L’arnaque du véhicule autonome

Patatras, encore un échec industriel dans le domaine automobile. On connaissait l’arnaque de la voiture électrique ou de la voiture hybride, c’est désormais la voiture autonome qui se dirige tout droit dans le mur de la réalité!

En 2008, j’avais réalisé un article sur le futur cauchemardesque de l’automobile, 13 ans plus tard, il semble que cet article était plutôt précurseur.

On devait voir circuler dès 2020 dans les rues de nos villes des voitures autonomes. En 2021, il y a surtout de plus en plus de vélos… C’est un peu comme la voiture volante qu’on devait avoir autrefois dans le futur et qu’on a toujours pas aujourd’hui dans le passé…

A vrai dire, la voiture autonome cumule les difficultés tant techniques que juridiques et réglementaires. Mais surtout, un gros problème, à savoir le fait que les gens dans leur grande majorité, ne sont pas demandeurs. Donc, si on résume, cela coûte une fortune à développer, ce n’est toujours pas au point techniquement après des sommes colossales investies et les problèmes juridiques, réglementaires ou mêmes moraux concernant la circulation de voitures autonomes dans les rues ne sont toujours pas réglés. Si encore il s’agissait d’une « innovation » que des milliards de gens attendaient avec impatience, mais non, bien au contraire, ce que les automobilistes apprécient sans doute le plus dans l’automobile, c’est… la conduite. S’ils doivent circuler dans des voitures autonomes qui coûtent une fortune et qui sont potentiellement dangereuses, autant prendre le bus!

Aujourd’hui, même les spécialistes des technologies industrielles le disent clairement: « la barre a été mise trop haut. »

Comme le dit Fawzi Nashashibi, directeur du projet Robotics and intelligent transportation systems à l’Inria, « les choses sont claires: il n’y a aucun déploiement de véhicules autonomes. Ce qui se fait de mieux aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle le niveau 2 ou 3, comme la régulation de vitesse adaptative. C’est-à-dire un niveau moyen d’automatisation. Ce n’est pas véritablement de l’autonomie. La promesse d’une voiture autonome pour Monsieur Tout-le-monde n’a pas été tenue. La barre a été mise bien trop haut et trop tôt. Il y a eu un emballement déclenché par les géants de l’IT, Google en tête. »

Lire aussi :  La décroissance économique passera par la décroissance des vitesses

Et encore, il s’agit ici de la version optimiste du secteur techno-industriel… C’est dire! Dans les faits, nous expliquions dès 2016 que le concept même de la voiture autonome est un non-sens en décrivant ce que pourrait être le futur cauchemardesque de la voiture autonome.

Ce qui est triste dans tout cela, c’est qu’on arrive en 2021 à ce piètre résultat après des dizaines ou centaines de milliards investis par toutes sortes de multinationales ou start-ups dans de multiples domaines de pointe, intelligence artificielle, réseaux de neurones, deep learning, recherche sur les caméras, radars, lidars, ultrasons, etc. Autant d’argent et de sueur dépensés pour en arriver à ce résultat alors que de multiples domaines particulièrement critiques sont pourtant désespérément en recherche de moyens, que l’on pense à la santé, à l’éducation ou à l’environnement par exemple.

Plus que jamais, tous les ingénieurs et les techniciens qui consacrent leurs compétences, leurs talents et au bout du compte leur vie à ces projets aberrants devraient s’interroger sur le non-sens de la voiture autonome, reposant sur un secteur qui gaspille les ressources pour un résultat insignifiant, si un jour il y a un résultat…

A force de vouloir rendre coûte que coûte la voiture de plus en plus intelligente en la gavant de processeurs ou d’intelligence artificielle, elle va peut-être finir par se rendre compte que l’automobile en soi est la plus grande nuisance que l’homme ait conçu et que le plus raisonnable pour elle est de se suicider

7 commentaires sur “L’arnaque du véhicule autonome

  1. Céline

    « des dizaines ou centaines de milliards investis par toutes sortes de multinationales ou start-ups dans de multiples domaines de pointe, intelligence artificielle, réseaux de neurones, deep learning, recherche sur les caméras, radars, lidars, ultrasons, etc.  »

    Et les camions qui eux n’ont même pas profité de ces recherches pour avoir un petit système de radars ou une petite caméra…  annulant leurs angles morts et leur permettant d’éviter de tuer des gens…

  2. pedibus

    bah… je me risque sans doute un p’tit pneu à recevoir les verges, à manifester ainsi mon secret désir que Dr Folamour réussisse son entreprise, en dotant la communauté bagnolarde de « véhicules autonomes »…

    ne serait-ce pas alors la fin de l’autonomie de l’individu automobiliste… ? on sait combien elle coûte aux sociétés en termes de libertés prises avec les règles sensées nous protéger :

     

    non respect des limitations de vitesse en tous lieux et toutes circonstances…
    non respect des aménagements de l’espace public dédiés à autre chose que le système automobile : stationnement généralisé sur trottoirs, équipements cyclables et jusqu’aux espaces verts dans certains cas…

     

    sans doute y aura-t-il besoin de « rassurer » concernant le comportement de ces machines, et l’une des réponses du secteur économique en train de grouiller autour de cette « trouvaille » pourrait bien être un tracking implacable, pour tenter de prouver que la moindre défaillance ne lui est pas forcément attribuable… :

    dès lors pas moyen de continuer comme avant, de se comporter incognito comme je viens de le décrire, c’est-à-dire librement et impunément avec les règles établies :

    compagnies d’assurances, forces de l’ordre, associations riveraines à sensibilité environnementale qui en ont marre de voire Wase et consort renvoyer le flux dévié de bagnolards à 70km/h dans leur « rue trente », services municipaux de voirie et du stationnement… :

    une manne d’informations bien datées et géolocalisées sur nos « amis automobilistes suivis », comme une lettre à la poste avec son code barre… :

    la quasi certitude que les comportements automobilistes vont alors radicalement changer… ! les réjouissances  et le festin pourront commencer :

    installer sa table camping au milieu de la chaussée en ville ou sa banlieue pour mieux faire connaissance avec son voisin va peut-être devenir faisable…

     

    allez, à vous : j’attends avec gourmandise (!) vos réactions d’approbation…

     

    boaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

  3. vince

    +1 Pedibus !

    La voiture autonome un échec, quel dommage ! J’aurais adoré voir enfin les voitures respecter les limitations de vitesses et s’arrêter aux passages piétons.

    Avant même parler de traçage la voiture autonome étant forcément prévue pour respecter le code de la route, ralentir à l’approche d’un zébra et s’arrêter si un piéton s’annonce, on aurait enfin pu traverser quasiment sans regarder.

    Le jeu sera même d’installer sa table pliante sur le passage piéton et regarder la voiture autonome attendre sagement.

    Mais est-ce que Zorro dans sa Bm noire acceptera ce changement radical ?

     

  4. vincent

    Céline 30 mars 2021 à 9:00

    Et les camions qui eux n’ont même pas profité de ces recherches pour avoir un petit système de radars ou une petite caméra…  annulant leurs angles morts et leur permettant d’éviter de tuer des gens…

    Alors pardon Céline, mais vous n’avez pas du voir un camion depuis longtemps, ou alors il faut vous y intéresser un peu car ces technologies de caméra sur camion/remorque etc ça existe depuis bien longtemps, que ce soit de série ou en accessoire !!

     

    a plus

  5. Prolo

    Heu, vous savez que la voiture « autonome » fait aussi des erreurs, y compris dans l’environnement uniforme et prévisible des autoroutes états-uniennes, comme la Tesla qui a foncé sans freiner dans un accident.

    On n’a pas trop de garanties sur « comment c’est foutu là dedans », au niveau logiciel. Il y a déjà eu des exemples de malfonctions sur des programmes embarqués dans des voitures, et l’expertise est plus complexe que pour une défaillance mécanique : https://linuxfr.org/news/encore-un-exemple-de-code-spaghetti-toyota

    On ne fait jamais confiance à une machine, on fait toujours confiance à des personnes : à des conducteurs, à des ingénieurs logiciels, à des ingénieurs en mécanique. Même à des constructeurs de vélo, on fait confiance.

    D’ailleurs, pour pouvoir faire confiance, c’est mieux d’avoir quelque chose de concret à vérifier : une pression de pneus, un état de la gomme des pneus, par exemple. Ou bien l’état de propreté d’un rétroviseur, s’il est intact.. vu la gueule de certains rétroviseurs (parfois, il y a des gens qui peuvent faire des km sans le déplier, mais comment ils font ??), je ne serais pas rassuré de suivre un véhicule censé avoir une caméra, mais dont je n’ai aucun moyen de savoir si elle fonctionne et dans laquelle on ne peut pas croiser le regard du conducteur.

     

  6. Danny Letard

    Bonjour à tous et toutes,

    Une voiture autonome ne peut, pour moi, que circuler à moins de 30 km/h, surtout aux carrefours, aux ronds-points, à la ou aux voies qui aboutissent ou partent d’une voie dite principale et qui ne sont pas considérées comme croisements, aux passages pour piétons et à l’approche de ceux-ci et, bien sur etre occupée par un automobiliste pret à la conduire dès qu’elle s’arrête.

    C’est ce que j’apelle un véhicule semi-autonome.

    Cela, seul,  pourrait éviter d’avoir un ou une ou des tué(s) ou tuée(s) chez les piétons ou cyclistes dans le cadre d’une smart-city.

    Et, bien sur, ces véhicules devraient être connectés et la taxation au kilomètre obligatoire pour mieux garantir le respect des limitations de vitesse pour tous les véhicules qui seraient autorisés à circuler dans ces « smart cities ».

    A votre service.

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