La disparition de la pollution

En général, on montre des cartes de pollution. Voici une carte qui montre l’absence de pollution sur une partie du périphérique parisien, grâce à sa fermeture provisoire dans le cadre de la Nuit Blanche samedi dernier entre 19 heures et 10 heures le lendemain matin.

Il s’agissait d’un large tronçon du périphérique nord-est qui a été fermé samedi en fin d’après-midi entre les portes de Bagnolet et La Villette, pour permettre sa transformation en « vélodrome éphémère. » En fait, le tronçon d’un peu plus de 5 km a même été fermé aux voitures, camions, motos ou scooters dès le début de l’après-midi pour préparer l’événement « Nuit blanche ».

Le tronçon du périphérique a ainsi été réservé aux cyclistes et aux piétons. La transformation temporaire de l’autoroute urbaine en vélodrome « mis en lumière » par des artistes a été l’un des principaux temps forts de la 18e Nuit blanche qui se déroulait dans toute la capitale.

La fermeture du périphérique débutait Porte de Bagnolet, autrement appelée Porte de la Bagnole, tout un symbole! Des centaines de cyclistes ont pu ainsi rouler, dans les deux sens, sur cet axe routier majeur de Paris. Un engouement populaire qui a même causé quelques ralentissements à l’entrée du périphérique.

Apparemment, l’opération a connu un tel succès qu’on a pu constater un bouchon de vélos à l’entrée du périphérique! De quoi relancer l’idée de transformer à terme l’ensemble du périphérique en Voie verte pour les vélos et les trottinettes… De toute manière, quand il n’y aura plus de pétrole et plus de nucléaire (les vieilles centrales auront sauté et les nouvelles coûteront trop cher à installer…), on aura au moins un beau périphérique parisien pour tourner en rond à toute berzingue à vélo autour de Paris. Et si en plus, on y met une petite rivière, ce sera le paradis…

La conséquence majeure de cette fermeture du périphérique aux automobilistes tient surtout dans la baisse massive de la pollution de l’air. La pollution atmosphérique a en effet largement diminué sur cet axe pendant l’opération, selon AirParif. L’institut a publié une carte du dioxyde d’azote (NO2), particules PM10 et PM2,5 et l’ozone (O3) en temps réel à Paris (carte du haut) qui montre la disparition de la pollution sur le tronçon concerné, au nord-est de Paris.

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Comment est-ce possible vu que, soit-disant, les voitures d’aujourd’hui sont toutes « propres » et ne polluent presque plus? Tout le monde sait en effet que la pollution est due au chauffage, aux centrales à charbon allemandes, aux bateaux de croisière ou à l’agriculture et que les automobilistes sont des victimes et des vaches à lait. Cette carte est donc probablement une manipulation du complot bobo parisien…

Sources: Le Parisien et France TV

19 commentaires sur “La disparition de la pollution

  1. Bernard

    75 mètres de dénivelé entre la Porte d’Aubervilliers et celle des Lilas ! Un vrai Mont Ventoux francilien.  Certains ont dû cracher leur poumons, non ?

  2. B

    Et d’ailleurs, si on y met une rivière, ce sera un vrai petit torrent. Excellent pour les truites. 🙂

  3. pedibus

    on aura au moins un beau périphérique parisien pour tourner en rond à toute berzingue à vélo autour de Paris

    …et pis avec la prévalence de l’obésité et du sur-poids dans la population parigote – comme ailleurs – on va pouvoir barrater tout ça :

    sûr que les autorités de santé publique vont y faire leur beurre !

    y a pas que les gnolards qui sont les vaches à lait !

    amenez la tartine siouplait… !

     

    boaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

    en gras 82% matière grasse siouplait, tant pis pour mon cholestérol…

  4. Romain

    « De toute manière, quand il n’y aura plus de pétrole […], on aura au moins un beau périphérique parisien pour […]. »

    A mon avis, il y a bien trop de pétrole sous nos pieds que la planète (et nous avec!) peut supporter, et c’est bien ça le problème!

     

  5. Tom70s

    Ce qui est intéressant c’est qu’il ne semble pas y avoir de report de la pollution sur les zones adjacentes, signe que les automobilistes ont largement contourné la zone ou simplement laissé leur voiture au parking.

  6. Bernard

    Ce serait intéressant d’avoir la carte d’autres nuits de samedi à dimanche  (des nuits  « normales », avec circulation), pour comparer.

  7. marmotte27

    Pourquoi y a-t-il si peu de pollution dans les quartiers sud-ouest de Paris comparé au nord-est ?

  8. pedibus

    Pourquoi y a-t-il si peu de pollution dans les quartiers sud-ouest de Paris comparé au nord-est ?

    Une hypothèse :

    cette zone concentre beaucoup de foyers à niveau socio-économique élevé avec un phénomène de villégiature le week-end, d’où la mobilité motorisée faible observée durant la manif Nuit Blanche… ?

    https://www.casimages.com/i/191012090106719662.png.html

    Echelle du niveau de vie croissant du bleu foncé vers le rouge foncé ; données anonymisées pour les carreaux hachurés ; commentaire : on a une corrélation assez forte entre niveau de vie et pollution atmosphérique observée, avec l’absence au lieu de résidence le WE comme facteur explicatif possible…

     

  9. Mat B

    @Marmotte27. En venant de ce département, tu devrais savoir que le vent vient le plus souvent de l’ouest. A Paris, ils le savent et c’est ce qui a déterminé la position des quartiers, riches et industriels, au 19ème siècle

  10. marmotte27

    Merci de vos réponses.
    @MatB D’accord sur le principe. Cependant, sur la carte il y a de quartiers au nord sur la même longitude que ceux du sud mais plus de pollution. Il faudrait maintenant chercher la direction du vent ce jour-là, mais la séparation le long de la Seine est un peu trop nette je trouve pour un phénomène naturel. Je pencherais plus pour l’explication de @pedibus.

  11. pedibus

    On peut essayer de reconstituer la météo du samedi 5 octobre 2019, de 19 heures au lendemain à 7 heures du matin en IdF, en observant les relevés de Paris Monsouris:

    le vent est resté faible en début de nuit, de composante W majoritairement, de 4 à 7 km/h, avec des rafales à 18 km/h ; en seconde partie de nuit on a observé une vitesse moyenne horaire à peine plus vigoureuse, de 7 à 11 km/h, de composante SW principalement, avec des rafales de 10.8 à 28.8 km/h…

     

    https://www.infoclimat.fr/observations-meteo/archives/5/octobre/2019/paris-montsouris/07156.html

    https://www.infoclimat.fr/observations-meteo/archives/6/octobre/2019/paris-montsouris/07156.html

     

    Pas de stations par contre au N de la Seine sur le territoire parisien, pour vérifier un effet de chasse du vent dominant sur la pollution atmo :

    les plus proches sont celles d’Argenteuil et Garges-lès-Gonesse…

     

     

  12. Avatar photoCarfree Auteur

    Perso je pense que l’absence intermittente de pollution au sud-ouest est peut être liée à la couverture du perif dans ce coin en particulier vers le parc des princes, l’absence de pollution ayant l’air de correspondre aux zones couvertes.

  13. pedibus

    http://map.datafrance.info/population?coords.lat=48.86793303741956&coords.lng=2.3484134674072266&d.d1.id=revenus&d.d1.gr=iris&d.d1.y=2011&d.d1.gp=revenu-median&d.d1.on=1&d.d1.slug=d1&zoom=13

    Cette carte donne par IRIS le niveau de revenus par ménage en 2011 :

    on peut percevoir une « certaine ressemblance » avec la carte de pollution atmo parisienne du 4 au 5 octobre 2019, avec l’hypothèse socio-spatiale que plus on a de thunes plus on a tendance à posséder une bagnole… en la faisant rouler loin de son domicile le week-end : plage/ski/campagne, résidence secondaire, amis extérieurs…

    Reste à accorder la réalité à l’hypothèse : le week-end les quartiers huppés ne seraient-ils pas désertifiés… ? Ne seraient-ils pas le siège d’embarras de la circulation vendredi soir (sauf départ du lieu de travail pour les actifs… ) et dimanche soir, au retour… ?

     

    Dernière carte avec le taux de motorisation des ménages en 2010 par IRIS, beaucoup moins parlante, qui nécessite de ballader le pointeur pour connaître les valeurs :

    fortes dans les périmètres INSEE à niveau socio-économique élevé ; ainsi par exemple 77.61 % de ménages motorisés dans l’IRIS Auteuil 12, au SW de la capitale, mais 18.7% à Clignancourt 15 au N…

     

    http://map.datafrance.info/logement?coords.lat=48.86793303741956&coords.lng=2.3484134674072266&d.d1.id=menages-ayant-au-moins-une-voiture&d.d1.gr=iris&d.d1.y=2010&d.d1.gp=part-des-menages-disposant-d-au-moins-une-voiture&d.d1.on=1&d.d1.slug=d1&zoom=13

     

    Enfin il ne faut pas non plus attribuer au seul périph la source de pollution atmo parisienne, la contribution du trafic interstitiel étant loin d’être négligeable… et la mauvaise qualité de l’air du quadrant NE parisien pouvant difficilement s’expliquer par un vent de N ou NE cette nuit-là… :

    la station mto la plus proche, plus au N de Montsouris, l’attesterait :

    https://www.infoclimat.fr/observations-meteo/archives/5/octobre/2019/paris-6eme-saint-germain-des-pres/000CT.html

    les composantes du quadrant SW sont observées pour le vent entre 19h00 la veille et 7h00 le 6  octobre, à l’exception de quatre fois une demi-heure avec du WNW et deux fois une demi-heure au NW.

  14. pedibus

    Pour ceux qu’aurait effrayés la lecture de la carte du taux de motorisation des ménages parisiens, avec des valeurs giléjaunassiques périr-urbaines dans le cul du seizième arrondissement (« hameau Boileau »), en voici une autre, qui donne à voir l’évolution sur la période 1999-2015 du nombre de bagnoles par ménage.

    https://www.apur.org/fr/geo-data/evolution-taux-motorisation-entre-1999-2015

    Commentaire :

    la plupart des IRIS connaissent une baisse ; cependant que l’arrondissement plume-au-cul voit l’IRIS hameau Boileau se déplumer un peu, avec une baisse de 10 à 20% sur la période, les IRIS Muette  3 et Muette 17 se payent quant à eux une hausse de plus de 10%, avec un taux de motorisation respectivement de 64.37% et 57.38% (2010).

    Sans doute des micro-territoires (autour de 50.000 € de revenu annuel médian en 2011…) où l’on vous tiendrait le plus naturellement du monde le discours d’équité anti péage urbain… au motif qu’il ne faut pas pénaliser le bagnolard banlieusard…

     

     

  15. Avatar photoCarfree Auteur

    En regardant la version satellite de Gmaps, on voit bien les deux tunnels du sud-ouest parisien. Le premier, vers le parc des princes, long d’environ 600 mètres, et le second, correspondant à la section Bois de Boulogne – Lac supérieur, d’environ 1 km et quelques. Cela semble correspondre trait pour trait aux deux zones « moins polluées » de la partie sud-ouest du périf.

  16. pedibus

    OK, mais en quoi ça répondrait à la question de l’absence de « pollution diffuse » dans le quadrant SW, contrairement au NE parisien… ?

    le premier connaît une pollution discontinue le long du périph, comme tu le remarques justement, mais également le long des grands axes intérieurs – boulevards et avenues – alors que l’autre est « rempli » par le phénomène… :

    ne faudrait-il pas y voir une conséquence de la circulation résidentielle plus forte dans ce dernier, non cantonnée au réseau viaire principal … ?

    Pour en revenir au seizième arrondissement une vue (à gauche) assez fraîche sur nos amis ultra-motorisés de l’îlot « hameau Boileau » :

    https://www.google.com/maps/@48.8475425,2.2637964,3a,75y,174.83h,97.47t/data=!3m6!1e1!3m4!1shN79mHhk14oJUEo9RBv-sg!2e0!7i16384!8i8192 

    Densité de l’îlot, avec beaucoup de parkings en pied d’immeuble ou souterrains :

    https://www.google.com/maps/place/Paris/@48.8397416,2.2601584,676a,35y,39.26t/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x47e66e1f06e2b70f:0x40b82c3688c9460!8m2!3d48.856614!4d2.3522219

     

    Concentration commerciale et métro (trois stations en périphérie immédiate) au nord de l’îlot, qui pourraient justifier une mobilité exclusivement piétonne… :

    https://www.google.com/maps/place/Paris/@48.8478021,2.2650266,18.76z/data=!4m5!3m4!1s0x47e66e1f06e2b70f:0x40b82c3688c9460!8m2!3d48.856614!4d2.3522219

     

     

  17. Avatar photoCarfree Auteur

    Pour la pollution « diffuse » plus importante au nord-est qu’au sud-ouest, on peut aussi tenir compte de la présence du Bois de Boulogne au sud-ouest… Après on peut aussi envisager la densité plus ou moins importante du réseau viaire, car plus le réseau est dense, plus les voitures se dispersent et plus la pollution est diffuse.

     

  18. pedibus

    l’hypothèse du bois de Boulogne est séduisante mais ses effets bénéfiques me semblent bien puissants pour concerner la totalité du quadrant SW, voire un peu plus à l’E…

    peut-être l’explication est-elle un mix où les hypothèses s’additionnent avec une clé contributive difficile à reconstituer…

    quant à la densité du réseau viaire il me semble que le territoire parisien intra périph est assez isotrope (voir p.30 du http://webissimo.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/TrameViaire_phases2-3_cle6756bf.pdf pour la « densité de l’espace viaire »)…

    en espérant que les gens de l’APPA* se pencheront sur le phénomène de la nuit parisenne du 5 au 6 octobre 2019, pour y apporter leur grain de sel, en se fendant d’un article dans leur revue…

    *Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique

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