L’indécence® nucléaire des voitures électriques

La catastrophe nucléaire actuelle au Japon nous amène à questionner l’avenir d’une filière qui s’est développée en France sans aucun débat démocratique. C’est aussi l’occasion de poser la question de l’avenir compromis de la voiture électrique, qui dépend en grande partie du développement de l’énergie nucléaire et donc, du nombre de centrales nucléaires en France et dans  le monde.

Certains, comme les écologistes, voudraient même un « grand référendum » sur le nucléaire. Tant mieux si la question nucléaire arrive enfin sur la place publique mais, sans vouloir être méchant, il faut quand même rappeler que les Verts et Europe écologie ont voté en 2009 au parlement européen pour la réintroduction du nucléaire dans le bouquet énergétique de l’Europe… (Source: Bellaciao) C’est assez piquant de voir aujourd’hui Cohn-Bendit, Duflot, Mamère,  etc. réclamer un « grand référendum » sur le nucléaire.

C’est juste assez ridicule de les voir gesticuler contre le nucléaire alors qu’ils ont toujours pensé que le nucléaire était la solution principale pour lutter contre le réchauffement climatique. C’est un peu le problème fondamental et l’impasse dans laquelle se trouvent les écologistes de marché: la croissance économique a un gros besoin d’énergie et chaque énergie pose des problèmes spécifiques.

Du côté des politiques favorables à « la croissance à tout prix », un seul mot semble émerger: indécence®! Quand on écoute les principaux politiques français, Coppé, Besson, NKM, Royal, etc. il serait « indécent » de poser la question du nucléaire dans le contexte actuel de la catastrophe nucléaire en cours au Japon. C’est assez pratique comme position: quand il n’y a pas d’accident nucléaire en cours,  la remise en cause du nucléaire est une lubie d’écologistes soixante-huitards qui veulent revenir à la bougie; quand il y a un accident nucléaire en cours, c’est indécent de poser la question de l’abandon d’une énergie destructrice et mortifère.

Au bout du compte, la boucle est bouclée et bouclez-là sur le nucléaire!

Surtout qu’il ne faut pas trop la ramener vu que ce sont les Français d’Areva qui ont produit le MOX (combustible nucléaire fabriqué à partir de plutonium et d’uranium appauvri) utilisé par les Japonais. Et oui, un bon produit bien de chez nous fabriqué à La Hague! Sauf que les Japonais qui ne savent plus quoi faire (ils en sont à utiliser de l’eau de mer pour refroidir leurs réacteurs…) préfèrent appeler en renfort des experts américains et, bizarrement, pas des spécialistes français…

Maintenant, parlons des choses qui fâchent, à savoir la voiture électrique dont on nous disait avant la catastrophe nucléaire qu’elle serait l’avenir de l’automobile, du climat et de la planète… Vous savez, cette voiture électrique qui  doit arriver massivement d’un jour à l’autre depuis 10 ans.

Et en France, on est très fort en voiture électrique. Elles sont tellement bien nos voitures électriques que même les Chinois viendraient nous piquer nos idées de chez Renault. Bon, il semblerait en fait que l’affaire d’espionnage industriel du siècle soit complétement bidon, et Carlos Ghosn s’est même excusé sur TF1 auprès des 3 ingénieurs virés comme des malpropres. Par contre, je ne l’ai pas entendu s’excuser auprès des Chinois, pourtant les premiers concernés… qui eux ne disent toujours rien sur cette ténébreuse affaire… Normal: ils s’en foutent complétement de nos voitures électriques!

Au fait, de quelles voitures électriques parle-t-on? De la Kangoo électrique modèle 2011 qui ressemble à deux gouttes d’eau à la Kangoo électrique de 2002 en deux fois plus cher? On comprend que les chinois aient autre chose à faire que de venir espionner une telle « avancée » technologique…

Mais bon, calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. Le principal, c’est d’avoir occupé les médias durant quelques temps avec les mots-clés « voiture électrique », « Renault », « espionnage industriel », « Chinois », etc.

Venons-en maintenant au cœur du sujet, à savoir le développement massif du nucléaire en France et dans le monde. Non, je ne vais pas vous parler « indécence » ou « référendum sur le nucléaire » (d’ailleurs, c’est déjà fait!), mais construction de nouvelles centrales nucléaires.

Lire aussi :  Appel aux lecteurs de Carfree

Et ça urge! Il va falloir en construire beaucoup et vite des centrales nucléaires, des EPR qui coûtent un max de pognon, des usines de retraitement qui envoient leurs déchets nucléaires en Russie, des réacteurs qui entrent en fusion, des centres d’enfouissement des déchets nucléaires à côté de chez vous,  etc. Car, le développement de la voiture électrique a déjà été acté, par les politiques, les industriels, les constructeurs automobile, les médias et avec votre consentement en plus! Vous qui voulez une « voiture citoyenne », une « voiture propre », une « voiture décarbonée » ou autres fadaises du genre en espérant (l’espoir fait vivre), en plus, dépenser seulement quelques centimes d’euros d’électricité au kilomètre.

Maintenant, les chiffres!

L’estimation de la consommation réelle des voitures électriques est assez difficile car les constructeurs ne fournissent pas de chiffres vraiment fiables. Wikipédia table sur 0.13 KWh par km. On parle en général de 0.1 à 0.2 KWh par km mais les consommations ne prennent pas en compte les besoins de chauffage/climatisation ou les besoins électriques de la voiture hors motorisation. On prendra donc la valeur de 0.2KWh par km qui correspond à l’estimation de la consommation totale d’électricité d’une petite voiture électrique et 14.000 km/an qui correspond au kilométrage moyen en France des voitures.

Une petite voiture électrique consomme donc environ 0.2KWh par km x 14.000 km par an = 2,8 MWh pour une petite voiture par an.

En France, 36 millions de petites voitures x 2,8 MWh = 100 millions de MWh par an.

Avec une production moyenne d’un réacteur nucléaire de 700 MW par heure, on obtient: 700MW x 8,760 heures = 6 millions MWh par réacteur et par an.

100 / 6 = environ 17 nouveaux réacteurs nucléaires sont nécessaires pour pouvoir électrifier l’ensemble du parc automobile français.

En France, on est les deuxièmes mondiaux en nombre de réacteurs nucléaires (Vive la France!), avec 58 réacteurs en activité dans un état plus ou moins vétuste. Pour électrifier notre parc automobile composé d’environ 36 millions de voitures, il va falloir construire au bas mot encore 17 réacteurs de plus! Vous préférez un modèle Fukushima ou Tokaï?

Et à l’échelle mondiale? Pour électrifier un parc automobile composé d’environ 1 milliard de voitures, il faudra construire environ 400 à 500 nouveaux réacteurs… Pour info, il y a actuellement seulement 440 réacteurs en activité dans le monde, il faudra donc au moins doubler ce nombre pour faire rouler un milliard de voitures électriques…

Et n’espérez pas faire rouler 1 milliard de voitures avec des éoliennes et du photovoltaïque qui n’arrivent même pas à produire 10% de l’électricité mondiale consommée actuellement sans voitures électriques…

Et pour mémoire, le FMI prévoit 3 milliards de voitures en circulation sur Terre en 2050…

Mais alors, comment va-t-on faire si les hydrocarbures s’épuisent et qu’en outre ils provoquent le réchauffement climatique et si on ne veut pas dans le même temps développer le nucléaire? Déjà, on va abandonner l’automobile individuelle car la planète et ses habitants ne pourront pas supporter quelques milliards de voitures en circulation, quel que soit le mode de propulsion. Mais cela ne sera pas suffisant. Au regard de l’augmentation de la population mondiale, on ne pourra jamais faire tourner ce qu’on fait tourner actuellement aux hydrocarbures et au nucléaire, sans hydrocarbures et sans nucléaire.

Il ne reste donc qu’une seule option viable, la décroissance.

33 commentaires sur “L’indécence® nucléaire des voitures électriques

  1. baillecyclist

    Et on roule à l’électrique combien de temps? 20 ans, 30 ans? Quelles sont les réserves en uranium? Et après l’uranium, on récupère le droit de marcher ou yen a qu’ont encore des idées à la con à épuiser?

  2. axel

    j’ai du mal à comprendre pourquoi on doit trouver de l’énergie pour déplacer un véhicule de 1 tonne (poids de la twingo dernière génération…) quand on pourrait se contenter de quelques dizaines de kilos.

    Sur ce site :
    http://www.veltop.eu/index.php?galerie_fr

    on trouve des systèmes de vélos à 3 roues, à assistance électrique, avec une protection contre le vent et la pluie, parfois avec de quoi charger de la marchandise.

    Modèle pour les courses :
    http://www.veltop.eu/content/images/4169cf528e5d5b6595cd84e32b64b05d.jpg

    Modèle pour les vacances :
    http://www.veltop.eu/content/images/a06014ff901680f4169d2673ae466558.jpg

    Et les pays nordiques fourmillent de modèles pour les familles nombreuses ou tout type de profil varié…

    Et à mon avis, pour 2000 euros, on a un modèle plutôt haut de gamme.

    Ce qui ne m’empêchera pas de continuer à rouler sur mon « vélo-poids-lourd-premier-prix-grande-surface-d’article-de-sport ».

    Axel

  3. Tassin

    Et oui, la catastrophe Japonaise aura peut-être au moins le mérite de faire réfléchir certains partisans du « on change rien, juste le moteur ».
    Cependant le chiffre de 417TWh fantaisiste, il a été démontré un peu partout et plusieurs fois sur ce site qu’il faudrait environ 80 à 100 TWh pour faire rouler tout le parc auto Français.

    On gagnant en précision, on gagne en crédibilité.

  4. baillecyclist

    J’avais fait un calcul de coin de table, j’arrivais à 13 réacteurs supplémentaires pour la France.
    Mais il faut penser au bison pas très futé, les journées rouges signifieraient, beaucoup à produire en peu de temps, alors soit on surdimensionne le parc nucléaire, soit on fait marcher (puisque l’humain ne veut pas le faire) les centrales thermiques, ce qui enlève tout lintérêt de l’électrique pour ses émissions de GES.

  5. Pim

    @Baillecyclist : les réservers actuelles d’uranium sont de l’ordre de 80 ans. Mais on construit une centrale nucleaire par jour dans le monde (surtout en Chine) environ. Ce qui utilise plus de réserve. En comptant celles qu’on pourrait encore découvrir (et exploiter, sans aborder les problèmes sociaux et humains que cela pose), disons 80 ans! !!! Vachement durable !!!
    Tout ca en se basant sur une conso actuelle, càd qui ne prend pas en compte l’utilisation de la bagnole électrique, qui augmenterait énormément la conso.

  6. Tassin

    @ Carfree :

    Bah qu’est-ce que c’est que 15 réacteurs quand on en a déjà 58?
    (Humour je précise)…

  7. Legeographe

    Oui, parfait ! Provocateur à souhait, à la limite même de l’indécence…

  8. revilio

    dans les années 1975-1980 une »pub » antinucléaire montrait des cobillards prés d’ une centrale nucléaire avec ce slogan: »le nucléaire créera des emplois »…..ça y est ,et ça continue
    aprés Thre miles Island ,tchernobyl,les intérimaires irradiés de Feisenheim et d ‘ ailleurs…..

  9. BromptonAddict

    Je pense effectivement qu’il est maintenant indécent de vouloir industrialiser des voitures électriques suite à cette dernière crise.
    Mais est-ce que C.Goshn va vouloir s’assoir sur les investissements réalisés dans le cadre du programme des véhicules « verts » Renault??? Je ne pense malheureusement pas. (D’un autre côté, on est pas obligé de lui acheter ses voitures.)
    Le problème fondamental maintenant pourrait être que le monde moderne et industriel est basé sur la croissance. Si on est contre le nucléaire, on est contre la croissance?
    Je pense effectivement que oui, surtout si on est contre les énergies fossiles, il ne faut pas se voiler la face.

    Mais où la croissance nous amène-elle? A un désastre auquel les japonais risquent d’être confrontés pendant des générations (malformations, cancer,…). De la croissance pour en arriver là, cela en valait-il vraiment la peine?

    Je suis personnellement prêt à chauffer mon logement à 15°C, encore moins me déplacer, acheter encore moins de bien de consommations, si c’est pour vivre sans nucléaire.
    Mais combien de personnes sont prêtes à s’y engager et à le faire? Déjà à la maison, il pourrait y avoir des discussions, mais au niveau collectif, ce serait la foire d’empoigne avec des levées de bouclier : c’est rétrograde, la France n’est pas le Japon car il y a moins de risque sismique,…

  10. Legeographe

    Il faudrait alors un nouveau Kyoto, mais pas sur les GES… Un Kyoto du nucléaire, en quelque sorte. Mais un Kyoto pas tout à fait comme l’autre. Un Kyoto qui contraigne vraiment à un moment !

  11. ajja

    Bonsoir,

    @ Pim: tu dis: « Mais on construit une centrale nucleaire par jour dans le monde (surtout en Chine) environ. »

    ça me semble énorme comme chiffre, une centrale par jour, même dans le monde?

  12. Pim

    @ajja : dans mon élan, j’ai parlé de centrale au lieu de réacteur… mea culpa! De mémoire, j’avais retenu ca d’une conf greenpeace (parfois moyennement objective aussi). « il fallait compter environ 300 reacteurs/an soit près d’un par jour dans le monde »

  13. CarFree

    @Tassin
    un anglais a eu la même idée, calculer le nombre de réacteurs nucléaires nécessaires pour électrifier le parc automobile britannique, composé apparemment de 31 millions de voitures.
    Ses hypothèses sont un peu différentes (des réacteurs de 700 MW au lieu de 1.000 MW et un remplacement des 31 millions de voitures actuelles par des « petites voitures électriques »), mais il arrive au même résultat que toi: nécessité de construire 15 nouveaux réacteurs nucléaires pour électrifier l’ensemble du parc automobile.
    Source: http://www.mansgreatestmistake.com/in-the-media/how-many-nuclear-reactors-will-electric-cars-need

  14. Tassin

    @ Carfree :

    Donc ça colle, sachant que les Anglais ne sont que 50 millions, on retrouve notre ordre de grandeur!

  15. baillecyclist

    C’est un calcul, estimant que le parc sera entièrement constitué de petites voitures, c’est donc un minimum, car yaura bien sur des 4×4, monospaces,… électriques.
    Et sans pétrole, on la fabrique comment la voiture électrique?

  16. Marcel Robert

    Merci pour les commentaires et pour toutes ces précisions.
    Effectivement, les chiffres utilisés me semblent un peu exagérés et en outre un peu datés. Avec les différentes sources fournies, j’ai donc refait les calculs et modifié l’article en conséquence. J’arrive à une estimation d’environ 17 nouveaux réacteurs nucléaires pour électrifier l’ensemble du parc automobile français, sur la base de « petites voitures ».

  17. Michelle

    @ Tassin
    Et oui, la catastrophe Japonaise aura peut-être au moins le mérite de faire réfléchir certains partisans du « on change rien, juste le moteur ».

    Mais dans quelques mois ils aurons oublié et nos centrale Belgique sont déjà en prolongation plus de trente ans …

  18. Legeographe

    « Et pour mémoire, le FMI prévoit 3 milliards de voitures en circulation sur Terre en 2050… »
    Cet ajout dans l’article ne doit pas non plus passer inaperçu. Merci pour cette info DE TAILLE. On est dans du Gargantua, là…

  19. CarFree

    Pour info, dans 15 jours débute la « Semaine du Développement Durable »…
    Vu le contexte actuel, cela laisse songeur…

  20. Legeographe

    Merci Pim pour le lien. Sur leur site, on peut voir les raisons (courtes vidéos) de la branche nucléaire pour ces travailleurs. 3 sur 4 répondent : ça m’a permis de bien gagner ma vie (l’un répond même que ça lui a permis d’avoir un véhicule de fonction).

    Génial !
    Si tu veux bien gagner ta vie, tu peux aussi faire trader…

  21. Pierre

    Bonjour !
    Merci pour votre article !
    Comme les affirmations m’ont « sonné » concernant le vote des écologistes européens, je suis aller vérifier ces informations.
    Les liens et la source que vous citez (Source: Bellaciao) sont erronées.
    Et là, je me dois de vous indiquer les bonnes informations :
    le vote du 25.11.2009 indique que les personnes suivantes membres du groupe Greens/EFA ont voté contre ce texte :
    Karima DELLI, Catherine GRÈZE, José BOVÉ,
    et que la personne suivante s’est abstenue : Pascal CANFIN.

    De plus, le texte définitif du 25.11.2009 relatif à la : Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2009 sur la stratégie de l’Union européenne dans la perspective de la Conférence de Copenhague sur le changement climatique (COP 15) ne fait mention que du paragraphe 36 (sur 69) concernant le nucléaire.
    Ce point est :
    36.  souligne que le passage, à l’échelle internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme; souligne toutefois que les questions relatives à la sûreté et à la sécurité du cycle du combustible nucléaire doivent être abordées de façon adéquate à l’échelle internationale afin de garantir un niveau de sûreté aussi élevé que possible; (…).
    A la lecture de ce point 36, on ne peut pas vraiment affirmer qu’il est question d’option pour le nucléaire, mais plutôt d’un constat de fait et qu’il convient « faute de trouver en attendant d’autres sources d’énergies » (ou de décroissance comme vous le suggérez très judicieusement !) de s’occuper de façon adéquate de cette sécurité nucléaire.
    Ce qui n’est quand même pas la même chose !
    Bien courtoisement vôtre et avec ma solidarité d’écologiste « décroissant » !

    Référence du lien du vote : http://www.votewatch.eu/cx_vote_details.php?id_act=196&euro_vot_valoare=&euro_vot_rol_euro_grup=&euro_vot_rol_euro_tara=&vers=2&order_by=euro_tara_nume_en&order=ASC&last_order_by=euro_tara_nume_en&limit=0&offset=0&nextorder=ASC&euro_tara_id=7&euro_grup_id=5&euro_vot_valoare=&euro_vot_rol_euro_grup=)

    Référence du texte définitif du vote adopté le 25.11.2009 :
    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P7-TA-2009-0089&language=FR&ring=B7-2009-0141

  22. Marcel Robert

    J’ai vérifié les informations provenant de Bellaciao et je confirme bien leur réalité. Je ne sais pas trop comment vous avez vérifié, mais je ne trouve pas du tout les éléments que vous avancez. Vous avez du vous emmêler les pinceaux…
    Les membres français du groupe Greens/EFA (i.e. Europe Ecologie-Les verts) ont tous voté POUR le texte, sauf Karima DELLI, Catherine GRÈZE, José BOVÉ, qui se sont abstenus (vérifiez à mon avis le signe indiquant l’abstention dans la légende). Parmi les votants POUR, citons les plus connus: Cohn-Bendit, Yannick Jadot, Eva Joly, Michèle Rivasi, Sandrine Bélier, Hélène Flautre, etc.
    Pour le reste, ils ont bien voté pour le texte intégrant le paragraphe que vous citez, à savoir le numéro 36. Mais je ne fais pas la même lecture que vous de ce paragraphe.
    L’extrait suivant montre bien qu’on se situe au-delà d’un « constat de fait » pour reprendre votre expression: « le passage, à l’échelle internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme ».
    Le verbe employé est au futur, c’est l’acceptation de fait que le nucléaire aura un rôle important à jouer dans le futur…

    Au passage, même le réseau Sortir du Nucléaire avait à l’époque dénoncé ce vote en faveur du nucléaire et avait même demandé aux eurodéputés d’Europe écologie de revenir sur leur vote:
    http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=647

    Pour le reste, vous pouvez aussi vous référer à l’article suivant:
    http://www.lepost.fr/article/2011/03/16/2436570_preuve-que-cohn-bendit-a-vote-pour-le-nucleaire-au-parlement-europeen.html

  23. Pierre

    Merci M. Marcel Robert de votre rectification qui fait suite à ma remarque. N’étant pas un habitué de ces pages informatiques de l’UE et des logos des votants non votant et abstentionnistes, j’avais interprété refus de vote et abstention !

    Là je dois avouer que je suis encore un peu plus sonné !

    A M. Yannick Jadot à qui je signalais cette anomalie « écologique » sur son compte de Facebook avant-hier, il me fut répondu qu’il n’appréciait pas les procès d’intentions staliniens !

    J’en suis resté scié (…de la petite base populaire et citoyenne écologique de laquelle je me place) !

    Encore heureux que vous nous ayez (par humanité !) tendu la perche de la « Décroissance » à la fin de votre article…

    A laquelle je m’étais d’ailleurs raccroché depuis longtemps, puisque je rediffuse ponctuellement les infos des « Décroissants » sur mes blogs depuis deux ans…

    Bien courtoisement et avec mes remerciements pour votre article décapant (idéologiquement parlant) !
    Du « Karsher » adapté à l’écologie en somme…

    Votre serviteur,
    Pierre Sarramagnan-Souchier

  24. Albert

    Les informations disponibles sur la consommation réelle d’un véhicule électrique sont trop peu nombreuses pour évaluer quels seraient les besoins effectifs en électricité pour alimenter un parc supérieur à 37 millions de véhicules en France (en 2007 : 31 millions de voitures particulières et 5,8 millions de véhicules utilitaires.
    Bien entendu, il ne faut pas se limiter aux petites voitures citadines mais prendre en considération tous les véhicules et tous les déplacements effectués dans une année.

    En France en 2006, 42,2 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole ont été consommés pour les carburants routiers. Compte tenu de leur pouvoir calorifique PCI, sera correspond à 503 TWh (térawatts-heures) ou 503.000 GWh (gigawatts-heures).

    En supposant qu’un véhicule électrique ait un rendement double, au niveau du moteur, des véhicules actuels, 250 TWh seraient nécessaires, au niveau du moteur, pour alimenter le parc actuel.
    Mais la réalité est plus complexe, car il faut tenir compte des pertes en ligne du réseau électrique (6%) et surtout des rendements énergétiques du chargeur et de la batterie (charge et décharge).
    Au total, il faudrait fournir 417 TWh en sortie des centrales électrique pour disposer de 250 TWh au niveau des moteurs des véhicules électriques.

    Sachant qu’en moyenne dans le monde un réacteur nucléaire ne produit qu’à 82 % de sa production nominale, 58 réacteurs de 1.000 MW (mégawatts) seraient nécessaires en France (en réalité, un réacteur français ne produit que 6,3 TWh par GW au lieu de 7,2 en moyenne mondiale).

    A savoir aussi, la production de pétrole brut (conventionnel) a atteint son maximum mondial en 2006 et n’augmentera plus jamais, comme l’a reconnu l’Agence Internationale de l’Energie dans son rapport du 09 novembre 2010. A ne pas confondre avec la production de pétrole « tous liquides » qui est à peu près à son maximum et varie à la fois avec l’épuisement des gisements et l’activité économique. La date effective du maximum sera connue dans quelques années, lorsque le déclin de la production sera devenu visible pour tous.

  25. Paul

    Oui, laissons la voiture au garage voire au concessionaire!
    Cela dit, c’est le genre d’énergie qui se trouve quand meme. Certes, ca represente la moitié de la capacité Allemande en éolien, mais c’est la preuve que c’est faisable.

    De plus, la voiture électrique individuelle a déjà le role, dans la tete des ingénieurs, de régulatrice sur les réseaux électriques ‘à énergies renouvelables’.
    En effet, faire en sorte que chacun puisse stocker quelques kwH chez soi est beaucoup plus simple que d’avoir des gros centres de stockage d’électricité. Et avoir une voiture c’est plus sexy et utile que d’acheter une grosse batterie ‘pour le fun’

    En valeur absolue aussi, par rapport aux moyens actuels, ce n’est que 11415 éoliennes @2MW et 50% de charge au final.

    Mais oui! économisons l’énergie, cela fait trop longtemps que l’on trimballe une tonne de féraille pour faire 3 bornes.

  26. alain capitaine

    Bonjour , En effet pour le parc français d’automobiles il faut environ 100TWh, soit l’énergie produite pas an par 10 réacteurs EPR. Mais là où la voiture et l’écologie se rejoignent, c’est que la voiture électrique est le meilleur allié de l’énergie renouvelable. En effet, la multitude des batteries est un excellent moyen de stocker l’énergie fluctuante du renouvelable, de plus les batterie pourraient débiter sur le réseau dans certaines circonstances aidant là aussi les  »pannes » du renouvelable. Je ne développe pas cela serait trop long, mais j’ai un mail.

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