà dit sur ce site,
    les grandes villes hollandaises les moins cyclables sont plus de 2 fois plus cyclables que la ville française la plus cyclable (strasbourg).

    Par contre, on est sur le site carfree.FR,
    donc, même si on regarde partout dans le monde, les bonnes initiatives (et les moins bonnes, aussi),
    c est dans le but de voir les meilleures solutions inspirer nos politiques.
    Donc, face à un centre-ville soumis à une forte congestion, aux embouteillages,
    si un 1er politique français piéonnise une rue (ce qui va favoriser les modes actifs et les TEC, et réduire la part de la voiture, donc réduire les bouchons créés par la voiture), pendant que son voisin crée un périphérique, c est important de souligner la politique allant dans le bon sens du 1er.

    (surtout quand on sait que l action du second coûte cher, mais en plus, ne sert à rien :
    elle créera des bouchons au lieu de créer du désengorgement : http://carfree.fr/index.php/2012/07/18/le-paradoxe-de-braess/ )

Les commentaires sont clos.