Quand la voiture devient automobile…

Quand la voiture devient automobile…

Cinquante ans déjà, le bilan est lourd, une catastrophe, devenue évidente pour tout le monde, à la fois humaine, sanitaire et écologique. Elle s’impose comme une fatalité, une véritable malédiction. Le film en accéléré de cette catastrophe se reproduit maintenant en Chine et dans toutes les mégalopoles du tiers monde. 

Beaucoup « d’honnêtes citoyens » et « d’écologistes », avec une conscience aiguë des problèmes, semblent ne pas vouloir se résoudre à la fatalité. Ils appellent de leurs vœux à une augmentation brutale du prix des carburants, un « bridage » des moteurs, une taxation sévère de certains véhicules, pour tenter, par ces dispositifs réglementaires et techniques, de résoudre les problèmes écologiques ou sanitaires inhérents à l’utilisation de cette machine. Mais, ces propositions énergiques et « impopulaires », traduisent cependant une totale incompréhension de la place de la voiture dans l’ordre économique moderne. Contre-productives sur le plan politique pour le « camp de l’écologie », elles ne peuvent qu’amuser les idéologues (économistes) de la société industrielle. Dès ses débuts, la voiture (automobile) n’a jamais été un simple objet de consommation parmi tant d’autres. Elle a d’emblée symbolisé la richesse, la puissance, le pouvoir mais aussi le progrès, l’avenir et la liberté. Mais dans l’Ordre Industriel issu de la 2ème guerre mondiale, elle prend une place centrale avec un rôle fédérateur et organisateur de la société. Limiter la liberté d’action de la voiture, c’est s’attaquer à la société dans les fondements mêmes de son organisation économique, c’est s’attaquer au Capitalisme dans toutes ses dimensions. Comme l’on ne peut pas faire de « l’anticapitalisme » à la manière du bourgeois gentilhomme, il faut savoir de quoi l’on parle quand on parle de « voiture ».

Perfectionner la machine pour discipliner l’homme

« L’homme est un éternel insatisfait ! » La Religion du Progrès l’a bien compris. Des générations d’ingénieurs, concepteurs, mécaniciens toutes catégories, se sont succédées et associées pour améliorer la machine et satisfaire les exigences toujours changeantes des automobilistes. Mais dans cette recherche de la perfection, dans cette course aux solutions techniques pour répondre à l’insatisfaction permanente des « conducteurs », l’armée des ingénieurs, concepteurs, innovateurs, s’organise, se renforce, s’autonomise et réussit à accélérer les perfectionnements de la machine pour inverser l’ordre des choses. Perfectionner la machine pour « perfectionner » l’homme, mais cette fois-ci, la voiture prend les devants et peut éduquer son « utilisateur », le diriger dans le sens de la discipline, ordonner son comportement et adapter son organisation mentale. L’automobiliste narcissiquement satisfait « d’être au volant » d’une voiture « à la pointe du progrès » ne s’aperçoit toujours pas qu’il ne fait plus qu’obéir aux sujétions de la machine. La voiture, en devenant « ordinateur », prend progressivement les commandes et impose sa logique, qui est celle de l’Ordre Industriel.

Savoir ce que l’on achète quand on achète une voiture

On continue à vendre une machine que l’on appelle « voiture (automobile) » pour sa valeur d’usage, moyen de transport et de déplacement, mais ce sont beaucoup plus de choses qui passent aujourd’hui dans la transaction. Tous les secteurs industriels s’associent à la fête du commerce. Le narcissisme de l’automobiliste est à son comble, autant de « professionnels », de « spécialistes » qui se soucient de son bonheur et de sa sécurité… On lui vend du confort, du luxe, de l’apparat, de l’esthétique, une certaine conception du monde, de l’informatique, de l’audio-vidéo, de la climatisation, de la navigation par satellites (GPS), etc. Mais aussi et surtout on y vend de la sécurité, de la discipline, de l’ordre social et bientôt du militarisme. Ceci n’est cependant pas encore bien visible. Il faut ménager le client, éviter de froisser le narcissisme du futur propriétaire. La fascination de la technique suffit, pour le moment encore, à détourner l’attention… L’informatique incorporée est pourtant déjà prête à dicter la « Bonne Conduite » à son conducteur. L’automatisme est déjà en mesure de le mettre en « état d’arrestation ». Modestement, pour le moment, la technique se contente de l’informer de manière ludique et conviviale. Mais l’association du GPS et de l’informatique permet déjà de faire les statistiques en temps réel des infractions au Code de la Route. Le conducteur s’émerveille encore de l’efficacité de la navigation par satellite. Mais, bientôt lors d’un contrôle routier l’agent de police ne s’adressera plus au conducteur mais à la mémoire de son ordinateur…

Instrumentalisation automobile du narcissisme et de la sexualité

L’économie politique classique attribue aux objets une « valeur d’usage » et une « valeur d’échange ».Dans le cas de la voiture ces catégories ne sont plus vraiment opérationnelles. Elles ne permettent pas de comprendre l’importance centrale de la voiture dans l’organisation économique et sociale du monde contemporain. L’Ordre Industriel issu de la 2ème guerre mondiale ouvre une ère totalement nouvelle où, toutes les fonctions biologiques primaires de la « bête humaine », ainsi que ses affects, ses émotions, ses phantasmes, relèvent d’une activité industrielle. Ainsi, tous les objets peuvent potentiellement, certains plus que d’autre, réaliser toutes leurs dimensions. En plus de la « valeur d’usage » et de la « valeur d’échange » de l’économie politique classique ils peuvent, toujours dans la sphère économique, réaliser une « valeur sentimentale », une « valeur religieuse » une « valeur sexuelle », une « valeur identitaire »… La voiture permet de satisfaire toutes ces dimensions. Les individus au travers de leur « bagnole » veulent pouvoir affirmer leur personnalité, leur sexualité, leur statut social et économique, leurs phantasmes… La voiture organise les relations sociales et la communication entre les individus, en instrumentalisant le narcissisme, la sexualité, et les phantasmes… Tout ceci se passe « le plus naturellement du monde », sans contrainte apparente. Sexualité, sentimentalité, personnalité, qui relevaient de la « sphère privée », acquièrent, pour et par la voiture, une place centrale dans la sphère de circulation des marchandises…

L’organisation automobile de la hiérarchie sociale.

Comme pour les relations interpersonnelles, la voiture organise aussi la hiérarchie sociale. Au plus bas de l’échelle sociale l’ouvrier dans la précarité n’a pas de voiture, mais s’il rêve de s’en payer une il réussit son intégration sociale ; en attendant il regarde la télévision. Juste au dessus de lui l’ouvrier régulièrement salarié se contente de la « valeur d’usage » de la voiture ; une « bonne occasion » suffit à faire « l’affaire ». Son fils, jeune adulte émancipé, noyé dans ses hormones, demande plus qu’un simple moyen de transport, pour cela il devra « travailler plus pour gagner plus » ou s’investir plus profondément dans le « Bizness » des cités. La femme est « émancipée », ce qui veut dire qu’elle doit pouvoir choisir sa voiture en fonction de statut hormonal du moment : sexualité libérée, maternité désirée, ménopause régulée ; « surémancipée », haut placée dans la hiérarchie, c’est le statut « socio-économique » qui prend les devants sur la sexualité et impose son choix. Encore plus haut, au sommet de la pyramide, toutes les fantaisies redeviennent permises ; mais pour celle située au plus bas de l’échelle sociale seul le rêve d’émancipation est de l’ordre du possible. Le couple, heureux parents d’une famille nombreuse, s’émancipe et s’identifie par la voiture « Espace » ; les gadgets vidéo incorporés au dos des sièges avant, associés au gavage des enfants facilité par l’ergonomie de l’habitacle, permettent de diminuer les turbulences inévitables à l’arrière du véhicule, lors des longs trajets sur la route des vacances. Le technocrate se veut jeune, dynamique et conquérant mais en même temps sérieux, rangé et discipliné ; son statut de « gagnant » l’oblige, pour affirmer son rang, à « taper » dans le haut de gamme des voitures allemandes. Le « nouveau riche » éduqué au cinéma « peaufine » son choix de bagnole en fonction de celles de ses héros préférés, longue limousine aux portes épaisses et vitres teintées du vieux mafieux non-violent, ou puissant et volumineux 4×4 évoluant dans la boue et le sang des films d’action. Mais déjà tout ce cinéma est produit en série et équipe les voitures d’entrée de gamme. Le choix devient difficile et ne peut plus se faire que dans la démesure. « L’écologiste », obligé comme tout le monde d’avoir une voiture, se déculpabilise en choisissant le « carburant le moins polluant », « à effet de serre minimum », ou bien la voiture à la carcasse la plus « recyclable ». Les enfants jouent encore avec des voitures. Mais surtout, aujourd’hui émancipés de leurs parents, devenus acteurs sociaux à part entière, ils accèdent, dès leur plus jeune âge, au rôle d’agent marketings régulièrement mobilisés dans les spots publicitaires. Par leur naïveté spontanée, utilisée comme exemple, on explique aux parents le « bon choix » de voiture à faire pour le bonheur de la famille. « Impossible de vivre sans voiture » ! Tel est le mot d’ordre de ralliement à la « civilisation (industrielle) ». La voiture semble répondre à tous les problèmes, à toutes les demandes. Du plus jeune au plus vieux, du plus pauvre au plus riche, d’un sexe à l’autre, la voiture apparaît comme un horizon indépassable ; essentielle à la vie en société, elle doit le devenir aussi à la vie biologique des individus, dans toutes ses manifestations les plus élémentaires…

Guerre Totale Guerre Mondiale, le triomphe du militarisme par l’automobile.

Cependant le monde contemporain présente des aspects plus contrastés, plus turbulents et tourmentés, plus sombres et inquiétants, que les images publicitaires du marketing automobile. Et c’est plus par cette « face cachée » de la modernité que la voiture acquiert son rôle central comme organisateur du capitalisme et promoteur de l’homme nouveau. La voiture est en effet, une machine de guerre d’une efficacité insoupçonnée. Les rapports internationaux sont explicites. Les Chiffres sont impressionnants (1). L’insécurité est permanente. Elle est partout, plus personne n’est à l’abri. Le bilan des victimes sur les routes est bien celui d’une guerre et ceci d’autant plus que les guerres tuent, mutilent et paralysent les personnes « dans la force de l’âge ». Le champ de bataille est partout, les civils sont les militaires et les militaires sont les civils. La Guerre est Totale ! Le développement (durable) resserre les réseaux routiers, et étend les zones de combats aux pays pauvres. La Guerre est Mondiale ! Totale et Mondiale, la Guerre est aussi Permanente. Les combats durent et s’intensifient. Bientôt une guerre de « Cent Ans », l’avenir reste incertain, d’autant plus menaçant qu’aucun des belligérants ne semble souhaiter la paix. Cet état de guerre échappe pourtant à la plupart des gens. Il ne peut vraiment être soupçonné qu’à la lecture des rapports des institutions internationales. C’est ce qui donne toute son importance à la voiture dans le capitalisme mondialisé. La machine de guerre, qui assure son triomphe international, reste une arme secrète… En permettant de faire la guerre à la manière du bourgeois gentilhomme en toute innocence et sans le savoir, la voiture constitue une des plus grande victoire des « états major » technocratiques ou militaires ; perpétuer une « économie de guerre » dans la « paix ». Perfectionner les chars pour les rendre plus meurtriers, ou perfectionner les voitures pour les rendre moins meurtrières, relève d’une seule et même logique économique avec les mêmes implications technico-industrielles. Dans les deux cas, branle-bas de combat dans les usines et mobilisation massive des ingénieurs et techniciens, conscients de leur mission, sur le front de la lutte contre « l’axe du mal ». Protéger la nation et préserver les bataillons des unités mobiles en mouvement. Pendant ce temps, en toute quiétude, l’automobiliste conduit son engin, actionne des manettes, règle des paramètres physiques pour adapter le déplacement de sa machine aux exigences de l’environnement immédiat et du Code de la Route. Il s’informe des nouvelles ou écoute sa musique préférée, règle des paramètres thermiques et acoustiques pour optimiser son confort. Aucune « animosité » envers ses semblables ou envers l’environnement ne semble transparaître de son comportement. Rien à voir, apparemment, avec un état de guerre ! La machine de guerre est vraiment secrète. Et pourtant les chiffres sont là, obligeant l’OMS à s’en préoccuper « très sérieusement »… Tout est question de subjectivité. Et pour perpétuer cet état de fait, de guerre en temps de paix, la subjectivité de l’automobiliste est très étudiée, pour être aussi la plus sécurisée. Les multiples gadgets techniques sans cesse renouvelés et perfectionnés protègent son corps, occupent son esprit et sécurisent sa subjectivité.

Un tranquillisant efficace insoupçonné et « non polluant »

Dans une « économie de guerre » la violence ne se limite pas aux champs de bataille que constituent aujourd’hui les réseaux routiers, elle est partout, à l’usine comme au bureau. Le vacarme est permanent, la promiscuité pesante, la hiérarchie omniprésente. A la souffrance physique s’ajoute la souffrance psychique, persécution, harcèlement, intimidation, humiliation prolifèrent comme mode de gestion des « ressources humaines ». Les morts au travail se comptent par centaine de milliers. Suicides et accidents de travail se partagent les victimes. Mais s’il y a des morts, il y a aussi des blessés, des mutilés qui se comptent cette fois-ci par millions. Combien de doigts sectionnés, de mains arrachées, de pieds écrasés, d’yeux crevés, de bras broyés, de poumons extirpés, anthracosés, silicosés, amiantés, combien de vies à tout jamais brisées … La guerre, se perpétue aussi au travail. L’OMS semble s’en préoccuper « très sérieusement » (2)… Le corps et l’âme au travail sont en souffrance permanente… Mais voici la fin de la journée, le travailleur rescapé se libère enfin, sain et sauf, il se métamorphose et devient automobiliste. Le décor change, les « innovations technologiques » transforment la pauvre créature meurtrie en véritable magicien. Clic sur la télécommande, la voiture, en guise d’accueil, clignote de ses quatre phares, elle ne parle pas encore mais cela ne saurait tarder… Au volant, le travailleur accède au statut de commandant de bord. La direction est assistée, l’air conditionné, l’habitacle insonorisé, l’ergonomie des commandes étudiée. Président Directeur Général l’espace d’un instant, la créature naguère humiliée rejoint apaisée, réconfortée et tranquillisée, son domicile, pour un « repos du guerrier » bien mérité. La voiture, face aux violences et aux souffrances liées au travail salarié, peut apparaître comme un tranquillisant social intéressant, à la fois rentable et « non polluant » ; garantie sans rejet aucun de médicament ou molécule pharmaceutique dans l’environnement. Le problème est aujourd’hui réel, la chimie organique ne se limite pas aux pesticides, la pollution des eaux par les psychotropes et l’ensemble des médicaments croit avec la souffrance des individus c’est-à-dire avec la croissance économique, qui n’est rien d’autre qu’une « économie de guerre »… La fonction psychotrope de la voiture est amenée à se développer, avec l’interdiction de plus en plus renforcée du tabac au travail et dans les lieux publics. Un capitalisme de plus en plus totalitaire « sans tabac » et « sans alcool » sur la place publique semble se dessiner avec le renforcement des réglementations pour la sécurité ou contre les nuisances. Mais il est difficile, pour en supprimer les nuisances, la pollution et l’insécurité, d’imaginer un capitalisme sans voiture et sans psychotrope…

Toxicomanie à l’automobile et prix du pétrole

Le prix du pétrole va augmenter, c’est économiquement inévitable. Il pourrait le faire dès aujourd’hui et très brutalement, sans forcément trop perturber le comportement des automobilistes. Leur dépendance à la voiture est totale. A la fois physique et psychique, elle confine à la toxicomanie. Mais bien plus que l’héroïne, la cocaïne, le tabac ou alcool, la dépendance est aussi sociale, économique, narcissique, sexuelle et intellectuelle ; elle est vraiment totale… Un drogué, un alcoolique ou un tabagique peuvent très bien admettre intellectuellement qu’ils devraient diminuer ou arrêter leur consommation, c’est impossible pour un automobiliste. L’espace urbain et péri-urbain, le territoire dans son ensemble est pensé et aménagé pour la voiture… En devenant l’horizon indépassable des individus, la voiture sécurise leur subjectivité, leur conception du monde et les stabilise dans leur dépendance. Pour l’Ordre Industriel, maître du jeu, « dealer » en la matière, il est donc préférable que l’augmentation à venir du prix du pétrole se fasse sans brusquer l’affectivité de l’automobiliste, en respectant son statut de toxicomane et en évitant de le perturber dans ses certitudes. Une augmentation brutale serait même plutôt contre productive sur le plan écologique, elle stimulerait à nouveau la prospection pétrolière, financerait « l’innovation technologique » pour l’exploitation du « pétrole lourd » ou des « grandes profondeurs » (3). En rendant possible et rentable l’exploitation de gisements qui ne l’étaient pas au prix actuel, elle accélèrerait l’extension des dégâts écologiques de la prospection pétrolière dans des lieux jusque là inaccessibles, et stimulerait la production des biocarburants, la transformation des terres à blé pour le pain en terre à blé pour le pétrole… Au désastre écologique elle y ajouterait le désastre humanitaire.

Du nazisme à l’automobile et de l’automobile au nazisme

Pour sécuriser l’automobiliste et stabiliser sa bonne conscience « sécuritaire » et même aujourd’hui « écologique », la vitesse est de plus en plus « sévèrement » limitée et contrôlée sur les routes. Mais elle est totalement libre, sans limitation aucune, sur tous les autre plans et dans toutes les directions. La voiture « fonce » et « défonce » toutes les barrières géographiques, régionales, nationales… Elle mène le capitalisme sur un train d’enfer, standardise les comportements et les consciences. Lancée sur les traces encore fraîches laissée par les « troupes d’occupation » pendant la 2ème guerre mondiale, elle réussit là où le nazisme a semblé échouer ; unifier l’Europe et les « masses européennes » sous la haute autorité absolue et bienveillante de la « race » supérieure des technocrates (4). Pensée unique, comportement unique, tout européen doit vouloir et pouvoir, au volant de sa voiture et sans quitter la « quatre voies » ou l’autoroute, rejoindre l’île de Ré par exemple pour y faire au supermarché local l’achat de ses articles de plage. Et, inversement, tout habitant de l’île de Ré doit vouloir et pouvoir aussi parcourir ses milliers de kilomètre d’autoroute, pour effectuer les mêmes opérations sur les rives de l’Adriatique et de la mer Noire. Bien sûr, ces milliers de kilomètres, parcourus sur ces nouveaux corridors aménagés et sécurisés que sont les autoroutes, sont aussi valorisés par les Pour sécuriser l’automobiliste et stabiliser sa bonne conscience « sécuritaire » et même aujourd’hui « écologique », la vitesse« rois du pétrole », de l’agroalimentaire et des autres produits manufacturés. L’aménagement du territoire, l’unification de l’Europe et des « masses européennes », l’homogénéisation des consciences et des comportements pour et par la voiture, se sont avérés manifestement plus efficaces que celles tentées au nom d’une « idéologie totalitaire »… Mais les choses n’en restent pas là, l’automobile toujours lancée « à fond la caisse » sur les traces de la guerre perpétue et intensifie l’œuvre de l’armé d’occupation. Elle fait « exploser » le bétonnage du littoral débuté par les troupes allemandes. Si les moins fortunés des automobilistes viennent seulement acheter leurs articles de plage dans les supermarchés du rivage, les plus fortunés, eux, viennent dans leur « résidence secondaire ». Pelouse arrosée et tondue, « apéro » et « grillades » ingurgités entre amis, soins et lavage ostensible à grandes eaux du véhicule de luxe meurtri par les kilomètres parcourus, le week-end est passé, retour à la « résidence principale ». Le lopin de terre rocailleux du bout du monde sur lequel avait échoué le « Pauvre Martin » et qu’aucun « Riche Laboureur » bien avisé n’aurait accepté, est, par la voiture, regardé avec avidité par les riches citadins bohèmes des métropoles lointaines. Le prix des terrains « flambe ». Les promoteurs immobiliers accourent, les masures pittoresques des peuples du rivage se disputent à prix d’or sur le marché international. Marins pêcheurs, paysans, paludiers, « Pauvre Martin », sont, par la voiture, déportés vers des « logements sociaux » à l’intérieur des terres. L’élite des nouvelles troupes d’occupation s’installe ostensiblement sur les terrains conquis. Mais le gros des troupes de la Grande Armée des automobilistes touristes de la « classe moyenne », revendique aussi sa part du butin. Alors le bétonnage du littoral peut être totalement libéré en recevant son label démocratique (5).

« Boire où conduire il faut choisir » !

Mais les choses n’en restent pas là, le bétonnage-bitumage du littoral ne suffit toujours pas à apaiser l’esprit d’entreprise des promoteurs aménageurs du territoire. La voiture, après avoir permis le bétonnage du littoral, continue sa course folle et se lance à la conquête des vignobles d’Europe et de France en particulier. « Boire où conduire il faut choisir ! » L’état-major technocratique a choisi. L’homme moderne doit, par nécessité économique, être un automobiliste et, en conséquence, se plier à la discipline exigée par la machine. Alcoolémie bientôt à zéro exigée au compteur (6), la guerre au vignoble est déclarée. Mais c’est en même temps et surtout un mode de vie, une culture et une économie millénaire qui est directement attaquée, volontairement pénalisée, marginalisée et précarisée. L’état-major européen ordonne l’arrachage de 200 000 hectares de vigne (7), et ce n’est qu’un début, les promoteurs aménageurs des territoires associés aux négociants du « vin globalisé », en réclamaient le double. Le vin de France présente, il faut l’avouer, une tare technique majeure pour le capitalisme. Il n’exhalait pas suffisamment de senteurs de pétrole. Les vignes arrachées ici seront replantées ailleurs. Délocalisées aux quatre coins du monde, elle produiront un vin qui, comme le poulet industriel et autres produits manufacturés, exhalera à plein nez et au quatre vents, le bouquet des vapeurs de pétrole nécessaires à son transport… Les économistes innocentent d’emblée la voiture en parlant de « crise du vin », de « crise du vignoble » liée à un « changement du comportement et des goûts des français », de « contrainte du marché mondial », de « surproduction » ou de « concurrence internationale ». Pourtant la voiture soutient bien l’état-major technocratique européen dans sa volonté d’accélérer la « délocalisation » du vignoble et la mondialisation du marché du vin. Arracher les vignes pour libérer des terrains, les rendre constructibles et apaiser la faim des promoteurs immobiliers, arracher ici pour acheter au loin, le pétrole pourra enfin ajouter au vin ses milles et un aromes lointains. La voiture « qui fonce » intervient sur tous les fronts de la mondialisation.

« Amélioration » de l’homme par la machine, aux sources du totalitarisme

Lire aussi :  Cyclane : un projet d’écovillage sans voitures

Moteur essentiel du capitalisme en tant que source de profit, d’accumulation du capital, de perspective de développement économique, de future « innovation technologique » et d’organisateur de la hiérarchie sociale, la voiture devient aussi l’instrument « démocratique » de l’amélioration de la souche sauvage de l’Homo sapiens pour son adaptation à l’Ordre Industriel. Les « masses populaires » peuvent être éduquées et rééduquées par les exigences imposées par la voiture. La « bonne conduite » exige une connaissance, sans cesse renouvelée et contrôlée, du mode d’emploi et des règles d’utilisation de la machine. Loin d’être dissimulées et passées sous silence, les catastrophes écologiques, sanitaires et humaines du « tout automobile » sont, au contraire, mises en avant par les institutions politiques nationales et internationales. L’état-major technocratique prend le problème à bras-le-corps. Le bilan des morts et des mutilés, des souffrances et des vies brisées permet aux « technologiens » (8) de rallier la masses des automobilistes à la « Religion du Progrès » et de les soumettre sans violence, par les simples forces de la nécessité et de l’efficacité, au totalitarisme industriel. A chaque époque ses problèmes et à chaque génération ses analyses et solutions. La génération « n » considère la génération « n-1 » comme des « fous du volant » lancés dans de véritable « tombeaux roulants ». Le même schéma se produit à la génération « n+1 » par rapport à la génération « n » etc…. Si il y avait des morts à la génération « n-1 » c’est tout simplement parce que la « ceinture de sécurité » n’était pas inventée et imposée. « La ceinture sauve des vies, c’est scientifiquement démontré ! ». L’imposer, en équipant les voitures et en rendant son port obligatoire sous peine d’amende, initie le mode de pensée à l’origine de la « Religion du Progrès » et donc du totalitarisme. « La vie sauve, c’est l’innovation technique et la discipline fondée sur la science » ! Mais si à la génération suivante il y a toujours des morts et des mutilés, des souffrances et des vies brisées, c’est parce que l’ABS et l’Airbag n’étaient pas inventés, que les « fous du volant » et les alcooliques n’étaient pas suffisamment surveillés et réprimés. La « vie sauve » c’est plus d’innovation technologique et plus de répression fondée sur la science. Plusieurs générations après, il y a toujours des morts sur les routes. Qu’elle chance pour le capitalisme, la « Religion du Progrès » et le Totalitarisme fondé sur la science ! Car c’est parce que le DPPA (Détecteur « Preventeur » d’Accident) ou parce que le DPCA (Détecteur « Preventeur » de Comportement Accidentogène) n’avaient pas été inventé. « La vie sauve » c’est toujours plus et encore plus d’innovations technologiques et toujours plus de discipline, de surveillance et de répression fondée sur la science. Après les recherches sur la biomécanique de l’impact, entrent dans la bataille contre le Mal les laboratoires des hautes études avancées de neurobiologie appliquée des comportements. Les scientifiques, conscients de leur mission, collaborent activement avec la police et les industriels. « La vie sauve », c’est la science toujours plus au service de l’industrie et de la police… Un premier résultat de cette activité scientifique passionnante est déjà acquis. Il est en en faveur de la Religion du Progrès. Les preuves scientifiques s’accumulent de plus en plus : l’homme en lui-même est le « Pêché Originel », les savants parlent aujourd’hui de « Facteur Humain » à l’origine de la grande majorité des accidents et catastrophes, il faut donc l’améliorer, le surveiller, l’éduquer et le rééduquer sans cesse, et au besoin ne pas hésiter à le réprimer… La technique résout donc de manière « très élégante » le problème du totalitarisme, discipliner l’homme, sans lui donner d’ordre, sans recours à l’endoctrinement idéologique, mais simplement par les exigences liées au fonctionnement et à l’utilisation de la machine. A chaque étape du perfectionnement de la machine correspond une intensification, scientifiquement nécessaire et donc justifiée, de la répression. La voiture, par elle-même et par ses dégâts collatéraux, assure ainsi le développement du capitalisme et justifie le totalitarisme. Ceci d’autant plus que le totalitarisme devient à son tour aussi moteur du capitalisme, plus de surveillance et de contrôle, d’éducation et de rééducation, plus de punition, de répression et de contravention, c’est aussi toujours plus et encore plus de technique et « d’innovation technologique ». « La vie sauve », c’est la Science au service du totalitarisme, la voiture qui fonce et défonce tout, en fait tous les jours la démonstration…

La voiture au service du nucléaire et du militarisme.

Mais il est déjà trop tard pour la « Prévention Routière ». Dans les pays industrialisés, elle est gravement atteinte par la loi du rendement décroissant. Les investissements pour réduire de quelques points les statistiques des victimes de la route sont de plus en plus colossaux et de moins en moins efficaces. Et les quelques centaines de morts encore laborieusement épargnés sur les routes sont déjà remplacées par des milliers de morts, victimes de la pollution atmosphérique (9). La guerre par la voiture se modernise, elle devient chimique. Un nouveau front est ouvert. A la « Prévention Routière » il faut ajouter la « Prévention Atmosphérique ». Et comme dans le premier cas, branle-bas de combat chez les ingénieurs et les savants de l’atmosphère, les chercheurs et les docteurs du cancer. Quelle chance, encore une fois, pour le capitalisme, la « Religion du Progrès » et le Totalitarisme fondé sur la science ! La voiture est véritablement la bonne à tout faire du capitalisme. L’atmosphère enfumée par la voiture et le transport routier, les nuées empoisonnées et déjà cancérigènes, deviennent autant de « bouffées d’oxygène » pour relancer le nucléaire. Le rapport du GIEC sur le « réchauffement climatique », taillé sur mesure pour remettre en selle le nucléaire, arrive à point nommé. En apportant sa caution « scientifique » aux puissances industrielles, il leur permet de relancer sur leur territoire de nouveaux programmes nucléaires. « Atmosphère encore plus enfumée ou radioactivité, il faut choisir » ! Les états-majors technocratiques ont choisi. Et si les populations n’en veulent pas et s’y opposent, on passera en force, encore une fois, en commençant par la vente des centrales nucléaires aux « pays émergeants », ceux qui manifestent avec force et depuis longtemps, leurs velléités de puissances économique et militaire régionale… Et comme les centrales nucléaires sont des « cibles potentielle pour le terrorisme », la vente de ces usines impose aussi celle de l’arsenal militaire adéquat pour les défendre (10)… « Une pollution peut en cacher une autre ». L’écran de fumée de plus en plus épais engendré par le transport routier monopolise, grâce au rapport du GIEC, le devant de la scène et réussit, dans l’esprit de beaucoup, à éclipser la radioactivité, réactive les tractations sur l’Uranium, et régénère le marché des centrales nucléaires (11)…

Régulation démocratique « automobile » de la démographie.

Si la « Prévention Routière » et la « Prévention Atmosphérique » sont devenues des préoccupations majeures dans les pays les plus industrialisés pour pérenniser la voiture dans son rôle « organisateur » du capitalisme, il n’en est pas forcément de même dans tout pays épris de prospérité et de développement. La Chine et l’Inde, « grandes nations », malheureusement d’un même continent, se sont, dès leur libération, concurrencées dans l’horreur de leur nationalisme exacerbé pour le statut de superpuissance régionale. A l’époque du capitalisme des états nations, les deux pays s’alignaient dans la logique du développement, qui était celle de la course aux armements ; fabriquer des bombes atomiques et les faire exploser était comme partout ailleurs la préoccupation du moment. Mais dans le capitalisme mondialisé des multinationales, vendre leurs territoires et leurs populations aux « investisseurs étrangers » perpétue, toujours dans l’horreur, leurs velléités pour le statut de superpuissance régionale. Décrocher les plus hauts chiffres de la croissance, quoi qu’il en coûte à l’environnement et aux populations. La Chine a une longueur d’avance mais l’Inde, soucieuse de garder son rang, contre-attaque immédiatement. L’état major technocratique de l’Inde moderne décide de faire du pays le leader mondial de la « voiture à bas coût » (12). Encore une fois, la voiture se porte aux avant-postes pour le développement du capitalisme. La nouvelle et jeune génération des techniciens, ingénieurs, informaticiens fabriqués à la chaîne et autres professions de la classe moyenne, réclame sa voiture comme preuve de réussite professionnelle, de leur émancipation sociale et comme remerciement pour service rendu à la modernité. Une jeune et nouvelle armée, de cadres dynamiques et motivés par millions est levée. Lancée « à fond la caisse », dans la multitude des populations de l’Inde millénaire, la voiture donnera à l’Inde modernisée et mondialisée son instrument, enfin « démocratique » de régulation démographique (13).

Conclusion : La voiture relaie, avec panache, la bombe atomique dans la guerre du développement.

Après ce tour d’horizon des multiples fonctions économique, sociale, affective, sexuelle, démographique religieuse et militaire de la voiture, on peut comprendre sa place centrale comme moteur du développement et « organisateur » du capitalisme : homogénéisation, mondialisation et artificialisation des comportements, des idées, des désirs et des phantasmes, ralliement à la Religion du Progrès et justification du Totalitarisme. Si la « Guerre Froide », à l’époque du capitalisme des puissances nationales d’après-guerre, avait été le moteur du développement industriel ; si, en son temps, fabriquer des bombes atomiques et les faire exploser était le signe de ralliement, de civilisation et de développement des nations ; à l’époque du capitalisme mondialisé des multinationales, fabriquer des voitures et faire exploser les ventes devient le moteur incontesté du développement, et symbolise la civilisation et le progrès. Pour le développement du capitalisme, il est de la plus haute importance de maintenir l’homme dans un état de guerre perpétuelle contre la nature et contre lui-même. La voiture, en réalisant cette nécessité élémentaire du capitalisme de la manière la plus « élégante et démocratique » qui soit, sans contrainte, sans autoritarisme, acquiert cette place centrale comme fer de lance du développement économique. Dans une sorte de « démocratie participative » où les citoyens revendiquent spontanément le maniement de la machine, elle maintient et perpétue, par elle-même et ses « dégâts collatéraux », une « économie de guerre » en temps de paix. Ce potentiel destructeur immense de la voiture, sur l’homme et la nature, lui permet « à juste titre » de supplanter la Bombe Atomique comme moteur du développement et organisateur moderne du capitalisme mondialisé. Il est donc raisonnable de conclure, dans « l’état actuel des connaissances », que la voiture restera toujours incompatible avec l’écologie (14).

Jean-Marc Sérékian, Tours, août 2007

(1) Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation. En 2004, la Journée mondiale de la Santé organisée par l’OMS sera consacrée, pour la première fois, à la sécurité routière. Chaque année, selon les statistiques connues, 1,2 million de personnes dans le monde trouve la mort sur la route. Des millions d’autres sont atteintes, parfois pour la vie, dans leur chair. Cette hécatombe et cette somme de souffrances frappent tout particulièrement les jeunes et n’épargnent aucun pays. Un patrimoine humain considérable se trouve ainsi anéanti, emportant aussi avec lui de très lourdes conséquences sociales et économiques. C’est dire combien la sécurité routière constitue aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique, à l’échelle mondiale. Le « camembert de la mort violente » : Dans le Chapitre 2 : Incidence mondiale, un camembert donne les causes mort par blessures. Les accidents de la circulation représentent la première cause de mort violente (23%), loin devant la guerre (4%)…

(2) World Day for Safety and Health at Work 2005 : A Background Paper “The ILO (International Labour Organization) estimates that some 2.2 million women and men around the world succumb to work-related accidents or diseases every year. Worldwide, there are around 270 million occupational accidents and 160 million victims of work-related illnesses annually. A special ILO report, called “Prevention : A global strategy” has been prepared especially for the World Day on Safety and Health at Work.” http://www.ilo.org/public/english/bureau/inf/download/sh_background.pdf

(3) La Recherche, février 2007 n° 405 « Produire du pétrole lourd ou à très grande profondeur n’est plus insurmontable » L’augmentation du prix de l’essence et la limitation de vitesse sur les routes auront indéniablement, dans une analyse numérique locale à l’echelle d’un pays, un effet, certainement perceptible en terme de diminution des accidents et de la pollution. Largement de quoi satisfaire les experts engagés sur ces deux fronts et redorer le blason des hommes politiques au pouvoir. Mais dans une analyse globale, au niveau international, il faut s’attendre à un désastre à la fois humanitaire et écologique. Les quelques morts épargnées et les quelques « tonnes » de pollution en moins dans le pays industrialisé concerné se feront au prix de millier de morts et de dévastation d’espace naturel dans les pays pauvres. Mais ceci n’est pas nouveau, dès ses débuts c’est à ce prix que c’est fait la prospection pétrolière. L’Afrique, le Nigeria en particulier, en sont les exemples toujours actuels. Avant le pétrole, le delta du Niger était autre chose que le Biafra de Kouchner !

(4) Le terme « caste » serait plus approprié que le terme « race », mais il s’agit ici de suggérer l’existence d’une filiation directe entre les états major militaires (nazi en particulier) de la deuxième guerre mondiale et les états major technocratiques de l’Europe « démocratique ». Les modes de pensée et les méthodes de « travail » sont les mêmes. Toutes les décisions concernant la vie des peuples européens ont été prises et continuent à se prendre de manière arbitraire, « hors sol » en comités restreints « d’experts », et toujours en fonction des intérêts des grands groupes industriels. L’aménagement du territoire, le remembrement agricole et la PAC, les programmes nucléaires, sont autant d’exemples de guerre contre les peuples et les espaces naturels. Le sentiment général qui prédominait dans les états-majors technocratiques de l’immédiate après-guerre était que le « Développement » constituait une suffisamment « noble raison » pour imposer le passage en force… L’état d’esprit est toujours le même aujourd’hui…

(5) Sur le bétonnage de littoral voir : Bernard Charbonneau « Sauver nos Régions » Ed. Sang de la Terre Paris 1991. Là aussi l’état-major technocratique national a opéré avec un arbitraire et une brutalité exemplaires. Aucune concertation avec la population, aucune prise en compte des réalités du terrain, les décisions ont été prises « hors sol », l’ordre de bétonner (d’aménager) était donné et c’est en force, quoi qu’il en coûte, qu’il fallait l’exécuter… Un état-major militaire avec son plan de bataille et à la tête d’une puissante armée de bulldozers, de camions de chantier et camions toupie, de rouleaux compresseurs partait en campagne à l’assaut des espaces naturels… L’Espagne est un autre exemple toujours actuel et toujours aussi caricatural dans le pharaonisme du bétonnage du littoral. Grâce à la voiture et à l’Europe, le marché de l’immobilier en Espagne ne se limite pas aux espagnols mais vise d’emblée la clientèle « nord européenne ». Le Monde jeudi 10 août 2006 « Les Espagnols construisent au détriment de l’environnement »

(6) Pour conserver une certaine crédibilité « démocratique » ou « scientifique », justifier la perpétuation de la « chasse aux sorcières » des conducteurs alcoolisés et pour éviter de bloquer brutalement le système en mettant tout le monde hors-la-loi ; un certain taux d’alcoolémie dosé en milligramme restera toléré.

(7) Le Monde 17 Juin 2007 « Bruxelles prône l’arrachage de 200 000 hectares de vigne en Europe » Le Nouvel Observateur 28 juin 4 juillet 2007 n° 2225

(8) Théologien de la Religion du Progrès.

(9) Sur la morbidité mortalité liées à la pollution atmosphérique, plusieurs articles du journal Le Monde peuvent être consultés : sam. 14 févirier 2004 – ven. 7 mai 2004 – mar. 22 juin 2004 – jeu. 17 nov 2005… Et plus recemment celui du vendredi 17 aout 2007 « Pollution : des géants de l’auto plaident coupable. Sept constructeurs, dont Nissan, indemmnisent 540 habitants de Tokyo » « C’est une première mondiale… »

(10) Dans le cas de la France il est intéressant de noter que la vente de centrales nucléaires et de l’arsenal militaire qui lui est nécessaire à la Libye se fait alors que le gouvernement organise « un Grenelle de l’Environnement ». L’état major technocratique piège ainsi les associations « écologistes » qui ont accepté d’y participer. Organisateur d’une « concertation démocratique », il la torpille en même temps en accélérant la promotion et la prolifération nucléaire et aussi par la légalisation des cultures OGM…

(11) Le Monde dim. 5 – lun. 6 aout 2007. Trois articles : « Areva signe un accord au Niger. Le groupe nucléaire français devra payer plus cher le minerai au terme de la crise » – Editorial : « Cher Uranium » – « L’Inde se félicite d’un accord nucléaire très favorable à ses intérêts avec les Etats-Unis »

(12) Le Monde mercredi 1 août 2007 « L’Inde va devenir le centre asiatique de production des voiture à bas coût » (moins de 5000 euros) … Le développement du secteur automobile est une priorité pour New Delhi… « La prochaine révolution automobile aura lieu en Inde »…

(13) Le Monde vendredi 22 juillet 2005 « En 2050 l’Inde sera plus peuplée que la Chine ». Après l’échec de sa politique de stérilisation forcée ayant concerné 4,5 millions d’homme dans les années 60-70, l’état-major technocratique désorienté à l’époque, semble se ressaisir aujourd’hui en confiant à la voiture la direction des opérations…

(14) Cet article est centré sur la fonction organisatrice de la voiture sur capitalisme mondialisé. Il n’a pas exposé de manière explicite les dégâts sur la flore et la faune sauvage, et les paysages, (voir l’article sur le site « décroissance.info » dans le rubrique transport : « Vivre ou conduire il faut choisir ! »), ni non plus la « guerre psychologique » de la voiture par le bruit et la privation de sommeil sur les populations logées le long des axes routiers. L’arrachage des arbres le long des routes est aussi un sujet d’une grande importance. Il montre l’artificialisation du mode de pensée ainsi que la brutalité d’action des états majors technocratiques auxquelles se rallient beaucoup d’automobilistes. Pour gagner quelques points dans les statistiques des accidents de la route, il faut sans cesse élargir la « chasse aux sorcières ». Symbole de vie dans toutes les cultures depuis des millénaire, l’arbre devient, par la voiture, ennemi public, « arbre qui tue à abattre » par nécessité « vitale » pour la sécurité dans le nouveau mode de pensée.