Comment aller au boulot pour un euro par mois

Sans aller jusqu’à dire que le « travail » vient du mot latin « tripalium » (instrument de torture), hypothèse discutée par les linguistes, on peut reconnaître que très souvent aller au boulot est une contrainte. Même le chasseur de mammouths devait aller au boulot afin de pouvoir manger. Il faisait déjà des déplacements domicile-travail, ou plutôt des déplacements grotte-savane.

Il est remarquable de constater que très souvent, pour avoir le droit de travailler pour gagner sa croute, il faut commencer par dépenser de l’argent afin de pouvoir se rendre au boulot. Certains achètent une voiture et voient alors défiler les dépenses aussi vite que le compteur kilométrique. D’autres payent mensuellement un abonnement de transports collectifs. Les plus chanceux ou les plus malins peuvent se rendre au travail à pied ou à la rigueur à vélo.

Pour ce qui me concerne, j’habite une petite ville située à 15 kilomètres d’une plus grande où je me rends tous les matins pour travailler. Je pars à vélo de chez moi jusqu’à la gare (2 kilomètres environ), je fais l’essentiel du trajet en train avec mon vélo pliant, puis je termine environ 1 kilomètre à vélo pour rejoindre mon lieu de travail. Temps de trajet total: environ 30 minutes.

En procédant de la sorte, j’évite les inévitables bouchons du matin et du soir et les difficultés pour se garer, je fais un exercice physique léger mais régulier et je profite sans stress de mon court trajet en train pour lire matin et soir.

Mon abonnement mensuel de train revient à environ 35 euros, ce qui me permet de bénéficier des trajets illimités entre les deux villes, y compris les jours où je ne travaille pas. Mon employeur me rembourse la moitié de cette somme, soit environ 17,5 euros. Mon parcours de rabattement à vélo est de 6 kilomètres aller-retour par jour, ce qui me permet d’exploser sans problème le plafond de l’indemnité kilométrique vélo: mon employeur me verse donc en plus tous les mois 16,66 euros (soit 200 euros par an).

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Résultat des courses, il me reste à payer 1 euro par mois, tout en bénéficiant d’un abonnement de train illimité. On va dire que c’est l’euro symbolique, et c’est déjà bien assez payé pour devoir aller au boulot tous les matins.

6 commentaires sur “Comment aller au boulot pour un euro par mois

  1. geroges

    enfin bon, le coût final réel n’est pas de un euros par mois, il est de 35 euros plus l’amortissement du vélo pliant, entretien et équipement (environ 15 euros) moins les dépenses de sport mensuelles (disons 5 euros) moins les dépenses de santé du à un bon maintien en forme ( même si 6km n’est pas énorme, disons 3 euros), donc coût de 40 euros par mois et des brouettes soit dix fois moins qu’un budget automobile si toutefois on se passe totalement d’automobile

  2. Céline

    On dirait mon quotidien en terme d’organisation et de distances, à l’IKV près. Mais il faut aussi ajouter les dépenses liées à l’équipement indispensable si l’on veut être confortable (cape de pluie, veste coupe-vent, chaussures adhoc, lumières avec batteries ou chargement secteur, pantalon qui s’use à renouveler plus souvent….). Tout ceci n’a pas un coût anodin, même si au final, on reste largement en-deçà des frais liés à la possession d’une voiture.

  3. pedibus

    Oui, Vincent a bien raison d’évoquer ce moyen de lutter contre la rente foncière :

    le logement d’autant moins cher qu’on s’éloigne des centralités. C’est ce qu’ont bien compris « nos amis » les automobilistes : dès lors une politique foncière d’envergure est nécessaire pour offrir de nouveaux logements en masse dans le péricentre urbain, pour casser la spéculation et répondre aux besoins de base a proximité immédiate des pricipales fonctions urbaines, emploi, éducation, santé, commerces, loisirs, culture…

    Sinon on pourrait parler d’économies en médicaments et frais de toubib, psychiatre…

    Des économies de body building et autres clubs de sport avec leurs parkings pour y aller en bagnole…

    Des économies de jeux vidéo pour les accros de la chose, avec le biclou qui vous donne les mêmes impressions dans les belles descentes à fond la gamelle…

    Bref le vélo est à considérer comme une banque qui vous donne des sous sans besoin de la rembourser…

    Faut pas le dire, mais c’est peut être le début de la fin de la phynanciarisation de notre société ubuesque…

  4. Anne-Lise

    Le chasseur de mammouth n’allait certainement pas de la grotte à la savane. D’abord, il n’habitait pas trop dans les grottes, mais dehors ; les grottes, c’était pour se réfugier de temps en temps et pour exprimer son sens artistique, éventuellement, quant au mammouth, son habitat était une steppe froide, pas une savane.

    Ces quelques clichés erronés sur la Préhistoire à part, je suis d’accord avec cet article.

    Je crois même qu’en faisant durer sa bicyclette, en l’entretenant dans un atelier associatif, on pourrait presque lui faire traverser une ère géologique sans payer plus d’un euro par…siècle 😉

     

  5. pedibus

    avec le cadre en os de tibias de mammouth et le guidon en défense du même pachyderme je veux bien croire que ça attendra la fin de l’Anthropocène…

    qu’on le dise à Poupoute :

    il pourra spéculer sur la chose et revendre à prix d’or son stock qui fond à vue d’oeil dans le permafrost déglingué par le réchauffement climatique :

    il arrive plus à boucler son budget le pauvre, because les cours de la gazoline veulent pas décoller des 50$ le baril… ça pue le scénario à la Chavez…

     

    pas, mais alors pas du tout boaaa…

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